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CMAJ 1997;156:1519

© 1997 Association médicale canadienne


La prévalence du suicide est certainement un critère d'évaluation d'un sommet atteint par la civilisation. Cela signifie que la population pousse son système nerveux et intellectuel au point maximal de tension et qu'il y a parfois rupture [trad. libre].

-- Havelock Ellis, The Dance of Life

Les suicides de 3 médecins qui suivaient des programmes de résidence à Winnipeg ont été une tragédie pour les membres de leur famille, leurs amis et la profession médicale. De telles tragédies nous font prendre une pause pour réfléchir à la vie et certains d'entre nous peuvent se rendre compte que la routine quotidienne de leur vie est constituée d'une foule d'inquiétudes banales. Nous nous demandons aussi s'il aurait été possible d'éviter ces morts. Dans le présent numéro, nous présentons un compte rendu sur ces décès et sur la réaction de la communauté médicale du Manitoba (page 1599). Nous publions aussi une lettre ouverte qu'adressent au ministre de la Santé du Manitoba 4 représentants de l'Association des étudiants en médecine du Manitoba. Les étudiants passent en revue des facteurs qui peuvent avoir alourdi le stress de la vie des résidents en cause et proposent des solutions.

Quand faudrait-il prescrire une radiographie de la colonne cervicale dans le cas de patients éveillés et stables qui ont subi un traumatisme au cou? Selon l'American College of Surgeons, toujours. Ian Steill et ses collaborateurs examinent la question dans le contexte de 8 hôpitaux du Canada (page 1537). L'étude qu'ils ont faite de presque 7000 cas de traumatisme non pénétrant au cou a révélé un traumatisme aigu chez seulement 60 patients. Les taux de pres-cription d'une radiographie ont varié de 37 % dans un hôpital communautaire de la C.-B. à 72 % dans un hôpital d'enseignement de la même province. Les taux ont aussi varié considérablement entre les médecins. Il est clair que certains médecins et certains hôpitaux en prescrivent trop ou trop peu.

Sir William Osler est devenu un symbole en médecine canadienne. David Hogan et Mark Clarfield examinent ses attitudes à l'égard des Juifs et concluent qu'il n'a pas adopté l'antisémitisme de son époque et qu'il était plutôt philosémite en fait (page 1559). Faith Wallis répond que malgré le respect qu'il portait au peuple juif, Osler était en fait un homme de son époque par un grand nombre de ses opinions sur la race (page 1549). Elle soutient de façon convaincante que nous ne pouvons appliquer la rectitude politique de 1997 à un médecin d'une petite ville rurale de l'Ontario qui a grandi au tournant du siècle.

John Carsley et ses collaborateurs revoient les données probantes de plus en plus nombreuses qui indiquent que les progrès du design d'aiguilles de saignée dotées de dispositifs de sécurité et l'utilisation d'aiguilles mousse à suture ont réduit considérablement le taux de blessures par piqûres d'aiguille chez les travailleurs de la santé (page 1589). Ces progrès sont importants. Nous sommes toujours incapables de prévenir l'hépatite C, beaucoup de fournisseurs de soins de santé ne sont pas vaccinés contre l'hépatite B et les travailleurs qui sont victimes de piqûres d'aiguille ne reçoivent pas une prophylaxie appropriée après avoir été exposés au VIH.

L'AMC publie désormais un nouveau journal, Prévention et contrôle en cancérologie. Le rédacteur en chef, Brian Leyland-Jones, et les rédacteurs en chef associés, Donald Iverson et Fredrick Ashbury, espèrent que le nouveau journal favorisera la publication de résultats de recherches canadiennes sur la prévention et le traitement du cancer. Nous leur souhaitons de réussir dans cette nouvelle entreprise. -- JH

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| CMAJ June 1, 1997 (vol 156, no 11) / JAMC le 1er juin 1997 (vol 156, no 11) |