Factors influencing the emigration of physicians from Canada to the United States
Robert J.R. McKendry, MD; George A. Wells, PhD; Paula Dale; Owen Adams;
Lynda Buske; Jill Strachan; Lourdes Flor
Journal de l'Association médicale canadienne 1996; 154 : 171-181
Dr. McKendry is professor of medicine, University of Ottawa, and director, Rheumatic Disease Unit, Ottawa General Hospital; Dr. Wells is associate professor, Department of Medicine, and associate director, Clinical Epidemiology Unit, University of Ottawa; Ms. Dale is research assistant, Rheumatic Disease Unit, Ottawa General Hospital; Mr. Adams is associate director, Physician Resources Information and Planning, Department of Health Policy and Economics, CMA; Ms. Buske is chief, Physician Resources Information and Planning, Department of Health Policy and Economics, CMA; Ms. Strachan is senior analyst, Health Human Resources, Health Information Division, Health Canada; and Ms. Flor is assistant director, Analytical Services, Health Information Division, Health Canada, Ottawa, Ont.
The opinions stated in this article are those of the authors and do not represent the views of their respective organizations or institutions.
On peut obtenir des réimpressions du texte complet en
s'adressant à : Dr. Robert J.R. McKendry, Director, Rheumatic Disease Unit, Ottawa General Hospital, Rm. LM-10, 501 Smyth Rd., Ottawa ON K1H 8L6; fax 613 737-8541
Résumé
Objectif : Déterminer s'il y a un lien entre le lieu de la formation médicale postdoctorale et d'autres facteurs, d'une part, et l'émigration de médecins du Canada vers les États-Unis, de l'autre.
Conception : Étude de cas-témoin; on a effectué un sondage auprès des médecins en leur postant des questionnaires en mai 1994, suivi d'un rappel en septembre 1994; les réponses ont été acceptées jusqu'au 31 déc. 1994.
Participants : Médecins choisis au hasard dans la base de données de l'AMC : 4 000 ayant une adresse au Canada et 4 000 ayant une adresse courante aux États-Unis et une adresse antérieure au Canada.
Mesures des résultats : Sexe, âge, lieu de la formation médicale de premier cycle et de la formation médicale postdoctorale, titres et qualités, lieu de la pratique, opinions au sujet des décisions relatives à la résidence, satisfaction actuelle et plans.
Résultats : Le taux de réponse global s'est établi à 49,6 % (50,0 % chez les médecins des États-Unis et 49,2 % chez ceux du Canada). Les répartitions selon l'âge et le sexe étaient semblables parmi les 8 000 destinataires du questionnaire et les presque 4 000 répondants. Il y avait plus de chances que les médecins vivant aux États-Unis soient plus âgés (moyenne 53,2 c. 49,6 ans), de sexe masculin (87 % c. 75 %) et spécialistes (79 % c. 52 %) que ceux qui pratiquent au Canada. On a établi un lien entre la formation postdoctorale aux États-Unis et l'émigration subséquente (ratio des probabilités 9,2, intervalle de confiance à 95 %, 7,8 à 10,7). Cependant, en cotant l'importance de neufs facteurs qui ont joué dans la décision d'émigrer ou de demeurer au Canada, on n'a constaté aucune différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne la cote attribuée au lieu de la formation postdoctorale. Les facteurs professionnels jugés les plus importants par la plupart des médecins des deux groupes étaient l'autonomie professionnelle/clinique, la disponibilité d'installations médicales et la disponibilité d'un emploi. La rémunération était aussi importante pour les répondants du Canada que pour ceux des États-Unis. Six facteurs personnels ou familiaux sur sept ont été jugés plus importants pour leur choix du lieu de pratique par les répondants du Canada que par ceux des États-Unis. La satisfaction actuelle était beaucoup plus élevée chez les répondants des États-Unis. La plupart des médecins de chaque groupe prévoient continuer de pratiquer au même endroit. Chez les répondants canadiens, 22 % ont indiqué qu'ils avaient plus de chances de déménager aux États-Unis qu'un an plus tôt, tandis que 4 % des répondants des États-Unis ont indiqué qu'ils avaient plus de chances de revenir au Canada.
Conclusions : Les facteurs qui affectent la décision de déménager aux États-Unis ou de demeurer au Canada peuvent être classés comme des facteurs «de poussée» (par exemple, intervention du gouvernement) et «de traction» (par exemple, meilleur climat géographique aux États-Unis). Il est aussi possible de classer les facteurs par rapport aux possibilités de changement (par exemple, disponibilité d'installations médicales) ou à l'impossibilité de les gérer (par exemple, proximité des membres de la parenté). Il est essentiel de comprendre pourquoi les médecins immigrent aux États-Unis ou demeurent au Canada si l'on veut planifier les effectifs médicaux à l'échelle nationale.
| JAMC le 15 janv. 1996 (vol 154, no 2) |
>