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CMAJ 1997;156:1519

© 1997 Association médicale canadienne


On fait grand cas des guides de pratique clinique (GPC). Les défenseurs des guides appuient leur enthousiasme sur une logique impeccable : comme on observe constamment des écarts importants entre la façon dont les médecins traitent des cas semblables et comme les normes cliniques en médecine évoluent constamment, des guides tenus à jour régulièrement devraient permettre aux médecins de se tenir au fait des traitements de choix et d'assurer que les patients bénéficient des résultats des meilleures données probantes disponibles. Cela ne semble malheureusement pas le cas. Robert Hayward et ses collaborateurs ont demandé aux médecins du Canada ce qu'ils pensent des GPC (page 1715). Seulement 52 % ont signalé qu'ils utilisaient régulièrement des GPC et la plupart ont dit qu'en ce qui concerne les questions cliniques, ils préfèrent consulter des collègues, des articles de revues, des manuels et d'autres sources traditionnelles. Seulement 32 % ont signalé que l'utilisation des GPC avait changé leur pratique clinique au cours de l'année écoulée. Il est clair que la prolifération rapide des GPC n'entraîne pas leur intégration dans la pratique clinique quotidienne.

Dans une optique différente, Graham Worrall et ses collaborateurs ont pu repérer dans les écrits médicaux mondiaux 13 études seulement qui visaient à évaluer l'efficacité avec laquelle les GPC améliorent les résultats pour les patients (page 1705). Dans 5 de ces études seulement on a attribué à l'utilisation des GPC une amélioration des résultats significative sur le plan statistique. Dans un éditorial d'accompagnement, Hayward se plaint de la situation, mais il propose une solution : améliorer nos façons d'évaluer l'impact des guides (page 1725). En décrivant les caractéristiques d'études idéales sur les guides, Hayward nous montre la bonne voie. Avant d'injecter davantage d'argent dans l'élaboration de GPC, nous devons nous assurer que notre méthodologie d'évaluation des guides et de leur mise en oeuvre est valide.

Les eaux de la rivière Rouge se retirent et les Manitobains nettoient. David Square décrit les répercussions psychologiques et sanitaires des inondations désastreuses de 1997 (page 1742). Même si les Winnipégois sont heureux que les moyens de contrôle des inondations mis en oeuvre par la ville et les vaillants efforts des préposés aux sacs de sable aient évité une catastrophe générale à la ville, il faudra du temps pour connaître les répercussions à long terme que les inondations dans la vallée de la rivière Rouge auront sur la santé publique.

Les projections relatives aux effectifs médicaux sont presque toujours erronées. (Dans un éditorial du prochain numéro du JAMC, nous indiquons pourquoi.) C'est dans le cas des radio-oncologistes que c'est le plus évident. À la page 1739, Pat Sullivan signale qu'au cours des 4 prochaines années, les facultés de médecine du Canada produiront environ 120 diplômés dans cette spécialité et qu'il y aura du travail pour 70 d'entre eux seulement. C'est un gaspillage tragique d'efforts et de temps pour ces jeunes hommes et femmes. Il faut tout simplement faire mieux. -- JH

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| CMAJ June 15, 1997 (vol 156, no 12) / JAMC le 15 juin 1997 (vol 156, no 12) |