NOTES POUR UNE ALLOCUTION DU PREMIER MINISTRE JEAN CHRÉTIEN

à l’occasion d’un petit-déjeuner offert par la Chambre de commerce du Canada au Mexique

Le 28 février 2003
Mexico (Mexique)

Je remercie les membres de la Chambre de commerce du Canada au Mexique de cette aimable invitation. Merci également de votre présence ici ce matin.

Le meilleur indicateur du succès des relations entre le Canada et le Mexique est sans doute le succès de la Chambre de commerce du Canada ici.

Il y a un peu plus de 20 ans, en 1982, la Chambre de commerce du Canada au Mexique voyait le jour.

À l’époque, les échanges entre nos deux pays étaient assez considérables pour justifier un cadre institutionnel dont la mission serait de rapprocher les entreprises privées du Canada et du Mexique.

Douze ans plus tard, en 1994, l’Accord de libre-échange nord-américain entrait en vigueur à l’issue de longues consultations aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Dans les trois pays, le milieu des affaires et la société civile ont participé de près au processus.

C’est dire que nos destins individuels, et celui de nos trois pays, sont liés depuis un certain temps. Nos efforts ont débouché sur une croissance tout à fait extraordinaire.

En tant que gens d’affaires, vous connaissez les chiffres, mais ils sont tellement impressionnants qu’il vaut la peine de les rappeler.

Depuis l’entrée en vigueur de l’ALENA le 1er janvier 1994, les échanges entre nos pays ont doublé, atteignant 12 milliards de dollars US par année. Le Canada est le deuxième marché d’exportation du Mexique après les États-Unis, tandis que le Mexique est devenu le quatrième marché du Canada.

Depuis 1994, les investissements canadiens au Mexique ont quadruplé et se chiffrent maintenant à 4 milliards de dollars. Le Canada est le troisième investisseur en importance au Mexique où sont implantées 1200 entreprises canadiennes.

Les succès canadiens au Mexique comprennent l’Hôtel Four Seasons où nous nous trouvons en ce moment, un des meilleurs de Mexico, et, en face, la tour Mayor de Reichman, le plus haut gratte-ciel en Amérique latine. Air Canada offre maintenant 84 vols directs entre le Canada et le Mexique chaque semaine, y compris 28 avec Mexicana, son partenaire au sein de Star Alliance. La Banque Scotia a pris un important engagement envers le Mexique qui a fait de Scotiabank-Inverlat une des plus importantes entreprises bancaires du Mexique.

Je suis heureux d’apprendre qu’un plus grand nombre d’entreprises mexicaines commencent à découvrir les avantages qu’il y a à investir au Canada.

Nos politiques financières ont instauré un climat très concurrentiel caractérisé par une inflation modérée, des surplus budgétaires, une dette réduite, le meilleur taux de croissance de l’OCDE, une réduction de l’impôt sur les sociétés et des incitatifs intéressants à la recherche et au développement. Grâce aux mesures que nous avons prises, la prospérité économique repose sur des fondements solides.

Le Canada a évité la récession en 2001. Nous avons enregistré la plus forte croissance du G-7 – 3,4 % – en 2002. Selon les prévisions du FMI et de l’OCDE, la croissance de notre PIB sera de nouveau la meilleure du G-7 en 2003.

L’économie canadienne a créé près de 560 000 emplois en 2002, soit le nombre le plus élevé jamais créé en une année au Canada. L’inflation est modérée et stable depuis 10 ans. Les taux d’intérêt sont plus faibles qu’ils ne l’ont été en 40 ans. Nous avons entrepris de réduire plus fortement les impôts que jamais auparavant dans notre histoire. De plus, le taux d’imposition des sociétés et l’impôt sur les gains en capital au Canada sont maintenant inférieurs aux taux américains.

Le Canada a aussi connu un redressement financier spectaculaire : nos six derniers budgets ont été excédentaires. Nous prévoyons un autre surplus cette année et les années suivantes. Le Canada est le seul pays du G-7 qui soit dans cette position. Depuis 1997, nous avons remboursé plus de 10 % de la dette contractée sur les marchés. Et nous continuerons d’effectuer des remboursements sur notre dette à chaque année.

Le ratio de la dette au PIB est tombé de 71 % à 49 % au cours de cette période; et il continue de baisser. En 2004, l’OCDE s’attend à ce que le ratio de notre dette au PIB soit moins élevé que celui des États-Unis. Le miracle économique du Canada sert de référence au G-7.

Les facteurs qui font du Canada un endroit où il est intéressant d’investir ne sont pas tous financiers et économiques : nos investissements sociaux entrent aussi en ligne de compte. Notre régime public de soins de santé allège grandement les coûts des entreprises. Contrairement à celui de tous les autres pays, notre régime public de pensions est maintenant pleinement capitalisé et sain du point de vue actuariel pour les 40 prochaines années au moins.

Le Mexique et le Canada peuvent maintenant célébrer le succès de l’ALENA une décennie après la libéralisation des échanges. Mais, comme le succès dans de nombreux domaines, celui-ci requiert un engagement soutenu.

Nos entreprises privées parlent d’unir leurs efforts pour remédier aux problèmes internationaux dans le secteur de l’acier.

Nos ingénieurs civils ont salué l’adoption d’un accord mutuel dont la mise en oeuvre permettra aux ingénieurs canadiens et mexicains d’exercer leur profession librement aussi bien au Mexique qu’au Canada.

Les universités du Mexique, du Canada et des États-Unis collaborent davantage.

Le programme bilatéral de travailleurs saisonniers dans le secteur de l’agriculture a constitué un modèle pour ce qui est d’assurer l’équilibre entre le flux de travailleurs étrangers temporaires et les besoins des employeurs canadiens.

Nos gouvernements collaborent de façon à ce que les échanges parmi les trois partenaires de l’ALENA continuent de se développer efficacement. Ainsi, les consommateurs pourront avoir accès, dès que nous pourrons les livrer, à des produits de haute qualité, à des prix concurrentiels et qui répondent aux préoccupations de tous nos citoyens en matière de sécurité, de sûreté et de respect de l’environnement.

Tout en célébrant les échanges de produits et de services entre nos pays, nous ne devons pas oublier la richesse des échanges personnels qui ont lieu.

Nos citoyens se rendent visite en nombres croissants, fondent des familles et établissent des liens d’amitié transcontinentaux.

Près d’un million de touristes canadiens affluent au Mexique chaque année, ce qui représente des dépenses de près de 700 millions de dollars. Plus de 10 000 étudiants mexicains fréquentent des établissements d’enseignement supérieur au Canada où ils forment le troisième plus important groupe d’étudiants étrangers.

Au bout du compte, c’est en cela que consiste véritablement le succès à long terme de l’ALENA : la création progressive, étape par étape, d’une communauté pancontinentale.

L’ALENA a assuré une plus grande prospérité à nos pays, certes, mais aussi une meilleure connaissance de nos peuples, de nos cultures et de notre continent. Je souhaite que le succès de l’ALENA puisse servir de modèle pour une association continentale plus vaste. Je suis fier de me dire citoyen de l’Amérique du Nord et d’avoir contribué à l’édification de cette association de nations.

Merci beaucoup. Muchas gracias.

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