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 Sommet des Amériques 2001

ALLOCUTION DU PREMIER MINISTRE JEAN CHRÉTIEN À L'OCCASION DE L'ANNONCE DU CENTRE D'HISTOIRE DU CANADA

Le 26 mai 2003
Ottawa (Ontario)

Je vous souhaite la bienvenue au Centre des conférences du gouvernement qui sera bientôt l'hôte de l'une des plus importantes rencontres de son histoire : celle des Canadiens et des Canadiennes avec leur passé.

Les Canadiens ont bâti ensemble un pays fort, libre et prospère. Il faut connaître les bâtisseurs de la nation pour pouvoir préserver l'oeuvre qu'ils ont créée par la force de leur esprit et de leur caractère, au prix de leur labeur et de leur sang.

Je ne connaissais pas vraiment le Canada avant d'aller rencontrer, chez eux, des gens de la Saskatchewan, avant d'avoir fait du ski dans les Rocheuses ou d'avoir marché dans la toundra arctique, avant d'avoir joué au billard dans l'île Fogo, à Terre-Neuve, ou d'avoir parlé autour d'un feu de camp avec des aînés autochtones. L'histoire du Canada a produit un effet semblable dans mon coeur et dans ma façon de penser à mesure que j'ai découvert sa richesse. J'ai été profondément ému d'apprendre qu'il y a plus de 150 ans, alors que la religion et la race provoquaient des conflits partout ailleurs dans le monde, ici, au Canada, Robert Baldwin démissionnait de son siège au Parlement du Canada-Uni pour que son collègue, Louis-Hippolyte Lafontaine puisse se faire élire pour représenter le coeur du Canada anglais.

Lafontaine est devenu le député francophone catholique d'une circonscription largement protestante et d'expression anglaise. En travaillant ensemble, Baldwin et Lafontaine nous auront donné un gouvernement responsable. Combien de jeunes Canadiens savent qu'il y a un peu plus d'un siècle, à une époque où le monde était aux prises avec des guerres de religion, le Canada, un pays qui comptait pourtant une forte majorité de protestants et de Britanniques, élisait le premier premier ministre francophone catholique de son histoire?

Nous devons trouver des moyens de renseigner les jeunes Canadiens sur l'héritage qu'ils partagent, de leur apprendre ce que notre pays a accompli afin qu'ils puissent en tirer une juste fierté. Aussi, nous travaillons avec nos grands musées, avec d'autres institutions fédérales et provinciales et avec des organismes bénévoles à favoriser une meilleure connaissance de ce que nous avons accompli ensemble.

Des Canadiens ont versé leur sang dans de nombreuses guerres, et l'automne dernier, j'ai inauguré les travaux de construction, sur les plaines Le Breton, d'un nouveau Musée canadien de la guerre. Ce musée racontera l'histoire non seulement de Montcalm et de Wolfe, de Dallaire et de Currie, mais aussi des millions d'autres Canadiens ordinaires qui ont accompli des choses extraordinaires dans la défense de la liberté.

Quant à notre nouveau Musée du portrait en face de la colline du Parlement, il racontera notre histoire au moyen d'oeuvres représentant les chasseurs autochtones des plaines, la production artisanale de sirop d'érable et des Canadiens célébrant leurs réussites.

Les trésors que renferment ces institutions et les histoires qu'ils racontent peuvent désormais être partagés non seulement dans la région de la capitale nationale, mais dans toutes les provinces et dans les territoires. Leurs sites Web et ceux des autres institutions culturelles nationales sont accessibles aux Canadiens partout, qu'ils soient en mission de paix en Asie ou à l'université en Europe.

Au cours du premier siècle de la Confédération, nos leaders ont construit de vastes rubans d'acier et d'asphalte pour nous relier. Les chemins de fer nationaux et la transcanadienne ont cimenté une nation continentale formée de groupes divers. Si les briques et le mortier sont essentiels pour préserver notre patrimoine, nous disposons maintenant d'autres moyens de le rendre accessible directement dans nos foyers.

De nos jours, nos frontières sont ouvertes sur le monde. Les nouvelles provenant des plus lointaines contrées qui prenaient des semaines à nous parvenir autrefois nous sont maintenant transmises en direct à la télévision. Le transport du courrier par bateau prenait autrefois des semaines; le courrier électronique voyage en l'espace de quelques secondes.

