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Drapeau et fierté canadienne

le 31 mai 2002


Vous trouverez ci-joint une lettre ouverte que le ministre Stéphane Dion afait parvenir aux journaux sur la présence des symboles canadiens au Québec.

 

Pour informations : André Lamarre
Directeur des communications
Téléphone : (613) 943-1838
Télécopieur : (613) 943-5553

 


 

Drapeau et fierté canadienne

Le 6 mai dernier, j’ai déclaré n’avoir jamais rencontré un Québécoisqui avait changé d’avis à propos de l’unité canadienne simplement parcequ’il avait

« vu une commandite ». Depuis, cette déclaration estcitée dans les médias, tant francophones qu’anglophones, pour me placer encontradiction avec le Premier ministre Jean Chrétien.

Plutôt que le Premier ministre, c’est une interprétation simpliste de sespropos que j’ai contredite par ma déclaration. Selon cette interprétation,le Premier ministre se vanterait d’avoir « vendu » le Canada auxQuébécois un peu comme on fait la promotion d’un produit commercial. Jetrouverais trop dommage que l’on rapetisse ce que Jean Chrétien a fait pour l’unitécanadienne en le ramenant à du matraquage publicitaire.

Je comprends le scepticisme que suscite cette interprétation de ses propos.On se dit avec raison que la vue d’un drapeau ne suffit pas à faire naître l’amourdu pays dans le cœur d’un citoyen. C’est plutôt quand un citoyen a le paysdans son cœur qu’il arbore avec fierté son drapeau.

Mais il faut tenir compte du contexte au Québec. Nous avons un gouvernementsécessionniste qui a pour politique avouée de bannir autant que possible lessymboles canadiens du sol québécois. Ce gouvernement est déterminé à sortirle Canada du Québec, faute de pouvoir sortir le Québec du Canada.

Il est même prêt à gaspiller l’argent des contribuables pour interdirele drapeau canadien, comme ce fut le cas pour les Jeux du Québec de 1999 (Le Soleil,13 mars 1999, A1), ou pour la réfection du Jardin zoologique et de l’Aquariumdu Québec en 2001. Le gouvernement péquiste avait alors préféré allonger 18millions de dollars plutôt que d’accepter un investissement fédéral et detolérer la présence du drapeau canadien : « des bouts de chiffonsrouges », avait déclaré M. Landry le 23 janvier 2001, dans unecharge restée tristement célèbre.

Je conçois que cette guerre de drapeaux fatigue les gens. Mais qui ladéclare, sinon le gouvernement péquiste qui veut bannir le drapeau canadien?Le gouvernement du Canada, lui, est fier de nos deux drapeaux, de la feuille d’érablecomme de la fleur de lys. Bernard Landry est allé jusqu’à demander, enfévrier 2001, à sa ministre de la Justice de l’époque, MmeLinda Goupil, de faire enlever le drapeau canadien à l’occasion descérémonies de mariage civil. « Cela pour vous dire combien cet hommeest habité par le Québec », s’est émerveillée MmeGoupil devant des militants péquistes à Lévis le 25 février 2001, voyantapparemment dans ce sectarisme insensé le summum du patriotisme québécois.

Faut-il se laisser faire? Convient-il de se laisser intimider et d’enrevenir à cette époque pas très lointaine où des leaders fédéralistesquébécois évitaient de trop faire référence au Canada et de s’associer àses symboles? Après le référendum de 1995, le Premier ministre du Canada,dans son plan d’ensemble pour l’unité, a décidé de demander sans complexela présence du drapeau et des symboles canadiens chaque fois qu’il seraitpertinent et légitime de le faire. Je crois que cette décision a aidé biendes Québécois à manifester à leur tour leur fierté d’être à la foisQuébécois et Canadiens. Le Canada ne se laisserait pas évacuer du Québec etles Québécois montreraient résolument leur volonté de rester dans le Canada.

Bien sûr, rien de tout cela ne saurait justifier que l’on ferme les yeuxsur les erreurs de gestion ou d’éventuelles malversations qui se seraientproduites dans l’administration de certains programmes fédéraux. En s’adressantà la Vérificatrice générale ainsi qu’à la GRC, et en émettant desdirectives, le gouvernement du Canada a agi comme il fallait le faire dans lescirconstances. Le Premier ministre est déterminé à aller au fond des chosescar aucune valeur ne lui est plus chère que l’honnêteté.

Les comparaisons internationales rangent le Canada parmi les pays où lasaine gestion et la probité dans l’utilisation des deniers publics sont lesmieux respectées. Notre Premier ministre est résolu à renforcer toujoursdavantage cette raison d’être fier du Canada.