Résultats détaillés

Sensibilisation au droit de voter dans la langue officielle de son choix

Au début de l'entrevue, on a demandé aux participants s'ils savaient que, partout au Canada, chaque personne a le droit de voter dans la langue officielle de son choix, soit en anglais ou en français.

À l'exception des participants des CLOSM anglophones qui n'étaient pas complètement satisfaits de la langue dans laquelle ils ont été servis à la 44e élection générale, la grande majorité des participants étaient au courant de leur droit de se faire servir dans la langue officielle de leur choix.

Chez les participants des CLOSM anglophones qui n'étaient pas complètement satisfaits, la moitié des répondants ont affirmé connaître ce droit, l'autre moitié des répondants ont affirmé ne pas connaître ce droit ou ne pas être certains qu'il s'applique au Québec, étant donné les lois linguistiques de cette province.

Citations de participants :

« Vu les lois linguistiques et la loi 101, je ne sais pas quels services on a vraiment le droit de recevoir en anglais. » (Traduit de l'anglais)

« Je ne me rappelle pas avoir lu ça ou me l'être fait dire, mais vu la compréhension que j'ai du Canada et des services offerts au fédéral, je pensais bien que ce serait le cas. » (Traduit de l'anglais)

D'autres commentaires sont résumés ci-dessous, chacun exprimé par un ou deux participants qui ne savaient pas ou n'étaient pas certains que tous ont le droit de voter dans la langue officielle de leur choix :

Importance d'être servi dans la langue officielle de son choix

En fonction d'une échelle à quatre niveaux (très important, assez important, pas tellement important, pas du tout important), on a demandé aux participants à quel point il était important pour eux d'être servis dans la langue officielle de leur choix lorsqu'ils allaient voter.

Comme préalable à cette question, à l'étape de la sélection, on avait demandé aux participants quelle langue officielle ils maîtrisaient suffisamment pour tenir une conversation. Sauf dans quatre cas (deux participants des CLOSM francophones et deux des CLOSM anglophones), tous ont affirmé être capables de tenir une conversation tant en anglais qu'en français.

Pendant l'entrevue, on a demandé aux participants quelle langue officielle ils préféreraient utiliser pour communiquer avec les personnes travaillant aux bureaux de scrutin1. La vaste majorité des participants des CLOSM francophones ont déclaré qu'ils préféreraient converser en français. Deux participants seulement ont dit qu'il n'importait pas que l'interaction au bureau de scrutin se déroule en français ou en anglais. Il en est de même pour les participants des CLOSM anglophones : la vaste majorité d'entre eux ont déclaré qu'ils préféreraient converser en anglais, et un seul participant a dit que la langue utilisée n'avait pas d'importance.

Autrement dit, quelle que soit la capacité déclarée à converser dans les deux langues, la vaste majorité des participants ont indiqué préférer nettement recevoir des services au bureau de scrutin en français, chez les membres des CLOSM à l'extérieur du Québec, et en anglais, chez les membres des CLOSM au Québec. Tel était le cas tant parmi les participants tout à fait satisfaits de la ou des langues dans lesquelles ils ont été servis en allant voter que parmi ceux qui n'étaient pas complètement satisfaits.

En ce qui a trait au degré d'importance d'être servi dans la langue de leur choix, la plupart des participants des CLOSM francophones ont dit qu'il était très important ou assez important d'être servi en français, la majorité ayant déclaré que c'était très important. Deux participants seulement ont dit que ce n'était pas important. La plupart des participants des CLOSM anglophones ont dit qu'il était important d'être servi en anglais, mais un nombre légèrement plus élevé a dit que c'était assez important plutôt que très important. Un seul participant a dit que ce n'était pas important.

On a demandé aux participants d'expliquer leur réponse. Quel que soit le degré d'importance accordé ou le niveau de satisfaction à l'égard de la langue de service au bureau de scrutin, les raisons fournies par les participants pour qui il était très important ou assez important d'être servi dans la langue officielle de son choix étaient fort semblables. Ces raisons sont résumées ci-après.

Participants des CLOSM francophones

Les principales raisons fournies au sujet de l'importance d'être servi en français se présentent comme suit, en ordre décroissant selon le nombre de mentions :

Comme nous l'avons mentionné plus tôt, quelques participants ont déclaré qu'ils pourraient accepter d'être servis soit en français ou en anglais. Deux d'entre eux ont déclaré être parfaitement bilingues et être à l'aise dans l'une ou l'autre langue. Un d'entre eux a dit qu'il parle la langue dans laquelle l'autre personne semble être le plus à l'aise.

Deux autres participants ont dit qu'ils aimeraient se voir offrir l'option de parler l'une ou l'autre langue, l'un ayant déclaré qu'il choisirait le français plutôt que l'anglais si on lui donnait le choix, puisqu'il est plus à l'aise dans sa langue maternelle :

« C'est ma langue maternelle. Même si je me considère très confortable en anglais, le français est quand même ma langue maternelle. C'est la langue avec laquelle je suis le plus confortable pour discuter et m'exprimer et me faire expliquer des trucs. Si j'avais le choix, je préférerais toujours me faire servir en français, parce que ça me demande moins de traduction instantanée dans ma petite tête. » (Pas complètement satisfait)

Participants des CLOSM anglophones

Les principales raisons fournies au sujet de l'importance d'être servi en anglais se présentent comme suit, en ordre décroissant selon le nombre de mentions :

Communications imprimées d'Élections Canada en lien avec le vote

Pendant la période électorale de la 44e élection générale, Élections Canada a envoyé par la poste une carte d'information de l'électeur (CIE) à tous les électeurs inscrits et un livret Guide pour l'élection fédérale à tous les ménages au Canada.

