Les personas sont créés à partir des offres de segmentation traditionnelle et visent à aider les organismes à comprendre les consommateurs ou le public cible qu'ils servent. Ils sont nés d'échanges avec des Canadiennes et Canadiens qui ont fait part de leurs opinions et réflexions quand on leur a demandé de parler de chaque étape de leur expérience de vote. Ils peuvent aider Élections Canada à se faire une idée claire du public cible pour lequel il conçoit des expériences et à comprendre les divers traits de personnalité, motivations et besoins qui ont une incidence sur la façon dont différents électeurs abordent le vote à une élection fédérale.
Les personas qui suivent se veulent représentatifs du contexte et des besoins actuels des électeurs, et visent à mettre en lumière les réactions à une expérience précise, soit le processus de vote. Ils peuvent être utilisés pour orienter les communications sur les produits, les services et les expériences, pour optimiser les moyens de communication, pour apporter des modifications à l'expérience client et pour lancer de nouvelles offres de produits et de services
L'un des objectifs de l'étude était de définir et de regrouper les électeurs d'après différents personas, reposant sur des buts, motivations et obstacles communs en lien avec le processus électoral. Dans le cadre de la présente étude, ces « obstacles au vote » s'entendent de toute combinaison de facteurs, de perceptions, d'attitudes et d'expériences personnels liés au processus de vote ou à l'engagement politique pouvant accroître la difficulté à voter ou la possibilité d'abstention de vote.
Les définitions suivantes des différents types d'obstacles servent de référence pour la lecture des fiches de personas.
Méfiance/idéologie : La méfiance ressentie à l'égard des politiciens, des partis politiques ou du système politique constitue un obstacle majeur pour les personnes faisant partie de ce groupe, et entraîne leur désengagement. De leur point de vue, personne ne leur ressemble, et leurs besoins et leurs intérêts ne sont pas représentés dans le processus politique. Il se peut qu'elles aient voté à un moment dans leur vie et qu'elles aient été déçues que le candidat élu n'ait pas respecté ses promesses. Quelle que soit leur expérience passée, les Canadiennes et Canadiens qui font face à cet obstacle ont du mal à se motiver pour aller voter.
Déconnecté : Les personnes faisant partie de ce groupe ont de la difficulté à se sentir concernées par l'élection étant donné qu'elles ne prennent pas conscience de la façon dont l'élection est liée à leur vie quotidienne. Généralement, elles ne connaissent pas bien les partis et les plateformes politiques, mais elles comprennent bien le processus de vote. Ce manque de connaissances peut entraîner un manque d'intérêt à l'égard des élections fédérales et un désengagement de la politique en général. Le fait de comprendre en quoi les résultats d'une élection peuvent avoir des répercussions sur leur quotidien pourrait pousser les personnes de ce groupe à voter.
Imprévisibilité : Les Canadiennes et Canadiens mènent une vie bien remplie et ont diverses responsabilités professionnelles et familiales. L'impossibilité de prévoir les temps d'attente au lieu de scrutin et les conséquences de ces temps d'attente sur leur horaire soigneusement planifié peut être une source de frustration pour les personnes de ce groupe. Le manque de temps et un horaire surchargé par les responsabilités professionnelles et familiales sont deux motifs qui peuvent empêcher les personnes de ce groupe de voter.
Anxiété : Les personnes qui se sentent souvent anxieuses ou qui appréhendent la complexité peuvent être plus facilement découragées par les surprises du quotidien. Par exemple, de mauvaises prévisions météorologiques peuvent susciter un sentiment de découragement chez les personnes de ce groupe. Ces personnes sont enclines à stresser sur des questions qui peuvent sembler insignifiantes à d'autres, comme la bonne façon de marquer le bulletin de vote ou le manque de places de stationnement au lieu de scrutin. (À noter que l'anxiété ici fait référence à une vision générale du monde et ne signifie pas que les personnes ont reçu un diagnostic de trouble anxieux.)
Exclusion : Les Canadiennes et Canadiens qui font partie d'une minorité peuvent éprouver des désagréments dans un processus initialement conçu pour servir la majorité de l'électorat canadien. Par exemple, les personnes qui ont changé de nom ou d'identité d'une façon ou d'une autre (comme les personnes divorcées et les membres de la communauté trans) peuvent se heurter à ce type d'obstacle. Tout renseignement personnel inexact sur la liste d'inscription des électeurs et, par conséquent, sur la carte d'information de l'électeur (CIE), entraîne de la frustration et éventuellement un sentiment d'exclusion du processus de vote. L'identité des personnes de ce groupe peut être soumise à des vérifications supplémentaires auxquelles les autres Canadiennes et Canadiens ne sont pas soumis, ce qui peut susciter un sentiment de discrimination au lieu de scrutin.
