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Prophylaxie consécutive à une exposition au VIH : nouvelles recommandations

Journal de l'Association médicale canadienne 1997; 156 : 234

© 1997 Association médicale canadienne


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Même si le risque moyen d'infection par le VIH après une exposition percutanée à du sang infecté par le VIH n'est que de 0,3 %[1], les travailleurs du secteur de la santé ont été heureux d'apprendre qu'une prophylaxie à la zidovudine (AZT) après une exposition peut réduire le risque de jusqu'à 79,0 %[2]. Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC)[3] des États-Unis ont révisé leurs recommandations pour tenir compte de l'atout plus important que peut constituer une médication combinée, surtout après une exposition massive ou lorsqu'il peut y avoir pharmacorésistance (tableau 1).

L'évaluation consécutive à l'exposition devrait tenir compte de la nature de l'exposition, de la probabilité d'infection par le VIH chez le patient d'origine et, dans les cas d'infection connue, le titre de VIH et la probabilité de pharmacorésistance. Il est crucial que le travailleur exposé reçoive des conseils appropriés, et il faut peser le risque d'infection en regard de la toxicité possible des agents antirétroviraux. Lorsque qu'elle est administrée, la prophylaxie devrait commencer dans l'heure ou les 2 heures qui suivent l'exposition et se poursuivre pendant 4 semaines.

Il faut demander conseil à un expert en thérapie antirétrovirale en cas de pharmacorésistance possible. L'AZT prophylactique dans la dose recommandée est bien toléré, mais des doses plus fortes peuvent causer des symptômes gastro-intestinaux, la fatigue et des maux de tête. On établit un lien entre l'AZT administré au cours du deuxième ou du troisième trimestre de la grossesse et une anémie bénigne réversible chez le nourrisson, mais on n'a établi aucun lien avec des effets indésirables chez la mère. Son utilisation au cours du premier trimestre a été très peu étudiée3. La toxicité du 3TC et de l'IDV prophylactique est incertaine, et la sécurité de ces médicaments au cours de la grossesse n'a pas été établie.

Certains centres envisagent d'appliquer à d'autres situations, comme le cas d'agression sexuelle, les lignes directrices sur la prophylaxie consécutive à l'exposition. Tout comme l'utilisation d'une thérapie combinée que préconise le CDC, de telles extrapolations sont fondées sur des données scientifiques solides, mais elles sont difficiles à vérifier objectivement. Il est probable que des lignes directrices bien rédigées réduiront le risque d'infection par le VIH chez les travailleurs de la santé et d'autres personnes. Il faut appliquer de telles lignes directrices de façon intelligente afin d'éviter le gaspillage, les effets secondaires inutiles et le détournement de médicaments d'applications dont les avantages sont plus clairs. Les médecins devraient demeurer à l'affût des recommandations à mesure qu'elles évoluent et s'assurer d'avoir à portée de la main les médicaments nécessaires.

David M. Patrick, MD
British Columbia Centre for Disease Control
Vancouver, BC

Références

  1. Tokars JI, Marcus R, Culver DH, Schable CA, McKibben PS, Bandea CI, et al, for the CDC Cooperative Needlestick Surveillance Group. Surveillance of HIV infection and zidovudine use among health care workers after occupational exposure to HIV-infected blood. Ann Intern Med 1993;118:913-9.
  2. Case­control study of HIV seroconversion in heath-care workers after percutaneous exposure to HIV-infected blood -- France, United Kingdom, and United States, January 1988­August 1994. MMWR 1995;44:929-33.
  3. Update: provisional public health service recommendations for chemoprophylaxis after occupational exposure to HIV. MMWR 1996;45:468-72.

| JAMC le 15 janvier 1997 (vol 156, no 2) |
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