Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est sceptique, cynique, ironique et documenté!


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 17 4, du 2015-03-22 au 2015-06-03. Inclus Vues d'Afrique 2015.


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

C.P. 73580

Succ. Parc octogonal

Montréal H2A 3P9


Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et pensif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.

Sylvie Dupont, lectrice et correctrice d'épreuves.


ISSN : 1701-7696


Soumission de texte: societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en pièce jointe, le sauvegarder sans les notes automatiques.


Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en logiciel libre de façon à en promouvoir l'usage. Ce fut d'abord en Open Office (www.openoffice.org), mais nous utilisons davantage Libre Office (www.documentfoundation.org/) maintenant.


Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus; collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.


« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.



Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Éditos


Bonjour Monsieur.


Explication pour la pause revue, prise 2 !


Deux semaines de pauses… les mains dans le travail comme le disait mon père !


Nouveau plan Nord / Théâtre du Nouveau Monde !


Précédent libéral conservateur !


Suggestion constructive aux étudiants


Deux milliards à la déchiqueteuse ! Merci M Harper.


Les meilleures lignes/analyses de Societas Criticus en direct


Mis sur Facebook… en mai (2015-06-03)


Quand je dis ménage écolo...


Dérives religieuses


Ce n'est pas drôle


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


Commentaires livresques: sous la jaquette!


En faisant le tour du monde, on en apprend sur nous-mêmes ! Texte au sujet de « Le tour du monde en 80 jours » au TNM (www.tnm.qc.ca), de « Plaidoyer pour les animaux » (un livre de Matthieu Ricard) et de Durkheim!

DI a vu! - ciné, théâtre, expositions et quelques annonces d’évènements (avec index)


Rodin au MBAM


En faisant le tour du monde, on en apprend sur nous-mêmes ! Texte au sujet de « Le tour du monde en 80 jours » au TNM (www.tnm.qc.ca), de « Plaidoyer pour les animaux » (un livre de Matthieu Ricard) et de Durkheim!


JE TE VOIS ME REGARDER / BYE BYE PRINCESSE (DANSE THÉÂTRE)

(Very) gently crumbling (Danse-théâtre)

Wolf songs for lambs (Danse)

DES ÉTOILES

Disparaître ici (Théâtre)

Richard III (Théâtre)


Les festivals!


- Vues d'Afrique 2015

Présentation

Amour en bonus

Kamelo

RWANDA, DU CHAOS AU MIRACLE

Le rêve d’Awa

ALIAA, LA RÉVOLUTIONNAIRE NUE

L'OEIL DU CYCLONE


Documents à ne pas taire! (Notre section documentaire)


Les grandes soifs

Le profil Amina



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Index


Nos éditos!



Bonjour Monsieur.


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 4, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2015-06-02)


Ce matin on apprenait le décès de Jacques Parizeau hier soir, grand économiste, pédagogue et ministre du Parti Québécois dans le premier gouvernement Lévesque. Il a quitté la politique quand ce gouvernement a quitté cet objectif des yeux pour le beau risque canadien que leur offrait Brian Mulroney.


Il avait un but, la souveraineté du Québec. Il est revenu quelques années plus tard pour tenter de la faire. Quand il ne l'a pas atteint par quelques milliers de voix, il ne s'est pas accroché au Pouvoir et a démissionné alors qu'il lui restait pourtant quelques bonnes années à faire. Peut-être aurait-il été mieux de rester, car le PQ a ensuite viré à droite et à commencé le démantèlement de l'État québécois auquel Parizeau avait travaillé toute sa vie, autant dans des gouvernements fédéralistes que souverainistes, car comme mandarin et penseur de l'État il était d'une intelligence qui allait au-delà de la couleur politique. On doit lui reconnaitre cela.


Depuis, avec la mondialisation, où l'économie s'est séparée de la politique – les plus vieux se rappelleront certainement qu'autrefois on parlait d'économie politique – la souveraineté n'a plus le même sens.


Personnellement, je m'identifie maintenant davantage comme montréalais et américain, espérant un jour un parlement de l'Amérique comme il y a un parlement européen. D'ailleurs, m'intéressant à l'environnement, je vois bien qu'en matière de pollution et de changements climatiques les frontières n'existent pas. S'il faut des actions locales, il faut aussi un dialogue et une implication globale. Bref, je suis maintenant ailleurs. Mais, il faut toujours rêver, car c'est le moteur de l'avancement. S'il y a une leçon à retenir de Monsieur Parizeau, c'est celle-là.


