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Bannière : Archives de poésie canadienne


Susanna Moodie (1803-1885)

Un choix de ses poèmes

Photo de Susanna Moodie (1803-1885) 

Susanna Moodie était une écrivaine prolifique de poésie, de nouvelles, d’articles et de romans. Mais on la connaît mieux pour le récit personnel qu’elle a fait de son immigration dans l’étendue sauvage du Canada, Roughing It in the Bush, un classique littéraire canadien.

Susanna Strickland est née le 6 décembre 1803 près de Bungay dans le Suffolk en Angleterre. Elle est la fille cadette de Thomas et Elizabeth Homer Strickland. En 1808, la famille déménage à Reydon Hall, près de Southwold dans le Suffolk. Thomas Strickland assure de façon consciencieuse l’instruction de ses six filles et de ses deux garçons, mettant l’accent sur la discipline, l’autonomie et l’esprit pratique. Une grande bibliothèque offre aux enfants un encouragement à s’ouvrir à la littérature et la créativité, et dès leur plus tendre enfance, les soeurs Strickland se sont intéressées au théâtre, à la poésie et à l’histoire. Après le décès de leur père en avril 1818, elles gagnent un revenu bien nécessaire en écrivant des textes d’histoire naturelle, des récits historiques et des contes éducatifs pour enfants ainsi que des saynètes, des histoires et des poèmes pour des revues et des albums. En effet, toutes les soeurs Strickland, à l’exception d’une seule, font carrière dans l’écriture. Les deux soeurs aînées, Elizabeth et Agnes, acquièrent une renommée et une certaine importance au sein de la société, en Angleterre, en tant que coauteures du livre Lives of the Queens of England (1840-1848) et d’autres biographies de l’aristocratie britannique. Jane Margaret Strickland se spécialise dans les récits historiques et les contes éducatifs alors que Susanna, sa soeur Catharine (Catharine Parr Traill) et leur frère Samuel Strickland sont reconnus pour leurs récits qui sont un compte rendu et une interprétation de la colonisation et de l’expérience des pionniers au début du XIXe siècle dans le Haut-Canada.

Susanna, tout comme ses soeurs, commence à écrire à un jeune âge. Elle a 19 ans lorsque son premier livre, Spartacus : a Roman story (1822), est publié. Il décrit de façon admirative et héroïque ce personnage historique. Cette première publication est suivie d’un certain nombre d’histoires éducatives pour enfants et adolescents parmi lesquelles on trouve , The Little Quaker ; or, The Triumph of Virtue, et The Little Prisoner ; or, Passion and Patience. La plupart de ces contes comportent une imagerie religieuse, des conversions et des repentirs sur le lit de mort.

Vers la fin des années 1820, plusieurs personnes dans le domaine littéraire contribuent grandement au développement de la carrière d’écrivaine de Susanna Strickland. Thomas Harral, un ami de la famille, déménage à Londres afin de devenir rédacteur en chef de La Belle Assemblée, un magazine littéraire en vogue. De 1827 à 1830, Susanna collabore au magazine en envoyant des poèmes et des histoires dont, entre autres, une série de saynètes sur la vie dans le Suffolk, dans un style préfigurant celui de Roughing It in the Bush. Son ami, Thomas Pringle, le poète écossais, joue un rôle essentiel dans la vie littéraire et personnelle de Susanna. Pringle, secrétaire de la Anti-Slavery Society en Angleterre, lui fait connaître les injustices de l’esclavage. Elle écrit donc pour la Société deux traités antiesclavagiste : The History of Mary Prince, a West Indian Slave (1831) et Negro Slavery Described by a Negro (1831), se faisant ainsi connaître comme écrivaine dévouée aux causes humanitaires. C’est à la résidence de Pringle, en 1830, que Susanna rencontre son futur époux, le lieutenant John Wedderburn Dunbar Moodie.

En 1831, avec l’aide de Pringle, Susanna publie Enthusiasm, and Other Poems, un recueil de ses premiers poèmes. Montrant l’influence du mouvement romantique, sa poésie révèle aussi son orientation religieuse. Le poème titre écarte tout enthousiasme humain à l’exception d’un seul, le dévouement à Dieu. Le thème dominant de la collection est celui du poète dans le rôle du prophète adressant des avertissements au sujet de la nature transitoire des plaisirs terrestres et déclarant le besoin d’humilité et de foi. Toutefois, quelques poèmes dans la collection révèlent le ravissement qu’éprouve l’auteure envers la nature ainsi qu’une vision plus romantique du monde. Susanna a écrit un grand nombre de poèmes au cours de sa carrière littéraire, et souvent elle embellira ses oeuvres en prose à l’aide d’épigraphes poétiques et de dictons.

