PRINTEMPS D'ICI
 
         
        J'ai vu plein
        plein de couleurs neuves

        sais-tu que le saule noir 
        s'est revêtue de sa jupette vert tendre
        que le saule pleureur toujours un peu échevelé
        dans sa belle chevelure d'ange
        s'amuse avec les caresses du vent
        sais-tu que le chêne 
        couvert de boutons
        sous son air fort et viril
        se sent tout timide
        sais-tu que l'érable
        adolescente coquette
        à peine bourgonne-t-elle
        que déjà le mélèze
        s'habille de frou frou
        l'oeil désapprobateur
        le  sapin trop pudique
        allonge une fois de plus
        sa robe éternelle
        sais-tu que le cerisier
        se marie en robe blanche
        toute fleurie
        que merisiers  pommiers
        et quelques amis fruitiers
        jouent à la bouquetière
        parfumée
        non ! je n'ai pas vu le lilas
        sa robe est encore
        chez le couturier
        mais j'ai vu plein
        plein de couleurs neuves

        as-tu vu les oiseaux
        ils viennent sûrement pour la noce
        plumages colorés
        langage soigné
        tiens ! en voilà un
        tout de jaune vêtu
        serait-ce le chef d'orchestre?
        tout est neuf !...tout revit !
        c'est mon printemps

        je suis saule
        saule pleureur exposé aux caprices du vent
        mon regard droit et haut
        perce le bleu
        trop bleu d'un ciel trop pur.
        j'entends rire le vent
        j'entends mon rire dans le vent
        m'entends-tu rire?
        entends-tu le vent ? 

                       
    tiré du recueil L'Instant Démesuré, Ed. en Marge
 

 
ÉTÉ

son rire coule en cascade
limpide et sonore
inonde mes terres assoifées

son regard ouvert dans la lumière
enveloppe ma folie
attachante beauté
tu glisses sur les flancs de mon âme
frémissante de douces voluptés.

HIVER
Etendue sur une plage enneigée
l'empreinte de ma joie 
se dessine
en forme d'arpège indiscipliné
dans le murmure jouissif d'un pin
caressant le vent.
Etendue sous les baisers d'un soleil rieur
j'entends le silence 
à peine audible d'une âme essoufflée
de tant de beauté.

AUTOMNE
Jeux d'ombres et de lumière
contre la paroi du jour
translucide
frappent l'oeil du peintre-passant
roulent et s'enroulent
les couleurs
éprises d'émotions vives
sur la palette libératrice
d'un automne en fête

Légère, vibrante, spatiale
elle file dans nos mémoires
danse en courbes délirantes
sur la toile en attente.
traversent l'espace-fluide
déstabilisent la couleur du temps
instants d'alchimies étranges
dans le silence du soir

Le vent glisse
sur la paroi de nos attentes
comme des instants d'éternité.
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Mais quand la nature se déchaîne, mieux vaut être bien chaussé...  Montez !

Hiver 98 :LE VERGLAS ....on s'en souviendra longtemps.

ÉTÉ 98 : Un violent orage.

ETE 96: Colère fluide dans la baie
 
 

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dernière mise à jour décembre1999
Gertrude Millaire