Inexpérience : Les personnes faisant partie de ce groupe sont généralement les Néo-Canadiennes et Néo-Canadiens ou les personnes qui votent pour la première fois. Leur offrir davantage de renseignements sur le vote, plus tôt dans le processus, pourrait les aider. Comme les élections inspirent un vif intérêt chez les personnes de ce groupe, une trousse d'information sur le vote, par exemple une trousse spécifiquement conçue pour les nouvelles citoyennes et nouveaux citoyens, pourrait les aider à mieux s'y retrouver lors d'une première expérience de vote. En outre, ces personnes sont susceptibles de transmettre les renseignements qu'elles reçoivent aux membres de leur famille et de leur communauté.
Accessibilité : Les Canadiennes et Canadiens qui ont besoin de mesures de soutien pour voter (par exemple en raison d'une déficience physique ou intellectuelle) peuvent ressentir une certaine frustration lors d'une élection. Bien que ces personnes sachent où, quand et comment voter, elles exigent des changements pour pouvoir participer à l'élection de manière autonome, comme les autres électeurs. L'offre de bureaux de vote ordinaire et par anticipation entièrement accessibles, de places de stationnement adéquates et accessibles ainsi que de bulletins de vote en braille ou en gros caractères sont autant de changements que les personnes qui se heurtent à ce type d'obstacles remarqueraient et apprécieraient.
Aucun obstacle : Les personnes de ce groupe, à savoir la plupart des Canadiennes et Canadiens, considèrent le processus de vote comme étant facile. Ce dernier leur est familier, et elles ont l'impression de posséder suffisamment de connaissances pour voter à chaque élection.
Chaque persona repose sur l'un (ou aucun) des principaux obstacles au vote relevés dans le cadre de l'étude ainsi que sur les buts et motivations qu'ont en commun différents groupes d'électeurs.
On a attribué à chacun un nom fictif, un surnom, une photo et une citation qui illustre l'attitude et le point de vue de la personne quant au vote.
Chaque persona comprend les renseignements généraux suivants :
Cette section donne un aperçu du persona :
Cette section compare et oppose trois paires de mots comprenant chacune un terme positif et un terme négatif pour décrire les sentiments du persona par rapport au vote, d'après les réponses des participants de l'étude qualitative.
Cette section répond aux questions suivantes :
Cette section répond aux questions suivantes :
Cette section répond aux questions suivantes :
En raison de sa méfiance générale à l'égard du système électoral et des politiciens, il est très probable qu'Angela ne participe pas à l'élection. La déception qu'elle ressent est due au fait qu'elle a voté aux élections précédentes et que les politiciens n'ont pas tenu ni réalisé leurs promesses selon elle.
Angela a des idées bien arrêtées quant à la fracture sociétale entre les nantis et les démunis. De son point de vue, les résultats de l'élection et les politiques du parti vainqueur ne répondent jamais à ses besoins ni à ceux des personnes partageant les mêmes valeurs qu'elle. Par conséquent, elle ne pense pas qu'il est important de voter aux élections fédérales et elle ne votera probablement pas aux futures élections.
Angela ne fait confiance ni au processus de vote ni aux résultats du vote aux élections. Pour elle, le vote n'est pas quelque chose qui mène à un changement dans sa vie ni dans la vie des membres de sa communauté, alors à quoi bon se donner la peine de voter? Elle remet également en question la validité ou la légitimité du processus.
Étant donné qu'elle fait nettement moins confiance au système électoral que les autres Canadiennes et Canadiens, l'obstacle d'Angela est foncièrement idéologique. Tant et aussi longtemps que la représentation parmi les candidats ne s'améliorera pas, ou que le processus de vote ne lui semblera pas plus transparent, Angela ne sera pas encline à voter.
Tony, qui est neutre à propos du vote et des élections en général, décide souvent à la dernière minute s'il ira voter. Le jour de l'élection, il est plus motivé à aller voter si un partenaire ou un ami l'accompagne et s'il a du temps libre. Comme le montre sa façon de penser, il doute que son vote ait réellement des répercussions sur l'élection ou sur sa vie.
À ce stade de sa vie, Tony ne s'intéresse pas vraiment aux élections. Ses échanges avec ses amis, en personne et en ligne, lui permettent de se tenir au courant des élections. Sans ses fils d'actualité sur les réseaux sociaux ou sans ses amis, il aurait peut-être manqué l'occasion de voter.
Comme il se trouve à mi-parcours de ses études de premier cycle, la vie de Tony est centrée sur l'école et sur les amis qu'il fréquente au quotidien. Il ne se sent pas concerné par la période électorale et n'est pas conscient des répercussions que les élections auront sur sa vie.
