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Gabrielle Roy
La merveille du retour à la source

Gabrielle Roy reçoit ces jours-ci le prix du gouverneur général pour Ces enfants de ma vie (1). On dit que c'est la troisième fois qu'une telle distinction lui échoit, mais il ne me paraît pas inutile de préciser que, aux occasions précédentes, c'était non pas pour Bonheur d'occasion, en 1945, mais pour The Tin Flute, en 1947 -- la même année que la Fémina -- , et non pas pour Rue Deschambault, en 1955, mais pour Street of Riches, en 1957, comme du reste ce n'est pas pour Trente arpents, en 1938, mais pour Thirty Acres, en 1940, et non pas pour Le Survenant, en 1945, mais pour The Outlander, en 1950, que Ringuet et Germaine Guévremont avaient aussi reçu ce prix. C'est que, depuis sa fondation en 1937 jusqu'à l'année 1959 -- c'est-à-dire en fait jusqu'au printemps 1960, puisque les prix d'une année sont toujours attribués dans les premiers mois de l'année suivante -- , le prix du gouverneur général était en fait le prix de la Canadian Authors Association pour des ouvrages en anglais. A partir de l'année 1959, suite à la prise en charge par le Conseil des Arts, le prix a voulu couronner distinctement, chaque année, des ouvrages en anglais et des ouvrages en français. Le choix qui vient d'être fait dans la catégorie roman de langue française me paraît en tout point excellent.

Dans la remarquable réussite de Ces enfants de ma vie, ce qui me réjouit bien au-delà de l'intérêt pourtant profond de l'ouvrage en soi, c'est la façon significative dont ce livre s'intègre dans le projet (c'est-à-dire dans la courbe -- dans le dessin -- et dans le dessein) fondamental de l'ensemble de l'oeuvre. Tout en déclarant sans équivoque mon admiration pour l'entreprise et les réalisations passées de Gabrielle Roy dont je cherchais à définir le sens, il m'était arrivé depuis le début des années 70 de douter quelque peu de la production courante et de craindre que, à toute fin pratique, l'oeuvre essentielle ne dût être considérée à peu près comme close: il me semblait sentir dans des ouvrages comme La Rivière sans repos je ne sais quelle aspiration au silence et, dans Cet été qui chantait, l'aboutissement assez banal du pur élan acquis. C'est en tout cas le point où je me situais à peu près au terme d'un article écrit fin 1974 -- début 1975 et paru en décembre 1977 dans le volume de Mélanges offerts à Paul Wyczynski (2). Dans l'intervalle, Un jardin au bout du monde (1975), composé de quatre nouvelles, me paraissait, tout compte fait, correspondre d'autant plus à ma conclusion que deux de ses textes ayant déjà été publiés trente ans plus tôt, le recueil ne comprenant donc que deux inédits, dont on ne sait du reste quand ils ont pu être écrits. De toute manière, Ces enfants de ma vie sont pour moi le grand événement littéraire qui dissipe mon inquiétude pour le présent et l'avenir et qui, faisant le pont avec La Route d'Altamont (1966) et Rue Deschambault (1955) -- dans un esprit fidèle au propos de La Montagne secrète (1961), confirme à plein le sens où j'ai suggéré d'interpréter la vocation d'écrivain de l'auteur de Bonheur d'occasion et d'Alexandre Chenevert.

Ces enfants de ma vie peuvent certes être lus avec délice sans référence au reste de l'oeuvre et sans connaître l'histoire personnelle de leur auteur. Il s'agit alors de six récits touchants où, sous la forme d'une rétrospective et avec un recul dont la mesure n'est pas précisée, une narratrice évoque un certain nombre de figures d'enfants et d'adolescents (y compris surtout la sienne propre) dans quelques petites aventures de la vie quotidienne, du temps où, jeune institutrice, elle s'était trouvée confrontée par le hasard ou par le destin avec l'imprévu lumineux des matins de la vie.

