CMAJ/JAMC Special supplement
Supplément spécial

 

Lignes directrices sur la transfusion de globules rouges et de plasma aux adultes et aux enfants

Consentement éclairé et divulgation de renseignements

Le GTE a eu de la difficulté à s'entendre sur certains aspects liés à l'obtention du consentement éclairé pour une transfusion de globules rouges et de plasma. Les membres du Groupe ont convenu que les travailleurs de la santé devraient informer les patients au sujet de la possibilité et de la probabilité d'une transfusion sanguine, leur demander de poser toutes les questions qui leur viennent à l'esprit et y répondre. Les membres du Groupe ont eu de la difficulté à formuler, au sujet du consentement éclairé, des lignes directrices qui concilient la divulgation complète obligatoire sans égard aux scénarios cliniques et une démarche plus pragmatique dans le cadre de laquelle on envisage de divulguer des renseignements sur les transfusions en fonction de la situation clinique du patient.

Le GTE est d'avis qu'il faut placer le risque lié à une transfusion de globules rouges et de plasma dans le contexte du risque global qu'entraîne une maladie ou une intervention. On administre souvent une transfusion sanguine dans des situations comme une intervention chirurgicale, une chimiothérapie ou une maladie critique, où le risque causé par la transfusion est faible comparativement au risque général de la situation. Certains étaient d'avis qu'il est à la fois déraisonnable et imprudent d'insister indûment sur les risques posés par une transfusion sanguine, car cela pourrait susciter chez les patients la confusion au sujet des risques absolus et relatifs auxquels ils font face. Par exemple, un pontage aortocoronarien comporte un risque composé approximatif d'attaque, d'infarctus du myocarde et de décès qui varie de 1 % à 2 %. Est-il donc nécessaire, voire approprié, de faire plus que prévenir les patients qu'ils ont de 10 % à 40 % de chances de recevoir une transfusion sanguine qui entraîne des risques éloignés mais réels et de demander ensuite au patient de donner sa réponse et de poser ses questions?

Le GTE a reconnu que lorsque cela convient sur le plan clinique, il faudrait informer les patients qu'il existe des solutions de rechange à une transfusion de sang allogène. Les membres du groupe n'ont toutefois pu s'entendre sur la nécessité d'en discuter en détail étant donné que les solutions ne sont pas disponibles partout et que l'efficacité avec laquelle on réussit à éviter l'exposition allogène et à prévenir des maladies transmissibles varie.

Le GTE a enfin convenu qu'il faudrait informer les patients le plus tôt possible après la transfusion qu'ils ont reçu des globules rouges ou du plasma. Il n'est toutefois pas parvenu à s'entendre sur la personne qui devrait les informer (médecin traitant, médecin prescripteur, banque de sang, administration de l'hôpital, par exemple) ni sur la façon d'assurer qu'ils sont informés.


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| CMAJ June 1, 1997 (vol 156, no 11) / JAMC le 1er juin 1997 (vol 156, no 11) |
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