On a posé aux participants une série de questions sur chacun de ces documents, et les réponses sont résumées ci-dessous séparément pour la CIE et pour le guide. Fait à noter, aucun des participants ayant reçu ces documents n'a mentionné qu'il s'y trouvait quoi que ce soit qui portait à confusion ou qui était difficile à comprendre. Pendant l'entrevue, quelques participants ont spontanément souligné la grande qualité des langues officielles dans les imprimés produits par Élections Canada.

Carte d'information de l'électeur

Réception de la CIE : Tous les participants se souvenaient d'avoir reçu la carte; une personne l'avait toutefois reçue après le jour de l'élection, ayant déménagé une semaine avant l'élection.

Nom et adresse figurant sur la CIE : À trois exceptions près, le nom et l'adresse du participant inscrits sur la CIE étaient exacts. Dans un cas, le nom de famille était inexact, et dans deux cas, l'adresse était erronée. Les trois participants vivaient dans des CLOSM francophones et n'étaient pas complètement satisfaits.

On a demandé à ces trois participants comment ils ont fait corriger les renseignements afin de pouvoir voter, et s'il avait été facile ou difficile de le faire. Les trois ont été en mesure de régler le problème. Fait à noter, aucun de ces participants n'a indiqué avoir été confronté à un obstacle linguistique en traitant avec les préposés au scrutin pour régler le problème.

Autres renseignements consultés sur la CIE : À quatre exceptions près, les participants ont dit avoir lu d'autres renseignements sur la CIE, outre leur nom et leur adresse. La plupart ont vérifié l'emplacement de leur bureau de scrutin et les dates des jours de vote. Quelques-uns se souvenaient également d'avoir lu les renseignements sur la pièce d'identité à fournir pour voter et sur les autres façons de voter, soit à un bureau de vote par anticipation ou par la poste.

Les éléments suivants ont chacun été cités par un participant comme autres renseignements lus sur la CIE :

Langue du texte lu : Il y avait certains écarts chez les participants concernant la langue du texte lu sur la CIE.

Guide pour l'élection fédérale

Réception du guide : La grande majorité des participants ont affirmé ne pas se souvenir d'avoir reçu le guide, à l'exception des participants des CLOSM anglophones qui étaient tout à fait satisfaits de la langue dans laquelle ils ont été servis, dont la plupart ont dit avoir reçu le guide.

Renseignements consultés dans le guide : Parmi les quelques participants se souvenant d'avoir reçu le guide, la plupart ont déclaré soit l'avoir seulement feuilleté, soit ne pas l'avoir lu du tout. Les quelques-uns qui ont lu une partie du guide dans une langue ou dans les deux langues ont affirmé que les renseignements présentés étaient clairs et faciles à comprendre.

Déplacement dans un bureau local d'Élections Canada pour poser des questions

On a demandé aux participants s'ils s'étaient rendus à leur bureau local d'Élections Canada pour poser des questions à quelqu'un avant d'aller voter.

Aucun participant ne s'est rendu à son bureau local d'Élections Canada, principalement parce que n'ayant pas de questions. Les deux seuls participants qui ont dit avoir eu besoin de plus amples renseignements ont consulté le site Web d'Élections Canada. Dans les deux cas, ils ont trouvé ce qu'ils cherchaient :

Vote en personne à un bureau de vote par anticipation ou à un bureau de scrutin le jour de l'élection

On a posé aux participants une série de questions sur leur expérience en ce qui concerne la ou les langues dans lesquelles ils ont été servis quand ils sont allés voter, notamment quant aux aspects suivants :

Pour mettre ces résultats en contexte, mentionnons que les entrevues ont eu lieu entre le 13 octobre et le 29 novembre, soit un ou deux mois après la 44e élection générale. Étant donné l'intervalle, certains participants ne se souvenaient pas de tous les aspects de leur expérience de vote.

À noter :

Affichage à l'extérieur du lieu de scrutin

On a posé les questions suivantes aux participants : Habituellement, les lieux de vote sont identifiés comme tels par des affiches, il y en a qui dirigent aussi les électeurs à l'intérieur du bâtiment. Y avait-il ce genre d'affiches à votre lieu de vote? Les affiches étaient-elles toutes bilingues ou dans votre langue de préférence?

Ce qui suit résume les résultats par communauté linguistique quant à la satisfaction à l'égard des services reçus d'Élections Canada aux bureaux de scrutin. Fait important, même si certains participants se souvenaient de la langue d'affichage au lieu de scrutin et que d'autres ne s'en souvenaient pas, aucun des participants n'a mentionné avoir eu de la difficulté à trouver où voter.

Participants des CLOSM francophones tout à fait satisfaits

Environ les deux tiers des participants ont affirmé que l'affichage au lieu de scrutin était bilingue, tandis que les autres ne se souvenaient pas de l'affichage, sauf un qui a mentionné que seules des flèches indiquaient où aller.

Participants des CLOSM francophones pas complètement satisfaits

La grande majorité des participants se souvenaient d'avoir vu des affiches au lieu de scrutin, tandis que les autres ne se rappelaient aucun affichage particulier.

Participants des CLOSM anglophones tout à fait satisfaits

Tous les participants ont affirmé que l'affichage au lieu de scrutin était bilingue, sauf une personne qui ne se souvenait d'aucun affichage autre que des flèches pointant vers l'entrée du bâtiment.

Participants des CLOSM anglophones pas complètement satisfaits

Certains participants n'avaient aucun souvenir de l'affichage, alors que d'autres ont affirmé que tout l'affichage était en français, et d'autres encore ont dit que l'affichage était bilingue.

Se sentir bienvenu au bureau de scrutin

On a posé la question suivante aux participants : À votre arrivée au bureau de scrutin, vous êtes-vous globalement senti bienvenu, ou pas vraiment?

La vaste majorité des participants se sont sentis bienvenus à leur arrivée au lieu de scrutin, y compris tous ceux qui ont affirmé être tout à fait satisfaits des services reçus d'Élections Canada et la vaste majorité de ceux qui n'étaient pas complètement satisfaits.