Mais il y a bien plus encore. Du premier au second et ainsi de suite jusqu'au sixième récit, qui est de loin le plus développé et le plus important, court un lien de continuité analogue à celui qu'on trouvait mis en oeuvre très efficacement dans Rue Deschambault et La Route d'Altamont, de sorte que, en définitive, Ces enfants de ma vie sont bien moins un recueil de nouvelles -- comme Un jardin au bout du monde -- qu'un véritable roman, création plus ample et plus profonde, avec des résonnances complexes dans les modulations du temps vécu et du temps recréé. Qu'il s'agisse en fait de péripéties réellement expérimentées ou appartenant à un devenir purement imaginaire, les différentes scènes s'ajusteraient sans heurt à l'histoire de Christine, la narratrice de Rue Deschambault et de La Route d'Altamont: je les verrais même tout naturellement prendre place à la suite et dans le prolongement de l'épisode “Gagner ma vie”, à la fin du premier “recueil”, où la jeune fille inaugure sa carrière d'enseignante. Ici toutefois Gabrielle Roy n'a donné aucun nom au “Je” féminin de la fiction, qui n'en demeure pas moins (qui en devient peut-être même davantage) son alter ego et à qui elle attribue dans le temps et dans l'espace une situation tout à fait identique à la sienne propre (et à celle de Christine), en 1929, “dans cette première année de la Grande Dépression” (p. 93), dans l'école en somme, située à l'extrémité du village de Cardinal, dont il est question expressément dans Rue Deschambault comme dans les souvenirs autobiographiques de “Mon héritage du Manitoba”.

Mais quelle que puisse être la conformité de la vie racontée avec la vie antérieurement vécue, on peut déceler dans Ces enfants de ma vie différents signes qui montrent bien que la (re)création a été effectuée en vue d'informer le déroulement du vivre d'une signification qu'il n'avait de toute évidence pas avant d'être soumis à l'opération valorisatrice du raconter. Le trait le plus curieux à ce propos, fort habilement mis en oeuvre, concerne la technique de représentation du temps dans l'organisation fonctionnelle de toute la matière narrative. Il est remarquable notamment qu'une certaine correspondance entre le vivre de la narratrice et celui de Gabrielle Roy n'ait pas été du tout altérée, même en considération de ce qu'on aurait pu voir comme des nécessités d'ordre et de construction romanesques. Ainsi savons-nous par ailleurs que Gabrielle Roy a commencé, bien sûr, par occuper un premier poste à Cardinal avant de passer plusieurs années à l'Institut Provencher de sa ville natale de Saint-Boniface; or la narratrice de Ces enfants de ma vie fait, elle aussi, ses premières armes à “dix-huit ans (3).” (p. 134) dans une école de village où elle a “quarante élèves répartis en huit divisions” (p. 94), où se mêlent ainsi “petits et grands” (p. 132), avant de se retrouver pour quelques années “dans une école de garçons en ville” (p.7). Cependant les quatre récits les plus courts, servant en quelque sorte de commencement au “roman”, se passent tous dans la grande école de ville (où il y a jusqu'à six “petites classes” (p. 63) et six maîtresses) et se trouvent placés en début de volume, avant les deux autres situés distinctement dans l'école de campagne à maîtresse unique -- et débutante. La vie “refaite”, “racontée”, -- le roman -- ne se conforme donc pas au patron hasardeux de la vie matériellement “vécue”. C'est ainsi par l'opération proprement dite de la création romanesque -- mise en signification de l'imaginaire -- que, d'une part, les histoires, reliées entre elles et complémentaires se succèdent les unes aux autres et que, d'autre part, les deux récits les plus longs et les plus riches de signification -- en particulier l'ultime -- sont donnés comme l'aboutissement et le sommet de l'ensemble, de sorte que l'enfant-héros, toujours différent, d'une histoire à l'autre, peut et doit être vu en définitive comme un personnage unique qui se développe depuis le stade de l'enfant de cinq ans et demi (p. 7) jusqu'à celui de l'adolescent de quatorze ans qui “donnait l'impression d'un grand jeune homme entré à l'école par inadvertance et qui s'attardait sans raison parmi (les) petits” (p. 187). En fait l'institutrice de la fin est matériellement plus jeune, plus enfant, moins “adulte” enfin, moins raisonnable, mois expérimentée, que celle du début, qui est pourtant la même, projetée par l'art souverain de la narratrice dans la trajectoire “inventée” d'un progrès chargé de sens. La jeune fille qui, aux dernières pages de Ces enfants de ma vie, va “quitter ici une expérience unique dans (sa) vie” (p. 205) est aussi -- et très précisément -- celle qu'on peut retrouver au début du livre, et la fin rejoint une fois de plus sur un autre plan symbolique le commencement, reproduisant en esprit, à l'échelle de l'oeuvre, la démarche circulaire de la vieille romancière qui retourne inlassablement à ses “enfances”.

