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Document d'information

« Venez vivre sous la protection de votre Grand Père, sans quoi vous perdrez l'avantage dont vous bénéficiez depuis si longtemps de recevoir les présents qu'il vous envoie chaque année. » C'est ainsi que s'exprimait Samuel Peter Jarvis, surintendant principal des Affaires indiennes, devant les chefs indiens réunis avec les membres de leurs bandes sur l'île de Manitoulin en 1837.

Jarvis s'adressait à des Indiens vivant aux États-Unis, la bande de Pottawatomi notamment, qui avaient combattu aux côtés des Britanniques lors de la guerre de 1812. Depuis des années, dans le cadre de relations diplomatiques et commerciales, on leur donnait en cadeau des fusils, de la poudre, des vêtements et divers autres objets.

En 1837, cependant, au moment où Jarvis parlait aux visiteurs indiens, la situation aux États-Unis ne pouvait que les inciter à venir s'établir au Canada. En effet, le gouvernement américain s'efforçait de refouler les Indiens à l'ouest du Mississipi, les forçant à renoncer à leurs annuités et à leurs droits fonciers en échange de nouvelles terres. La bande de Pottawatomi craignait de perdre son territoire traditionnel, situé autour du lac Michigan. Et de son côté, le gouvernement britannique espérait pouvoir compter de nouveau sur la collaboration des Indiens en cas d'attaques.

Cela dit, il s'inquiétait tout autant des conséquences diplomatiques que pourrait avoir l'approvisionnement en munitions d'Indiens vivant au sud de la frontière, ce qui devait l'amener, dans les années 1850, à stopper les envois de présents à ses alliés de 1812, y compris la bande de Pottawatomi.

L'enquête menée par la Commission l'a conduite à constater que cette décision avait porté préjudice à toutes les bandes en cause, mais surtout à celle de Pottawatomi. Celle-ci s'est alors retrouvée privée de ses annuités, d'une assise territoriale reconnue et des présents qu'on lui avait promis en 1837 pour la convaincre de monter vers le Nord. Elle n'avait aucun droit ancestral au Canada et, contrairement à d'autres bandes alliées des Britanniques, ne figurait pas parmi les signataires du Traité Robinson-Huron (l850) ou du Traité Williams (l923). Le gouvernement du Canada estimait même qu'elle n'avait droit à aucun avantage conféré par traité aux Indiens. Ce n'est que grâce à l'intervention d'un bienfaiteur qu'elle a pu obtenir la réserve de Moose Deer Point, sur la côte est de la baie Georgienne, en 1917.