Parmi les participants qui ne se sont pas sentis bienvenus, un ou deux ont donné chacune des raisons suivantes :

Accueil au lieu de scrutin

On a posé les questions suivantes aux participants :

Avez-vous été accueilli par un membre du personnel d'Élections Canada à votre arrivée?

Étiez-vous tout à fait satisfait ou pas complètement satisfait de la ou des langues officielles utilisées pour vous accueillir?

Les participants ne se souvenaient pas toujours clairement de l'étape du processus de vote à laquelle ils ont été accueillis par un membre du personnel d'Élections Canada. Dans une certaine mesure, cela peut être attribuable à l'intervalle de temps entre l'élection et les entrevues.

Tous les participants ont affirmé avoir été accueillis soit à leur arrivée, soit à la réception.

Les résultats suivants concernent la langue officielle dans laquelle les électeurs ont été accueillis, selon la CLOSM et le niveau de satisfaction à l'égard des services offerts par les membres du personnel d'Élections Canada.

Participants des CLOSM francophones tout à fait satisfaits

Tous les participants étaient satisfaits de la langue dans laquelle ils ont été accueillis. La majorité des participants ont été accueillis en français seulement. Deux participants eux ont eu un accueil bilingue, et un, en anglais seulement. Ce dernier participant n'a pas demandé à être servi en français puisque selon lui, en vivant en Alberta, il ne faut pas s'attendre à se faire adresser la parole en français ou dans les deux langues. Il ne s'attendait pas non plus à trouver des préposés au scrutin francophones.

Un participant a suggéré qu'à l'avenir, les membres du personnel d'Élections Canada demandent aux électeurs la langue dans laquelle ils souhaitent être servis, au lieu de faire des suppositions selon leur accent ou leur réponse à un accueil bilingue. Il a fait remarquer que si la conversation commence en anglais, l'électeur peut se sentir obligé de continuer dans cette langue par politesse ou parce qu'il ignore que les services peuvent aussi être offerts en français.

Participants des CLOSM francophones pas complètement satisfaits

La majorité des participants ont mentionné avoir reçu un accueil en anglais seulement, environ le tiers, un accueil bilingue, et les autres, un accueil en français seulement. Dans un cas, le participant a dit que le français du préposé au scrutin n'était pas bon, mais qu'il était intelligible.

Tous ceux qui ont été accueillis en anglais seulement se sont dits insatisfaits de l'accueil unilingue. Ils auraient préféré être accueillis dans les deux langues, même si l'accueil en anglais ne posait aucun problème pour la plupart parce qu'ils sont bilingues. Certains ont mentionné que si on leur avait offert verbalement de poursuivre en français, c'est-à-dire avec un accueil bilingue signalant qu'ils pouvaient parler français, ils auraient répondu en français. Plusieurs participants ont aussi dit avoir cherché en vain une personne avec un insigne indiquant l'offre de services bilingues au bureau de scrutin.

« S'ils disent "Hello! Bonjour! Sorry I don't speak French, I can find you someone [Désolé, je ne parle pas français, mais je peux trouver quelqu'un qui le parle]", déjà c'est quelque chose, c'est de dire que la langue officielle n'est pas juste l'anglais, mais c'est le français aussi. Puis il y a peut-être quelqu'un d'autre qui peut être en mesure d'aider. Ça aurait été bien. Ça aurait été "un minimum d'efforts", puis j'ai même pas eu ce minimum d'efforts. »

Chacun des commentaires suivants a été formulé par plusieurs participants :

Un participant a déclaré que, en tant qu'organisme fédéral, Élections Canada se doit d'offrir ses services dans les deux langues :

« Donc, pour moi, travailler au niveau fédéral et être unilingue, ce n'est pas satisfaisant. Si on travaille au niveau fédéral, il faut être bilingue. »

Seuls deux participants ont demandé des services en français, et dans les deux cas, ils se sont vu répondre que personne ne parlait français au lieu de scrutin :

« J'ai demandé à ce qu'on me parle en français. Je suis "a pain in the butt" [un casse-pieds], mais je le demande. Parce que si personne ne demande, il n'y a rien qui va changer. Les deux dames m'ont dit : "Hello! [Bonjour!]" "Do you speak French? [Parlez-vous français?]" "Sorry, not today; sorry too bad! [Désolée, pas aujourd'hui; désolée, c'est dommage!]" L'histoire de ma vie, puis ça a fini là. »

Comme il a été mentionné, la plupart des participants étaient bilingues et n'ont pas demandé de services en français malgré leur préférence pour cette langue. Plusieurs ont aussi affirmé que puisqu'ils sont bilingues et qu'ils n'ont pas vu d'indication (p. ex. un insigne) que les services étaient offerts dans les deux langues, ils n'ont pas demandé à être servis en français. Un participant a mentionné qu'étant donné l'endroit où il vivait au Canada, il a cru peu probable que quelqu'un parle français au bureau de scrutin :

« Les préposés vont toujours nous approcher juste en anglais, surtout dans une ville comme Calgary. En tant que francophone, ça ne sera pas la première fois que je dois demander pour un service en français, mais après un certain moment donné on se rend compte que les personnes n'ont pas la capacité de pouvoir parler en français et on se dit : "Je vais juste le faire en anglais". Donc, mon processus de vote au complet a malheureusement dû se faire en anglais. »

Parmi la minorité de participants des CLOSM francophones ayant reçu un accueil bilingue, tous sauf deux se sont dits satisfaits de l'accueil. Les deux qui n'étaient pas satisfaits n'avaient l'impression qu'il s'agissait d'une véritable offre de services dans les deux langues. Ils avaient le sentiment que le préposé au scrutin ne parlait pas vraiment français, car il avait un accent et la voix hésitante. Dans un cas, le préposé au scrutin est passé immédiatement à l'anglais après l'accueil bilingue.