Qui sont donc pour la narratrice “ces enfants de (sa) vie”? Essentiellement ils sont deux, face à face, dans un échange réciproque. L'un, aux visages nombreux, change de race et de nom, d'un récit à l'autre, et parfois multiplie son identité dans un même épisode; il s'appelle principalement Vincento, Clair, Nil, Demetrioff, André Pasquier et Médéric Eymard; c'est un garçon. L'autre est une jeune fille, celle même qu'aura été autrefois la narratrice du livre.

C'est elle qui est au centre de l'aventure, dès le récit d'introduction. L'être à former, c'est l'autre, certes, c'est l'enfant, qui nous est présenté dès l'abord dans le tourbillon d'une rentrée scolaire, mais au fond celle dont nous suivons du dedans l'éducation continue, c'est en réalité la petite institutrice interrogeant la vie, c'est-à-dire la romancière d'aujourd'hui recomposant le passé. Et ce qu'elle stylise très finement dans le second récit, c'est l'implication sacrée du mystère de l'enfance. Ce petit Clair, visiteur merveilleux comme un messie dans la tourmente de neige est littéralement représenté comme “l'enfant parmi nous” (p. 35), selon une formule qui reproduit ainsi suggestivement les termes même du nom de l'enfant par excellence de Noël (Emmanuel: Dieu-parmi-nous).

L'anecdote des deux récits suivants, le troisième et le quatrième, permet à la narratrice d'illustrer une médiation sur le temps et l'existence et constitue à ce titre une réflexion sur la vérité de la création artistique. Conduit par sa “maîtresse” (ou peut-être plutôt lui-même la conduisant), le petit Nil, avec sa voix magique, rachète pour un instant d'éternité heureuse ces damnés de la vie que sont la mère âgée et infirme, les vieillards pitoyables de l'hospice , les “fous” de l'asile, toutes ces “ombres au-delà d'une sorte de mort” (p. 55), puis, accordé au ton de sa maman nostalgique, il fait planer au-dessus du sinistre bidonville -- en souvenir encore “du doux pays perdu de sa mère (p.56) -- le ”chant étrangement beau qui était celui de la vie vécue et de la vie du rêve“ (p. 59). Mais un don de cet ordre, capable d'abolir le temps ou de le transfigurer, ne peut être que l'aboutissement d'une poussée collective depuis le fond des âges, comme si dans le dernier Demetrioff s'accomplissait la mission salvatrice de l'art, obscurément confiée à l'élu par des générations taciturnes ou muettes. Nul doute qu'ici la narratrice -- Gabrielle Roy -- ne songe pas au sens de sa propre vocation d'écrivain. De sorte que Ces enfants de ma vie, comme nombre d'autres oeuvres de Gabrielle Roy et -- dirais-je -- comme l'oeuvre entière, peut et doit aussi être lue comme un discours symbolique sur l'écriture.