Postscriptum


Depuis ce matin, on revient naturellement sur un épisode du soir du référendum de 1995, où il a parlé du vote ethnique et de l'argent. J'avais écrit sur cette question en 2001 à l'occasion d'une autre affaire, mais je ne pouvais alors pas ignorer la première. Ce texte étant encore en ligne sur le site du Voir 14 ans plus tard, je le reprends ici et j'ai mis le lien à la fin.



Le piège ethnique


par MICHEL HANDFIELD, COÉDITEUR DE LA REVUE INTERNET SOCIETAS CRITICUS, 11 JANVIER 2001


L’affaire Michaud soulève le piège des questions ethniques. Parizeau, avant lui, a démissionné pour avoir parlé du vote ethnique. Monsieur Chrétien, après maintes questions, a indirectement admis avoir accéléré l’attribution de citoyenneté à la veille du référendum de 1995, tout en niant que c’était pour favoriser le camp du Non. En fait, la question ethnique est un piège pour tous les politiciens.



Sociologiquement, la scientificité des sondages est basée sur des extrapolations du vote en fonction des groupes d’appartenances : ethniques, linguistiques, professionnels, éducationnels, économiques, etc. Il y a donc des comportements liés à l’appartenance ethnique dans le vote, mais sa pondération n’est pas nécessairement la plus influente.


En réalité, la langue paraît être un facteur plus important. Il semble en effet que les membres d’ethnies qui sont francophones ont voté Oui dans une proportion assez considérable (de 23 à 34 % d’après divers modèles de pondération), selon les conclusions de Pierre Serré, étudiant au doctorat en science politique à l’Université de Montréal. Ainsi, le vote des juifs peut avoir suivi cette même tendance, selon qu’ils soient francophones ou non. Alors, que cette communauté fut unanimement pour le Non dans certains pôles n’est pas un indice que tel fut le cas pour TOUS les juifs québécois. La thèse de monsieur Michaud n’est donc pas scientifiquement recevable et est fort critiquable. Cela ne l’empêche cependant pas de dire son point de vue, car nous sommes encore dans une société ouverte et libérale. À moins que les racines conservatrices des deux chefs québécois (Bouchard et Charest) nous ramènent au duplessisme?


Politiquement, par contre, dire que le vote fut ethnique, c’est nier la liberté individuelle. Parce que chaque citoyen, derrière l’isoloir, a liberté de conscience et est seul à choisir. Remettre ce principe en cause, c’est aussi remettre en cause le fondement de la démocratie. Le faire peut donc soulever un tollé. Il n’est pas dit cependant qu’il ne faut pas soulever les questions de représentativité du système électoral, car ce sont des outils qui donnent une image plus ou moins juste de la volonté du peuple. On l’a vu aux États-Unis cette année.



La question ethnique est aussi un piège à un autre niveau, puisque si l’on se définit comme ethnique, on ne veut pas être qualifié d’ethnique! Se définir ainsi peut être inclusif dans un groupe, représenter un signe d’appartenance ou un signe de différence. Mais être défini ethnique par les autres est par contre exclusif.


En fait, pour combien de temps est-on ethnique? Quand le devient-on? Quand ne l’est-on plus? Car avec les mariages mixtes, des Bouchard ou des Michaud pourront aussi devenir des ethniques! Et des Xyz pourront devenir des pures laines! Un « ethnique » deviendrait-il un autochtone s’il retournait dans le pays de ses ancêtres? Ou serait-il considéré comme un Québécois ou un Canadien, donc un « ethnique », par eux? L’ethnicité est un concept très subjectif. Pour cette raison, je lui préfère le concept de citoyen. Est citoyen toute personne habitant le territoire.