Les quelques participants qui ont été accueillis en français se sont dits satisfaits de l'accueil. L'un d'eux a constaté que le français parlé par le préposé au scrutin n'était manifestement pas sa langue maternelle, mais qu'il était intelligible.

Les participants ont formulé diverses suggestions quant à ce qu'Élections Canada pourrait faire lors de futures élections en accueillant les électeurs au bureau de scrutin. L'accueil est important puisqu'il s'agit du premier contact dans le processus de vote. C'est ce qui donne le ton et détermine les attentes quant à la disponibilité des services dans la langue officielle de choix de l'électeur.

Les suggestions suivantes ont été formulées par au moins deux participants, en ordre décroissant selon le nombre de mentions :

Un participant a suggéré de créer une file d'attente distincte pour les services en français, ce qui éviterait de prolonger le temps d'attente dans la file principale et accélérerait le processus. Un autre a dit que si un électeur demande des services en français, le préposé au scrutin devrait l'orienter vers quelqu'un pouvant le servir dans cette langue.

Participants des CLOSM anglophones tout à fait satisfaits

Aucun des participants n'a dit avoir eu un accueil bilingue. La majorité a été accueillis en français seulement, et le reste, en anglais seulement, qui était leur langue de choix. Dans un cas, le participant a été accueilli en français, mais puisque le préposé au scrutin avait un accent, le participant est passé à l'anglais pour la suite de la conversation.

Tous les participants se sont dits satisfaits de la manière dont ils ont été accueillis, y compris ceux dont l'accueil s'est fait en français. En effet, l'accueil en français seulement n'avait pas vraiment d'importance pour eux puisqu'ils sont bilingues.

On a demandé à deux participants ayant été accueillis en français ce qui serait arrivé selon eux s'ils avaient demandé des services en anglais à ce moment. Les deux ont répondu qu'ils ne croyaient pas qu'il était possible d'être servi en anglais; ils avaient l'impression que personne ne parlait anglais au lieu de scrutin. Un participant a aussi mentionné que le préposé au scrutin l'a entendu parler anglais alors qu'il se trouvait dans la file d'attente, mais qu'on ne lui a pas offert de le servir dans cette langue.

Participants des CLOSM anglophones pas complètement satisfaits

Un seul participant a mentionné avoir eu un accueil bilingue; tous les autres ont affirmé avoir été accueillis en français seulement. Même si cela ne posait aucun problème pour les participants puisqu'ils sont bilingues, ils auraient quand même préféré un accueil bilingue.

Aucun des participants accueillis en français seulement n'a demandé au préposé au scrutin de lui parler en anglais. Personne ne souhaitait faire des histoires le jour de l'élection, retarder les électeurs derrière eux dans la file d'attente ou manquer de respect envers les préposés au scrutin. Par respect, les participants ont répondu au préposé au scrutin dans la langue qu'il avait utilisée pour s'adresser à eux :

« Elle m'a parlé en français, ce n'est pas la fin du monde, j'ai continué en français, mais j'aurais aimé un accueil bilingue, vous savez, comme le gouvernement vous demande de le faire quand vous répondez à un appel dans une entreprise? Est-ce que je vais en faire toute une histoire? Non. » (Traduit de l'anglais)

« Le jour d'une élection, ce n'est pas le moment de causer des problèmes. » (Traduit de l'anglais)

« Je ne savais pas. J'ai supposé que je pouvais, mais je n'ai pas poussé plus loin parce que peut-être... Je ne sais pas, par peur d'une réaction négative ou simplement pour m'accommoder de la situation et accélérer les choses. Je ne savais pas que je pouvais demander à être servi en anglais. » (Traduit de l'anglais)

Deux participants ont dit que s'ils avaient eu un accueil bilingue, ils auraient répondu en anglais. Un autre a fait remarquer qu'il aurait dû paraître évident que le français n'était pas sa langue maternelle : non seulement il avait un accent en français, mais il parlait anglais à la personne qui l'accompagnait dans la file d'attente au lieu de scrutin.

Services dans la langue officielle de son choix à la réception et à l'obtention du bulletin de vote au bureau de scrutin

On a posé deux autres questions aux participants relativement aux services reçus au lieu de scrutin :

Globalement, en pensant aux types de services que vous avez reçus d'Élections Canada à chaque étape du processus, lors de la récente élection, diriez-vous qu'ils étaient à la hauteur de vos attentes? Si non : En quoi étaient-ils différents de ce à quoi vous vous attendiez?

Concernant l'offre de services dans la langue officielle que vous préférez, diriez-vous que votre expérience à la dernière élection fédérale était globalement meilleure, pareille ou pire qu'aux élections fédérales précédentes?

Participants des CLOSM francophones tout à fait satisfaits

La majorité des participants ont été accueillis en français seulement. Deux participants ont eu un accueil bilingue (au Nouveau-Brunswick et en Ontario). Un seul participant a reçu des services en anglais seulement tout au long du processus de vote, mais il n'en a pas fait de cas parce qu'il est bilingue. Un autre participant a été servi en français à la réception, puis en anglais au bureau de scrutin.

La vaste majorité n'a pas eu à demander de services en français :

La personne qui a été servie en français à la réception, puis en anglais au bureau de scrutin a dit qu'elle s'est adressée en français au préposé du bureau de scrutin, mais que celui-ci lui a répondu en anglais. Elle ne lui a pas demandé de parler français et a continué en anglais. Le préposé au scrutin lui semblait nerveux. Elle a jugé qu'il était plus à l'aise en anglais qu'en français.

Aucun des participants ayant été servis en français n'a signalé de problèmes quant à la qualité du français parlé par les préposés au scrutin.