Cependant, jusque-là dans le roman, la narratrice n'était guère qu'un témoin de l'enfant, demeurant distincte et, malgré tout, distante de lui, en dépit de l'intense leçon personnelle -- et universelle -- qu'elle pouvait recevoir du petit être sans pareil. Avec le récit suivant, le cinquième, la co(ncidence, véritable identification, s'accuse à ce point que s'effectue explicitement entre l'adulte et l'enfant un renversement des rôles (p. 111). En relation avec le garçon de dix ans, André Pasquier, la “petite institutrice sans expérience” (p. 95) se voit elle-même “à (sa) place, à (son) pupitre, (se) regardant aller au sommet de la route” (p. 102). Ainsi pourra-t-elle à bon droit constater: “De nous deux, ce devait être moi la plus enfant” (p. 98). En conséquence, elle se conçoit comme “l'enfant à qui on avait à ouvrir les yeux sur les dures réalités” (p. 111).

C'est donc ainsi que, candide, ouverte sur la vie à découvrir, pleine d'une gravité “venant peut-être du pressentiment d'une tristesse cachée au loin dans l'avenir” (p. 102), elle est prête à entrer dans l'expérience fondamentale de l'amour, où culminera, du reste, tout le roman. Ce sixième récit, le plus développé, le plus complexe dans le foisonnement et la modulation des thèmes, est celui de l'éducation sentimentale de la maîtresse-enfant autant que de l'adolescent prématurément adulte. Il s'agit d'une histoire d'amour d'une beauté que je trouve sublime (aussi émouvante en vérité que le Premier amour de Tourgueniev, et qui serait un sujet magnifique pour un film).

Avant d'en analyser l'“aventure”, j'insisterai un instant sur des considérations relatives à la technique particulière de récit. La formule romanesque ici est d'un type original. L'épisode sommet est l'aboutissement de cinq autres récits qui pourraient aisément passer pour des nouvelles, mais qui s'enchaînent, s'étoffent les uns les autres, se donnant ainsi l'épaisseur de substance et de durée voulue pour transcender les limites étroites de la nouvelle, sans en récuser pour autant toutes les propriétés. Le phénomène est analogue à celui du vaste ensemble que forment les récits complémentaires de Rue Deschambault et de La Route d'Altamont. Les caractéristiques du procédé de la nouvelle se retrouvent dans Ces enfants de ma vie, dans le fait par exemple que les récits cinq et six font état de la même durée matérielle -- cette fameuse “première année de la Grande Dépression” (p. 93) où la petite institutrice n'avait pour tout bagage que son “ardeur neuve de débutante” (p. 131) -- tout en étant l'objet de narrations en quelque sorte autonomes (4). J'en vois un autre indice dans la façon justement dont les récits décapent chaque aventure: dans “La Maison gardée”, c'est essentiellement l'anecdote concernant André Pasquier qui est racontée, sans référence à l'autre qui se déroule néanmoins en même temps, comme dans ce dernier épisode c'est l'aventure avec Médéric Eymard qui est détachée au point qu'il n'est pratiquement plus question de l'ambiance bigarrée de la classe -- composée pourtant de “quarante élèves répartis en huit divisions” (p. 94) -- sauf peut-être quand l'“idylle” va moins bien (par exemple p. 187). En fait ces particularités du procédé de narration (nouvelle, roman) nous rappellent que l'expérience dont nous prenons connaissance dans Ces enfants de ma vie se situe non au niveau du vivre mais à celui du raconter où une narratrice, avec un recul considérable, recherche et retrouve son passé, le recrée, l'arrange, le presse, pour en exprimer la signification -- qu'en définitive elle lui confère.