La vie de Susanna Strickland se transforme de façon radicale lorsqu’elle épouse le lieutenant John Wedderburn Dunbar Moodie à Londres en avril 1831. Le lieutenant Moodie est un officier en demi-solde et un écrivain qui, en raison de son intérêt pour la littérature, a quitté sa ferme à Orkney pour s’installer à Londres. Les Moodie vivent à Londres pendant une courte période avant de s’établir à Southwold, où leur premier enfant voit le jour. À la recherche d’un avenir financier meilleur, ils immigrent au Canada en juillet 1832 et achètent une ferme partiellement défrichée près de Cobourg, dans le Haut-Canada. En février 1834, ils vendent la ferme et déménagent dans une région sauvage au nord de l’actuelle ville de Lakefield afin de se rapprocher de la soeur de Mme Moodie, Catharine Parr Traill, ainsi que de son frère, Samuel Strickland, qui s’étaient tous deux installés là-bas. Les Moodie demeurent sur leur ferme non déboisée pendant six ans, luttant afin de gagner leur vie sur une terre qui n’était pas arable. Pendant ce temps, le lieutenant Moodie sert dans la milice tout au cours et à la suite de la rébellion de Mackenzie en 1837. Vers la fin de 1839, il est nommé shérif de la nouvelle ville de Hastings et, avec Susanna et leurs cinq enfants, il quitte finalement les régions de l’arrière-pays. Les Moodie s’installent à Belleville au début de 1840, où deux autres enfants voient le jour. Tragiquement, un de leurs enfants, John, se noie en 1844.

Les épreuves et les tribulations auxquelles Mme Moodie a dû faire face dans l’arrière-pays ne l’empêchent pas de poursuivre sa carrière littéraire. Elle soumet quelques documents, notamment des poèmes, à des périodiques canadiens et américains et, en 1838, elle commence à écrire pour le Literary Garland de Montréal. Au cours de la période où ce magazine est publié (1838-1851), elle y est la collaboratrice la plus prolifique, soumettant des romans adaptés en feuilletons et basés sur la vie anglaise, des poèmes sur des sujets anglais et canadiens et une série de six « saynètes canadiennes » qui formeront le noyau de Roughing It in the Bush. De plus, en 1847 et 1848, Susanna et John Moodie travaillent conjointement, à Belleville, comme rédacteurs en chef de The Victoria Magazine. Ils écrivent la plupart des textes eux-mêmes et Susanna soumet deux autres « saynètes canadiennes » à cette publication.

Le point culminant de la carrière de Susanna Moodie se présente en 1852 avec le lancement de son livre le mieux connu, Roughing It in the Bush: or, Life in Canada, publié par Richard Bentley à Londres, en Angleterre. Le livre est en fait une série de saynètes reflétant ce que les Moodie ont vécu ainsi que leurs réactions face au choc culturel, aux épreuves et aux plaisirs de l’immigration et de la vie de pionnier, depuis leur arrivée à la station de quarantaine de Grosse Île en 1832 jusqu’à leur départ de l’arrière-pays en 1840. Le compte rendu franc et vivant des expériences pionnières de Mme Moodie est écrit avec humour et retenue, démontrant ainsi ses pouvoirs d’observation et de perspicacité. Roughing It rencontre la faveur du public et Bentley ainsi qu’une maison d’édition américaine en publient plusieurs éditions au cours des années 1850. La première édition canadienne n’apparaît qu’en 1871, mais son apparition ravive l’intérêt des gens envers cette oeuvre, et d’autres éditions canadiennes et américaines s’ensuivent. Au fil des années, Roughing It est aussi apprécié en tant que témoignage de l’aventure canadienne qu’en tant qu’oeuvre littéraire.