À une exception près, tous les participants des CLOSM francophones qui étaient tout à fait satisfaits ont dit que les services reçus d'Élections Canada à la 44e élection générale étaient à la hauteur de leurs attentes. La majorité a aussi déclaré avoir vécu la même expérience que lors des élections précédentes quant au fait d'être servi en français. Les exceptions sont les suivantes :

Participants des CLOSM francophones pas complètement satisfaits

La majorité des participants ont mentionné avoir reçu un accueil en anglais seulement, environ le tiers, un accueil bilingue, et les autres, un accueil en français seulement.

La vaste majorité des participants ont été servis en anglais seulement et, pour diverses raisons, ils n'ont pas demandé de services en français. Ces participants se classent dans une ou l'autre des quatre catégories suivantes :

Participants servis en anglais seulement et n'ayant pas demandé à se faire servir en français : Il s'agit du groupe le plus nombreux, environ la moitié des participants affirmant avoir été servis en anglais seulement et ne pas avoir demandé à être servis en français. Ils ont donné diverses raisons pour ne pas l'avoir fait :

Participants servis en anglais seulement mais ayant eu le choix d'être servis en français : Trois participants ont affirmé qu'ils avaient eu le choix d'être servis en français, mais que pour diverses raisons, ils avaient choisi d'être servis en anglais.

Participants servis en anglais seulement malgré des indications que des services bilingues étaient offerts : Deux participants entrent dans cette catégorie. Ils ont tous deux reçu un accueil bilingue au bureau de scrutin, et dans les deux cas, une affiche sur la table proposait les services dans les deux langues.

Aucun de ces participants n'a demandé de services en français. Un des participants a dit : « J'habite en Colombie-Britannique et j'ai l'habitude de laisser aller et de ne pas demander de services en français. » (Traduit de l'anglais) Il a aussi affirmé qu'il aurait été préférable de ne pas avoir d'affichage annonçant les services dans les deux langues, de manière à ne pas susciter d'attentes si les services ne sont pas offerts en français.

Participants servis en anglais seulement même après avoir demandé à être servis en français : Deux participants ont déclaré avoir explicitement demandé des services en français, mais avoir été servis uniquement en anglais malgré tout. Ils ont tous deux affirmé que le préposé au scrutin à qui ils ont parlé a dit ne pas comprendre le français et en être désolé. Aucun des participants ne souhaitait causer de problèmes ni mettre le préposé mal à l'aise; par respect pour ce dernier, ils lui ont parlé en anglais. Toutefois, ils n'ont pas été satisfaits de leur expérience :

« Je n'étais pas satisfaite. Parce qu'ils auraient dû être notifiés à l'accueil que je parlais français. Ils auraient dû trouver quelqu'un qui parlait français, ou aviser leur superviseur pour informer que quelqu'un parlait en français. Ça doit faire partie des employés d'Élections Canada (ex. : "si vous entendez un électeur parler en français, voici la personne qui peut parler les deux langues"). Ça devrait faire partie de la formation; tous les Canadiens, on a le droit de s'attendre aux deux langues. »

Lorsqu'on leur a demandé de comparer l'expérience de cette élection à celle des élections précédentes, la moitié des participants des CLOSM francophones qui n'étaient pas complètement satisfaits ont affirmé que les services reçus d'Élections Canada lors de cette élection étaient à la hauteur de leurs attentes, et la vaste majorité de ces participants ont aussi affirmé que l'expérience était la même que lors des élections précédentes en ce qui a trait aux services qui n'étaient pas offerts en français. Certains des participants ont attribué l'absence de services en français au fait que leur province ou ville ne compte pas une grande population francophone, de sorte qu'Élections Canada pourrait avoir de la difficulté à trouver des préposés bilingues ou francophones.

L'autre moitié des participants des CLOSM francophones qui n'étaient pas complètement satisfaits ont déclaré que, concernant l'offre de services en français, l'expérience au bureau de scrutin n'était pas conforme aux attentes. La majorité d'entre eux ont aussi dit que l'absence de services en français était pire qu'aux élections précédentes. Certains avaient habité ailleurs au Canada où ils avaient été servis en français ou avaient pu parler en français avec des préposés au scrutin. Quelques autres participants ont eu l'impression que les protocoles liés à la COVID-19 ajoutaient au processus de vote un degré de difficulté qui n'existait pas aux élections précédentes.

Participants des CLOSM anglophones tout à fait satisfaits

Comme le mentionne la section précédente, la majorité des participants ont été accueillis en français seulement, et le reste, en anglais seulement. À la réception et au bureau de scrutin, c'était l'inverse : la majorité des participants ont été servis en anglais, et le reste, en français.

Aucun des participants servis en anglais n'a eu à demander à être servi dans cette langue. Deux participants ont affirmé que le préposé au scrutin a automatiquement répondu en anglais lorsqu'ils se sont adressés à lui dans cette langue. Un participant a déclaré que le préposé au scrutin a remarqué qu'il avait un accent en français et a poursuivi l'échange en anglais.

Aucun des participants servis en français n'a demandé à être servi en anglais, soit parce qu'ils savaient que la plupart des membres de leur communauté sont francophones unilingues, soit parce qu'ils sont bilingues et que la langue utilisée ne leur posait pas de difficulté pour voter.

Aucun des participants n'a fait part de problèmes quant à la qualité de l'anglais parlé par les préposés au scrutin.

À deux exceptions près, tous les participants des CLOSM anglophones qui étaient tout à fait satisfaits ont dit que les services reçus d'Élections Canada à la 44e élection générale étaient à la hauteur de leurs attentes, et la majorité a aussi déclaré avoir vécu la même expérience que lors des élections précédentes quant au fait d'être servi en anglais. Les exceptions sont les suivantes :

Participants des CLOSM anglophones pas complètement satisfaits

Tous les participants, sauf un, ont affirmé avoir été accueillis en français seulement. Un participant a été accueilli en anglais et en français. Aucun des participants accueillis en français seulement n'a demandé au préposé au scrutin de lui parler en anglais.

