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 Sommet des Amériques 2001

Discours du Premier ministre Jean Chrétien à l'occasion de la cérémonie inaugurale du IXe Sommet de la Francophonie

Le 18 octobre 2002
Beyrouth (Liban)

Tout premièrement, permettez-moi de remercier les autorités libanaises pour l'excellente organisation et pour l'accueil chaleureux qu'elles nous ont réservé.

Plus de trois ans se sont écoulés depuis que j'ai eu l'honneur, en compagnie du Premier ministre Lord du Nouveau-Brunswick, de vous accueillir à Moncton. Le Sommet de Moncton s'est avéré un moment fort pour la francophonie canadienne, soulignant la richesse culturelle et la vitalité des francophones de l'Acadie et du reste du Canada. Nous avons été très heureux de vous recevoir chez nous et de partager avec vous les aspirations et les attentes de la jeunesse du monde entier.

J'aimerais souligner que les chefs d'État et de gouvernement ont tenu à refléter leur profond intérêt envers le thème de la jeunesse du Sommet et ont réservé un rôle central aux jeunes dans les programmes de coopération multilatérale découlant du Sommet de Moncton.

Grâce à la collaboration de tous les pays de la Francophonie, les engagements pris à Moncton ont été réalisés.

Les trois conférences prévues au Plan d'action de Moncton ont donné des résultats impressionnants.

La Conférence de Luxembourg nous a permis de faire avancer la réflexion sur les femmes en les associant activement à l'exercice du pouvoir et au développement.

À Bamako, la Francophonie s'est dotée d'un Code de conduite l'autorisant à réagir aux situations de crise de la démocratie ou de violations graves de droits de la personne. Ce faisant, la Francophonie a renforcé de façon importante sa vocation politique.

Le respect des règles démocratiques et la bonne gouvernance sont des conditions essentielles au développement et à la prospérité. Bien sûr, rien n'est encore parfait dans le domaine de la bonne gouvernance et des conflits internes, et certains pays ont connu des accidents sérieux.

Le 27 juin dernier à Kananaskis, les membres du G8 ont adopté le Plan d'action pour l'Afrique, leur toute première réponse au Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique, le NEPAD. Je me réjouis que des leaders africains, dont certains sont ici présents, aient participé à nos travaux.

L'un de mes objectifs, au cours du Sommet de Beyrouth, sera de promouvoir une véritable synergie entre le NEPAD, le Plan d'action pour l'Afrique du G8 et les programmes de coopération et de développement de la Francophonie.

Il faut que tous les pays d'Afrique francophone répondent aux exigences élaborées par les chefs d'État africains eux-mêmes et contenues dans le NEPAD. Cela pour leur permettre d'être admissibles à recevoir une partie de l'aide accordée à l'Afrique par le G8.

Le Canada est déterminé à accompagner les pays africains membres de la Francophonie dans cette démarche.

Nous voici aujourd'hui à Beyrouth, capitale d'un pays qui aspire à vivre en paix - une paix qui, nous le souhaitons de tout coeur, finira bien par s'installer dans toute la région.

Le thème du Dialogue des cultures, si bien choisi par nos hôtes libanais, est une réalité quotidienne chez nous. Elle l'est également en francophonie où une langue commune nous unit malgré nos traditions diverses. Le dialogue des cultures est aujourd'hui une réalité qui dépasse le cadre de la francophonie.

C'est pour cela que nous nous réjouissons qu'une déclaration importante en faveur de la diversité culturelle ait été adoptée, à Cotonou en juin 2001. Celle-ci reconnaît de façon explicite le rôle de la diversité culturelle dans la promotion d'une culture de paix et pour la démocratisation des relations internationales.

La Francophonie y reconnaît également le principe de la nécessité d'un instrument international. Cet instrument consacrerait la légitimité des États à maintenir et développer des politiques culturelles susceptibles de promouvoir la diversité.

Nous pouvons tous être fiers que la Francophonie soit la première organisation internationale à endosser ce principe.

Je suis aussi très fier du leadership qu'exerce le Canada dans le dossier de la diversité culturelle. Le Réseau international sur la politique culturelle a en effet été créé à Ottawa en 1998 et compte aujourd'hui près de 50 pays, dont une vingtaine sont membres de la Francophonie. Grâce aux discussions menées par ce réseau, de nombreux pays ont commencé à reconnaître l'importance de promouvoir la diversité culturelle et de protéger nos lieux et modes d'expression.

Ainsi, sous le leadership du Canada, et avec la contribution d'une quinzaine de pays, une première esquisse d'un instrument juridique international sur la diversité culturelle a été élaborée par les ministres de la Culture réunis au Cap, en Afrique du Sud, il y a à peine deux jours. Ma collègue Sheila Copps, ministre du Patrimoine canadien, en revient justement.

Cet instrument vise à nous donner la marge de manoeuvre nécessaire pour maintenir et élaborer des politiques culturelles qui s'inscrivent dans le contexte d'une libéralisation du commerce. L'instrument sera un outil concret qui nous permettra de protéger nos cultures respectives afin qu'elles puissent contribuer à la richesse de l'humanité.

Le Canada souhaite un instrument qui donne des règles de base claires. Ces règles devront permettre à chaque pays de maintenir ses politiques culturelles à l'intérieur des règles qui régissent le système commercial international et qui donnent accès aux marchés d'exportation des biens et services culturels. Je me réjouis du partenariat renforcé entre le Canada et la France afin d'en faire avancer la promotion et la réalisation. L'idée émise par le Président de la France de loger cet instrument à l'UNESCO nous intéresse beaucoup.

Afin de faire avancer les discussions, nous devons les élargir de manière à inclure d'autres organisations internationales comme le Commonwealth et l'Organisation des États américains. À cet égard, je suis ravi qu'au Cap, le Réseau international sur la politique culturelle ait demandé au Canada de continuer à diriger les délibérations sur l'instrument juridique international.

L'objectif de permettre aux femmes, aux hommes et aux enfants de tous les pays de préserver, de protéger et de promouvoir leur langue et leur culture est véritablement noble. Comme membres de la Francophonie nous avons un rôle primordial à jouer dans l'atteinte de cet objectif puisque, si nos pays ont la langue française en partage, nous avons également des cultures et traditions différentes.

Je suis persuadé que nos discussions sur ces questions aux cours des prochains jours seront des plus enrichissantes.

Chers collègues et amis, que de chemin parcouru depuis le Sommet de Cotonou.

C'est en effet à Cotonou qu'on a pris la décision de créer le poste de Secrétaire général parce qu'il fallait que la Francophonie devienne plus politique. Deux ans plus tard, à Hanoi, M. Boutros Boutros-Ghali était élu premier Secrétaire général.

Depuis sa nomination, M. Boutros Boutros-Ghali a multiplié les interventions dans les domaines de la paix, des droits de la personne et de la démocratie. Je félicite particulièrement le Secrétaire général pour son rôle de premier plan dans la lutte contre les mines antipersonnel. Le Canada croit que le meilleur outil pour assurer l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert de mines antipersonnel demeure la Convention d'Ottawa.

J'encourage d'ailleurs les pays qui n'ont pas encore adhéré à cette Convention à le faire sans plus tarder.

Notre Secrétaire général a su faire de la Francophonie une organisation politique visible, crédible et de plus en plus présente sur la scène mondiale. Je tiens à remercier et à féliciter notre Secrétaire général pour ses nombreuses réalisations à la tête de la Francophonie.

Monsieur le Président, je vous remercie de votre attention et vous souhaite à tous un très bon Sommet.

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