À l'occasion d'un déjeuner officiel offert par le Président de la République du Sénégal l'honorable Abdou Diouf


Le 8 novembre 1999
Dakar (Sénégal)

Monsieur le Président,

Je vous remercie sincèrement pour ces propos chaleureux. Ils expriment l'affection sincère que vous portez à mon pays et à mes compatriotes, qui ont eu le plaisir de vous recevoir à plusieurs reprises.

Vous avez si bien décrit nos relations, passées et présentes, que j'irais jusqu'à dire qu'elles émanent autant du coeur que de la raison. Elles ont la certitude des relations bâties sur la confiance, de longues années d'entente et la passion d'un avenir à construire ensemble.

Depuis les années 1970, la coopération politique entre nos deux pays s'est raffermie, comme vous le savez, autour de cette nouvelle alliance nommée Francophonie. Trudeau et Senghor, visionnaires et bâtisseurs, y ont cru. Le Sénégal et le Canada, à partir de cette alliance sur la scène internationale, devaient en forger bien d'autres.

Vous aussi, Monsieur le Président, avez cru à cette alliance de la Francophonie. Et vous y avez travaillé sans relâche. Pour votre pays, le Sénégal, mais aussi pour l'Afrique. Les objectifs qui sous-tendaient cette entreprise étaient nobles et mobilisateurs. Les moyens qu'elle préconisait – le dialogue, le partage – sont les vôtres.

Monsieur le Président, l'engagement des Canadiens envers le Sénégal s'est forgé dans la durée.

Parce que le Sénégal réunit un grand nombre d'éléments que le gouvernement du Canada considère propices à une collaboration fructueuse.

Tout d'abord, le multipartisme qui existe au Sénégal depuis près de 20 ans permet la présence d'une opposition parlementaire, qui est une condition essentielle à la démocratie. Ensuite, le positionnement du Sénégal comme pays respectueux de l'État de droit, des institutions civiles et des droits de la personne, le démarque d'autres pays. Troisièmement, nos approches des questions internationales ont beaucoup en commun. Entre autres, elles sont toutes deux influencées par nos valeurs de tolérance et de respect pour la diversité des cultures. Enfin, le Canada voit dans le Sénégal un bon partenaire économique.

Il est temps que nos échanges commerciaux et nos partenariats économiques connaissent la même croissance que nos relations politiques et de coopération.

Le Canada et le Sénégal disposent des atouts qui peuvent faire de nos relations économiques le moteur de nos activités bilatérales. Les ambitions de nos pays sont les mêmes : créer des emplois et élargir les bases de nos économies. Et c'est ensemble que nous pouvons gagner le pari de donner à nos populations les meilleures conditions de vie possibles.

Le Canada continuera à être présent au Sénégal. Deux pays membres de la famille francophone, fiers de leur héritage mais résolument tournés vers l'avenir, voilà ce que nous sommes et nous en sommes fiers.

Monsieur le Président, les relations entre le Canada et le Sénégal évoluent et nous voulons faire en sorte que nous atteignions un équilibre entre nos relations politiques, nos relations d'aide et de développement et nos partenariats économiques. Un équilibre qui témoignera de la maturité des liens chaque jour plus forts entre nos pays. Des liens qui résultent de la détermination de Sénégalais et de Canadiens qui ont su voir, il y a longtemps déjà, les affinités naturelles entre nos deux peuples.

Monsieur le Président, je lève mon verre à l'amitié entre nos pays et à notre avenir commun.

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