En ce qui a trait aux services reçus à la réception et au bureau de scrutin, seulement un participant a affirmé avoir été servi en anglais sans avoir eu à le demander. Cette personne a dit que la préposée au scrutin était manifestement bilingue et qu'elle parlait très bien anglais, malgré un léger accent :

« À mon arrivée, je lui ai donné ma carte et je l'ai saluée en anglais. Elle a tout de suite compris que j'étais anglophone, et elle m'a répondu en anglais, ce que j'ai apprécié. » (Traduit de l'anglais)

Un participant a été servi en français seulement, la langue de son choix. Cependant, il a dit qu'il n'était pas complètement satisfait, car des membres de sa famille anglophones unilingues ont eu de la difficulté à voter par eux-mêmes, et personne ne parlait anglais au lieu de scrutin.

La majorité des autres participants ont rencontré des problèmes ayant trait à la langue, mais un seul a demandé à être servi en anglais.

Deux participants ont été servis en français seulement et n'ont eu aucun problème ayant trait à la langue. Ils auraient préféré être servis en anglais, mais ne l'ont pas demandé. Un de ces participants ne savait pas qu'il pouvait demander à être servi en anglais, et l'autre ne voulait pas créer de problèmes.

La majorité des participants des CLOSM anglophones qui n'étaient pas complètement satisfaits ont affirmé que les services reçus d'Élections Canada à cette élection étaient à la hauteur des attentes et que l'expérience vécue quant au fait de ne pas être servi en anglais était la même que lors des élections précédentes. La plupart des autres participants ont dit que les services reçus n'étaient pas à la hauteur de leurs attentes et qu'ils étaient pires qu'aux élections précédentes. Aux élections précédentes, des services bilingues étaient disponibles, et ils avaient été servis en anglais; ils s'attendaient à la même offre explicite de services en anglais lors de cette élection.

Un participant a affirmé que les services reçus lors de cette élection étaient au-delà de ses attentes, mais pires qu'aux élections précédentes. Plus précisément, les services étaient au-delà de ses attentes parce que le préposé au scrutin a du moins essayé de lui parler en anglais quand il a vu qu'il ne comprenait pas les instructions en français. Cependant, ils étaient pires que les services reçus aux élections précédentes, car le participant estime que dès le début du processus de vote, « les préposés au scrutin [lors des élections précédentes] étaient plus sensibles à la langue des électeurs et passaient plus facilement du français à l'anglais quand c'était nécessaire ». (Traduit de l'anglais)

Avis au sujet des options proposées par Élections Canada en l'absence d'une personne bilingue au lieu de scrutin

Plus tard au cours de l'entrevue, on a demandé à des participants n'étant pas complètement satisfaits de la langue dans laquelle ils ont été servis lors de cette élection de donner leur avis concernant deux options proposées par Élections Canada aux électeurs dans les cas où aucune personne bilingue ne se trouvait sur le lieu de scrutin.

Service d'interprétation par téléphone

« Élections Canada préfère qu'une personne bilingue soit présente à tous les lieux de scrutin, mais ce n'est pas toujours possible. Si les services ne peuvent pas être offerts dans les deux langues officielles, le préposé au scrutin peut proposer un service d'interprétation par téléphone. Vous pouviez utiliser ce service si vous aviez un cellulaire. Le préposé au scrutin appellerait le service d'interprétation d'Élections Canada, puis vous appellerait pour que vous vous joigniez à la conversation. Un interprète bilingue traduirait la conversation. Cette option vous serait-elle acceptable si aucun travailleur bilingue ne se trouvait sur le lieu de scrutin? Utiliseriez-vous ce service? [Le cas échéant :] Cette option vous a-t elle été proposée? »

Cartes d'information bilingues

« Les cartes d'information bilingues sont une autre option pouvant être proposée par le préposé au scrutin. Il y a une carte bilingue qui précise les renseignements à fournir pour obtenir un bulletin de vote et qui explique comment remplir et remettre le bulletin. Cette option vous serait-elle acceptable si aucun travailleur bilingue ne se trouvait sur le lieu de scrutin? Choisiriez-vous cette option? [Le cas échéant :] Cette option vous a-t elle été proposée? »

Ces questions ont été ajoutées après la réalisation de certaines entrevues. Elles ont été posées à seulement 3 des 8 participants des CLOSM anglophones qui n'étaient pas complètement satisfaits et 11 des 22 participants des CLOSM francophones qui n'étaient pas complètement satisfaits.

Nous croyons comprendre que ces deux options étaient offertes aux électeurs lors de cette élection. Cependant, aucun des participants ne s'est vu proposer l'une ou l'autre des options, et aucun ne semblait être au courant de leur existence. Parmi les participants n'ayant pas été servis dans la langue de leur choix, quelques-uns seulement ont explicitement demandé à être servis dans la langue de leur choix, pour les raisons mentionnées précédemment. Selon les procédures d'Élections Canada, ces options doivent être offertes de façon proactive par les préposés au scrutin lorsqu'ils voient qu'un électeur souhaite être servi dans la langue officielle minoritaire, ou à la demande de l'électeur. Vu la méconnaissance de ces options, il faudrait peut-être revoir la façon de les offrir ou de les annoncer.

Participants des CLOSM francophones pas complètement satisfaits

Les participants des CLOSM francophones qui n'étaient pas complètement satisfaits ne sentaient pas que ces options leur seraient personnellement utiles, car ils sont tous bilingues. Même s'ils préféreraient être servis en français, ils poursuivraient l'échange en anglais plutôt que d'utiliser le service d'interprétation par téléphone ou les cartes d'information bilingues.

Service d'interprétation par téléphone

Comme mentionné précédemment, les participants ont affirmé qu'ils n'utiliseraient pas eux-mêmes le service d'interprétation par téléphone : ils sont bilingues et poursuivraient l'échange en anglais. Un participant a mentionné que s'il devait attendre cinq minutes pour avoir un interprète au téléphone, il poursuivrait plutôt la conversation en anglais.