Valoriser l’ethnicité par le multiculturalisme peut aller à l’encontre des individus, parce qu’on peut les voir comme des « ethniques » qui ont des comportements prédéterminés – ce qui vaut aussi pour l’ethnie « canadienne-française » ou « québécoise de souche ». L’individu n’est plus maître de lui: ses comportements sont prédéterminés par son ethnie selon cette optique. C’est ainsi qu’en 1998, l’Honorable juge Monique Dubreuil a laissé sortir deux violeurs avec une peine à purger « dans la collectivité », vu le « contexte culturel particulier à l’égard des relations avec les femmes » chez les Haïtiens, ce qui avait soulevé un tollé!


En valorisant l’ethnicité, on nie que les individus sont le fait de divers facteurs sociaux, politiques et culturels locaux, nationaux, mais aussi internationaux (avec l’ouverture sur le monde que procurent les moyens de communication modernes). Les notions de races et d’ethnies comptent pour peu dans ce que sont les individus. Les réduire pour un Oui ou pour un Non à un groupe homogène relève davantage d’obscurantisme que de racisme, mais ce n’est pas une raison pour nous ramener à La Grande Noirceur duplessiste.


Source: http://voir.ca/chroniques/grandes-gueules/2001/01/11/le-piege-ethnique/




Explication pour la pause revue, prise 2 !


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 4, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2015-06-01)

Avec mon cousin Jocelyn, on a changé l'ancien fibre de verre des auvents (rouge) pour du Suntuf fumée (solar grey). Il travaille bien le cousin. Il ressemble plus à mon père que moi pour l'habileté manuelle.




Deux semaines de pauses… les mains dans le travail comme le disait mon père !


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 4, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2015-04-28)


Parfois, cesser de réfléchir aide à réfléchir plutôt qu'à chercher une utopie qui ne tient pas sur la route de la réalité si belle elle fut dans le monde des idées…


Mi-avril, j'ai vu que mon armoire à vis s'affaissait. Trop de poids. Je ne pouvais pas la laisser tomber alors j'entrepris de la vider pour la réparer. Pas le choix. En pause temporaire de Societas Criticus.


Tant qu'à la vider et la réparer, pas le choix de la repeindre. Alors, aussi bien repeindre le garage, car s'il y a un endroit que l'on néglige c'est bien celui-là, où on entrepose des « cossins au cas où » ! Et, tant qu'à vider, aussi bien faire le tri. Bref, deux semaines de pauses de Societas Criticus, où je n'ai fait que le minimum du minimum.


Mais, pour quelqu'un qui écrit, faire du travail manuel, c'est aussi une forme de décrochage psychologique salutaire ! Deux semaines de repos d'écriture en faisant du travail manuel, ça fait du bien et ça coute moins cher qu'aller en voyage !



Et, on développe de nouvelles compétences transversales comme on le dit dans le « jargonage » scolaire québécois ! La perceuse, le tournevis, l'équerre, ça nous place à un autre niveau.








Comme j'avais encore des choses de mes parents qui dataient d'avant même que je ne sois au monde, un ménage s'imposait. Bien du stock périmé, dégradé qu'on ne peut plus utiliser. Mais, aussi quelques trouvailles qui, avec de l'imagination, ont gagné une nouvelle vie. J'ai ainsi repeint un ancien petit jack que j'ai utilisé comme patte de coin pour mon armoire à vis…








Et, l'ancienne table de scie ronde, je l'ai réutilisée pour mettre une petite perceuse à colonne.


C'est ce qu'on appelle « vintage » ! Environnemental aussi, car vaut mieux réutiliser que de jeter aux déchets. On voit d'ailleurs sur la photo une ancienne « Sho-Vac » qui sert maintenant de poubelle d'atelier à roulette par exemple. Créativité et imagination sont la clé autant en écriture que dans le travail manuel. Peut-être une leçon à partager avec nos bonzes de la politique, de l'éducation et du management qui voudraient que tout soit standardisé et normé. Mais, si tout est pareil, on produit où c'est le moins cher, car ne reste plus que le cout de production comme facteur de compétitivité. Et si on peut robotiser, c'est encore mieux. Mais, qui seront les clients, car les robots n'achètent ni vêtements ni nourriture, ni de télé ni de colas par exemple. Parfois, cesser de réfléchir aide à réfléchir plutôt qu'à chercher une utopie qui ne tient pas sur la route de la réalité si belle elle fut dans le monde des idées…


Mais, là, c'est le bureau qui a l'air d'un négligé ! On va s'en sortir.



