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Les cartographes : Essai en quatre parties
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Les fourrures : Une mine d'or

Si les Européens ont étendu leurs explorations à l'intérieur du continent nord-américain, c'est parce qu'on y trouvait un rongeur brun à la fourrure épaisse pouvant peser jusqu'à une trentaine de kilogrammes, avec des incisives tranchantes et toujours porté à gruger des morceaux de bois. Le castor (Castor canadensis) a eu sur l'histoire du Canada plus d'influence que tout autre animal avant cette époque ou après; il a donc été adopté comme emblème national.

Les Autochtones chassaient le castor longtemps avant l'arrivée des commerçants de fourrures. Ils en mangeaient la viande, qu'ils faisaient rôtir, et fabriquaient des vêtements avec les peaux. Mais ce sont les caprices de la mode des chapeaux qui ont rendu cet animal si précieux aux yeux des Européens. Vers la fin du XVIe siècle, les chapeaux en castor à larges bords faisaient fureur dans les salons européens. Ce n'étaient pas des chapeaux de fourrure du même type que les bonnets en peau de raton laveur des régions sauvages américaines ou le célèbre bonnet à poil des gardes du palais de Buckingham. C'étaient plutôt des chapeaux de feutre qu'on fabriquait en séparant la fourrure de la peau et en l'écrasant avec des matières adhésives et des agents raidissants. (L'un de ces additifs était le mercure, dont les vapeurs affectaient le cerveau des chapeliers, d'où l'origine de l'expression « fou comme un chapelier ».)

La peau du castor est formée de deux couches, une couche externe de poils longs et raides appelés « jarres » qui recouvrent une fourrure douce et veloutée nommée « duvet ». On enlevait les jarres pour ne garder que la fourrure interne, connue sous le nom de « castor gras », un matériau de choix pour la fabrication des chapeaux de feutre. Le castor fournissait également les fourrures « de luxe » dont on se servait pour garnir les vêtements et confectionner des manteaux et des vêtements de dessus. Mais c'est la demande de chapeaux qui a soutenu le commerce canadien des fourrures de ses débuts aux années 1830; puis la soie a supplanté le castor et est devenue le tissu le plus recherché pour la fabrication des chapeaux de qualité.

Les commerçants faisaient aussi l'acquisition de divers autres types de fourrures (renard, vison, loutre, martre, ours), mais comme celle du castor était la plus en demande, elle servait d'étalon pour toutes les autres. La traite des fourrures se faisait sans argent; c'était un système de troc (échange de marchandises contre d'autres marchandises). Cependant, comme il fallait bien établir une valeur de référence pour faire du commerce, la peau de castor est devenue une unité monétaire acceptée. Une peau de castor de bonne qualité était appelée « plue » et servait d'étalon pour établir le prix des autres articles. Par exemple, un fusil pouvait valoir quatorze plues, une couverture, sept plues, etc. Le prix de tous les autres types de fourrures était fixé en nombre de peaux de castor; ainsi, une martre valait un demi-castor et une loutre valait un castor. Il était donc possible de calculer le prix total d'une quantité de fourrures en plues et de l'échanger contre des marchandises d'une valeur équivalente.

Avant l'arrivée des Européens au Canada, on estime qu'environ dix millions de castors vivaient dans les régions forestières situées au sud de la ligne des arbres. À l'époque de la traite des fourrures, la population de castors a tellement diminué que l'animal a failli disparaître. Cependant, avec le déclin de la traite des fourrures, le castor s'est rétabli et il compte aujourd'hui des populations en santé dans toutes les régions du pays.




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