D'autres raisons de ne pas utiliser le service ont été données :

Même si aucun des participants n'utiliserait personnellement le service d'interprétation par téléphone, certains avaient des commentaires positifs quant au fait qu'il soit offert :

Cartes d'information bilingues

Les participants ont aussi affirmé que les cartes d'information bilingues ne leur seraient pas utiles, principalement parce qu'ils sont bilingues et qu'ils poursuivraient l'échange en anglais plutôt que de lire une carte. Deux participants estimaient que les cartes ne pourraient pas remplacer l'interaction humaine ni répondre aux questions précises des électeurs. Pour un des participants, c'est une question d'équité – toute personne a le droit de se faire servir par quelqu'un dans sa langue maternelle :

« Non, mes attentes sont que dans un pays bilingue, j'aie accès à des personnes à qui je peux parler dans ma langue maternelle. Pour moi, c'est une question d'équité, de m'offrir une carte dans ma langue versus m'offrir un service en personne. »

Des commentaires positifs ont été exprimés au sujet de l'offre de cartes d'information bilingues, chacun formulé par un participant :

Participants des CLOSM anglophones pas complètement satisfaits

Service d'interprétation par téléphone

Les trois participants ont affirmé que le service d'interprétation par téléphone pourrait être une bonne option, en apportant toutefois certaines réserves :

On a demandé à ce dernier participant s'il utiliserait le service si l'appel avait lieu à une table à part, de manière à ne pas allonger la file d'attente. Il a répondu « peut-être » :

« Je me sentirais peut-être quand même un peu anxieux d'être pointé du doigt comme la personne qui ne parle pas français, mais je ne me sentirais pas mal de faire attendre les autres. » (Traduit de l'anglais)

À notre avis, il est peu probable que ces participants utiliseraient eux-mêmes le service d'interprétation puisqu'ils sont bilingues. Même s'ils n'aimeraient pas ne pas pouvoir se faire servir en anglais, ils poursuivraient probablement l'échange en français plutôt que d'utiliser le service.

Cartes d'information bilingues

Les trois participants ont réagi positivement à l'idée des cartes d'information bilingues, mais l'un d'eux a dit que ce serait une solution acceptable seulement s'il était très difficile de trouver quelqu'un qui parle anglais. Il préférerait le service d'interprétation par téléphone, non seulement parce qu'il aimerait mieux parler à quelqu'un plutôt que de lire une carte, mais aussi parce que la carte pourrait ne pas répondre à toutes les questions de l'électeur.

Les deux autres participants aimaient l'idée des cartes d'information bilingues et les préféraient au service d'interprétation téléphonique : ils les considéraient comme un bon moyen de dépannage pour une personne qui buterait sur un obstacle au lieu de scrutin (p. ex. problème de pièce d'identité ou d'adresse). Tous deux supposaient que les cartes indiqueraient 90 % des renseignements nécessaires.

L'un de ces participants a aussi dit que les cartes seraient plus efficaces, car on pouvait les lire de façon autonome tout en attendant en file, et qu'elles seraient une bonne option pour les personnes ayant une déficience auditive.

L'autre participant a déclaré que les cartes seraient un bon moyen de rappeler aux gens le processus de vote, car l'intervalle de temps entre les élections est généralement très long et il peut y avoir des changements au processus.

Perception de la facilité ou de la difficulté pour Élections Canada à fournir des services dans la langue de choix dans la communauté

On a demandé aux participants de chaque type de CLOSM dans quelle mesure ils pensaient que ce serait facile ou difficile pour Élections Canada d'offrir des services dans la langue minoritaire, soit le français dans les CLOSM francophones et l'anglais dans les CLOSM anglophones.

Environ deux tiers des participants croyaient que ce serait facile pour Élections Canada d'offrir des services dans la langue de leur choix dans leur communauté. Il y avait toutefois des écarts entre les deux types de CLOSM et au sein des CLOSM francophones selon la satisfaction des participants à l'égard de la langue dans laquelle ils ont été servis lors de cette élection.

Participants des CLOSM francophones tout à fait satisfaits

Il est à noter que la grande majorité de ces participants ont été servis, à différentes étapes du processus de vote, soit entièrement en français seulement, soit parfois de façon bilingue, parfois en anglais seulement et parfois en français seulement. Seul un participant a été servi uniquement en anglais.

Tous les participants qui ont dit être tout à fait satisfaits de la langue dans laquelle ils ont été servis au bureau de scrutin lors de cette élection croyaient que ce serait facile pour Élections Canada d'offrir des services en français dans leur communauté. À une exception près, ces participants habitaient en Ontario ou au Nouveau-Brunswick, les deux provinces comptant les plus grandes populations francophones à l'extérieur du Québec.

Tous les participants, sauf un, estimaient que de 30 à 90 % de la population de leur communauté est francophone. L'autre participant estimait que moins de 5 % de la population de sa région est francophone, mais a dit qu'il y a des communautés situées à 30 minutes de route où il évalue à 20 % la proportion de francophones. Il croyait donc que ce serait facile pour Élections Canada de recruter des personnes dans les communautés à proximité pour travailler aux bureaux de scrutin.

Participants des CLOSM francophones pas complètement satisfaits

Chez les participants des CLOSM francophones qui n'étaient pas complètement satisfaits, aucun n'a été servi en français seulement. Environ un tiers de ces participants ont reçu des services dans les deux langues : au cours du processus de vote, certains services étaient bilingues, et d'autres étaient en anglais seulement ou en français seulement. Les autres participants ont été servis en anglais seulement.