Nouveau plan Nord / Théâtre du Nouveau Monde !


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 4, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2015-04-12)


Ce matin, après avoir lu « Nouveau plan Nord de 22 milliards et 10 000 emplois » de Julien Arsenault dans lapresse.ca (1), j'ai mis ce commentaire sur Facebook :


« Petit calcul: 22.000.000.000 $/ 10.000 emplois = 2.200.000$/emploi. Comparatif: payer un assisté social 40 ans à 12000$/an = 480.000$. Un employé 30 ans à 40.000$/an donne 1.200.000$. Est-on sûr que ce n'est pas cher payer l'emploi? Sans compter que les ressources seront transformées ailleurs et que c'est là que se fera la plus-value et le profit. Africanisation du Québec comme je l'ai déjà écrit. [2] Le milieu de la culture n'en demande pas tant que ça et pourtant il exporte lui aussi: certaines de nos pièces sont jouées ailleurs, nos films projetés, nos livres lus! En parlant du milieu de la culture, je suis justement au dévoilement de la saison 2015-16 du TNM. Pour tous renseignements: www.tnm.qc.ca.  « Albertine en 5 temps », une production du TNM, va même aller se promener en France! Quand je dis que la culture s'exporte… »


Par contre, dans la journée, les nouvelles se sont affinées. Si « Couillard présente un nouveau Plan Nord de 22 milliards » (3), c'est une évaluation globale et non la part de l'État dans ce plan, même si elle sera substantielle. Mais, c'est quand même cher l'emploi sans compter que le plus gros de la plus-value risque de se faire ailleurs. Je ne suis pas sûr que le plan nord mérite tant d'attention comparativement à la culture, à l'éducation et à la créativité par exemple pour le développement futur du Québec, car quand les trous seront vides, il faudra y voir comme le rapporte Le Devoir :


« Le Québec doit aussi, en parallèle, assumer la totalité de la facture pour la restauration des 700 sites miniers abandonnés. Celle-ci s’élève à 1,2 milliard. » (4)


En comparatif, la culture ne laisse pas de têtes vides  ! Il faut donc y investir davantage.


Notes


1. Le texte de Julien Arsenault, mis à jour dans lapresse.ca, s'intitule maintenant « Un nouveau Plan Nord moins ambitieux » : http://affaires.lapresse.ca/economie/energie-et-ressources/201504/08/01-4859142-un-nouveau-plan-nord-moins-ambitieux.php


2. Michel Handfield, Québec/Afrique, in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 7, Éditos:


PDF: http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2221383

HTML: http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2012/SCVol14no7HTML/SCVol14no7html.html


3. Alexandre Shields, Couillard présente un nouveau Plan Nord de 22 milliards, in ledevoir.com, 8 avril 2015 :

www.ledevoir.com/politique/quebec/436636/couillard-presente-un-nouveau-plan-nord-de-22-milliards-et-10-000-emplois


4. Ibid.



Précédent libéral conservateur !


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 4, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2015-04-11)


Concernant les contestataires masqués de l'UQAM et du cégep du Vieux-Montréal, le problème c'est qu'il y eut un précédent : lors de la crise d'Oka, le gouvernement libéral de l'époque a non seulement négocié avec des gens masqués, mais un ministre s'est même assis avec eux. Je crois même qu'ils étaient armés ! Une recherche Internet me l'a par la suite confirmée :


« Le 12 août, John Ciaccia et son homologue au fédéral Tom Siddon signent, devant les caméras, une entente avec les Mohawks de Kanesatake sur les conditions préalables aux négociations. La cérémonie se déroule en présence de warriors masqués et armés. » (1)


C'est dire que tant la politique que la contre politique se radicalisent et qu'il faut trouver de nouvelles voies de discussions et de négociations. Il est temps de changer de stratégie, comme de montrer votre utilité sociale plutôt que de faire du saccage, tel que je l'ai écrit dans un l'édito précédent. (2)


Notes


1. Des négociateurs masqués, 20 juillet 1990, ARCHIVES DE RADIO-CANADA : http://archives.radio-canada.ca/guerres_conflits/desordres_civils/clips/252/. John Ciaccia était alors ministre délégué aux Affaires autochtones du Québec (Parti libéral du Québec) et Tom Siddon ministre fédéral des Affaires indiennes dans le cabinet de Brian Mulroney (Parti progressiste conservateur).