Il importe plus que jamais de partager l'expérience canadienne et d'affirmer nos propres valeurs dans un monde multiculturel sans frontières où les distances s'estompent.

Nous devons encore une fois raffermir le ciment qui nous lie et la compréhension commune que nous avons du Canada. Au moment d'entrer dans notre avenir, il faut que notre passé soit proche de nous. Je suis fier d'annoncer la création du Centre d'histoire du Canada. Dans cette ancienne gare, les Canadiens pourront entreprendre un voyage enrichissant dans le passé qu'ils partagent. À partir de cette gare, les nouvelles technologies transporteront les documents, les images et les personnages de notre histoire vers les salles de classe et les ordinateurs du monde entier.

Ce centre sera un lieu de rencontre où les universitaires, les élèves et les visiteurs pourront apprendre comment est né ce pays que nous avons créé en Amérique du Nord.

Entre ces murs imposants, résonneront les échos du passé.

L'écho des foules en délire qui accueillent nos soldats à leur retour de la guerre.

L'écho des navires qui accostent à Halifax, au Quai 21, avec, à leur bord, de nouveaux arrivants venus s'y établir ou pousser encore plus loin ouvrir une nouvelle zone frontière dans l'Ouest canadien.

L'écho des débats qui ont mené au rapatriement de la Constitution du Canada pendant les années 1980.

L'écho des discussions qui ont permis la mise en place de la Convention d'Ottawa interdisant les mines terrestres pendant les années 1990.

Et maintenant que nous avons entamé une nouvelle décennie, un nouveau siècle et un nouveau millénaire, nous nous rassemblons pour donner naissance à une institution où nous pourrons entendre et revoir ces grands moments. Des films documentaires des années 1940 nous rendront témoins de la joie qu'ont ressentie ces soldats fourbus en retrouvant leurs familles. Sur de précieux clichés en noir et blanc ou dans des portraits richement colorés, nous retrouverons nos ancêtres dans les différentes tenues qu'ils portaient à leur arrivée sur nos côtes. Nous pourrons voir et entendre Bernard Derome ou Lloyd Robertson prédire ce que nous, politiciens ignares, ferions de la Constitution dans les années 1980s. Nous serons remplis de fierté en voyant Kofi Annan faire l'éloge du travail du Canada dans l'interdiction des mines terrestres.

Le Centre d'histoire du Canada fera renaître le souvenir des hommes et des femmes qui, par leurs idées, leur vision et leurs actions, ont gravé à jamais leur nom dans le panthéon de notre histoire.

Ce centre nous permettra de mieux comprendre les moments marquants de notre histoire : la naissance de la Confédération, la proclamation d'un nouveau drapeau canadien et le rapatriement de la Constitution. En ces lieux, les prochaines générations pourront contempler le drapeau original, les signatures sur l'Acte de l'Amérique du Nord britannique et sur la Charte des droits et libertés. Leur image sera accessible dans toutes les salles de classe et sur l'écran d'ordinateur personnel des élèves chez eux.

Nous nous sommes frayé un chemin, non pas en jouant du coude ou en imposant notre volonté, mais plutôt en démontrant clairement que la collaboration, le respect et le compromis sont préférables à l'affrontement.

Que le dialogue est plus intéressant que le monologue.

Que la diversité est plus créatrice que l'uniformité.

Que nos valeurs sont le produit de notre patrimoine et de notre histoire.

Elles sont l'héritage de notre passé commun et le résultat du long dialogue et des négociations entre les pionniers français et britanniques du Canada, nos peuples autochtones et les générations d'immigrants qui ont suivi.

Lorsque le nouveau Centre d'histoire du Canada ouvrira ses portes, ce sera alors toute la richesse de notre histoire et de notre patrimoine qui sera à la portée des Canadiens et Canadiennes, et du monde entier.

Nos jeunes pourront alors prendre conscience du précieux héritage que les générations précédentes leur ont légué.

Et ils disposeront d'une nouvelle ressource très efficace pour le perpétuer et l'enrichir.

Merci.

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