© 1997 Association médicale canadienne
L'évaluation consécutive à l'exposition devrait tenir compte de la nature de l'exposition, de la probabilité d'infection par le VIH chez le patient d'origine et, dans les cas d'infection connue, le titre de VIH et la probabilité de pharmacorésistance. Il est crucial que le travailleur exposé reçoive des conseils appropriés, et il faut peser le risque d'infection en regard de la toxicité possible des agents antirétroviraux. Lorsque qu'elle est administrée, la prophylaxie devrait commencer dans l'heure ou les 2 heures qui suivent l'exposition et se poursuivre pendant 4 semaines.
Il faut demander conseil à un expert en thérapie antirétrovirale en cas de pharmacorésistance possible. L'AZT prophylactique dans la dose recommandée est bien toléré, mais des doses plus fortes peuvent causer des symptômes gastro-intestinaux, la fatigue et des maux de tête. On établit un lien entre l'AZT administré au cours du deuxième ou du troisième trimestre de la grossesse et une anémie bénigne réversible chez le nourrisson, mais on n'a établi aucun lien avec des effets indésirables chez la mère. Son utilisation au cours du premier trimestre a été très peu étudiée3. La toxicité du 3TC et de l'IDV prophylactique est incertaine, et la sécurité de ces médicaments au cours de la grossesse n'a pas été établie.
Certains centres envisagent d'appliquer à d'autres situations, comme le cas d'agression sexuelle, les lignes directrices sur la prophylaxie consécutive à l'exposition. Tout comme l'utilisation d'une thérapie combinée que préconise le CDC, de telles extrapolations sont fondées sur des données scientifiques solides, mais elles sont difficiles à vérifier objectivement. Il est probable que des lignes directrices bien rédigées réduiront le risque d'infection par le VIH chez les travailleurs de la santé et d'autres personnes. Il faut appliquer de telles lignes directrices de façon intelligente afin d'éviter le gaspillage, les effets secondaires inutiles et le détournement de médicaments d'applications dont les avantages sont plus clairs. Les médecins devraient demeurer à l'affût des recommandations à mesure qu'elles évoluent et s'assurer d'avoir à portée de la main les médicaments nécessaires.
David M. Patrick, MD
British Columbia Centre for Disease Control
Vancouver, BC