Les participants qui ont dit n'être pas complètement satisfaits de la langue dans laquelle ils ont été servis au bureau de scrutin lors de cette élection étaient partagés au sujet de la facilité avec laquelle Élections Canada pourrait offrir des services en français dans leur communauté : la moitié a affirmé que ce serait facile, tandis que l'autre moitié a déclaré que ce serait difficile. Les opinions se présentent comme suit, par province :

Les participants qui croyaient que ce serait facile pour Élections Canada d'offrir des services en français aux bureaux de scrutin estimaient que de 17 à 70 % de la population de leur communauté est francophone. Un participant estimait qu'environ 3 % des habitants de sa région immédiate sont francophones, mais a ajouté qu'il y avait des écoles francophones dans sa communauté où Élections Canada pourrait recruter des personnes disposées à travailler aux lieux de scrutin. Deux participants ont insisté que puisque le Canada est un pays officiellement bilingue, il devrait être facile pour Élections Canada de trouver des personnes qui parlent les deux langues pour offrir des services dans la langue de choix de l'électeur.

Parmi les participants qui croyaient que ce serait difficile pour Élections Canada d'offrir des services en français aux bureaux de scrutin, la majorité estimait que de 5 à 35 % de la communauté est francophone. Les autres participants évaluaient à moins de 5 % la proportion de francophones dans leur communauté. Un participant de l'Alberta a reconnu qu'il est généralement difficile de trouver des travailleurs qui parlent français pour les élections, mais qu'étant donné la présence d'une communauté francophone non négligeable dans la province, Élections Canada devrait être en mesure d'en trouver un pour chaque lieu de scrutin. Un participant de la Colombie-Britannique a avancé que la capacité à fournir des services en français n'est pas tant une question de disponibilité des travailleurs pouvant parler français que de la mesure dans laquelle les anglophones chargés de recruter des travailleurs temporaires sont capables d'évaluer les compétences linguistiques de ces travailleurs.

Participants des CLOSM anglophones

Au sein des CLOSM anglophones, seul un participant (qui était tout à fait satisfait) a été servi en anglais seulement. Au cours du processus de vote, environ la moitié des participants a été servie en français seulement, tandis que l'autre moitié a reçu certains services bilingues et certains services en anglais seulement ou en français seulement.

Peu importe leur niveau de satisfaction à l'égard des services linguistiques offerts par Élections Canada, environ deux tiers des participants croyaient que ce serait facile pour l'organisme d'offrir des services en anglais dans leur communauté. Ils estimaient que de 10 à 90 % de la population de leur communauté est anglophone. D'autres remarques ont été formulées, chacune par un participant :

Parmi la minorité de participants croyant que ce serait difficile pour Élections Canada d'offrir des services en anglais, deux estimaient que de 10 à 50 % de leur communauté est anglophone. Les deux autres n'ont pas fourni d'estimation, mais ont dit vivre dans une communauté à prédominance francophone; l'un d'eux a dit que dans sa petite communauté rurale, seules quatre ou cinq familles parlent anglais, et le reste des habitants sont francophones unilingues.

Méthode de vote préférée pour les prochaines élections

À la fin de l'entrevue, on a demandé aux participants si, selon leur expérience de vote à cette élection fédérale, ils allaient voter de la même manière (à un bureau de vote par anticipation, à un bureau de scrutin le jour de l'élection ou d'une autre façon) à la prochaine élection fédérale, peu importe le moment où elle se tiendra.

Lors de cette élection, la majorité des participants des CLOSM francophones ont affirmé avoir voté le jour de l'élection, mais un groupe non négligeable a voté à un bureau de vote par anticipation. La majorité des participants des CLOSM anglophones ont voté à un bureau de vote par anticipation, et le reste, le jour de l'élection. Aucune des personnes admissibles ayant accepté de prendre part au projet de recherche n'a voté par la poste ou à un bureau d'Élections Canada.

À l'exception des participants des CLOSM francophones qui n'étaient pas complètement satisfaits, la grande majorité des participants ont affirmé qu'ils utiliseraient la même méthode de vote lors de la prochaine élection : les participants qui ont voté à un bureau de vote par anticipation ont dit qu'ils allaient voter de la même manière, et ceux qui ont voté le jour de l'élection feraient à nouveau de même.

Chez les participants des CLOSM francophones qui n'étaient pas complètement satisfaits, il y avait des changements ou de l'indécision dans le choix de la méthode de vote à la prochaine élection. La majorité de ces participants ont déclaré soit qu'ils changeraient de méthode et voteraient à un bureau de vote par anticipation ou par la poste (en raison de la COVID-19), soit qu'ils étaient indécis au sujet de la méthode de vote en personne qu'ils utiliseraient (tout dépendrait de l'emploi du temps au moment de l'élection). Une minorité de ces participants ont affirmé qu'ils continueront de voter le jour de l'élection.

Parmi les participants qui ont dit qu'ils allaient ou pourraient changer leur méthode de vote, la plupart ont cité des raisons n'ayant pas trait à la langue. Seuls deux participants (un d'une CLOSM anglophone et un d'une CLOSM francophone) ont mentionné la langue comme facteur décisif. Ces deux participants n'étaient pas complètement satisfaits de leur expérience lors de l'élection générale du 20 septembre et ont dit qu'étant donné que les services au lieu de scrutin n'étaient pas offerts dans la langue de leur choix, ils préféreraient voter par la poste à la prochaine élection pour pouvoir utiliser la langue de leur choix.

Notes de bas de page

1 Cette question avait également été posée dans le questionnaire de sélection en ligne. Pour l'essentiel, les réponses étaient les mêmes qu'en entrevue, mais certains participants ont répondu ne pas avoir de préférence dans le questionnaire de sélection en ligne, puis ont déclaré préférer une langue plutôt qu'une autre à l'entrevue. On s'intéresse ici à ce que les participants ont dit à l'entrevue, puisqu'ils avaient alors l'occasion de s'exprimer dans leurs propres mots.