L'éthique en pleine évolution

Patricia Huston, MD, MPH
Rédactrice en chef associée

Journal de l'Association médicale canadienne 1996; 155 : 363


Un projet de document remarquable et important circule actuellement dans les milieux universitaires du Canada : un nouveau Guide d'éthique de la recherche avec des sujets humains. Produit par le Conseil de recherches médicales du Canada (CRMC), le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, ce document remplacera les lignes directrices publiées auparavant par ces organismes. Il est remarquable en soi que les trois conseils aient pu s'entendre sur ce document, mais la façon dont le code marie efficacement les perspectives de disciplines très différentes est aussi remarquable. Le document annonce aussi des changements de la définition de ce qui est acceptable en recherche aujourd'hui.

Comme le signale l'auteure Nicole Baer (voir pages 442 à 444 [full text / résumé]), le nouveau guide met l'accent sur les droits des sujets de la recherche. Une perspective axée sur les sujets affectera la façon de procéder pour obtenir le consentement éclairé, souligne la nécessité d'offrir des conseils aux sujets de recherche lorsqu'on effectue des tests de dépistage et, dans le cas de certains types de recherches, on préconise le droit pour les sujets de recherche d'examiner l'exactitude des données avant la publication. On insiste aussi sur des méthodes de recherche sensibilisées aux cultures.

Le guide prévoit un nouveau mandat important pour les conseils d'examen de l'éthique de la recherche : poursuivre l'examen et le suivi éthiques de la recherche après l'approbation du protocole initial. On y affirme sans équivoque que les femmes en âge de procéder, les personnes âgées, les enfants et les membres de minorités ne devraient pas être exclus systématiquement des études dont les résultats peuvent avoir un effet sur eux.

Il reste certaines questions à régler, comme la façon de maintenir la confidentialité des patients lorsqu'on publie les antécédents de troubles génétiques. D'autres questions demeurent litigieuses : par exemple, comment déterminer qui devrait demander leur consentement aux sujets de recherche? Néanmoins, l'importance du guide est incontestable : il devrait devenir l'étalon-or du Canada dans la définition de ce qui constitue une recherche éthique. On peut obtenir une copie du projet de document en s'adressant au CRMC (fax 613 954-6653).


| JAMC le 15 août 1996 (vol 155, no 4) |