2. Michel Handfield (2015-04-06), Suggestion constructive aux étudiants.


Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Ciaccia


http://en.wikipedia.org/wiki/Tom_Siddon



Suggestion constructive aux étudiants


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 4, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (06/04/2015)


À la place d'une grève, faites de l'éducation populaire et gratuite dans des lieux publics, comme les parcs, la fin de semaine. Des cours de francisation aussi, notamment pour les nouveaux arrivants. Bref, montrez ce qui pourrait être fait avec de l'investissement social et solidaire à la place de faire une grève ! Il est temps de changer de stratégie.


Quant à votre revendication contre « l'exploitation des hydrocarbures et le fondamentalisme marchand » (1), faudrait encore que ce soit tangible. Par exemple, par l'interdiction pour tous vos membres d'avoir une voiture autre qu'hybride ou électrique et de porter une casquette Nike ! (2) Sinon, comment expliquer qu'on est contre « l'exploitation des hydrocarbures et le fondamentalisme marchand »? Paroles en l'air ou moyen de prendre du bon temps au lieu d'étudier?


Si on veut réduire le transport et l'exploitation des hydrocarbures, il faut d'abord agir en conséquence. Par exemple, je suis membre de Communauto, et quand je le peux je choisis une auto hybride; je marche ou je pédale (vélo); et je prends le transport en commun. C'est par l'exemple que vient le changement durable et non en faisant des manifs d'un printemps ! Tenez-vous-le pour dit.


Notes


1. Mathieu Gobeil, lundi 23 mars 2015, La grève étudiante de 2015 ressemble-t-elle à celle du printemps érable?, ici.radio-canada.ca/nouvelles : http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2015/03/23/004-mouvement-greve-etudiant-2012-2015-comparatif.shtml


2. Dans un autre texte, sur la pièce « Disparaître ici », j'ai écrit :


« À l'heure des droits individuels, paradoxalement, il faut de plus en plus être comme les autres pour être. Sexuellement, mais aussi dans le look. Même chez les gars. On est le « jean » ou la casquette que l'on porte; James Deans, le cool ou le sportif par exemple. Cela est vrai, tant à l'école, au travail que dans l'art. À l'heure du travail autonome et de la performance, c'est même poussé au paroxysme. »



Deux milliards à la déchiqueteuse ! Merci M Harper. (1)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 4, Éditos : www.societascriticus.com



Michel Handfield (06/04/2015)


Après avoir investi 2 milliards pour le registre des armes à feu, on aurait été bien mieux de l'utiliser et de l'améliorer plutôt que de le « scraper ». Avec cette logique, si on « scraperait » tout ce qui a dépassé les couts, on traverserait encore le fleuve en canot, parce qu'on démolirait les ponts au fur et à mesure qu'ils auraient été construits !


Note


1. http://ici.radio-canada.ca/nouvelles, 1 avril 2015, Registre des armes d'épaule : les données du Québec déjà dans le broyeur, http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/politique/2015/04/01/002-registre-armes-feu-destruction-quebec-cour-supreme.shtml



MANIF CONTRE LE RACISME ET L'ISLAMOPHOBIE (2015-03-28) - Suivi d'un retour historique sur la question verte ! Pourquoi? À lire pour le savoir.


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 4, Éditos/Fil de presse : www.societascriticus.com


Autodéfense populaire !

Rassemblement pour contrer la manif de PEGIDA Québec.

Cette manif est appuyée et soutenue par Solidarité sans frontières. www.solidaritesansfrontieres.org


Michel Handfield (2015-03-30 , version très augmentée du Facebook en direct)


« Live », au coin de chez moi (rue Bélair), la police se dirige vers le lieu de rencontre de PEGIDA-Québec (le centre d'achat Boulevard), où se sont aussi rendus les contremanifestants, mais en grand nombre. Vu la force du nombre, la manifestation de PEGIDA-Québec fut annulée.








Une heure plus tard, à l'autre coin de rue de chez moi, Jean-Talon, des groupes de gauche, des groupes sociaux et des étudiants du cégep du vieux étaient ensemble dans la rue. