Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est sceptique, cynique, ironique et documenté!


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 17 3, du 2015-02-11 au 2015-03-16. (Inclus les RVCQ 2015)


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

C.P. 73580

Succ. Parc octogonal

Montréal H2A 3P9


Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et pensif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.

Sylvie Dupont, lectrice et correctrice d'épreuves.


ISSN : 1701-7696


Soumission de texte: societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en pièce jointe, le sauvegarder sans les notes automatiques.


Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en logiciel libre de façon à en promouvoir l'usage. Ce fut d'abord en Open Office (www.openoffice.org), mais nous utilisons davantage Libre Office (www.documentfoundation.org/) maintenant.


Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus; collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.


« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.



Index



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique



Essais



Le Prix à payer (The Price we Pay) d'Harold Crooks (film documentaire) et Nouvelles guerres de Bertrand Badie et Dominique Vidal (livre).


Les meilleures lignes/analyses de Societas Criticus en direct


À rire ou à pleurer? (2015-02-27)

Lu : Homéopathie: une pilule bien dorée (2015-02-27)

Photos du parc Jarry pour le plaisir d'un bel hiver! (2015-02-27)

Au nom de l'égalité… (2015-02-17)

Lu : Harper évoque une haine des valeurs conservatrices à Radio-Canada (2015-02-17)


Lu : Pourquoi votre prochaine auto sera un camion (2015-02-17)


Le Journal/Fil de presse


- Réflexion de lendemain de nuit blanche (sans une goutte de boisson) ou marche au parc Jarry ! (2015-03-01)

- Notre nuit blanche (2015-02-28) !



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


Commentaires livresques: sous la jaquette!


Le Prix à payer (The Price we Pay) d'Harold Crooks (film documentaire) et Nouvelles guerres de Bertrand Badie et Dominique Vidal (livre).

DI a vu! - ciné, théâtre, expositions et quelques annonces d’évènements (avec index)


- Les chants du capricorne (Opéra)

- DTC (ON EST BIEN) (Théâtre)

Ou, dans les mots de Societas Criticus, la Genèse revue et rchikzzzz ! (NDLR)

- LA VECCHIA VACCA (Théâtre)

- Trois films qui dialoguent!

1. ASTÉRIX - LE DOMAINE DES DIEUX

2. Leviathan d'Andrey Zvyagintsev

3. TIMBUKTU d'Abderrahmane Sissako


- Les dévoilements simples (Strip-tease)


Les festivals!


Mes Rendez-vous 2015


LE PLANCHER DES VACHES

PROGRAMME CHRONIQUES DU PLATEAU

Autrui

TU DORS NICOLE

1987

MOMMY

ENEMY


Documents à ne pas taire! (Notre section documentaire)


Le Prix à payer (The Price we Pay) d'Harold Crooks (film documentaire) et Nouvelles guerres de Bertrand Badie et Dominique Vidal (livre).



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Index


Essais


Le Prix à payer (The Price we Pay) d'Harold Crooks (film documentaire) et Nouvelles guerres de Bertrand Badie et Dominique Vidal (livre).


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 3, Essais : www.societascriticus.com


Le film a pris l’affiche au Canada le 13 mars


Rappelons que la sortie en France le 4 février dernier a suscité une série de critiques et de commentaires élogieux. Présenté en première au TIFF et au FNC, le film a aussi reçu le Prix du meilleur documentaire canadien de l’année décerné par le Vancouver Film Critics’ Circle. Il a aussi été nommé l’un des dix meilleurs films canadiens par TIFF lors de la présentation annuelle TIFF’s TOP TEN FILM FESTIVAL.


Le Prix à payer montre comment les paradis fiscaux, ainsi que Google, Amazon et les autres géants de la haute technologie sapent les fondations de l’État démocratique. Le réalisateur Harold Crooks (Surviving Progress) dévoile cet univers corrompu dans un documentaire incendiaire sur le passé sombre et la dure réalité de l’évasion fiscale, qui a permis aux multinationales de priver les gouvernements de plusieurs milliers de milliards de dollars de recettes fiscales. Le Prix à payer s’inspire du livre La crise fiscale qui vient de Brigitte Alepin.


Le Prix à payer rassemble des témoignages d’experts chevronnés de tous horizons en fiscalité, économie, sciences politiques, droit et sociologie pour ne nommer que ces domaines.


Nathalie Barton a produit le film, le scénario est de Harold Crooks et Brigitte Alepin et le montage de Louis-Martin Paradis, tandis que Nancy Marcotte, assistante à la réalisation, a aussi dirigé la recherche avec le réalisateur. Le film a bénéficié des conseils à la réalisation de Philippe Baylaucq, la direction de la photographie est d’Alex Margineanu, les animations et la conception graphique sont de Patrick Doan, la musique originale de Ramachandra Borcar, la conception et le montage sonore de Benoît Dame.


Le Prix à payer a été produit avec la participation financière de Téléfilm Canada et le Groupe de Fonds Rogers dans le cadre du Programme pour le long métrage documentaire, du Gouvernement du Québec (Crédit d’impôt cinéma et télévision - Gestion SODEC), du Fonds Bell, du Gouvernement du Canada (Crédit d’impôt pour production cinématographique ou magnétoscopique canadienne) et la collaboration d'Ici Radio-Canada et de Filmoption International.


Commentaires de Michel Handfield (2015-03-16)


Ouf ! Par où commencer? C'est que ce film contient beaucoup d'informations. (1) Par chance, il est divisé par chapitres, ce qui en facilite la compréhension pour Monsieur et Madame Toulemonde.


En gros, ce film nous parle de la fin de l'État libéral (à ne pas confondre avec les partis du même nom) et de la classe moyenne; de la finance dématérialisée; de concurrence fiscale entre les pays… Bref, cela pourrait paraitre hermétique à certains, mais c'est très bien illustré et imagé pour le faire comprendre. Une leçon d'économie. Vous me direz que vous n'avez pas suivi de cours d'économie, alors voici Socioéconomie 101 de ma part pour vous y préparer !


Avant le capitalisme financier dont on parle dans ce film, il y a eu le capitalisme industriel : la fabrication de produits. D'abord, près des marchés, comme le cordonnier qui faisait des godasses pour ses voisins immédiats. Puis, à mesure que la demande augmentait, sont apparus des fabricants de souliers pour la région, le pays, le continent et le monde. Avec tout cet argent à placer en lieux surs sont apparus des banquiers de plus en plus gros aussi. Certains, en Suisse, offraient même le secret bancaire, ce qui fait que notre cordonnier pouvait faire ses souliers dans un pays ou même les faire faire ailleurs à moins cher (sous-traitance), les vendre dans un autre pays à plus cher et cacher son profit de l’impôt en facturant le client à partir d'une adresse en Suisse. Parfois, une boite postale peut suffire ! (2) Ce modèle, toujours employé, fut utilisé par la Saint-Gobain à la fin des années 1960 (3) et a fait parler de lui dans un livre :


« Légalement et techniquement la Saint-Gobain International, dont le siège est à Fribourg (Suisse), est à la tête de toutes les usines de la société, en dehors de celles de France, d'Italie et de quelques-unes en RFA. En réalité, c'est surtout une boîte aux lettres, avec un personnel insignifiant et des activités réduites aux rencontres, assez peu fréquentes, des directeurs des entreprises. Sa fonction réelle est de soustraire à un fisc plus exigeant qu'en Suisse les gains réalisés dans les pays de production. (...)


Selon les lois fédérales et cantonales suisses, les revenus provenant de production ou de commerce réalisés à l'étranger ne sont pas normalement taxables. Il n'y a pas non plus de surtaxe frappant l'accumulation de capital social. Si une partie substantielle des activités de l'entreprise se déroule dans des établissements à l'étranger, elle bénéficie d'une taxation privilégiée. C'est ainsi qu'une société « principale» ou « domiciliée» en Suisse - c'est le cas de Saint-Gobain - peut percevoir des revenus sous forme de dividendes de ses filiales en étant virtuellement exemptée d'impôts. Les autres gains de ces dernières (intérêts, redevances, produits du capital, etc.), sont soumis à une taxation un tant soit peu plus élevée, mais qui reste de toute manière bien au-dessous des taxes pratiquées dans le pays d'origine du revenu. (...)


La Saint-Gobain International a le statut tout à la fois d'un holding, d'une société « principale» et d'une maison de commerce, ce qui doit lui permettre de soustraire au fisc une large part des gains de ses filiales. Agissant comme maison de commerce, elle peut pratiquer une politique de prix consistant à transférer administrativement le maximum de ses gains vers sa division internationale hors taxe, par exemple en facturant directement à ses clients des marchandises ou des services qui n'ont rien à faire avec le canton de Fribourg. Le prix de vente final est ainsi versé par le client à la Saint-Gobain International, laquelle, à son tour, paie les filiales qui produisent et livrent la marchandise, et ce au prix le plus bas possible, proche généralement du prix de revient. Cette manière de fixer les prix a pour résultat de réduire au minimum les bénéfices déclarés et le flux de liquidités dans les livres de comptes de la filiale qui produit la marchandise et emploie la main-d' œuvre, tandis qu'un maximum de gains en numéraire est enregistré dans ceux de la holding ou de la maison de commerce qui n'a pratiquement pas de personnel. C'est là une politique qui est pratiquée sur une large échelle pour une bonne part des ventes et exportations opérées à l'intérieur de la société entre les usines de différents pays. (…) » (4)


Le capitalisme financier, lui, a porté ce modèle à des niveaux jamais vus à partir du milieu des années 80 avec l'aide des technologies de l'information, l'informatique, puis l'Internet. Pour le comprendre, il faut d'abord saisir le principe de circulation monétaire. Très simple en fait quand on y pense :


- Vous recevez 200$ en cadeau de votre mère le matin;

- Vous achetez une tablette à 200$ chez un commerçant à 10 heures;

- À midi sa femme prend les 200$ et amène les enfants chez le dentiste;

- À 15 heures, le dentiste achète un coffret Mozart (200$) chez un disquaire;

- À 19h38 le disquaire achète un billet de hockey d'un scalper (200$);

- À 21 h le scalper s'achète de la drogue (200$) sur la rue !


Par sa circulation, le 200$ du matin a acheté pour 1000$ de produits dans la journée ! Voilà le principe de création de richesses par la circulation de l'argent. À cela s'ajoute la notion de réserve et de crédit; la spéculation; les options, etc. Imaginez maintenant tout cela à l'échelle de la planète et à haute vitesse : les transactions financières électroniques au millionième de seconde ! Vous êtes dans le film.


C'est tout cela qu'on vous explique avec ses effets sur les économies, les gouvernements, et les citoyens, car ces transactions ne sont pas taxées, comme celles de mon exemple. Dans le cas de mon exemple, ce serait même illégal (au noir), mais pas dans le cas des transactions financières à l'échelle de la planète. Commencez-vous à comprendre pourquoi comme travailleurs vous avez de plus en plus à supporter de charges, alors que le gros des transactions financières sont hors charges et ne viennent ni des travailleurs ni des citoyens, mais de flux financiers internationaux sur lesquels les gouvernements n'ont aucune prise. Voilà pourquoi il vous faut voir ce film, car le Politique n'en parle pas.


En fait, je suis sûr que la plupart des politiciens ne comprennent pas vraiment ce phénomène, pris dans des idéologies qui limitent leur vision. Ce n'est pas un hasard qu'ils promettent des emplois qu'ils ne peuvent pas créer, les pressions économiques favorisant plutôt le démantèlement de l'État sans offrir d'emplois de remplacement, ces emplois devant être créés par le privé, sur lequel le Politique n'a au final que très peu de contrôles vus l'ouverture des frontières à la libre circulation des biens, services et capitaux. Il faudrait un nouveau paradigme pour s'en sortir, comme l'économie sociale et coopérative par exemple. On en parle bien sûr, mais on est encore loin du jour où cette économie remplacera vraiment l'économie actuelle. Juste à penser à un CHUM sous mode de coopérative pour réaliser qu'il y a loin de la coupe aux lèvres !


En attendant, on fait croire que les baisses d’impôt seront significatives pour les petits, qui en payent déjà peu, et la classe moyenne, mais ce sont surtout les riches qui en bénéficieront. Tous devront cependant payer davantage au privé pour des services qu'on se donnait collectivement autrefois par le biais de l'État. C'est que l’État change de rôle : de fournisseur de services aux citoyens il devient une entité compétitive sur le marché mondial pour attirer des investisseurs. L'État devient une entreprise géographiquement ancrée, car il ne peut se délocaliser, en concurrence sur le marché mondial pour répondre aux besoins des investisseurs et non plus des citoyens. Ceux-ci deviennent même une charge dans ce nouveau paradigme et s'il pouvait s'en défaire, ce serait encore mieux ! Bref, on en vient à imposer le quêteux du métro (5) et subventionner l'entreprise qui sort notre minerai pour le vendre à l'étranger, où l'on produira des biens à valeurs ajoutées avec celui-ci que l'on nous réexportera par la suite à un cout encore plus élevé ! Voilà cette économie que l'on dit à succès. Mais, pour qui? Ce n'est pas pour rien que ce qui fait le plus peur aux entreprises serait l'apparition d'une fiscalité et de normes minimales de travail à l'échelle mondiale. Mais, on en est encore loin. Aux citoyens de s'éduquer et de se mobiliser pour réclamer ces changements nécessaires pour un rééquilibrage fiscal, car le poids des dépenses de l'État repose de plus en plus sur le simple travailleur seulement.



S'il faut voir ce film, je conseille aussi la lecture de Nouvelles guerres. L’état du monde 2015 (voir le résumé en annexe), car c'en est le complément. En effet, le capitalisme moderne se nourrit de ces conflits, voir s'allie à certains de ses belligérants, lorsque c'est à son avantage. Pensons aux capitaux des dictateurs qui sont détournés vers les banques offshores, mais aussi aux ventes d'armes, aux alliances pour l'exploitation des ressources et au rôle des entreprises paramilitaires de défense :


« Les firmes privées paraissent mieux adaptées que les armées étatiques pour évoluer dans la nouvelle géopolitique de la violence. Les militaires qui combattent strictement pour une rémunération sont à l'image du nouvel ordre mondial, ultralibéral et ultrapermissif. Ils sont le bras armé d'une loi qui n'est plus celle de l'État constitutionnel, mais la loi du marché, la loi de la concurrence, la loi de la finance. Ce « droit » des affaires se voit ensuite encadré par des tribunaux et des institutions internationaux soumis à l'idéologie néolibérale (Organisation mondiale du commerce, Fonds monétaire international, etc.). » (6)


D'ailleurs, les pays sont attachés à leur place comme nous l'avons déjà dit plus haut, alors que les multinationales peuvent tirer le meilleur de partout ! Pas surprenant dans ces conditions que :


« En 2010, 58% des 150 puissances économiques les plus importantes – États et entreprises confondus – étaient strictement privées. (7) (…) [Par exemple] La pétrolière Shell a déclaré plus de profits cette année-là que la valeur commerciale générée par l'activité économique de l'Afrique du Sud, de l'Argentine et de l'Autriche réunies. » (8)


Conclusion


La corruption dont on entend parler, n'est alors pas surprenante, car elle constitue aussi un modèle de représentation et d'affaires dans un monde dérèglementé, où le profit et le salaire font foi de la réussite ! Se faire prendre devient un risque inhérent à la fonction, mais on négocie certainement des salaires et des avantages en conséquence à l'abri des regards. C'est mon impression. Résoudre cela par des lois devient difficile, car les lois ont des limites territoriales, mais pas ces entreprises ni les circuits financiers comme le montre très bien le film « Le prix à payer ».



C'est ainsi que « suite à des accusations de corruption et de fraude portées contre SNC-Lavalin par la GRC, pour avoir versé des pots-de-vin de près de 48 millions à des agents de l’État libyen, le ministre de l’Économie, Jacques Daoust a laissé entendre que la firme est traitée injustement ! » (9) Il dira même qu'il s'agit d'un « joyau » qu’il faut préserver « à tout prix ». (10) Ce fut la même chose des banques qui nous ont plongés dans la crise financière des « subprimes » (11) : on les a sauvés « à tout prix » pour sauver le système, mais on ne l'a jamais changé ce système. C'est « le prix à payer ».



En fait, que nous dit le Politique : si l'État ambitionne, il faut plus de privé (entreprises et autorégulation); si le Privé ambitionne, il faut plus d'État (normes et étatisation de certains secteurs de l'économie). Mais, qui nous parle d'un recours à l'économie sociale et solidaire ou au modèle des coopératives comme solution réelle? Je l'avais suggéré pour sauver l'usine d'Électrolux à l'Assomption il y a quelques années, mais je n'ai jamais reçu de nouvelles sur cette idée par la suite. (12) Et maintenant, à la place de vouloir sauver le modèle SNC-Lavalin pourquoi ne pas plutôt les forcer à devenir une coop de travail? Beaucoup plus difficile de s'entendre entre quelques-uns pour se mettre des millions dans la poche quand on est dans une assemblée coopérante ! Le capitalisme libéral, c'est aussi ça, tout comme c'est de payer de l'impôt pour assurer un minimum de bien-être à tous ! C'est qu'il y a des racines du libéralisme que la mémoire a oublié. Je vous laisse là-dessus :



« Tout État est affaibli par une trop grande disproportion entre les citoyens. Chacun, si c'est possible, devrait jouir des fruits de son travail, par la pleine possession de tout ce qui est nécessaire à la vie, et de plusieurs des choses qui la rendent agréable. Nul ne peut douter qu'une telle égalité soit ce qui s'accorde le mieux avec la nature humaine et qu'elle ôte bien moins au bonheur du riche qu'elle n'ajoute à celui du pauvre. Elle augmente aussi le pouvoir de l'État, et elle est cause que les taxes ou impositions extraordinaires seront payées de meilleur gré. Là où les riches s'engraissent sur le dos d'un petit nombre, il faut que leur contribution aux nécessités publiques soit très large; mais dès lors que les richesses sont répandues sur une multitude, le fardeau semble léger à chaque épaule, et les taxes n'apportent pas de différence bien sensible dans la façon de vivre de chacun. » (13)


Notes


1. Il est d'ailleurs basé sur le livre de Brigitte Alepin, Ces riches qui ne paient pas d’impôt. Voir les sites :

- www.brigittealepin.com/

- www.thepricewepay.ca


2. Ce modèle existe encore comme l'a montré le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) récemment à propos du LuxLeaks, car cela se passe au Luxembourg. Voir :


- Luxembourg Leaks : http://fr.wikipedia.org/wiki/Luxembourg_Leaks


- Martin Ouellet - La Presse canadienne à Québec. LuxLeaks : Revenu Québec vérifiera si Bombardier échappe au fisc, in Le Devoir, 11 décembre 2014 : www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/426330/leitao-demande-a-revenu-quebec-de-verifier-si-bombardier-echappe-au-fisc


- Frédéric Zalac (un texte de), Les secrets de Bombardier au Luxembourg, sur Ici Radio-Canada/nouvelles, 10 décembre 2014 : http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/international/2014/12/09/007-luxembourg-bombardier-paradis-fiscal-documents-secrets.shtml


3. http://en.wikipedia.org/wiki/Saint-Gobain


4. LEVINSON, Charles, 1972, 1974 pour l'édition en français, Le contre‑pouvoir multinational, Paris: Seuil, pp. 22-23. J'avais cité ce passage dans un travail de maitrise (mais pas mon mémoire), intitulé « Les multinationales, leurs pouvoirs, et syndicats » (pp. 29-30/109) présenté dans les cours de Sociologie des organisations (prof. Jean-Guy Vaillancourt) et de Sociologie du syndicalisme (prof. Jacques Dofny), Département de Sociologie, Université de Montréal, avril 1984. Vu l'intérêt possible pour des chercheurs, j'en ai fait parvenir une copie PDF à Bibliothèque et Archives Canada (www.bac-lac.gc.ca) qui l'a mit en ligne à cette adresse : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/200/300/michel_handfield/multinationales/Les_multinationales_leurs_pouvoirs_et_les_syndicats_1984.pdf


5. « Prise à mendier dans le métro par des fonctionnaires, une Montréalaise bénéficiant de l’aide sociale passera les 19 prochaines années de sa vie à rembourser l’État québécois, un chèque de prestations à la fois. Une décision « difficile, mais qui s’impose », selon le ministre François Blais. Un affront à la dignité humaine de personnes se trouvant déjà dans la misère, estiment plutôt les groupes de défense des plus démunis, qui craignent que la course à l’austérité ne mène à d’autres « dérapages » du genre. » (Philippe Orfali, Le fisc à la chasse aux sorcières parmi les mendiants?, in Le Devoir, 30 décembre 2014 : www.ledevoir.com/politique/quebec/427852/le-fisc-a-la-chasse-aux-sorcieres-parmi-les-mendiants)


6. Alain Denault, Docteur en philosophie et essayiste, La guerre privatisée? Multinationales et mercenariat, p. 127 in Badie, Bertrand, et Vidal, Dominique, 2014, Nouvelles guerres. L’état du monde 2015, Paris : La découverte, Collection État du Monde.


7. Tracey Keys et Thomas Malnight, Corporate clout distributed 2012 : The influence of the world's largest 100 Economic Entities, www.globaltrends.com, mai 2012.(Cité en note de bas de page dans le texte d' Alain Denault de la p. 124. Voir note 8)


8. Alain Denault, Op. Cit., p. 124


9. Ce passage, pour illustrer notre propos ici, est un copié/collé de bouts de phrase de l'article de Brian Myles et Marco Bélair-Cirino, SNC-Lavalin : Québec au secours d’un «fleuron» accusé au criminel, in Le Devoir, 20 février 2015 : www.ledevoir.com/societe/justice/432449/snc-lavalin-quebec-au-secours-d-un-fleuron-accuse-au-criminel. Vous ne le trouverez donc pas à l'identique dans le texte de Brian Myles et Marco Bélair-Cirino même si nous l'avons délibérément mis entre « » pour montrer qu'il n'était pas de nous et leur donner tout le crédit qu'il leur revient.


10. Julien Arsenault - La Presse canadienne, SNC-Lavalin accusée de fraude et de corruption. Il faut sauver la firme, dit Daoust, in Le Devoir, 21 février 2015 : www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/432527/snc-lavalin-accusee-de-fraude-et-de-corruption-il-faut-sauver-la-firme-dit-daoust


11. http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_des_subprimes


12. A ce sujet, voir :


- Handfield, Michel, Electrolux: c'est le temps d'être créatif, in La presse, 17 décembre 2010;


- (Entrevue avec) STÉPHANE FORTIER, Fermeture d’Electrolux : Un sociologue se prononce, in L'écho de Repentigny (21 décembre 2010) : www.hebdosregionaux.ca/lanaudiere/2010/12/21/un-sociologue-se-prononce


- Handfield, Michel, Electrolux, L'Assomption !, Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 1, Éditos. Voir :


- PDF: http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2010703


- HTML: http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2011/SCVol13no1HTML/SCVol13no1html.html


13. David Hume (1711-1776), La liberté comme nécessité historique, in Le libéralisme, 1998, Paris: GF Flammarion, coll. Corpus, p. 63


Annexe


Reçu le 2014-10-07 : Badie, Bertrand, et Vidal, Dominique, 2014, Nouvelles guerres. L’état du monde 2015, Paris : La découverte, Collection État du Monde, 279 p., ISBN: 9782707184986:

www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Nouvelles_guerres-9782707184986.html


Congo, Somalie, Nigéria, Mali, Centrafrique, Syrie, Irak, Israël-Palestine, Ukraine... La fin de la guerre froide n'a pas laissé la place à un monde de paix. Deux décennies plus tard, plusieurs dizaines de conflits armés ensanglantent la planète. Si elles ressurgissent dans certaines parties de l'Europe, la plupart des guerres se déroulent aujourd'hui dans les pays du Sud. Et leur nature a profondément changé. Seule une minorité d'entre elles peuvent être décrites comme des conflits interétatiques. Les autres mettent aux prises un État, souvent déliquescent, et une ou plusieurs rébellions, avec pour enjeu le contrôle du pouvoir, du territoire ou des ressources naturelles.


Les divisions ethniques et religieuses alimentent ces nouveaux conflits. Mais ils s'enracinent surtout dans les conséquences de la mondialisation, qui enrichit les plus riches et appauvrit les plus pauvres. Dans la plupart des cas, les guerres du XXIe siècle procèdent de la décomposition institutionnelle et sociale, tout en s'inscrivant dans le cadre des rivalités entre les grandes puissances, anciennes ou nouvelles.


Véritable « roman de l'actualité internationale », L'État du monde révèle, au-delà de l'immédiateté de l'événement, les grandes tendances des changements à l’œuvre sur la planète.


Bertrand Badie est professeur des universités à l’IEP de Paris (Sciences Po), auteur de nombreux ouvrages phares sur les relations internationales. Il est conseiller de la rédaction de L’état du monde depuis une vingtaine d'années.


Dominique Vidal, journaliste et historien, auteur de nombreux ouvrages sur le Proche-Orient, est spécialiste des questions internationales.



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Les meilleures lignes/analyses de Societas Criticus en direct

Par Michel Handfield


Des mots ou des liens que nous plaçons sur Twitter, Facebook, et/ou Linked In et que nous reprenons ici vu la valeur que nous leur trouvons.


Pour la mise en page de messages d'abord mis en ligne sur les réseaux sociaux, des corrections sont parfois nécessaires après coup, car il faut quelquefois tourner les coins ronds pour les besoins des médias sociaux, comme les 140 caractères de « Twitter », mais aussi pour la rapidité du direct lors d'un évènement qui demande déjà toute notre attention! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas changer l'apparence du direct. Souvent, c'est l'orthographe et la ponctuation qui ont été corrigées bien avant la mise en page!



À rire ou à pleurer?


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 3, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Le Journal de Montréal, avec l'AFP, nous apprend que dans une école secondaire de Châteauguay…


« Le cours de français est donné par des enseignants d’autres matières et anglophones qui, «comme ressource d’appui», utilisent un logiciel de traduction automatique Rosetta Stone. » (1)


Mon commentaire Facebook (2015-02-25, augmenté et corrigé le 27-02)


Il y a quelques années je m'étais renseigné si je pouvais enseigner le français au secondaire puisqu'on parlait de pénurie de prof. La réponse fut qu'il fallait avoir étudié en français. Normal, mais j'ai étudié en français puisque j'ai un bac et une maitrise en sociologie de l'Université de Montréal. Non, non, vous n'avez pas compris : il faut le mot français dans le diplôme! Un bac en français, ça n'existe pas. La réponse : littérature française, comme il y a le mot français, ça donne le droit d'enseigner! Alors, comme j'ai vu Durkheim, Touraine et Crozier, si ça s'appelait Sociologie française, j'aurais le droit d'enseigner? La réplique : Monsieur, je n'ai pas le droit d'argumenter ! (2) Ma question : Est-ce un logiciel français? S'il est États-Unien, Canadien ou Allemand par exemple, il ne devrait pas avoir le droit d'enseigner le français!



Michel Handfield, M.Sc. sociologie,

éditeur de societascriticus.com


Notes


1. AFP/Le journal de Montréal, Un logiciel de traduction à la place d'un prof de français, mercredi 25 février 2015, in journaldemontreal.com : www.journaldemontreal.com/2015/02/25/un-logiciel-de-traduction-remplace-un-prof-de-francais


2. Je m'étais rendu jusqu'aux bureaux du Ministère de l'Éducation à Montréal, près de Télé-Québec, sur la rue Fullum. C'est l'expérience que je rapporte ici. Je ne me souviens plus c'est en quelle année, mais j'en ai aussi déjà parlé dans :

Handfield, Michel, Parlons d’éducation : de la pénurie de personnel enseignant

aux problèmes scolaires, une réflexion s’impose, Societas Criticus, section Essais, Vol. 9 no. 4 (Du 19 mai au 25 juin 2007) :


- PDF: http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs61995


- HTML : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2007/v09n04/Vol9no4html.htm



Lu : Homéopathie: une pilule bien dorée


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 3, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


« L'homéopathie polarise le débat. D'une part, ses tenants la décrivent comme une médecine douce, sans danger ni effets secondaires. De l'autre, ses détracteurs la qualifient de «pseudoscience» tout au plus aussi efficace qu'un placebo. » (1)


Mon commentaire Facebook (2015-02-25, augmenté et corrigé le 27-02)


Si vous y croyez, ça fonctionne, mais ça ne veut pas dire que ça fonctionne pour vrai ! Ça s'appelle l'effet placébo et ça a ses limites.


Note


1. CATHERINE HANDFIELD, 24 février 2015, Homéopathie: une pilule bien dorée, in La Presse : www.lapresse.ca/vivre/sante/201502/24/01-4847028-homeopathie-une-pilule-bien-doree.php



Photos du parc Jarry pour le plaisir d'un bel hiver!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 3, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (Facebook, 2015-02-22, publié sur le site le 27-02)


À quelques pas du boulevard St-Laurent.











Cette année on a un très bel hiver en ville!











Au nom de l'égalité…


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 3, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


François Legault, face aux demandes de communautés religieuses, particulièrement musulmanes, « propose en outre d'amender la Charte des droits et libertés de la personne pour proscrire formellement «le déni à répétition» des valeurs québécoises - égalité homme-femme, respect de l'orientation sexuelle, etc. » (1)


Ma question à François :


Devrait-on interdire l'Église catholique au Québec si elle refuse l'ordination des femmes et la reconnaissance du mariage gai?


J'attends la réponse!


Michel Handfield



Note


1. Martin Ouellet, de La Presse Canadienne (QUÉBEC), L'ouverture d'une mosquée devrait être précédée d'une enquête, selon Legault in lapresse.ca, 17 février 2015 : www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/201502/17/01-4844972-louverture-dune-mosquee-devrait-etre-precedee-dune-enquete-selon-legault.php



Lu : Harper évoque une haine des valeurs conservatrices à Radio-Canada (1)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 3, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Mon commentaire sur Facebook (2015-02-16, légèrement corrigé le 17 !) :


Et si l'info n'était que de droite, je suppose que ce serait correct. C'est pour ça qu'on coupe aussi dans la science!? Car, si ce n'est pas de droite, c'est nécessairement de gauche pour Harper et sa gang ! Ce ne peut pas n'être que juste! Alors, coupons dans la science et le savoir... Décourageant... Et, le plus affligeant, c'est que le gouvernement Couillard (PLQ), qui se dit libéral, fait la même chose.


Michel Handfield


Note


1. MÉLANIE MARQUIS, de La Presse Canadienne (Ottawa), in lapresse.ca, 16 février 2015 : www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-canadienne/201502/16/01-4844632-harper-evoque-une-haine-des-valeurs-conservatrices-a-radio-canada.php


Ajout


Stéphane Baillargeon, Harper attaque Radio-Canada de front, in Le Devoir, 17 février 2015 : www.ledevoir.com/societe/medias/432031/harper-critique-radio-canada



Lu : Pourquoi votre prochaine auto sera un camion (1)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 3, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Mon commentaire sur Facebook (2015-02-16, légèrement corrigé le 17 !) :


Faut croire que l'automobiliste aime se faire avoir et est prêt à payer pour ça. De l'aveuglement volontaire ! Alors, profitez-en les entreprises. Quand la ville en fera-t-elle autant en taxant le stationnement selon la taille et le poids des véhicules? Michel Handfield


Note


1. « De plus en plus de consommateurs délaissent l'automobile traditionnelle au profit d'un camion. Une tendance irréversible. » ÉRIC LEFRANÇOIS, Pourquoi votre prochaine auto sera un camion, in La Presse, 16 février 2015 : http://auto.lapresse.ca/opinions/eric-lefrancois/201502/16/01-4844467-pourquoi-votre-prochaine-auto-sera-un-camion.php



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Le Journal/Fil de presse


Réflexion de lendemain de nuit blanche (sans une goutte de boisson) ou marche au parc Jarry !


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 3, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Photos et commentaires de Michel Handfield

(2015-03-07, direct sur Facebook : 2015-03-01)



La gauche et la droite, en regardant vers le nord, se suivront toujours, mais ne se toucheront jamais! (photo prise à 12.54.41.783)















La gauche et la droite, en regardant vers le sud, se sont inversées! (photo prise à 12.54.51.832)


















Bref, la gauche et la droite sont toujours question de perspectives! Mon point de vue: le chemin de traverse entre le parc Jarry (Villeray) et le parc St-Roch (Parc-Extension). (photo prise à 13.00.24.704)







C'est si vrai que c'est une question de perspective que sur Facebook j'avais inversé le nord et le sud, les deux photos étant prises à quelques secondes l'une de l'autre. C'est l'heure des prises de vues (entre parenthèses ici) qui me l'a appris par la suite !



Notre nuit blanche (2015-02-28) !


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 3, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Photos et commentaires de Michel Handfield

(2015-03-07, direct sur Facebook : 2015-02-28 au 2015-03-01)


Les papes hurlants, en direct du Complexe Desjardins à la nuit blanche!




« André Pappathomas et son Ensemble Mruta Mertsi prennent d’assaut le Complexe Desjardins pour y tenir un évènement à la hauteur de l’immensité des lieux. Inspiré par la série des Papes hurlants de Francis Bacon, ce spectacle rassemblera instruments inventés, instruments à cordes, une quinzaine de cuivres et bois et 150 voix. Les musiciens et le public transformeront ainsi cet espace en cathédrale de l’ère moderne où la musique trouvera une résonance inouïe à laquelle les lumières font écho. » (http://festivalmnm.ca/mnm/fr/2015/prog/concert/32961/)



Paradoxe: on finit le mois de l'histoire des noirs avec la nuit blanche (28 février) !

















Place des festivals by a winter night!











Sherbrooke/St-Denis by night!












Pierre Yves Angers: Le Malheureux Magnifique (1972) : http://artpublic.ville.montreal.qc.ca/oeuvre/le-malheureux-magnifique/















Carré St-Louis par nuit blanche 2015.











Parc François-Perrault, 2 heures du matin au retour de la nuit blanche.


















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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS (révisé le 2014-03-23)


Dans les textes cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, non le mot à mot.


Si, pour ma part, j'écris commentaires ou sociocritique, c'est que par ma formation de sociologue le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques et les questions soulevées. Le film, par exemple, est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. C’est ainsi que, pour de très bons films selon la critique plus traditionnelle, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi. Je peux par contre comprendre leur angle. J’encourage donc le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée juste.


Il faut aussi dire que je choisis les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu. Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur de voir un film qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi. Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.


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Commentaires livresques : Sous la jaquette!


Le Prix à payer (The Price we Pay) d'Harold Crooks (film documentaire) et Nouvelles guerres de Bertrand Badie et Dominique Vidal (livre).



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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’évènements)


Les chants du capricorne (1995) (Opéra)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Une présentation de Chants Libres

Direction artistique, Pauline Vaillancourt


Opéra performance de Giacinto Scelsi pour voix solo et 5 musiciens préenregistrés;


Pauline Vaillancourt : Conception et mise en scène;

Massimo Guerrera : Installation et costume;

Michel Giroux et Jean Décarie : Vidéographie;

Nancy Bussières : Éclairages;

Jacques-Lee Pelletier : Maquillages.


Marie-Annick Béliveau : Mezzosoprano. Photographie d'Yves Dubé ©.


Julien Grégoire et François Gauthier, percussions; René Gosselin, contrebasse;

Simon Stone, saxophone; Pauline Vaillancourt, voix : Musiciens enregistrés.


Durée: 55 minutes sans entracte.

Usine C

Info : www.chantslibres.org/fr/productions/canti2015/


Opéra performance diffusé dans le cadre de la saison 2014-2015 de Le Vivier.



Seule en scène, la femme-capricorne enrobée d’une imposante crinoline au sexe magnifié, se défait peu à peu de son costume et entame sa mue, tel un parcours initiatique au cœur d’univers symboliques, mythiques et oniriques.

Chants Libres reprend Les Chants du Capricorne (canti del capricorno), opéra performance du compositeur italien Giacinto Scelsi, une œuvre marquante de son répertoire que la compagnie lyrique de création a créé en 1995 au Musée d’art contemporain de Montréal et qui a obtenu un grand succès auprès de la critique et du public.

La musique de Scelsi, d’une extrême difficulté d’exécution, et magnifiquement amenée à la vie par Pauline Vaillancourt lors de sa création il y a 20 ans et sur plusieurs scènes internationales, est interprétée cette fois-ci par la mezzosoprano Marie-Annick Béliveau, étoile montante du chant lyrique contemporain, accompagnée par cinq musiciens préenregistrés (percussions, contrebasse, saxophone et voix).


La plupart des membres de l’équipe artistique qui avait accompagné Pauline Vaillancourt dans sa démarche lors de la création de l’œuvre en 1995 (c’était alors sa première conception et mise en scène d’un opéra) se fait de nouveau sa complice pour la reprise de Les Chants du Capricorne.


L’Italien Giacinto Scelsi (La Spezia 1905 – Rome 1988) a écrit plus de 150 pièces, laissant un ensemble de partitions surprenantes, du chœur au piano, de l’orchestre à la voix solo. Entre Orient et Occident, il pensait sa musique en termes d’énergie. Les Chants du Capricorne, chants de lui-même, natif de ce signe, est né de sa collaboration avec la soprano japonaise Michiko Hirayama, collaboratrice du compositeur pendant plus de vingt ans. C’est par celle-ci que la partition manuscrite des Chants du Capricorne (qui n’est toujours pas éditée) fut remise en 1987 à Pauline Vaillancourt lors de sa résidence à Royaumont en France.

Michiko Hirayama et Pauline Vaillancourt sont parmi les rares interprètes à avoir chanté cette œuvre qui exige une fluctuation incessante de la voix et Chants Libres est la seule compagnie à avoir mis en scène cette œuvre. La jeune mezzosoprano québécoise Marie-Annick Béliveau, qu’on a pu aussi entendre à Chants Libres en novembre 2009 dans l’opéra-féerie de Gilles Tremblay, L’eau qui danse, la pomme qui chante et l’oiseau qui dit la vérité, chantera à son tour cette œuvre à l’impressionnante intensité et densité sonore.


CHANTS LIBRES


Fondé en 1990 par la soprano Pauline Vaillancourt, en association avec Joseph Saint-Gelais et Renald Tremblay, Chants Libres offre un répertoire opératique adapté aux couleurs de la modernité, explorant constamment de nouvelles techniques et approches de l’art vocal. Depuis sa fondation, la compagnie a réalisé de nombreuses commandes d’œuvres et a créé quinze opéras. Le Rêve de Grégoire de Pierre Michaud, dans une mise en scène de René-Daniel Dubois, présenté en mai 2014 par Chants Libres, en coproduction avec la SMCQ, a reçu le Prix Opus 2014, Création de l’année. La compagnie organise également des ateliers de formation pour chanteurs et a à son actif plusieurs CD, DVD et publications.


Les Chants du Capricorne, produit par Chants Libres, est présenté dans le cadre de la saison 2015 de Le Vivier et a reçu l’appui du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des Arts du Canada, du Conseil des arts de Montréal et d’Hexagram UQAM.


Commentaires de Michel Handfield (2015-03-16)


J'ai vu cet opéra performance jeudi dernier, le 12 mars, mais il sera terminé au moment de publier ce texte. C'est que ça ne durait que 3 jours (du 12 au 14) à l'Usine C. Par contre, existe aussi un CD. J'y reviendrai après quelques mots sur cette œuvre.


On est dans la métamorphose. Mais, de la vie ou de l'être? Les deux voies sont possibles.


Symboliquement on pourrait passer de l'ovule, qui se fait prendre à bras-le-corps dans un utérus symbolique, à la femme, en franchissant toutes les étapes de l'évolution de l'être : de ramper à marcher, de balbutier à parler, de sortir de sa coquille à l'Être, car à chaque étape, la personne change, se transforme, laisse une couche d'elle-même comme une peau symbolique dont elle se libère pour poursuivre son évolution.


Cette métamorphose symbolique, c'est aussi la théorie de l'évolution et de la sélection naturelle de Darwin. De l'amibe à la larve; de l'insecte à des formes de vie plus complexe, tout ça pour en arriver à l'être humain, ici la femme ! En fait, c'est qu'elle a peut-être précédé l'homme pour en accoucher ! Ce qui nous renvoie à notre ovule du début.


Mais, dans un cas comme dans l'autre, il s'agit d'évolution, comme si l'un et l'autre étaient un miroir symbolique du tout : évolution de la vie à partir d'une cellule, que ce soit l'ovule chez la femme ou la première amibe dans une marre d'eau, de laquelle s'est formé le monde des vivants. Miracle ou hasard, peu importe, car nous sommes là. Mais, saurons-nous préserver cette fragilité pour en assurer l'avenir? Voilà la question fondamentale qui est des plus pertinentes en ces temps de déséquilibres écologiques causé par l'Homme.


Le CD (SNE-571-CD)


La première partie de ce disque (1à 12) est dédiée à des extraits des « Récitations » de Georges Aperghis. On a droit à une voix, car les « Récitations » que nous retrouvons sur cet album sont surtout celles pour voix seule. Exercice particulier de diction musicale, car le chant se veut parfois instrument à vent et d'autres fois instrument à voix. Ici, la prononciation musicale des mots en fait parfois toute la trame ! C'est un exercice sur la musicalité des mots et « le son de la parole » comme on l'écrit dans l'article consacré à Georges Aperghis sur Wikipédia.


L'autre partie (13 à 21) est consacrée au Canti del Capricorno de Giancinto Scelsi. Anthropologique comme musique, on est parfois près des chants de gorge. C'est qu'on remonte aux origines pour mieux revenir à aujourd'hui. On passe des premiers sons naturels à leur évolution par le travail et la maitrise contrôlée de cet instrument que fut d'abord le cri avant de devenir la voix. C'est dire que la trame sonore est porteuse en elle même du signifiant de l’œuvre : l'évolution, que ce soit celle de l'Homme ou de la vie ! Mais, c'est un peu la même chose, car tout part d'une cellule, parfois d'un accident !


Hyperliens


www.chantslibres.org/fr/artistes/vaillancourt_pa/


http://smcq.qc.ca/smcq/fr/artistes/v/vaillancourt_pa/


www.marieannickbeliveau.com


http://smcq.qc.ca/smcq/fr/artistes/b/beliveau_ma/


http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Aperghis


http://fr.wikipedia.org/wiki/Giacinto_Scelsi



DTC (ON EST BIEN) (Théâtre)

Ou, dans les mots de Societas Criticus, la Genèse revue et rchikzzzz ! (NDLR)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


CLINIC ORGASM SOCIETY

LUDOVIC BARTH +

MATHYLDE DEMAREZ

BELGIQUE (WALLONIE-­‐BRUXELLES)


THÉÂTRE MULTIDISCIPLINAIRE

PREMIÈRE NORD-­‐AMÉRICAINE

DU 24 AU 28 FÉVRIER, 20H


Quatre individus se sont accrochés chacun une enceinte sur le corps, par laquelle sortent des voix de GPS (générées par un logiciel text-to-speech), monocordes et déshumanisées, qui jouent de façon naïve la Genèse de l’humanité. Un décalage inquiétant et sans doute comique s’installe entre la neutralité froide des voix virtuelles et ces quatre corps tout à fait organiques, de sorte qu’on ne sait plus vraiment qui pilote qui. Ces quatre personnes ne prétendent pas raconter une Genèse véridique: ils prétendent jouer, ou plutôt, se faire faire jouer, une Genèse dont ils ont besoin, désespérément. Ainsi ils portent leurs propres noms et prénoms dans le mélodrame. Car petit à petit, c’est bien un mélodrame qui se déroule. Ces créatures originelles inachevées, porteuses de failles, inventées comme pour légitimer uniquement l’existence de quatre personnes débordantes d’un romantisme primaire, vivent des déchirements à n’en plus finir.


Vidéo : www.youtube.com/watch?v=IPNjW3LfUkQ


Commentaires et photo de Michel Handfield (2015-02-27)


Pièce déjantée. Mais, une fois la surprise du début passée, on peut y trouver du sens comme dans une réécriture de l'Histoire. De toute façon, ne dit-on pas que l'Histoire se répète. Sauf que lorsqu'on répète quelque chose, on la transforme toujours un peu. Si on refait la Genèse, ce ne sera certainement pas tout à fait la même…



Voici donc deux interprétations possibles de cette pièce.




1. La matérialiste !


Ici, dans un monde qui pourrait être post apocalyptique, un androïde (1), Blaise Ludik, seul survivant d'une catastrophe future, se crée un semblable « à son image », mais un peu raté : il a le sexe mal placé ! Il lui crée ensuite une compagne, Mélanie Zuconni, pour qu'ils se reproduisent et perpétuent l'espèce, mais ça va mal avec un sexe sur le front ! Il le reprendra et ça donnera enfin le mâle alpha tant attendu : Ludovic Barth ! Mais, comme Mélanie Zuconni ne peut se tenir debout, il décide de lui faire une nouvelle compagne, plus sexy et plus forte : Mathylde Demarez.


Même « Dieu » peut se reprendre, sauf qu'il ne contrôle pas tout et surtout pas l'amour qui est né entre Ludovic et Mélanie. Il décide donc de faire disparaitre cette dernière, sauf qu'ils ont déjà copulé et que Mathylde, qui ira faire son tour hors du paradis terrestre, trouvera l'autre jeune femme et le découvrira ! Si parfaite soit Mathylde extérieurement, elle ne semble pas pouvoir enfanter contrairement à Mélanie. Elles comploteront donc dans le dos de Blaise Ludik, leur créateur, pour l'avenir de l'espèce.


La création déraillera certainement des plans du créateur, ce qui annonce un joli bordel pour l'avenir. Mais, n'est-ce pas là l'Histoire de l'humanité : les choses ne vont jamais comme les théoriciens le prévoyaient, que ce soit Dieu ou les grands penseurs. Adam Smith ne prévoyait pas davantage le capitalisme d'aujourd'hui que Marx ne prévoyait l'URSS ! Puis, tous ceux qui se réclament de quelque orthodoxie que ce soit, religieuse, économique ou politique, l'ont toujours un peu trafiqué à leur avantage !


2. La mystique!


On a eu Hercule, fils de Zeus et de la toute humaine Alcmène (2), que l'on qualifie de mythologie ! Puis, on a ensuite eu Jésus, fils de Marie et de Dieu, que l'on célèbre toujours chez les chrétiens d'aujourd'hui comme étant Dieu fait Homme, Dieu le vrai Dieu ! Mais, là, ce n'est pas de la mythologie, plusieurs organisations religieuses s'étant construites sur les suites de cet homme, s'en réclamant et en défendant la véracité encore aujourd'hui ! Les autres mi-dieux, nombreux dans la mythologie grecque par exemple, ne sont par contre que des croyances ou de la mythologie !


C'est là le propre de plusieurs croyances que d'intégrer les autres interprétations pour montrer qu'elles ont été mal comprises, mais que la « nôtre » est la seule vérité qui unit et explique toutes les autres ! C'est que la religion se veut à la fois intégrante et conquérante. Pour cela elle doit ratisser large, très large. Ainsi, dans la foi chrétienne on a intégré une partie du judaïsme. Plus tard, les musulmans intègreront une part du judaïsme et du christianisme dans leur foi, mais en les réinterprétant tout naturellement. (3) Puis, dans les mouvements contemporains, les raëliens intègrent le christianisme, le judaïsme et l'islam ! (4) Et, enfin, les androïdes feront de même s'ils survivent à l'Humain. Cette pièce en raconte la Genèse qui ressemble nécessairement à la nôtre, car elle la reprend, les idéologies dominantes se construisant toujours sur les ruines des idéologies qui les ont précédées pour se donner des racines et de la crédibilité.



Conclusion



DTC (ON EST BIEN), une pièce que l'on peut prendre premier degré, qui fait rire et que l'on oublie ensuite, tellement déjantée, ou une pièce qui nous reste en tête et qui nous fait réfléchir après l'avoir vu, car elle questionne plus qu'on ne le croit les mythes fondateurs. C'est ce qui explique que ce texte ait pris un certain temps à écrire.


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Androïde


2. Voir notre texte sur le film Hercule in Societas Criticus, Vol. 16 n° 7, du 2014-06-27 au 2014-08-17 :


HTML : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2014/SCVol16no7html.html


PDF : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2404590


3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Islam et

http://en.wikipedia.org/wiki/Islam_and_other_religions


4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_raëlien



LA VECCHIA VACCA (Théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


GARÇONGARÇON

SALVATORE CALCAGNO


17 > 21 FÉVRIER,

MARDI AU SAMEDI, 20H

Théâtre La chapelle

http://lachapelle.org


« Une femme, silencieuse, les seins vides posés sur les rebords d’une table à manger. » C’est sans doute ce qui servit de point de départ à La Vecchia Vacca, création, obsession et introspection personnelle autour de l’Italie natale, de la famille et du soleil, le tout garni de Nutella. Trois femmes s’acharnent sur un jeune homme qui meugle, tentant vainement d’échapper à l’inévitable: reproduire, encore et toujours, le schéma de son premier et unique amour, celui d’une mère. Leur trio renvoie alors à nos propres obsessions, du trop-plein d’amour au manque affectif, sur fond de musiques d’émissions télévisées italiennes des années 60.


garçongarçon a été créé en 2012 par Salvatore Calcagno afin de donner un cadre à ses créations. Né en 1990, Salvatore Calcagno débute en 2011 avec une courte forme nommée Gnocchi mettant en scène un inceste culinaire entre un jeune homme et sa mère. En 2012, il crée La Vecchia Vacca, un succès public et critique, nominé par 2 fois aux Prix de la Critique et présenté à Marseille, Bruxelles et Paris (Vanves). En 2014, Salvatore Calcagno travaille à la création d’une tragédie musicale dans le cadre du Festival XS au Théâtre National de Bruxelles et assiste Armel Roussel à la mise en scène de deux auteurs canadiens, Gilles Poulin-Denis et Sarah Berthiaume. En décembre 2014, il signera sa deuxième mise en scène, Le Garçon de la Piscine qui sera présenté au Théâtre Les Tanneurs à Bruxelles avec l’ensemble de ses créations, confirmant ainsi son statut de jeune espoir théâtral.


Commentaires de Michel Handfield (2015-02-20)


Bande-annonce: https://vimeo.com/118716340


Quand on a une mère séductrice, on risque d'avoir un fils séduit ! Quand on a une mère qui nous donne du Nutella et du lait, on risque de vouloir coller à la maison! Quand on a les deux dans la même personne, on risque l'attachement maladif à la mère et toute autre femme devra subir la comparaison. À trop aimer sa mère, est ce qu'on tue l'amour pour le reste de sa vie?


On est donc dans une pièce philosophique où la seule faiblesse, pour le public d'ici et pour moi qui fait dans l'analyse de contenu, est que de larges parts de cette pièce ne sont pas en français et qu'il nous manque donc une part du texte, même si sa musicalité est intéressante. On aurait dû faire comme à l'opéra et mettre des sous-titres ou nous donner le texte en français dans le programme.


Quant à la nudité du personnage masculin durant toute la pièce, c'est carrément de la symbolique : il est mis à nu et rendu vulnérable devant les femmes comme il l'était devant sa mère tout petit, donc impuissant devant elles. À trop aimer sa mère, est ce qu'on tue l'amour des femmes pour le reste d'une vie?



Trois films qui dialoguent!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


1. ASTÉRIX - LE DOMAINE DES DIEUX

2. Leviathan d'Andrey Zvyagintsev

3. TIMBUKTU d'Abderrahmane Sissako


1. ASTÉRIX - LE DOMAINE DES DIEUX


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film d’Alexandre Astier et Louis Clichy


Montréal, mardi 27 janvier 2015 – Métropole Films est heureuse d’annoncer la sortie du film ASTÉRIX - LE DOMAINE DES DIEUX d’Alexandre Astier et Louis Clichy. Véritable série phénomène, Astérix a déjà fait l’objet de 12 films, dont 8 films d’animation, le premier ayant été réalisé en 1968. À ce jour, les aventures du plus célèbre des Gaulois ont été vues par plus de 100 millions de spectateurs en salles à travers le monde. Et son succès se perpétue: ASTÉRIX - LE DOMAINE DES DIEUX a déjà séduit près de 3 millions de spectateurs en Europe. Le film prendra l’affiche au Québec le 20 février prochain.


Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur. Exaspéré par la situation, Jules César décide de changer de tactique: puisque ses armées sont incapables de s’imposer par la force, c’est la civilisation romaine elle-même qui saura séduire ces barbares Gaulois. Il fait donc construire à côté du village un domaine résidentiel luxueux destiné à des propriétaires romains: « Le Domaine des dieux ».


Nos amis gaulois résisteront-ils à l’appât du gain et au confort romain?


Leur village deviendra-t-il une simple attraction touristique?


Astérix et Obélix vont tout faire pour contrecarrer les plans de César.


ASTÉRIX - LE DOMAINE DES DIEUX bénéficie d’un budget jamais vu pour un film d’animation français soit 32 millions d’euros. Les deux réalisateurs, Louis Clichy - qui a travaillé pendant plusieurs années avec les studios Pixar - et Alexandre Astier - notamment connu pour son rôle de créateur de la série télévisée Kaamelott - ont réuni un casting de voix impressionnant pour le film. En effet, outre Roger Carel, qui reprend ici son rôle d’Astérix qu’il incarne depuis 1968!, Alain Chabat, Géraldine Nakache, Laurent Lafitte et Florence Foresti, entre autres, s’amusent à interpréter les personnages du film.


Bande annonce : www.youtube.com/watch?v=U6y63JW_qv0


Commentaires de Michel Handfield (2015-02-20)


Le commentaire sera court : j'aime Astérix, j'aime les BD, je n'ai pas pris de notes pendant le film, mais du plaisir !


Après le film, en autobus sur le chemin du retour, j'ai cependant noté ceci dans mon téléphone intelligent :


« Pour conquérir un peuple, il y a mieux qu'une armée: le Leviathan (1) du capitalisme qui distille la cupidité et vient à bout de l'égalité et de la solidarité sociale ! Une très belle fable ici, où la potion magique n'y peut pas grand-chose à part chez une âme pure! »


Je n'ai rien à ajouter.


Note


1. Référence au film du même nom, dont notre commentaire suit, et qui touche en partie le même sujet.



2. Leviathan d'Andrey Zvyagintsev


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com

À l’affiche depuis le 6 février 2015


Montréal, le mercredi 21 janvier 2015 – Métropole Films est heureuse d’annoncer la sortie du film Leviathan du réalisateur, acteur et scénariste russe Andrey Zvyagintsev. Prix du meilleur scénario au Festival de Cannes en mai dernier, Leviathan a depuis remporté de nombreux Prix dont le Golden Globe du meilleur film étranger. Le film est également finaliste pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.


Kolia habite une petite ville au bord de la mer de Barents, au nord de la Russie. Il tient un garage qui jouxte la maison où il vit avec sa jeune femme Lylia et son fils Roma qu’il a eu d’un précédent mariage.


Vadim Cheleviat, le Maire de la ville, souhaite s’approprier le terrain de Kolia, sa maison et son garage. Il a des projets. Il tente d’abord de l’acheter, mais Kolia ne peut pas supporter l’idée de perdre tout ce qu’il possède, non seulement le terrain, mais aussi la beauté qui l’entoure depuis sa naissance. Alors le maire devient plus agressif...


Film empreint d’humour noir, Leviathan brosse un portrait accablant des forces mafieuses qui minent la société russe. Andrey Zvyagintsev perpétue avec ce film, après Elena (2011), son œuvre critique de la société russe le tout mis en valeur par un travail stylistique de précision, magnifiquement filmé dans une Russie où la vodka coule à flots.


Bande annonce : www.youtube.com/watch?v=UGEwm0IkTfQ


Commentaires de Michel Handfield (2015-02-20)


Le Léviathan c'est un monstre. Un monstre de chaos, un monstre du mal… selon différentes mythologies. (1) Le chaos, le mal, la mafia tout ça dans une fable sur la Russie. Voilà ce film en trois lignes.


Au début du film, on voit un flic qui demande de réparer sa bagnole à l’œil à un garagiste qu'il contrôle sur la route. Après, le mécano dit à l'homme qui l'accompagne que c'est un flic honnête, sinon il se paierait une voiture neuve ! Cela donne une idée du monstre : tractation et économie souterraine sont monnaie courante dans ce système, où pouvoir politique, mafia et Église sont de mèches. Le prêtre orthodoxe dit d'ailleurs au maire véreux, qui contrôle aussi le tribunal (si je ne suis pas réélu, finis les voyages par exemple), que « le Pouvoir vient de Dieu. Tant que ça lui convient, ne t'inquiète pas. »


Qui est cet homme qu'il était allé chercher à la gare? Unavocat de Moscou, ami, mais proche du Pouvoir, qui est venu pour le défendre, car on veut exproprier sa maison et son atelier de mécanique pour faire place à un réseau de télécom, sont terrain surplombant une baie. Terrain familial depuis des générations. D'après Kolia c'est un prétexte du maire pour avoir son terrain et se construire un palais vu le point de vue qu'il a.


S'engage alors un combat, le maire voulant déloger Kolia de là, et son ami avocat, ayant des arguments remontant dans le passé du maire, car il est bien branché dans les réseaux de pouvoirs, pour le faire céder. Mais, le maire aussi à ses entrées et des rapports…


Puis, la vodka n'aide pas toujours à garder la tête froide et peut faire faire bien des erreurs, notamment de coucher avec la femme de son ami dans une fête arrosée et d'être vu! Ou de faire des menaces à sa femme, ce qui fait que si elle se suicide, ça peut faire l'affaire du maire que des menaces aient été prononcées par Kolia devant témoin pour s'en débarrasser...


L’Homme est parfois bien plus dangereux et con que les bêtes. On voit donc une Russie des partenariats public-privé, ce qui constitue une excellente solution selon le maire, qui est en déclin et en décomposition comme ce squelette de baleine sur la plage ou ces bateaux de pêche qui pourrissent sur place. Le soutien, on le trouve dans la vodka. Elle coule d'ailleurs à flots dans ce film. C'est que la fin du communisme s'est passée sans transition et à défaut d'une structure de remplacement, ce sont les intérêts particuliers qui ont pris la place du vide, laissant une désagrégation sociale et économique au peuple ! (2) Et le pasteur orthodoxe de dire que Dieu nous guide et que s'il accepte cela, il a ses raisons de le faire, ce qui fait bien l'affaire de ceux qui en profitent. Mais, c'est loin de répondre au désespoir du peuple et de le soulager. Comme pour l'islamisation dont nous parle le film suivant : Timbuktu.


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Léviathan


2. Comme cela risque de se passer dans « Astérix – le domaine des dieux » si les Gaulois ne se ressaisissent pas à temps.



3. TIMBUKTU d'Abderrahmane Sissako


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


À L’AFFICHE DEPUIS LE 13 FÉVRIER - Version originale française et arabe.


Montréal, jeudi 22 janvier 2015 – Axia Films est heureuse d’annoncer la sortie du film Timbuktu du réalisateur et scénariste Abderrahmane Sissako (Bamako). Finaliste à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère qui sera remis le 22 février prochain, Timbuktu a été présenté en première mondiale lors du dernier Festival de Cannes et a, depuis, été encensée par la critique française et internationale.


Non loin de Tombouctou, tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les dunes, entourées de sa femme Satima, sa fille Toya et de Issan, son petit berger âgé de 12 ans. En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Fini la musique et les rires, les cigarettes et même le football… Les femmes sont devenues des ombres qui tentent de résister avec dignité. Des tribunaux improvisés rendent chaque jour leurs sentences absurdes et tragiques. Kidane et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de Tombouctou. Mais leur destin bascule le jour où Kidane tue accidentellement Amadou le pêcheur qui s'en est pris à GPS, sa vache préférée. Il doit alors faire face aux nouvelles lois de ces occupants venus d’ailleurs…


Film se voulant un témoignage porteur d’espoir, Timbuktu prend la forme d’une œuvre puissante à la résonance funeste avec l’actualité.


Bande annonce : www.youtube.com/watch?v=dGO5_qNnz1M


Commentaires de Michel Handfield (2015-02-20)


Film fort intéressant sur l'islamisation de Tombouctou et du Mali, qui s'étend jusque dans les dunes environnantes. Les principales cibles sont les femmes que l'on refuse de voir. À part Zabou, qui peut se permettre des pieds de nez aux islamistes, car elle passe pour folle (mais je ne suis pas certain qu'elle le soit tant que ça!), les femmes sont mises au pas par les islamistes. Elles ne sont pas épargnées des coups de fouet pour outrage à la foi! Mais, certaines résistent, notamment de la femme de Kidanne, éleveur de bétail, qui ne se cache pas et n'a pas peur d'afficher sa féminité, car elle vit dans les dunes.


Si pour un des gardiens de l'ordre, « ils sont croyants et ça me suffit », pour un autre être bon croyant, ça veut dire de suivre les préceptes imposés par les islamistes : la femme cachée, la musique bannie par exemple ! On fait des tournées de la ville le soir pour voir si quelqu'un joue de la musique quelque part. Je joue de la guitare (1)... et je m'expose à 40 coups de fouet pour la musique. Puis, 40 coups de fouet aux femmes pour avoir été avec les musiciens.


Le Pouvoir islamiste s'étend donc. Le choix sera de céder ou de se sacrifier en geste de liberté et de pied de nez à ce pouvoir imposé au nom de Dieu. Comme un certain Jésus, qui était peut-être bien davantage un révolutionnaire qu'on ne nous le présente, qui s'opposait aux dictats de l'Église de son temps. Ce n'est pas inconsciemment qu'il a dit « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. » Je citerais ici un certain Malraux :


« Le Christ? Un anarchiste. Le seul qui ait réussi. » (2)


Il se basait sur le Pouvoir de la personne, inspiré de Dieu le père, contre les obligations des Hommes imposés sous couvert de lois de Dieu et de morale religieuse, mais bien plus souvent dans le seul but de servir le Pouvoir que l'affranchissement de l'Homme ! (3) Le « Leviathan » de la foi pourrait-on dire, ce qui rejoint le film dont on a parlé précédemment.


Cette plongée au cœur du fondamentaliste islamiste remet aussi en question les autres religions, parfois tout autant fondamentalistes dans certaines dérives idéologiques qui vont jusqu'à nier l'évidence scientifique et l'existence de l'autre !


Ce qui me fascine cependant le plus dans toutes ces dérives, c'est cette foi, qui voudrait que l'on vive comme au temps des prophètes, mais qui en même temps utilise tout ce que la modernité met à leur disposition pour imposer leurs idées, que ce soit les armes, les moyens de communication modernes ou les véhicules. Quand on veut vivre comme les anciens, pourquoi faire du recrutement par internet, se déplacer en Toyota, se parler par cellulaire et utiliser des armes automatiques? Il est interdit de vivre le modernisme, sauf pour les gardiens de la foi!


Il faut questionner les fondamentalismes, même les nôtres, comme le fondamentalisme chrétien ou celui des témoins de Jéhovah qui nous disent ne pas faire de politique, mais qui ont rapidement recours aux tribunaux et aux chartes des droits pour protéger leur foi des avancées de la médecine et de la science par exemple! Ce film le fait pour le fondamentalisme musulman. Alors, ayons au moins le courage de le faire face à nos fondamentalistes et nos juges qui leur donnent parfois raison au nom de croyances sur la science. Sinon, ne nous surprenons pas de vivre une nouvelle inquisition.


Voilà qui est dit.


Notes


1. Clin d’œil à Jean Leloup.


2. André Malraux, cité en p. 82 de Baillargeon, Normand, 2008, L’Ordre moins le pouvoir. Histoire et actualité de l’anarchisme, Édition revue & augmentée (format poche), Marseille (France) : Agone, ISBN : 978-2-7489-0097-2, 224 pages, 11 x 18 cm : http://atheles.org/agone/


3. Ce Jésus n'a-t-il pas dit à un fonctionnaire de l'impôt, Matthieu, de lâcher son emploi pour le suivre et vivre de la charité? Ce Jésus et les apôtres seraient peut-être des B.S. d'aujourd'hui, tout le contraire de ce que les conservateurs aiment !


Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Tombouctou



Les dévoilements simples (Strip-tease)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Du 10 au 14 FÉVR, MARDI AU SAMEDI, 20H à La Chapelle : www.lachapelle.org

Vidéo : www.youtube.com/watch?v=J31zcPfPFTY


D’APRÈS LES VARIATIONS GOLDBERG DE J.S. BACH

MISE EN SCÈNE : FÈLIX-ANTOINE BOUTIN

CONSEIL DRAMATURGIQUE : NADÈGE GREBMEIER FORGET

ESPACE SCÉNIQUE : JOËL DESMARAIS

CHEF DE CHOEUR : XAVIER BROSSARD MÉNARD

INTERPRÉTATION : GUILLAUME LAMBERT, SARA-ÈVE GRANT-LEFEBVRE, SAMUEL BRASSARD, PATRICK R. LACHARITÉ, ALEX TRAHAN, CATHERINE-AUDREY LACHAPELLE, ALEXA-JEANNE DUBÉ, EMMANUELLE BOILEAU, ALEX B. MARTIN, PHILIPPE BOUTIN, JÉRÉMIE DESBIENS, PATRICIA LARIVIÈRE, FLORENCE BLAIN MBAYE, MARIANNE DANSEREAU, DUSTIN SEGURA SUAREZ, RASILI BOTZ ET INVITÉS


LUMIÈRE : VINCENT DE REPENTIGNY


Déshabillez-moi

Mais ne soyez pas comme

Tous les hommes

Trop pressés

Et d’abord, le regard

Tout le temps du prélude

Ne doit pas être rude, ni hagard Dévorez-moi des yeux

Mais avec retenue

Pour que je m’habitue, peu à peu… — Robert Nyel (par la voix de Juliette Gréco)


Création Dans la Chambre ancre son travail dans la recherche formelle sur l’intime dans une optique contemporaine en fouillant, de façon anthropologique, le répertoire touchant au privé, pour créer des œuvres nouvelles. Notre pari est de trouver une mémoire collective de l’intime, dans le maelstrom des cultures et des époques. C’est un dialogue entre l’intime et le collectif que nous plaçons en plein cœur de notre démarche. L’objectif est de trouver de nouveaux angles qui s’éloignent du personnel pour rejoindre quelque chose de plus large qui touche nos systèmes de valeur, notre cruauté collective, notre beauté complexe, nos poésies intérieures, notre détachement simple par rapport aux choses.


Commentaires de Michel Handfield – Photos M Handfield et Nans Bortuzzo


2015-02-11


Cette création multidisciplinaire est sur fond des Variations Goldberg de J.S. Bach. (1) Cette œuvre de Bach représente « un des sommets de la forme «thème avec variations», et une des pièces les plus importantes écrites pour clavier. L'œuvre est d'une richesse extraordinaire de formes, d'harmonies, de rythmes, d'expression et de raffinement technique, le tout basé sur une technique contrapuntique inégalable. » (2) Ce n'est pas un hasard que ce choix, puisque, comme pour l'oeuvre de Jean-Sébastien, il s'agit de variations : variations de la vie quotidienne mises à nu ici ! (Photo M Handfield)












Sera-t-on au jardin d'Eden? C'est ce qu'on pouvait croire en attente de la pièce. Puis, on a vu qu'il s'agissait de scènes de la vie quotidienne, comme d'arroser ses plantes, mais peu vêtue ou dévêtue; de se gratter le paquet, mais nu; de chanter dans une chorale, là aussi nue… ou regarder une tortue passer dans le plus simple appareil ! (Photo M Handfield)


Et j'aurais pu poursuivre avoir pris des notes, car parfois la symbolique pouvait être forte, parfois cocasse. On riait d'ailleurs. Mais, j'ai respecté la consigne et fermé mon cellulaire. J'ai donc perdu quelques éléments symboliques qui me sont passés par la tête.




Par contre, j'en ai conservé la question générale que pose cette pièce multidisciplinaire de mon point de vue : si la vie quotidienne se mêlait de part de nudité, totale ou partielle, est-ce que la nudité aurait autant d'importance? Serait-on désensibilisé, comme pour les allergies? Puis, qu'en serait-il des maux qui en découlent? Comme la violence par exemple, que ce soit celle du violeur, que la peau excite sexuellement au point de ne plus se retenir à un extrême, ou de l'intégriste, qu'elle excite moralement au point de ne plus se retenir lui non plus de l'autre côté du continuum. Les deux peuvent être prêts à tuer pour de la peau dévoilée, comme quoi les extrêmes se rejoignent. (Photo Nans Bortuzzo)



Bref, sous des airs légers, de spectacles encourageant un certain voyeurisme penseraient certains, cette pièce va beaucoup plus profondément que la légèreté de l'être qu'on pourrait lui associer, comme pour les Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach.


Notes


1. Pour savoir de quoi il s'agit, Glenn Gould: Bach Goldberg Variations 1981 Studio Video (complete) sur You Tube : www.youtube.com/watch?v=N2YMSt3yfko


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Variations_Goldberg. Pour la définition de contrapuntique, voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Contrepoint_rigoureux



Index


Les Festivals!


On aime couvrir les festivals, car c'est plonger dans un bain jusqu'à plus soif ou, autre manière de le dire, un ressourcement. Cependant, on en sort avec beaucoup de notes et d'informations qu'il faut traiter par la suite, mais sans le temps suffisant de le faire, car le reste n'arrête pas pour autant, surtout que l'on fait dans l'analyse, parfois longue. Tout dépend du sujet naturellement, mais c'est tout de même assez fréquent. En conséquence, nous mettons toujours ces notes sur la glace pour les faire à temps perdu. Nous allons maintenant essayer de les traiter de façon plus rapide, plus courte, mais avec des hyperliens lorsque possible pour références.


Michel Handfield, éditeur-rédacteur!



Mes Rendez-vous 2015


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


http://rvcq.quebeccinema.ca/


Comme chaque année les Rendez-vous du cinéma québécois jouent deux fonctions pour moi : voir ce que j'ai manqué et voir quelques nouveautés. Voici le bilan de mes Rendez-vous 2015.


LE PLANCHER DES VACHES

PROGRAMME CHRONIQUES DU PLATEAU

Autrui

TU DORS NICOLE

1987

MOMMY

ENEMY


RVCQ 2015 02 21


LE PLANCHER DES VACHES


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


ANNÉE 2014


CATÉGORIE Long métrage documentaire

DURÉE 75 min

ORIGINE Québec

LANGUE française


RÉALISATION


ANAÏS BARBEAU-LAVALETTE


Formée à l’INIS, Anaïs Barbeau-Lavalette a entamé sa carrière de réalisatrice au tournant des années 2000. Elle a signé plusieurs documentaires (Buenos Aires, nollores, Si j’avais un chapeau, Les petits géants, Se souvenir des cendres) ainsi que les longs métrages de fiction primés Le ring et Inch’Allah.


ÉMILE PROULX-CLOUTIER


Comédien au théâtre, au cinéma et à la télévision, Émile Proulx-Cloutier a étudié au Conservatoire des arts dramatiques de Québec. Il est le réalisateur des courts métrages Papa (prix Jutra du meilleur court métrage de fiction), Les réfugiés et La vie commence. Il a coréalisé Les petits géants avec Anaïs Barbeau-Lavalette.



Pascale, Raphaël et Céleste ont 15 et 16 ans. Une adolescence comme les autres: les premiers flirts, les premiers deuils, les liens parentaux fragilisés. Mais ils sont littéralement... dans le champ! Ils font leur secondaire dans une petite école bien spéciale en Estrie, où l’on apprend les métiers de la terre: la Maison familiale rurale. Au cœur des splendeurs de la nature, avec une caméra attentive qui sait se faire oublier, Le plancher des vaches suit le parcours unique de ces trois ados secrets et attachants qui confronteront leurs limites, découvriront le sens du lien et apprendront à vivre au rythme de la terre et des bêtes.


Bande-annonce: https://vimeo.com/117397065


Site internet : www.leplancherdesvaches.com


Sortie prévue : 8 mai (Québec)


Commentaires de Michel Handfield (2015-03-16)


Par ce film on découvre la Maison familiale rurale, une école secondaire particulière où l'on apprend les métiers de l’agroforesterie. Deux semaines de cours, dont le programme scolaire de leur niveau, et deux semaines de jumelage (compagnonnage) avec un(e) producteur(e) en alternance. Une excellente façon non seulement de mettre en application les acquis de l'école, mais d'apprendre les mains dedans! Comme le dit l'UNESCO, le compagnonnage est un excellent moyen de transmission des savoirs et des identités par les métiers. C'est ce que l'on nous dit dans ce film. Et, le site de l'UNESCO nous dit même que le compagnonnage « satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité » ! Rien de moins. (1)


Dans ce doc on suit principalement deux étudiantes et un étudiant. En résumé, car je ne suis pas assez expert pour faire les nuances qui peuvent s'imposer, Pascale Turcotte, fait son stage chez Isabelle Dubois, productrice de vaches holsteins de haut niveau (2), car elle court les concours; Raphaël Bolduc travaille avec Paul Chaperon, qui fait du bois et de l'agriculture à l'ancienne (3); puis, enfin, Céleste d’Anjou fait un stage en agriculture à la ferme d'Yvon Boisvert. Cette dernière se disait un peu désavantagée dans le film, car elle venait de la ville. Comme elle était présente à ce tapis rouge, je lui ai demandé comment elle trouvait la différence avec Montréal. Alors, j'ai appris qu'elle n'était pas d'Anjou (un arrondissement de Montréal), mais de Coaticook! (4) Pour Pascale, c'est un village.


Il est intéressant de les voir évoluer, mais aussi d'apprendre sur cette vie qui n'est pas la nôtre, même si elle fut souvent celle de nos arrières-grands-parents ou arrières-arrières-grands-parents pour les citadins de souche comme moi. Ainsi, comme pour nos animaux domestiques, les vaches peuvent être chatouilleuses, mais il faut alors rester plus loin quand on s'en occupe, car un coup de patte de vache, ce n'est pas comme un coup de patte de minou à qui on fait des chatouilles et des gratouilles ! Ça peut blesser. Pareil pour un cheval.


Mais, quelles belles bêtes que ces vaches d'exposition. Puis, les chevaux de Paul Chaperon, quelle force de travail pour aider à abattre un arbre et le sortir de la forêt malgré la neige. Ce travail d'équipe avec l'humain, cette communication, elle transpire dans ce film. Cela pose la question du travail, car si c'est du travail, est-ce vraiment du labeur? Si tu aimes ça…


Quant à notre « fille de ville », Céleste, elle trouvait cela un peu difficile au début, notamment voir à la réparation du tracteur, car ce n'est pas naturel pour elle. C'est plus difficile quand tu n'es pas élevé là-dedans dit-elle. Mais, on voit qu'elle s'y fait, au point qu'après le film elle nous a dit continuer là-dedans au cégep! Bref, « la campagne » l'a gagné.


Pascale, elle, s’apercevra assez rapidement que si la production laitière l'intéresse, la partie compétition de vaches ne l'allume pas tant que ça. Elle le fera, mais « une fois que c'est fait, c'est faite ! » comme on dit en québécois. À Saint-Hyacinthe (5) elle a vu des vaches de 50 à 70.000$. « C'est le prix d'un char ! » Une autre à 500.000$! C'est le cas de le dire : a capote la petite.


Pour Raphaël, l'école rime avec prison et le bois avec liberté ! Ça dit tout.


Bref, un film intéressant sur ce que devrait être l'éducation : pas un modèle fit-all comme un T-shirt, mais une offre de choix, car les jeunes ne sont pas tous pareils et n'ont pas tous les mêmes besoins sauf celui d'avoir une éducation de qualité qui ne les échappe pas en chemin. Voilà la leçon de ce film selon moi. (6)


Notes


1. www.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=fr&pg=00011&RL=00441


2. http://www.milibroholstein.com/


3. www.facebook.com/video.php?v=1148805646719


4. http://ville.coaticook.qc.ca/accueil.html


5. www.expo-agricole.com


6. Ce qui rejoint mon édito « Sur l'éduc, encore! », in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 2:


- PDF : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2435144


- HTML : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2015/SCVol17no2html.html


Hyperliens


Maison familiale rurale du Granit :


www.mfrgranit.com


www.facebook.com/pages/Maison-Familiale-Rurale-du-Granit/524676984289995


www.mamrot.gouv.qc.ca/developpement-regional-et-rural/ruralite/reussites-rurales/la-maison-familiale-rurale-du-granit/



Mes Rendez-vous


RVCQ 2015 02 22


PROGRAMME CHRONIQUES DU PLATEAU


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Professionnels, dans la trentaine, en crise existentielle, cherchent l'amour aux mauvais endroits.



> XAVIER, MIREILLE ET LA TOURNURE DES CHOSES


ANNÉE 2014

DURÉE 14 min

ORIGINE Québec

LANGUE française / SOUS-TITRES anglais


Xavier et Mireille, deux collègues de travail partageant une passion pour la musique classique, brisent leur routine solitaire et commencent à se fréquenter, mais la barrière de l’intimité est infranchissable.


RÉALISATION : ÉLÉONORE LÉTOURNEAU


Diplômée de l’UQAM en cinéma, Éléonore Létourneau travaille comme première assistante à la réalisation depuis une dizaine d’années. Xavier, Mireille et la tournure des choses, est son quatrième court métrage.


INTERPRÉTATION :

- ANNICK BOURASSA

- SÉBASTIEN HUBERDEAU


Page Facebook : www.facebook.com/XavierMireille?fref=nf


> T'ES PAS GAME


ANNÉE 2014

DURÉE 12 min

ORIGINE Québec

LANGUE française / SOUS-TITRES anglais


RÉALISATION : SANDRINE BRODEUR-DESROSIERS


Elle a fait des études universitaires en cinéma, en jeu et en musique. Elle a scénarisé et réalisé plusieurs courts métrages présentés dans des festivals internationaux.


INTERPRÉTATION :

- MATHIEU HANDFIELD (Aucun lien de parenté, mais je l'ai rencontré une fois dans un événement du TNM)

- VIRGINIE RANGER-BEAUREGARD


Ensemble depuis sept ans, David et Margot garnissent leur quotidien de défis et s’amusent comme des enfants. Un jour, ils s’enferment dans leur appartement et poussent leurs limites.


Bande-annonce : https://vimeo.com/92759718


> ON VIT UNE ÉPOQUE FORMIDABLE


ANNÉE 2014

DURÉE 11 min

ORIGINE Québec

LANGUE française


RÉALISATION : MICHEL LAM


Originaire de Sherbrooke, Michel Lam a étudié le cinéma à l’UQAM et à l’INIS. Il a notamment réalisé le long métrage, la musique et le spectacle immersif Harmonielehre.


INTERPRÉTATION :

- FRANÇOIS BERNIEREVE DURANCEAU

- SÉBASTIEN HUBERDEAU


Mathieu réussit bien dans la vie. Il a une ravissante copine, une compagnie qui fonctionne, un bel appartement et tout ce qu’il désire. Jusqu’au jour où il en désire peut-être un peu trop...


Bande-annonce : https://vimeo.com/90677158


> C'EST PLUS FACILE DE LIKER QUE DIRE JE T'AIME


ANNÉE 2014

DURÉE 12 min

ORIGINE Québec

LANGUE française / SOUS-TITRES anglais


RÉALISATION : WILLIAM MAZZOLENI


Jeune scénariste et réalisateur de Montréal, William Mazzoleni a pratiqué la photographie avant de se tourner vers le cinéma.


INTERPRÉTATION :

- SARAH-JEANNE LABROSSE

- FRÉDÉRIC LEMAY

- MYLÈNE MACKAY


Le couple formé par Alex, comédien dans la trentaine, et Clara est mis à l’épreuve par les petites disputes amoureuses nouvellement causées par les réseaux sociaux.


Bande-annonce: https://vimeo.com/102263445


> BEC DE LIÈVRE


ANNÉE 2014

DURÉE 24 min

ORIGINE Québec

LANGUE française / SOUS-TITRES anglais


RÉALISATION : LOUIS BÉLANGER


Réalisateur et scénariste, Louis Bélanger a signé plusieurs films de fiction primés et largement diffusés, dont les longs métrages Post Mortem, Gaz Bar Blues et Route 132.


INTERPRÉTATION :

- HÉLÈNE FLORENT

- DANNY GILMORE


Fable moderne ou la rencontre entre une hase et un lapin, un soir d'Halloween, permettra à l'un et l'autre de laisser tomber les masques pour une nuit.


www.ladistributrice.ca/catalogue-films/bec_de_lievre/


Commentaires de Michel Handfield (2015-03-16)


Un programme de courts du temps présent. Un genre que je vais rarement voir, mais que j'ai bien aimé. On y parle de façon succincte, mais non moins profonde, de questions importantes, comme les bébés dans le couple ou les peurs qu'on ne peut pas contrôler. C'est au cinéma ce que les « Que sais-je? » sont aux traités savants!



Mes Rendez-vous


RVCQ 2015 02 23


AUTRUI


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



ANNÉE 2014

DURÉE 99 min

ORIGINE Québec

LANGUE française


RÉALISATION : MICHELINE LANCTÔT


Récipiendaire du Jutra-Hommage 2014, Micheline Lanctôt habite le paysage cinématographique québécois depuis 40 ans. Femme aux multiples talents, elle mène de front les carrières d’actrice et de cinéaste avec succès. Parmi les dix longs métrages qu’elle a réalisés se trouvent L’homme à tout faire, Sonatine, Deux actrices et, plus récemment, Pour l’amour de Dieu.


INTERPRÉTATION :

- BRIGITTE POGONAT

- ROBIN AUBERT

- DANIELLE PROULX


Comment aider l’autre? Quelles sont les réelles implications d’un geste apparemment si simple? Ce sont les questions que va devoir se poser Lucie, une jeune femme timide et fragile, après avoir recueilli chez elle Éloi, un clochard mal en point dont le comportement est autodestructeur. Deux mois de cohabitation et d’altruisme qui changeront leurs vies à tout jamais. Pour son dixième long métrage, Micheline Lanctôt (Pour l’amour de Dieu, Suzie...) réunit Robin Aubert et Brigitte Pogonat dans un drame hivernal refusant tout manichéisme pour mieux détailler toutes les nuances de la relation d’aide qui peut se nouer entre deux personnes perdues. Tourné dans le quartier Centre-Sud de Montréal, Autrui est un film aussi sensible que généreux, dont la lucidité touche droit au cœur.


Bande-annonce : www.youtube.com/watch?v=gjmbVIeHaFU


Commentaires de Michel Handfield (2015-03-16)


Lucie travaille comme intervieweuse dans une firme de sondage. Ça s'appelle se faire raccrocher au nez; et de façon bête assez souvent ! Peut-être y a-t-il trop de sollicitation téléphonique au bout du compte avec le télémarkéting. Ce fut ma première idée, les sondages étant pourtant encore fort importants pour faire le portrait d'une population et en avoir le pouls en sociologie, car tous ne sont pas sur l'internet même si les techniques de sondage s'y sont adaptées.


Faire du sondage ce n'est peut-être pas le meilleur emploi pour développer son estime de soi : « t'es pas là pour éprouver quoi que ce soit. Tu dois être neutre » lui répète d'ailleurs son supérieur, avec qui elle a une relation trouble. Alors, pour se dépasser, dans un geste de grande générosité posé sans y réfléchir, elle recueille un itinérant chez elle. Mais, ce n'est pas son monde à lui non plus. Il pisse dans une plante et sur le plancher dans un coin. Ce développe alors une relation particulière entre les deux, où elle ne veut plus le revoir, mais le reprend quand même.


Quant à lui, il rejette ses règles - n'est-ce pas là une des caractéristiques de l’itinérance que le refus des règles sociales – mais il revient quand il a besoin d'un certain confort et de sécurité. Cela ne se fait pas sans quelques heurts cependant. C'est parfois troublant.


Un des moments forts de ce film, c'est quand elle le place devant un miroir et qu'il ne veut pas se voir. Il y a là une prise de conscience qu'il refuse de faire : d'où vient-il? Quel fut son passé? Quel fut le déclencheur de sa chute? Mais, à partir de ce moment, quelque chose se passe subtilement. Ce n'est pas pour rien qu'une des musiques de ce film est « Metaphorsis one » de Philipp Glass. Symbolique.


Bref, on a droit à une plongée ds la misère humaine, la solitude, l’itinérance les hôpitaux… Mais, des étincelles de lumières apparaissent; pas nécessairement d'où on les attend cependant. Un film réflexif.



Mes Rendez-vous


RVCQ 2015 02 23


TU DORS NICOLE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



ANNÉE 2014

DURÉE 93 min

ORIGINE Québec

LANGUE française


RÉALISATION : STÉPHANE LAFLEUR


Depuis la fin des années 1990, Stéphane Lafleur a réalisé une trentaine de courts métrages et participé à plusieurs films en tant que monteur. Tout en menant en parallèle le groupe musical Avec pas d’casque, il a réalisé les longs métrages primés Continental, un film sans fusil et En terrains connus.


INTERPRÉTATION :

- JULIANNE CÔTÉ

- CATHERINE ST-LAURENT

- MARC-ANDRÉ GRONDIN

- FRANCIS LA HAYE

- SIMON LAROUCHE

- GEDEFROY REDING


Nicole, 22 ans, occupe la maison de ses parents, partis en voyage pour l’été. Entre son travail dans une friperie et ses rêves de voyage en Islande, elle passe son temps avec sa meilleure amie, un petit garçon bien mûr pour son âge et son grand frère débarqué là avec son groupe pour enregistrer un album. Présenté à la Quinzaine des réalisateurs, le troisième long de Stéphane Lafleur (En terrains connus) peaufine son style entre tendresse onirique, nonchalance poétique et décalage baveux, pour mieux ausculter son thème de prédilection: la difficulté à entrer en relation avec l’autre. Baigné dans le noir et blanc laiteux et doux de Sara Mishara, Tu dors Nicole gagne encore en charme par la présence attachante et originale de Julianne Côté, Catherine St-Laurent et Marc-André Grondin.


Bande-annonce : www.youtube.com/watch?v=IBm_yWEUpVM


Commentaires de Michel Handfield (2015-03-16)


Nicole est à l'âge où l'on doit se brancher et où l'on n'a pas toujours le gout de le faire. On se laisse parfois aller selon les courants… et l'on peut avoir la surprise d'en voir de mieux branchés que nous, ce qu'on n'aurait jamais cru quand on était encore au secondaire. C'est parfois accompagné d'une déprime qui accentue ce laisser-aller, alors que d'autres se sont finalement pris en main !


S'il existe encore des cinéclubs dans certaines écoles secondaires (1), ce serait un film à projeter pour une discussion. Soulignons que ce film vient de gagner le Prix collégial du cinéma québécois. (2)


Notes


1. C'était le cas quand j'allais à Joseph-François-Perrault, maintenant reconnu pour son volet musical, qui n'existait pas dans mon temps. Le cinéclub avait commencé quelque part entre 1971 et 1973, car j'étais en secondaire II (1971-2) ou III (1972-3) de mémoire. Tant qu'à parler de JFP, il faut féliciter ce volet musical qui donne « Des élèves montréalais à Carnegie Hall : après le concert, l'euphorie ». Ici-Radio-Canada, lundi 2 mars 2015 : http://ici.radio-canada.ca/regions/Montreal/2015/03/02/002-eleves-montreal-carnegie-ovation-photoreportage.shtml


2. www.prixcollegialducinema.ca



Mes Rendez-vous



RVCQ 2015 02 25


1987


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



ANNÉE 2014

DURÉE 105 min

ORIGINE Québec

LANGUE française


Ricardo a 17 ans. Son 5e secondaire fini, il devrait décider comment façonner son futur. Mais pour le moment, dans cette banlieue de Québec, entouré de ses trois copains, c’est surtout sa débrouillardise qu’il va mettre à l’épreuve. Et ainsi peut-être régler ses deux principaux problèmes : trouver un travail et enfin pouvoir coucher avec sa petite amie. Retrouvant l’alter ego fictionnel qu’il nous présentait en 2009 dans 1981, Ricardo Trogi raconte cet été aux looks et musiques improbables. Une saison où tout va changer, qu’il présente avec une spontanéité, un enthousiasme et une légèreté communicatifs, et heureusement sans aucune complaisance ni nostalgie passéiste. Renfilant le costume, Jean-Carl Boucher, toujours aussi attachant, nous sert alors de guide dans ce voyage dans le temps tendre et juste assez baveux.


RÉALISATION : RICARDO TROGI


Après avoir participé à la Course destination monde, Ricardo Trogi réalise et produit plusieurs courts métrages. Son premier long métrage, Québec- Montréal, remporte plusieurs prix, dont quatre Jutra. Quelques années plus tard, il propose Horloge biologique (Olivier de la meilleure comédie) puis 1981, diffusé dans plusieurs festivals.


INTERPRÉTATION

- JEAN-CARL BOUCHER

- SANDRINE BISSON

- CLAUDIO COLANGELO

- ROSE ADAM

- LAURENT-CHRISTOPHE DE RUELLE

- PIER-LUC FUNK

- SIMON PIGEON

- ÉLÉONORE LAMOTHE

- SARA DELORME


Bande-annonce : www.youtube.com/watch?v=QsNYo6ooAOQ


Commentaires de Michel Handfield (2015-03-16)


1987 ou n'importe quelles autres années, quand t'es ado, t'es ado ! J'ai particulièrement aimé le genre de caméo où Ricardo s'adresse au conseil des ministres : il faut choisir quoi faire dans sa vie à 17 ans, mais ça prends 18 pour entrer dans un bar. Pourtant, il est plus facile de choisir un drink que de choisir un métier pour la vie.


À cet âge notre but était d'entrer au Dagobert (http://dagobert.ca) et de perdre ma virginité nous dit Ricardo. On les suit dans leurs conneries d'ados, leur regard sur la vie et leur entourage, mais aussi leur évolution, ce qui fait un bon film.


Finalement, Ricardo ira au cégep. Il nous le dit à sa façon : il n'y avait plus de places dans le cours d'italien, alors j'ai pris cinéma. On sait la suite. Un autre film à venir sur ses années de cégep? Ce serait intéressant.



Mes Rendez-vous


RVCQ 2015 02 26


MOMMY


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



ANNÉE 2014

DURÉE 134 min

ORIGINE Québec

LANGUE française


RÉALISATION : XAVIER DOLAN


Acteur depuis l’enfance, Xavier Dolan a réalisé et scénarisé J’ai tué ma mère, Les amours imaginaires, Laurence Anyways et Tom à la ferme, dans lesquels il a aussi tenu un rôle. En 2014, il a signé Mommy, largement diffusé dans les festivals internationaux et primé notamment au Festival de Cannes.


INTERPRÉTATION

- ANNE DORVAL

- ANTOINE OLIVIER PILON

- SUZANNE CLÉMENT

- PATRICK HUARD

- ALEXANDRE GOYETTE

-MICHÈLE LITUAC

- VIVIANE PACAL

-NATHALIE HAMEL-ROY


Québec, 2015. Une nouvelle loi permet aux parents d’enfants à problèmes de les confier à un hôpital si la situation n’est plus tenable. C’est dans ce contexte que Diane « D.I.E. » Després récupère son fils de 16 ans, Steve, hyperactif violent atteint de TDAH. Cinquième long du prodige Xavier Dolan, aussi éblouissant que bouleversant, Mommy n’a rien d’un film ordinaire. De son destin – prix du jury au Festival de Cannes, représentant du Canada aux Oscars, immense succès critique et populaire – aux émotions vives qu’il ne cesse de provoquer, en passant par les performances inimaginables d’intensité d’Anne Dorval, Suzanne Clément et Antoine Olivier Pilon dopées par ce format singulier du 1.1, il est à classer dans la catégorie rare des oeuvres d’exception. Un moment de magie et d’éternité, (re)faisant du cinéma le plus libre et vivant des arts.


Bande-annonce : www.youtube.com/watch?v=8X1fB4ylVuk


Commentaires de Michel Handfield (2015-03-16)


Le trouble du déficit d'attention (1), ce n'est pas facile pour les parents, surtout une mère monoparentale qui reprend son fils en institution, car il était trop difficile. L'amour ne suffit parfois pas.


Un film tout dans l'émotion et le trouble qui a un connu un succès de festival non sans raison. On lui souhaite une belle carrière en DVD/Blu-ray à partir du 17 mars 2015. Il est à voir.


Note


1. www.douglas.qc.ca/info/trouble-deficit-attention



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RVCQ 2015 02 28


ENEMY


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



ANNÉE 2014

DURÉE 90 min

ORIGINE Canada, Espagne

LANGUE anglaise SOUS-TITRES anglais


RÉALISATION : DENIS VILLENEUVE


Réalisateur québécois à qui l’on doit plusieurs fictions primées, dont le court métrage Next Floor (2008) et les longs métrages Un 32 août sur terre (1998), Maëlstrom (2000), Polytechnique (2009) et Incendies (2010). Il a remporté le prix Écrans canadiens de la meilleure réalisation pour Enemy.


INTERPRÉTATION

- JAKE GYLLENHAAL

- MELANIE LAURENT

- SARAH GADON


Professeur d’histoire à Toronto, Adam a un jour la surprise de sa vie en découvrant, dans un film, un acteur qui est son exact sosie. Une coïncidence qu’il ne peut se résoudre à oublier et qui va le pousser à vouloir rencontrer son improbable double. Adapté d’un roman de l’écrivain portugais José de Sousa Saramago, Enemy est une variation aussi troublante que métaphorique autour du mythe du Dr Jekyll. Mis en scène par Denis Villeneuve avec un raffinement fantastique unique, profitant d’une musique subtile et puissante à la fois et d’une direction photo vintage et superbe signée Nicolas Bolduc, il multiplie les jeux de miroirs et les clins d’oeil (à Lynch, Hitchcock ou Cronenberg) pour composer une atmosphère troublante, qui met en valeur toute l’inquiétante étrangeté de l’impressionnant Jake Gyllenhaal.


Bande-annonce : www.youtube.com/watch?v=MzK3m0KTDbU



Commentaires de Michel Handfield (2015-03-16)


« Le chaos est un ordre à déchiffrer » (1)


Un film particulier sur deux personnes aux parallèles troublants. Des jumeaux séparés à la naissance? Ou…


Ce pourrait être toute autre chose comme nous a expliqué un artisan de la production qui a commenté le film et répondu aux questions du public après sa projection comme c'est la coutume aux Rendez-vous. Pour lui, c'est une double vie, mais pas de la schizophrénie par contre. Bref, à chaque spectateur son interprétation. Discussions assurées, car si vous le voyez avec un(e) ami(e) ou en couple, vous n'aurez pas nécessairement la même interprétation. J'ai la mienne, ce film joue certainement sur les décalages dans le temps, mais je n'en dis pas plus pour ne pas gâcher votre plaisir. Et votre explication sera certainement tout aussi bonne que la mienne.


Note


1. Cette phrase est en épigraphe du film. Elle l'est aussi du livre L'autre comme moi de l’écrivain portugais José de Sousa Saramago , traduction de Geneviève Leibrich, nous dit Gilles G. Jobin sur son site de citations. Elle se retrouve aussi en p.92 du livre (Seuil, 2005). Voir www.gilles-jobin.org/citations/?au=318



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