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 Sommet des Amériques 2001

Cérémonie commémorant le service parlementaire


Le 29 mai 1996
Ottawa (Ontario)

Pour ceux d'entre nous qui ont eu le grand privilège de siéger au Parlement, la journée d'aujourd'hui revêt une importance toute particulière. C'est un peu comme notre première réunion du collège. Je vérifierai un peu plus tard s'il y en a d'autres que moi du conventum de 1963.

Par le passé, lorsqu'on dévoilait le portrait d'un président de la Chambre dans les édifices du Parlement, certains députés se plaisaient à dire qu'ils avaient «pendu l'Orateur». C'est maintenant à son tour de «pendre» des députés et sénateurs.

Je félicite le président Parent de cette initiative visant à rendre hommage aux parlementaires canadiens.

En pensant aux milliers de noms inscrits sur ces plaques, je me remémore les profonds changements qu'a connus notre démocratie parlementaire depuis la Confédération.

N'oublions pas qu'au moment de l'élection du premier parlement canadien, seuls avaient droit de vote les adultes de sexe masculin ayant des biens fonciers, soit environ 15% de la population.

Les règles du scrutin étaient différentes d'une province à l'autre et dans la plupart des cas, le vote n'était même pas secret. La délimitation des circonscriptions ne se faisait pas toujours équitablement. Le scrutin prenait parfois des semaines, voire des mois. La fraude était endémique.

Il n'était pas rare qu'un député occupe simultanément un siège au Parlement et dans une assemblée législative provinciale.

Aujourd'hui, notre régime électoral est reconnu comme étant l'un des plus justes, efficaces, pacifiques et démocratiques de la planète. Il a même été pris comme modèle par de nombreux autres pays. À plusieurs reprises on a d'ailleurs fait appel à Élections Canada pour la tenue d'élections à l'étranger.

Notre système démocratique ne fait pas que changer; il s'améliore constamment.

Ainsi, ce n'est que vers la fin des années 60 que l'interprétation simultanée a permis aux députés de suivre les débats dans les deux langues officielles.

Ce n'est que dans les années 60 que le gouvernement s'est mis à renvoyer systématiquement les projets de loi et prévisions budgétaires devant des comités permanents pour qu'ils en fassent une étude plus approfondie.

Ce n'est que dans les années 80 que le président de la Chambre des communes a commencé à être élu par tous les députés réunis.

La tâche des parlementaires est devenue considérablement plus complexe et exigeante.

Même se faire élire est plus difficile qu'autrefois. Il n'était pas rare alors qu'on élise les notables par acclamation, ce qui est extrêmement rare de nos jours.

Jusque dans les années 30, le Parlement ne siégeait que durant quelques mois au printemps. Quand les parlementaires arrivaient à Ottawa, ils y demeuraient la plupart du temps jusqu'à la fin de la session.

Aujourd'hui, nous sommes conscients que la charge de parlementaire est un travail à plein temps, durant toute l'année.

Ces plaques témoignent aussi de l'évolution de la population canadienne. En effet, le Parlement est le reflet de la population canadienne.

Le Parlement est davantage représentatif de la diversité ethnique canadienne. Il n'en a pas toujours été ainsi.

Ainsi, ce n'est qu'en 1948 que les Canadiens d'origine asiatique ont pu commencer à profiter de tous les droits démocratiques.

J'ai été très fier de pouvoir accueillir le premier Canadien d'origine chinoise et la première femme autochtone à faire partie du Conseil des ministres.

Sur ces plaques, nous pouvons également voir les noms des premières femmes à devenir députée, sénatrice, ministre, chef de parti, président de la Chambre et premier ministre.

À la 35e législature, on constate la présence d'un nombre record de femmes, tant au Sénat qu'aux Communes. Et je suis très fier du fait que les deux-tiers des personnes que j'ai nommées au Sénat sont des femmes.

Au cours de ma carrière politique, je me suis rendu dans de nombreuses capitales du monde et je demeure convaincu que les édifices du Parlement canadien sont aussi splendides que n'importe quel autre siège gouvernemental de par le monde.

Nous voulons encourager les citoyens à visiter le Parlement. Et il me fait particulièrement plaisir de voir tant de jeunes étudiants qui viennent ici en excursion scolaire, surtout en cette période de l'année.

J'ai un message pour les jeunes qui regardent peut-être cette cérémonie aujourd'hui.

Il est très facile d'être désabusé de la vie politique. La désillusion est un fait de notre époque.

Peu de Canadiens peuvent se vanter d'avoir connu autant de personnalités politiques que moi. J'ai servi avec des milliers d'entre eux.

Ce sont des hommes et des femmes de toutes les régions du pays et de tous les partis politiques. L'immense majorité sont intègres et dévoués et sont venus ici pour construire un Canada encore meilleur.

Je suis fier de dire qu'ils étaient mes amis. Et je tiens à souligner qu'ils venaient de tous les horizons politique. Aucun parti n'a le monopole de la vertu.

Quand j'ai pris mon siège pour la première fois dans cette Chambre, il y a 33 ans, cela a été un moment magique dans mon existence.

Ce l'est encore aujourd'hui.

Cette chambre est un lieu bien spécial, un endroit où chaque génération a l'occasion de débattre les grandes idées de l'heure, un endroit où se façonne l'orientation que prendra notre grand pays.

Je dis donc aux jeunes Canadiens que si ce qu'ils voient ici ne leur plaît pas, ils n'ont qu'à venir et à le changer. Avec de la persistance, n'importe quel Canadien peut décrocher un siège dans cette chambre. Oui, il est possible de changer les choses.

J'ai toujours cru que la politique était une profession honorable et c'est toujours ma conviction.

L'étude de ces noms et les services que ces parlementaires ont rendus à leur pays en étonneront plus d'un:

Des personnalités politiques chevronnées, tels que Mackenzie Bowell et Chubby Power qui comptaient chacun 50 ans de service à la Chambre des communes et au Sénat ;

Sir Wilfrid Laurier qui a siégé à la Chambre des communes pendant 45 ans ;

des symboles de la démocratie parlementaire tels que John Diefenbaker et Stanley Knowles, dont les réélections leur ont permis de participer aux travaux de 13 législatures différentes.

Mais des fiches aussi impressionnantes que celles-ci ne diminuent en rien les réalisations de ceux et celles qui ont servi le Parlement -- pas même le pauvre Douglas Cunnington qui n'a servi la Chambre que durant une seule journée!

Quelle qu'ait été la durée de sa carrière parlementaire, chacun des noms gravés sur ces plaques est celui d'une personne au service de ses concitoyens.

Certains diront que la cérémonie d'aujourd'hui est l'occasion pour la classe politique de chanter ses propres louanges. J'y vois autre chose. C'est vrai que nous honorons des individus, mais nous rendons également hommage à une institution, le service au Parlement. Et c'est quelque chose qui mérite d'être reconnu.

Merci.

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