Inspirée par le succès de Roughing It in the Bush et encouragée par la maison d’édition Bentley, Susanna Moodie écrit rapidement deux livres complémentaires : Flora Lyndsay; or Passages in an Eventful Life (1853), un compte rendu autobiographique des préparations d’un jeune couple britannique qui quittent l’Angleterre ainsi que de leur voyage au Canada. D’autre part, Life in the Clearings Versus the Bush (1853) illustre la vie dans les villes canadiennes au milieu du XXe siècle et documente un voyage de Belleville à Niagara. Ensemble, ces trois livres créent une trilogie au sujet de l’expérience de l’immigration. Mme Moodie écrit aussi plusieurs romans, pour Bentley, qui ont connu moins de succès et qui s’inspirent énormément des conventions gothiques et romantiques. Parmi ces romans, on trouve Mark Hurdlestone; or The Gold Worshipper (1853), Matrimonial Speculations (1854) et Geoffrey Moncton; or The Faithless Guardian (1855).

Cette période de créativité intense se termine en 1855 et par après, Susanna Moodie n’écrit plus beaucoup. La disparition du Garland en 1851 et le manque relatif d’autres débouchés pour ses écrits, au Canada, contribuent certainement à sa décision d’arrêter d’écrire. Au cours des années 1860, à cause de difficultés financières, elle soumet à nouveau des textes chez Bentley et en 1868, The World Before Them est publié. Des textes de Mme Moodie apparaissent aussi, à l’occasion, dans des périodiques canadiens et ce, au cours des années 1860 et 1870. Son dernier roman, George Leatrim; or the Mother’s Test est publié à Édimbourg en 1875.

Les années 1860 sont difficiles pour les Moodie. On contraint John Moodie à quitter son poste de shérif en 1863 et il est incapable de se trouver un autre poste. En proie à des difficultés financières, les Moodie sont forcés de déménager dans une plus petite habitation et Susanna vend des tableaux de fleurs afin de gagner le revenu dont ils ont tant besoin. La santé de John Moodie se détériore et il meurt en octobre 1869. Susanna jouissait d’une relation émotionnelle et intellectuelle solide avec son époux. Elle est donc accablée par sa mort. Elle quitte Belleville et passe le reste de sa vie avec ses enfants mariés. Elle meurt à Toronto en 1885, à l’âge de 81 ans.

Bien que Susanna Moodie ait écrit un grand nombre de poèmes, de nouvelles, d’articles et de romans au cours de sa longue carrière diversifiée, ce sont ses saynètes narratives, parfaitement illustrées dans Roughing It in the Bush, qui lui ont valu une place importante dans l’histoire littéraire canadienne.

Les manuscrits de Susanna Moodie sont conservés à la Bibliothèque nationale du Canada et aux Archives nationales du Canada.

Biographie par :
Nina Milner
Service de recherche en littérature canadienne

Oeuvres choisies de Susanna Moodie

Trouver ses oeuvres dans AMICUS

  • The Little Prisoner ; or, Passion and Patience. -- London : Dean & Munday, sans date.


  • The Little Quaker ; or, The Triumph of Virtue. -- London : Cole, sans date.


  • Spartacus : A Roman Story. -- London : Newman, 1822.


  • The History of Mary Prince, édité par S. Moodie. -- London : Westley, 1831.


  • Negro Slavery Described by a Negro : Being the Narrative of Ashton Warner, a Native of St. Vincent’s, édité par S. Moodie. -- London : Smith & Elder, 1831.


  • Enthusiasm, and Other Poems. -- London : Smith & Elder, 1831.


  • Roughing It in the Bush ; or, Life in Canada, 2 volumes. -- London : R. Bentley ; New York : Putnam, 1852.


  • Life in the Clearings versus the Bush. -- London : R. Bentley, 1853 ; New York : DeWitt & Davenport, 1854.


  • Mark Hurdlestone ; or, The Gold Worshipper, 2 volumes. -- London : R. Bentley ; New York : DeWitt & Davenport, 1853.


  • Flora Lyndsay ; or, Passages in an Eventful Life, 2 volumes. -- London : R. Bentley, 1854 ; New York : DeWitt & Davenport, 1855.


  • Matrimonial Speculations. London : R. Bentley, 1854.


  • Geoffrey Moncton ; or, The Faithless Guardian. -- New York : DeWitt & Davenport, 1855.


  • The World Before Them : A Novel, 3 volumes. -- London : R. Bentley, 1868.


  • George Leatrim ; or, The Mother’s Test. -- Edimbourg : Hamilton, 1875.


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