Il a vu quelques affiches sur le campus et a entendu certains de ses professeurs rappeler à leurs étudiants de voter, mais il veut d'abord savoir ce que ses amis ont l'intention de faire. Si un de ses amis va voter, Tony envisagera de se joindre à lui. Connaître davantage les possibles répercussions du vote sur sa vie pourrait amener Tony à considérer le fait de voter comme étant pertinent.
En tant que Néo-Canadien, Joseph pense à sa famille, à sa communauté et à l'importance d'offrir le point de vue d'un immigrant. Habitué à voter à toutes les élections sans hésitation dans son pays d'origine, il manque de patience envers les personnes qui expriment de fortes opinions politiques, mais qui ne votent pas. Pour Joseph, voter dans une démocratie est un privilège et il espère inculquer profondément cette valeur à ses enfants.
En tant que Néo-Canadien, Joseph se met toujours à la place des personnes comme lui. Lorsqu'il a obtenu sa citoyenneté, une trousse d'information expliquant le processus de vote aurait pu lui être utile. Il pense que le fait d'avoir cette information dès le départ permettra à de nombreux nouveaux arrivants comme lui de voter.
Joseph n'a pas encore reçu sa carte d'information de l'électeur par la poste. Comme il vient tout juste d'obtenir sa citoyenneté canadienne, le fait de ne pas recevoir sa carte d'information de l'électeur l'inquiète, car il n'est pas certain qu'il a qualité d'électeur au Canada.
Même s'il est quelque peu préoccupé, Joseph ne se décourage pas pour autant. Motivé et déterminé, il cherche où, quand et comment voter, ce qui nécessite notamment de consulter le site Web d'Élections Canada et de communiquer avec les agences d'accueil des nouveaux arrivants pour obtenir les renseignements requis. Il s'assure d'avoir tout ce dont il a besoin, car il ne veut pas manquer l'occasion de voter.
Casey considère le vote comme un devoir civique, ce qui la pousse à continuer à voter aux élections fédérales. De ce fait, elle vote par anticipation. Elle n'est pas nécessairement politisée, mais elle et les membres de sa famille sont toujours allés voter.
Bien qu'elle ne considère pas le vote comme une tâche complexe, elle aimerait être rassurée à ce sujet afin que son expérience de vote soit plus fluide et prévisible. Une application mobile ou Web pouvant lui indiquer l'achalandage au lieu de scrutin ou lui offrant la possibilité de choisir une heure de « rendez-vous » l'aiderait à se sentir plus calme en ce qui concerne le vote.
Casey est une planificatrice. Elle est très occupée et a de nombreuses responsabilités, si bien qu'elle établit un calendrier strict pour parvenir à tout faire. L'une de ses principales difficultés est de trouver le temps pour aller voter tout en continuant de s'acquitter de ses responsabilités professionnelles et familiales.
Elle inscrit le vote à son calendrier, comme elle le ferait pour un rendez-vous ou une réunion. Elle réfléchit bien afin de trouver un moment où elle n'aura pas à attendre longtemps. Voilà précisément la raison pour laquelle elle aime voter par anticipation. Si le temps d'attente est plus long que ce qu'elle avait prévu pour voter, elle risque d'être frustrée par son expérience. Idéalement, elle pourrait ajouter le vote à son calendrier et l'assortir d'une durée précise, lui évitant ainsi de se faire surprendre par le temps d'attente au lieu de scrutin.
Alix considère le vote comme une condition de la citoyenneté canadienne. Elle est toujours allée voter. Pourtant, elle se sent parfois frustrée par le fait que les groupes sous-représentés du Canada, dont elle fait partie, soient aussi sous-représentés sur la scène politique. Cette représentation influence sa motivation à voter. Elle vote avec une vision pour l'avenir, en espérant que le paysage politique (et en conséquence le paysage social) évoluera avec le temps.
Elle s'est habituée à se heurter à des obstacles au vote lors des élections, mais elle est avant-gardiste et elle s'attend à des améliorations rapides.
Il y a environ 10 ans, Alix a changé de nom. Depuis, elle a été victime de plusieurs erreurs liées à son identité en allant voter aux élections fédérales.
Bien qu'elle y soit désormais habituée, ce point est toujours source de désagrément et de frustration pour elle. Elle trouve stressant et anxiogène de devoir utiliser plusieurs pièces pour prouver son identité alors que les autres électeurs votent rapidement et sans problème. Elle se rappelle la frustration de sa mère qui, 12 ans après son divorce, recevait encore une carte d'information de l'électeur adressée à son nom de femme mariée.
Ajeet croit que voter est une manière importante de faire entendre sa voix et celle de sa communauté. Cette façon de voir les choses, ainsi que les bons souvenirs du temps où, plus jeune, il accompagnait son grand-père au bureau de scrutin, le motivent à voter.