J'ai parlé d'éducation sentimentale, à propos de l'épisode “De la truite dans l'eau glacée”. Nous sommes dans un contexte littéral de pédagogie et d'apprentissage. Il s'agit pour la petite maîtresse (et le mot se vérifie ici avec toutes ses possibles connotations) de “faire avancer coûte que coûte” (p. 139) son élève et, du même coup, sans l'avoir calculé, d'avancer elle-même. Et cela se joue sans équivoque dans l'ordre humain suprême: “Telle était alors, dit la narratrice, ma fièvre, impérieuse comme l'amour, en fait c'était de l'amour”(p. 139). Le propre de l'amour (“agapè” -- plutôt qu'“eros”) est justement de vouloir du bien, de faire du bien, c'est-à-dire d'éduquer. Et l'enjeu essentiel qui transparaît dans l'éclair métaphysique des regards -- ici comme toujours chez Gabrielle Roy les yeux tiennent une place de choix dans la thématique -- consiste expressément à chercher et à donner un sens à l'existence (p. 147-148). Ce n'est pas par hasard que j'ai pu tout à l'heure percevoir dans le texte la résonnance du sacré. Le mot “mystère” apparaît (p. 161, 212) de façon explicite, et il faut lui donner toute sa force: c'est, au sens strict, un rite d'initiation que traversent les deux “amants”. La merveille des truites dans l'eau lustrale -- baptismale -- de la source (p. 149, 159-161) illustre le retour à l'éternelle jeunesse de la vie, dans un lieu inspiré -- “la mer Agassiz” (p. 150) -- qui permet de communier, au fin fond des âges... jusqu'aux origines du monde. Ensuite, l'épisode de l'équipée dans la berline -- “navire” fantastique dont le cheval est la “proue” (p. 178) et qui évoque la fatalité du “naufrage” (p. 179) -- qui rappelle par nombre d'éléments mais en bien plus significatif “La Tempête” de Rue Deschambault -- , avec sa médiation sur la “cassure de l'être” et sur la “séparation d'avec l'enfance” (p. 180), reproduit à la fois la mort rituelle -- le “rêve de partir de cette vie” culmine en effet dans le “nous sommes perdus” qui coïncide tout de suite avec le “nous sommes sauvés” (p. 181) -- et le mariage mystique: dans le miroir de la “Lanterne” magique, hors du temps où s'enchevêtrent passé, présent et avenir, se reflètent les “deux visages brouillés comme en d'anciennes photos de noces” (p. 183). Il n'y manque même pas, à la fin le “bouquet” (p. 211-212), signe en quelque sorte sacramentel de la régénération -- selon ce que Nerval, adepte des mystères d'Isis, mentionnait au début de son exquise Sylvie. Dans Ces enfants de ma vie, l'expérience a été faite en figure -- […], c'est pourquoi le récit se termine sur un départ, sur un renoncement au vivre. Mais le trajet du petit train reste parallèle à celui, naguère, de la berline (p. 210); se trouve alors récapitulé dans le visage qu'“avait révélé le verre de la lanterne” (p. 210) tout le “mystère” (p. 212) ci-devant célébré et, au terme de l'opération créatrice, à présent réalisé dans l'oeuvre d'art au niveau transcendant du raconter.

Telle me semble la portée de l'ouvrage. Ces enfants de ma vie, un jalon très important en vérité dans le grand OEUVRE de Gabrielle Roy.

Réjean Robidoux
(collaboration spéciale)

1- Gabrielle Roy, Ces enfants de ma vie, Montréal, Stanké, 1977. 213 p.

2- Voir “Le roman et la recherche du sens de la vie. Vocation: écrivain”, dans Mélanges de civilisation canadienne-française offerts au professeur Paul Wyczynski, Ottawa, Editions de l'Université d'Ottawa, collection “Cahiers du C.R.C.C.F.”, 1977, p. 225-235.

3- En réalité, cette “Première année de la Grande Dépression” (ainsi qu'elle le dit dans Ces enfants de ma vie, p. 93), en 1929 (et non en 1928, comme elle l'écrit dans “Mon héritage du Manitoba”, Fragiles lumières de la terre, Montréal, Quinze - Prose entière, 1978, p. 153), précisément quand elle a (comme la Christine de Rue Deschambault) commencé de “gagner (sa) vie” comme institutrice dans le petit village de Cardinal, Gabrielle Roy avait vingt ans.

4- Si l'on y fait attention on découvre dans le sixième récit bien des renvois au récit précédent comme, par exemple, cette référence explicite (p. 165-166) aux visites de la maîtresse chez les parents de ses élèves, qui fournit l'anecdote de “La Maison gardée”.

Source : Le Droit, Ottawa, samedi 20 mai 1978.

Avec la permission du journal Le Droit.


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