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 Sommet des Amériques 2001

La clôture du Sommet des Amériques


Le 19 avril 1998
Santiago (Chili)

Monsieur le Président, collègues, distingués invités, mesdames et messieurs,

Je tiens à vous remercier, Monsieur le Président et Madame Frei, de votre chaleureux accueil et de votre généreuse hospitalité. Je sais que tous ceux qui sont venus des quatre coins de ce vaste hémisphère se sont sentis très bien accueillis et à l'aise dans cette ville magnifique qu'est Santiago. C'est un honneur pour le Canada d'avoir été invité à tenir le prochain Sommet des Amériques, mais nous savons que nous aurons fort à faire pour égaler ce succès.

Il y a quatre ans, à Miami, nous avons exposé une vision de notre avenir ensemble - une vision dont les éléments étaient la prospérité, le partenariat et une meilleure qualité de vie pour l'ensemble de nos citoyens dans toutes les régions de cet hémisphère.

Notre vision est fondée sur des valeurs communes, sur la démocratie et sur le respect des droits de la personne et de la primauté du droit. Ici à Santiago, nous avons réaffirmé les principes fondamentaux énoncés à Miami. Et nous avons pris de nouvelles mesures précises qui feront de ces principes une réalité concrète pour l'ensemble de notre population.

L'histoire de ce siècle nous révèle l'échec indéniable de l'isolationnisme et du protectionnisme. Ils ont eu pour conséquence d'appauvrir nos citoyens, d'ébranler la stabilité et la compréhension internationale et de provoquer le marasme.

Je lance une invitation à mes collègues ici présents : au moment de tourner la page d'un nouveau siècle, proclamons haut et fort, une fois pour toutes, devant nos peuples et devant le monde entier, que l'ère d'ériger des murs est révolue. Le nouveau siècle qui naît -- le siècle mondial -- sera consacré à ériger des ponts, à favoriser la compréhension, les valeurs partagées et la prospérité. Et dans ce nouveau siècle, la libre circulation des produits, du savoir-faire et des investissements sera à la fois le moteur du développement économique et de la prospérité et la clé d'un niveau de vie plus élevé et d'une meilleure qualité de vie.

Ce sont des choses que nous savons dans mon pays. Il ne s'agit pas d'une théorie économique, mais bien d'un fait économique. Notre pays est l'un de ceux qui dépendent le plus du commerce. L'expérience nous a appris les avantages d'ouvrir les portes du pays aux échanges, aux investissements et aux idées. Notre prospérité repose sur cette ouverture. Celle-ci nous a procuré les ressources dont nous avions besoin pour agir selon les valeurs que partagent les Canadiens et pour mettre en place la protection sociale qui fait notre fierté.

Nous avons bénéficié du libre-échange. Et nous souhaitons étendre ses bienfaits à tous. Nous nous sommes faits les défenseurs de la libéralisation des échanges dans les Amériques. L'ALENA et notre Accord de libre-échange avec le Chili témoignent de nos convictions. Cependant, nous les avons toujours considérés comme un premier pas. Voilà pourquoi l'engagement conjoint que nous avons pris à Miami de créer une Zone de libre-échange des Amériques d'ici l'an 2005 nous a tant réjouis. Et ici, à Santiago, le lancement des négociations représente un autre pas historique.

Le Canada est honoré d'avoir été choisi pour présider la première ronde de négociations sur le commerce. Nous allons nous assurer que le rythme des négociations soit soutenu au cours des 18 prochains mois et nous sommes impatients de tenir la rencontre des ministres du Commerce de l'hémisphère au Canada en 1999.

A travers nos consultations avec la société civile, nous allons nous assurer que les points de vue de tous nos citoyens seront reflétés au cours du processus d'élaboration de la Zone de libre- échange des Amériques. Nous savons que nous devons écouter nos peuples pendant que nous travaillons à cet accord, pas seulement les milieux d'affaires et les intérêts particuliers. C'est une des innovations du processus d'élaboration de cette immense zone de libre-échange et c'est notre obligation à titre de président de ce processus et du prochain Sommet des Amériques de nous assurer que ce processus fonctionne.