Le jour de l'élection n'est pas une journée comme les autres pour Ajeet, qui espère que sa voix sera entendue. Il se demande quelle stratégie de vote lui permettra de contribuer au meilleur résultat possible pour le Canada. Il est donc quelque peu anxieux à son réveil le jour de l'élection. Il espère que l'attente ne sera pas trop longue et que le membre de sa famille qui a accepté de l'accompagner au lieu de scrutin ne changera pas d'avis.
Dans son quotidien, Ajeet n'aime pas les surprises. Il en va de même lorsqu'il vote lors d'une élection. Pour se sentir confiant et préparé, il étudie tous les aspects du processus de vote. Il est passé quelques fois près du lieu de vote en revenant du travail pendant les journées de vote par anticipation et a noté les moments où le stationnement était trop achalandé à son goût. Un stationnement plein pourrait présager des files et un temps d'attente longs, ce que veut éviter Ajeet.
Si du mauvais temps est annoncé, Ajeet pourrait revoir ses plans pour voter et être moins optimiste quant au déroulement de la journée.
Andrea est une électrice déterminée. Lorsqu'elle vote, elle a le sentiment d'exprimer son point de vue. En tant que Canadienne faisant face à des obstacles liés à l'accessibilité, Andrea se sert de sa voix pour faire changer les choses pour les personnes dans la même situation qu'elle. Elle affirme haut et fort la nécessité de voter afin de faire entendre la voix de ceux qui ne peuvent pas s'exprimer.
En tant que personne à mobilité réduite atteinte d'une déficience visuelle, Andrea a vécu un bon nombre de situations frustrantes liées au vote. Ces situations continuent de la motiver à voter à chaque élection et l'encouragent à militer pour le changement et l'accessibilité.
En raison de son état de santé et de ses déficiences, Andrea ne peut pas toujours prévoir comment elle se sentira d'une journée à l'autre. Elle préfère voter en personne. Pour ce faire, elle doit demander à un membre de sa famille de la conduire au lieu de scrutin.
Si ses problèmes de santé l'empêchent de se rendre aux urnes, elle aura déjà manqué l'occasion de voter par la poste. Elle aimerait qu'une autre option de vote lui soit offerte le jour de l'élection, au cas où elle ne pourrait pas sortir de chez elle. Bien qu'elle soit déterminée à voter, elle sait que son handicap pourrait désorganiser sa journée de façon imprévisible.
La force de la démocratie motive Nia à voter. Elle estime qu'il est important de voter, car cela a des répercussions sur nos vies et au pays. Elle croit que le vote offre une excellente occasion d'orienter la direction que prendra la société puisqu'il permet de choisir les candidats dont les politiques sont le plus conformes à ses opinions.
À l'aise dans un monde de plus en plus numérique, elle serait favorable à une option de vote en ligne ou même à un service de clavardage en ligne sur le site d'Élections Canada qui permettrait d'avoir des réponses à ses questions.
Même si elle ne vote pas depuis très longtemps, elle trouve le processus simple. Pour éviter que des changements de plans spontanés ou des conflits d'horaire imprévus le jour de l'élection l'empêchent de voter, Nia s'assure de voter par anticipation.
Stimulée par l'actualité et par sa grande connaissance de la politique, rien ne peut empêcher Nia d'aller voter. Elle croit fermement que le vote de chaque citoyen peut avoir une influence sur la manière dont le gouvernement répond aux besoins et aux attentes des Canadiennes et Canadiens.
Tim est convaincu qu'il est de son devoir, en tant que Canadien, de voter lorsqu'une élection est déclenchée. Il prend cette responsabilité au sérieux. Il est d'avis que le vote est une obligation ou un devoir, mais il considère aussi le vote comme un droit ou un privilège qui doit être exercé et protégé.
Comme son grand-père avant lui, il a hâte d'emmener ses petits-enfants au lieu de scrutin avec lui le jour de l'élection. Pour Tim, il est important de continuer cette longue tradition familiale et de faire comprendre l'importance du vote à la prochaine génération. Il espère, avec le temps, lui transmettre son sens du devoir.
Depuis qu'il en est en âge, Tim a voté à toutes les élections municipales, provinciales et fédérales auxquelles il pouvait le faire. Il vit dans une petite ville et se rend au même lieu de scrutin depuis plusieurs élections. Dès qu'une élection est déclenchée, Tim est prêt à voter.
Il croit que tout est mis en œuvre pour faciliter et simplifier le processus de vote, et que la responsabilité de faire son devoir et voter revient en définitive à chaque électeur. Il pense qu'offrir une version en ligne de la carte d'information de l'électeur serait une excellente idée pour encourager davantage de gens à voter.