De rigoureux processus d’établissement d’objectifs et d’évaluation du rendement des hauts fonctionnaires sont essentiels à la gestion efficace de tout organisme de grande envergure. En 2006‑2007, l’une des priorités, au titre du renouvellement de la fonction publique fédérale, consistait à redéfinir la méthode d’évaluation du rendement. En fait, nous désirions instaurer le meilleur processus de rétroaction et d’évaluation qui soit. Le système destiné aux sous-ministres et aux sous-ministres délégués a donc été radicalement modifié en 2007-2008 et l’application de ces changements à tous les niveaux supérieurs a débuté en 2008‑2009.
Pourquoi ces mesures sont-elles importantes? L’efficacité de la gestion du rendement repose sur des buts précis, une analyse rigoureuse de l’atteinte de ces objectifs, l’imputabilité à l’égard des résultats, ainsi qu’une rétroaction claire exprimée de manière respectueuse. Non seulement ce genre d’initiative permet-elle à toute organisation d’accroître sa capacité de gestion, mais elle permet aux organisations de grande envergure de se concentrer sur des objectifs généraux, et à la fonction publique fédérale d’envoyer un signal clair concernant l’imputabilité des hauts fonctionnaires et l’importance accordée aux résultats.
Les pratiques exemplaires en ce qui a trait à l’établissement des objectifs et à l’évaluation du rendement ont considérablement évolué au cours des dernières années. De plus en plus, on a privilégié la formalité au détriment de l’informalité, l’évaluation arbitraire est devenue quantifiée et spécifique, et les commentaires exprimés lors de rencontres officieuses ont fait place à un système de rétroaction structuré et à des discussions interactives avec les cadres au sujet des buts et des résultats.
Ainsi, il a semblé nécessaire, dans le cadre du renouvellement de la fonction publique, de restructurer fondamentalement le processus d’évaluation du rendement des cadres supérieurs, en commençant par les sous-ministres et les sous-ministres délégués. Il y avait déjà à la fonction publique du Canada un tel système pour ces derniers (environ 85), les sous-ministres adjoints (environ 400) et les autres cadres supérieurs (environ 5 800). Toutefois, le nouveau programme établit des repères précis et des mesures incitatives à l’intention des cadres en vue de l’obtention de résultats, favorise la définition de priorités ministérielles, et assure une rétroaction claire et encourage le perfectionnement.
Au cœur du renforcement de ce processus se trouvent une entente annuelle fixant des objectifs concrets et un processus d’évaluation rigoureux, quantitatif et transparent. L’entente conclue (avec le greffier du Conseil privé dans le cas des sous-ministres, et avec le sous-ministre dans le cas des sous-ministres délégués) détermine les attentes pour la période visée. Les engagements et les mesures connexes illustrent les priorités annuelles de l’organisation, de même que ses objectifs ministériels et ceux liés au leadership. Les engagements doivent être axés sur les résultats, mesurables et ambitieux, tout en étant conformes aux fonctions du cadre supérieur.
Chaque entente comprend trois grandes catégories d’engagements :
Le processus d’évaluation doit être tout aussi rigoureux et crédible; il doit dresser un tableau complet et objectif du rendement de chaque sous-ministre et sous-ministre délégué au regard de leur entente de rendement et de leur charge de travail de l’année écoulée. Le processus d’évaluation remodelé se compose de quatre éléments fondamentaux.
Un bon programme de gestion du rendement permet d’établir clairement les résultats, tant sur le plan individuel qu’organisationnel, et de les récompenser au moyen de la rémunération conditionnelle. Comme dans le secteur privé, on s’attend à ce que la plupart des cadres supérieurs reçoivent une certaine rémunération au rendement. Cependant, conformément aux pratiques exemplaires du secteur privé, le Comité consultatif sur le maintien en poste et la rémunération du personnel de direction a recommandé que l’on n’accorde une prime qu’à 20 pour cent, tout au plus, des cadres supérieurs de la fonction publique chaque année, qu’au moins 5 pour cent d’entre eux n’en reçoivent aucune, et que les autres reçoivent une rémunération conditionnelle partielle en fonction de leurs niveaux de rendement. Le système renforcé de gestion du rendement des cadres tient maintenant compte de cette recommandation.
Comme le démontre le tableau qui suit, depuis plusieurs années, le système de gestion du rendement pour les sous-ministres et les sous-ministres délégués a atteint ces objectifs de répartition des niveaux de rendement, grâce à la rigueur et à l’intégrité du processus d’évaluation ainsi qu’à la limitation des niveaux donnant droit à une prime aux personnes ayant fourni un rendement véritablement exceptionnel.
Année | Sous-ministres et sous-ministres délégués | Rémunération conditionnelle | Prime de rendement | ||
---|---|---|---|---|---|
Aucune rémunération conditionnelle | Rémunération conditionnelle partielle | Rémunération conditionnelle maximale | |||
2005-2006 | 77 | 7,8 % | 62,4 % | 23,3 % | 6,5 % |
2006-2007 | 78 | 9,0 % | 55,1 % | 26,9 % | 9,0 % |
2007-2008 | 85 | 7,1 % | 52,9 % | 30,6 % | 9,4 % |
La structure du système de gestion du rendement des sous-ministres et sous-ministres délégués a subi des changements majeurs qui ont permis d’en améliorer considérablement la rigueur et la transparence et, par le fait même, d’en renforcer l’intégrité. En outre, de par son efficacité accrue, le système de gestion du rendement facilite maintenant la réalisation des objectifs des ministères tout en favorisant la responsabilisation et l’imputabilité de la haute direction.