Sanctions against sexual abuse of patients by doctors: sex differences in attitudes among young family physicians

May Cohen, MD; Christel A. Woodward, PhD; Barbara Ferrier, PhD; A. Paul Williams, PhD

Canadian Medical Association Journal 1995; 153: 169-176

[résumé]


Paper reprints of the full text may be obtained from: Dr. May Cohen, Health Services, Rm. 2E23, Faculty of Health Sciences, McMaster University, 1200 Main St. W, Hamilton ON L8N 3Z5; fax 905 528-4727

Abstract

Objective: To explore attitudes of new-to-practice certified family physicians in Ontario concerning sanctions against sexual abuse of patients by physicians and to assess the importance of concern about accusations of sexual abuse in influencing clinical decisions.

Design: Qualitative study and cross-sectional survey.

Setting: Ontario.

Participants: Focus groups: 34 physicians who completed family medicine residency training between 1984 and 1989 participated in seven focus groups between June and October 1992. Survey: all certificants of the College of Family Physicians of Canada who received certification between 1989 and 1991 and were currently practising in Ontario. Of the 564 eligible physicians 395 (184 men and 211 women) responded, for an overall response rate of 70.0%. The response rates among the male and female physicians were 70.5% and 69.6% respectively.

Outcome measures: Physicians' attitudes toward restricting physical examinations done by physicians to same-sex patients, mandatory reporting of sexual impropriety and loss of licence in cases of sexual violation, and the perceived importance of concern about accusations of sexual abuse as an influence on clinical decisions.

Results: During the focus groups male physicians in particular expressed concerns about the effect on their practice patterns of the current climate regarding sexual abuse of patients. Female physicians were less concerned about possible accusations of sexual abuse but expressed concerns regarding possible sexualization of the clinical encounter by male patients. In the survey equal proportions of men (163 [93.7%]) and women (191 [92.3%]) disagreed with restricting examinations to same-sex patients. The women were more likely than the men to agree that all suspected cases of sexual impropriety committed by other physicians should be reported (121 [58.7%] v. 86 [50.0%]), whereas the men were more likely to disagree (48 [27.9%] v. 32 [15.5%]) (p = 0.008). The women were also more likely than the men to agree that physicians should lose their licence permanently if they were found guilty of sexual violation (125 [62.2%] v. 73 [43.5%]), whereas the men were more likely to disagree (61 [36.3%] v. 37 [18.4%]) (p < 0.001). Almost half of the men (80 [46.5%]) but only 28 women (14.1%) reported that concerns about accusations of sexual abuse were of importance in their clinical decisions (p < 0.001).

Conclusions: Young female family physicians practising in Ontario are much more likely than their male counterparts to endorse permanent loss of licence for physicians who sexually abuse patients and are significantly less concerned about accusations against themselves. Neither sex endorses only same-sex examinations by physicians. Educational approaches to protect patients while ensuring that appropriate care continues to be delivered are essential.

See also:
Fear and denial: grappling with the reality of abusive physicians


Résumé

Objectif : Analyser les attitudes des médecins de famille de l'Ontario qui viennent d'être autorisés à pratiquer face aux sanctions imposées pour exploitation sexuelle de patients par des médecins et évaluer l'incidence des préoccupations suscitées par les accusations d'exploitation sexuelle sur les décisions cliniques.

Conception : Étude qualitative et enquête transversale.

Contexte : Ontario.

Participants : Groupes de discussion : 34 médecins qui ont terminé leur résidence en médecine familiale entre 1984 et 1989 ont participé à cinq groupes de discussion entre juin et octobre 1992. Enquête : tous les détenteurs de certificat du Collège des médecins de famille du Canada qui ont reçu un certificat entre 1989 et 1991 et pratiquaient alors en Ontario. Sur les 564 médecins admissibles, 395 (184 hommes et 211 femmes) ont répondu, ce qui a donné un taux global de réponse de 70,0 %. Les taux de réponse chez les hommes et les femmes médecins se sont établis à 70,5 % et 69,6 % respectivement.

Mesures des résultats : Attitudes des médecins à l'égard de la restriction des examens physiques aux patients de même sexe effectués par les médecins, déclaration obligatoire de toute inconduite sexuelle et perte de permis dans des cas d'infraction sexuelle, importance perçue de la préoccupation suscitée par les accusations d'exploitation sexuelle comme influence sur les décisions cliniques.

Résultats : Au cours des discussions en groupe, les hommes médecins en particulier se sont dits préoccu-pés par l'effet qu'a sur leurs habitudes de pratique le climat qui règne en ce qui a trait à l'exploitation sexuelle de patients. Les femmes médecins étaient moins préoccupées par la possibilité d'être accusées d'exploitation sexuelle, mais elles se sont dites préoccupées par la sexualisation possible de la rencontre clinique avec des patients de sexe masculin. Le sondage a révélé que des proportions égales d'hommes (163 [93,7 %]) et de femmes (191 [92,3 %]) n'étaient pas d'accord pour limiter les examens aux patients de même sexe. Les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de convenir qu'il faut signaler tous les cas soupçonnés d'inconduite sexuelle d'autres médecins (121 [58,7 %] c. 86 [50,0 %]), tandis que les hommes étaient plus susceptibles de ne pas être d'accord (48 [27,9 %] c. 32 [15,5 %]) (p = 0,008). Les femmes étaient aussi plus susceptibles que les hommes de convenir que les médecins reconnus coupables d'infraction sexuelle devraient perdre leur permis pour toujours (125 [62,2 %] c. 73 [43,5 %]), tandis que les hommes étaient plus susceptibles de pas être d'accord (61 [36,3 %] c. 37 [18,4 %]) (p < 0,001). Presque la moitié des hommes (80 [46,5 %]) mais 28 femmes seulement (14,1 %) ont déclaré que les préoccupations suscitées par les accusations d'exploitation sexuelle jouent un rôle important dans leurs décisions cliniques (p < 0,001).

Conclusions : Les jeunes femmes médecins de famille qui pratiquent en Ontario sont beaucoup plus susceptibles que leurs collègues masculins d'appuyer la perte définitive du permis d'exercice dans le cas des médecins qui abusent sexuellement de patients et elles sont beaucoup moins préoccupées par les accusations qui pourraient être portées contre elles. Aucun des deux sexes n'appuie la limitation des examens médicaux aux patients de même sexe. Des mesures d'éducation visant à protéger les patients tout en assurant qu'ils continuent de recevoir les soins dont ils ont besoin s'imposent.

Voir aussi :
Fear and denial: grappling with the reality of abusive physicians


CMAJ July 15, 1995 (vol 153, no 2) / JAMC le 15 juill. 1995 (vol 153, no 2)