Aujourd'hui, les peuples de nos pays nous soutiennent lorsque nous faisons tomber les murs du protectionnisme et de l'isolationnisme pour les remplacer par les ponts de la compréhension. Nous devons travailler prudemment pour maintenir ce soutien en faisant face honnêtement aux peurs naturelles face au changement. En aidant nos peuples à s'y préparer pour bénéficier de la nouvelle économie, en prouvant que le libre-échange n'est pas juste une pratique économique strictement dictée par les impératifs du marché ou des idéologies et en démontrant que le commerce n'est pas notre seule préoccupation et que lorsque nous faisons des progrès sur la libéralisation du commerce, nous pouvons aussi faire du progrès dans d'autres secteurs qui sont importants pour la population de chaque coin des Amériques.

Une des leçons que nous pouvons tirer du siècle qui s'achève est que la liberté est toujours en péril lorsque la pauvreté et les inégalités persistent. Elles alimentent les forces réactionnaires et despotiques. Les sociétés justes et prospères reposent sur une chance égale pour tous les citoyens de participer pleinement à la vie sociale, politique et économique.

C'est la raison pour laquelle nous nous sommes engagés, nous, les leaders de 34 gouvernements de l'hémisphère, élus par voie démocratique, à prendre des mesures concrètes pour remédier aux problèmes de la pauvreté et de la discrimination. C'est pourquoi nous avons accordé une si grande priorité à l'éducation, afin que nos citoyens disposent des outils dont ils ont besoin pour s'adapter à un monde en pleine évolution et pour y prospérer. C'est pour cette raison que nous avons pris l'engagement, en tant que leaders, de cultiver l'esprit démocratique qui s'affirme partout dans notre hémisphère et que nous devons renforcer notre engagement en faveur du respect des droits de la personne dans toute l'étendue des Amériques.

En qualité de président du prochain Sommet, je promets de mener à bien ces engagements.

Nous avons également discuté de la situation des peuples autochtones de notre région. On retrouve des populations autochtones dans tout l'hémisphère. Trop souvent, ce sont les membres les plus marginalisés de notre société. Nous avons l'obligation collective d'accorder la priorité à leurs préoccupations.

D'autre part, nous avons affirmé notre volonté d'intensifier nos efforts dans la lutte contre le fléau des stupéfiants, qui sont une menace non seulement pour la société et pour la santé, mais aussi pour la structure démocratique même que nous voulons renforcer.

Je suis fier de la contribution du Canada, qui a proposé de charger un groupe d'action formé de ministres des Affaires étrangères d'adopter une approche concertée face à cette menace. Dans nos travaux préparatoires en vue du prochain sommet et de la ZLEA, nous devons continuer de mettre l'accent sur ces priorités et sur d'autres dossiers importants comme la protection des écosystèmes fragiles que nous partageons tous.

Mesdames et messieurs, les Amériques ont de grands défis à relever. Mais nous avons démontré ici à Santiago que notre détermination est plus grande encore. Nous avons montré que l'hémisphère occidental n'est plus un concept géographique purement passif. C'est de plus en plus un état d'esprit actif.

Il y a quatre ans à Miami, j'ai utilisé le mot amigos en parlant des pays qui se joindraient à l'accord de libre-échange. Ici, à Santiago, il est clair que nous devenons plus que des amigos. Nous devons una granda familia, une famille ayant diverses langues, cultures et races, mais une famille néanmoins, avec ses valeurs et ses buts partagés. Une famille où l'harmonie n'est peut-être pas toujours parfaite -- après tout, dans quelle famille l'est-elle? -- mais dont les membres s'entraident, s'appuient et s'encouragent. Une famille où, au lieu de se juger et de se faire concurrence, on s'accepte et on se comprend. Une famille, enfin, qui sait que son territoire est l'hémisphère qui s'étend du Yukon à la Tierra del Fuego et que sa communauté est le village planétaire.

Au Canada, nous avons hâte de tenir les prochaines retrouvailles de cette famille et de prendre les premiers pas ensemble vers un nouveau siècle et un nouveau millénaire.

Viva la familia de America.

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