La cérémonie des promotions de la GRC

Notes pour une allocution de Kevin G. Lynch,
Greffier du Conseil privé, secrétaire du Cabinet et chef de la fonction publique
à l'occasion de la cérémonie des promotions de la GRC

Le 14 avril 2008
Depot
Régina (Saskatchewan)

Je vous remercie de votre chaleureux accueil. C'est un privilège pour moi de m'adresser à la troupe 30 à l'occasion de la collation des promotions.

Vous êtes arrivés à un moment déterminant de votre vie personnelle et professionnelle. Vous ne faites pas qu'entreprendre un travail ou une carrière dans les services policiers; bientôt, vous servirez l'une de nos plus grandes institutions nationales, la Gendarmerie royale du Canada.

Les institutions comptent pour un pays. La constitution canadienne est ancrée dans les principes de paix, d'ordre, et de bon gouvernement. Nous souhaitons la paix, et ceux et celles qui ont choisi de servir au sein d'une autre de nos institutions nationales - les Forces canadiennes - acceptent de se battre, parfois au péril de leur vie, pour la préserver. Nous reconnaissons l'importance du principe de bon gouvernement et les Canadiens ont créé une institution qui appuie ce principe et dont je suis le chef : la fonction publique du Canada..

Nous croyons en la nécessité de préserver l'ordre et pour cela, les Canadiens ont mis sur pied la GRC, dont la devise est justement « Maintiens le droit ».

Les symboles comptent pour un pays. Chaque jour, j'ai le privilège, de la fenêtre de mon bureau, d'en contempler deux, soit les édifices du Parlement, que surplombe la Tour de la Paix coiffée du drapeau unifolié. Récemment, on soulignait dans le New York Times qu'il est remarquable de voir combien il est facile de pénétrer au cœur même du gouvernement fédéral du Canada, situé à quelques pas du centre-ville, avec pour tout décor une pelouse vert émeraude qui est accessible à tous.

Vous tous et toutes, dans vos tuniques rouges, vous représentez l'un de nos symboles nationaux.

L'histoire compte pour un pays. Ceux et celles qui se sont rendus sur la crête de Vimy ont pu admirer notre superbe monument commémoratif et marcher là où tant de jeunes Canadiens ont perdu la vie. Songeant à ce jeune pays de fermiers, de pêcheurs et d'ouvriers qui, contre toute attente, a réussi à assembler une armée de 100 000 soldats bien entraînés qui a anéanti la force impériale de l'armée allemande en 1917, ils ont bien compris la promesse de notre histoire.

Vous aussi faites partie intégrante de notre histoire. Les avancées vers l'Ouest et le Nord afin d'étendre notre pays aux trois océans qui le bordent, et la nécessité d'y préserver l'ordre, ont mené à la création de la Police à cheval du Nord Ouest en 1873, devenue en 1919 la GRC.

La GRC fait effectivement partie intégrante du Canada et de notre histoire. Elle constitue un symbole autant qu'une institution nationale.

Vous êtes notre force policière nationale. Vous venez de différentes régions du Canada, vous avez été formés pour servir n'importe où au pays et vous devez toujours maintenir une perspective nationale, non pas simplement locale ou provinciale.

La GRC d'aujourd'hui est bien différente de ce qu'elle était à mon arrivée à la fonction publique, il y a 30 ans. Le contexte mondial est beaucoup plus complexe, les menaces visant le pays et tous ses citoyens se sont multipliées, la mondialisation a refaçonné tant le crime que le commerce, et la technologie a transformé le monde policier ainsi que notre façon de vivre.

Mais les Canadiens souhaitent toujours la paix, l'ordre et un bon gouvernement. Le rôle particulier que vous, vos collègues et la GRC jouez en ce sens est toujours le même.

J'ai rencontré des agents de la GRC qui servent en Haïti et en Afghanistan, des agents qui veillent au maintien de la paix dans des communautés inuites et d'autres qui luttent contre les crimes économiques dans nos grandes villes ou contre le terrorisme, une menace contre laquelle nous nous croyions pourtant à l'abri. Les Canadiennes et les Canadiens ne saisissent peut-être pas entièrement les risques que ces agents courent, mais ils s'attendent à ce qu'ils soient à la hauteur et qu'ils les protègent ainsi que leur famille.

Être fonctionnaire et servir la population canadienne, ce n'est pas facile. Il faut faire preuve de dévouement, de confiance et de courage. Et parfois - les agents de la GRC le savent bien -, il faut consentir au sacrifice ultime pour son pays.

Mais contrairement à d'autres milieux de travail, la fonction publique permet de changer le cours des choses au quotidien, à petite ou à grande échelle, de façon désintéressée. C'est pour cette raison que vous avez joint les rangs de la GRC. Et les Canadiens ont beaucoup de chance que l'ayez fait.

Bonne chance. Soyez fiers de vous. À vous de jouer.

Merci