Discours du Premier ministre Jean Chrétien à l’occasion d’un discours devant les deux chambres du Parlement

Le 22 février 2001
Ottawa (Ontario)

Monsieur le Président, honorables sénateurs et députés, j’ai le très grand plaisir de vous présenter le très honorable Tony Blair.

Monsieur le Premier ministre, vous allez vous adresser aux députés et aux sénateurs de la 37e législature du Canada. Des hommes et des femmes aux origines très diverses et aux convictions très tranchées. Des personnes qui ne s’entendent sur presque rien.

Mais vous n’avez pas à vous inquiéter – nous saurons bien nous tenir aujourd’hui. Je crois parler au nom de tous mes collègues quand j’affirme qu’un chef de gouvernement dont l’une des réalisations a été de remporter la plus imposante majorité parlementaire en plus de 60 ans peut compter sur toute notre attention.

Votre victoire historique aux élections de 1997 a fait découvrir à de nombreux Canadiens la personne de Tony Blair. Mais en réalité, ce n’était que le résultat le plus spectaculaire du leadership habile dont vous avez fait preuve pour réinventer votre parti. Et pour définir un nouveau vocabulaire politique en Grande-Bretagne et dans l’ensemble des démocraties occidentales libérales.

Comme bon nombre d’entre nous en politique, M. Blair a fait des études de droit. Et le droit est dans sa famille aussi. Madame Cherie Blair, qui est avec nous ici, est elle-même une avocate très douée. Elle est la seule femme que je peux appeler « Cherie » sans qu’Aline me regarde de travers.

Depuis son élection en 1983 à titre de député travailliste, M. Blair démontre sa vive détermination de servir le mieux-être de ses électeurs et de régler les grandes questions qui se posent au gouvernement. Sa grande éloquence et sa maîtrise des dossiers sont bien connues et très estimées. La manière avec laquelle il projette la vitalité moderne de la Grande-Bretagne sur la scène mondiale est devenue caractéristique. Son engagement inébranlable envers la paix en Irlande du Nord lui a attiré un concert d’éloges au niveau international. C’est d’ailleurs une cause dans laquelle le Canada est heureux d’avoir pu jouer un rôle.

Le Premier ministre Blair a aussi été au coeur de l’élaboration d’une pensée politique que l’on nomme maintenant « La troisième voie ». Une voie qui s’ouvre à tout gouvernement progressiste dans le contexte de la nouvelle économie mondiale fondée sur le savoir et l’information. Une voie mitoyenne entre la pleine confiance dans les forces du marché et le recours massif aux interventions de l’État. Une voie qui consiste à favoriser l’esprit d’initiative et la prospérité, tout en veillant à ce que les bienfaits de la croissance économique soient partagés afin que personne ne soit laissé pour compte.

À ce chapitre, le Premier ministre et moi voyons souvent les choses du même oeil. Je lui ai présenté ce que j’ai déjà nommé la voie canadienne. Et il m’a expliqué comment son gouvernement arrive à concevoir des solutions bien britanniques aux défis qui s’annoncent. Je suis persuadé que nous poursuivrons notre dialogue et nos échanges au cours de cette visite.

Cet exemple du XXIe siècle n’est qu’une illustration de la bonne entente qui caractérise depuis longtemps les relations entre nos pays. Une bonne entente qu’incarnent cette honorable institution et notre adoption de la tradition de Westminster. De même que notre volonté de souffrir ensemble dans la défense de la liberté et de la justice.

Notre collaboration dans de très nombreux dossiers aux Nations Unies, à l’OTAN et à l’OMC. Et notre détermination de renouveler et de revitaliser notre relation transatlantique.

Monsieur le Premier ministre, en vous adressant aux deux chambres réunies à cette occasion, vous rejoignez une illustre compagnie de premiers ministres britanniques de l’ère moderne, dont le premier fut le très honorable Winston Churchill. Permettez-moi de citer ce génie des mots. Combien de gens au Canada écoutent les débats de cette honorable chambre et se demandent comment on peut être si nombreux à dire tant choses que si peu comprennent!

Aujourd’hui, nous sommes heureux d’avoir l’occasion d’entendre quelques mots bien choisis de son digne successeur.

Mesdames et Messieurs, un leader dynamique, un homme d’État accompli et un très grand ami du Canada. Je vous présente le très honorable Tony Blair.

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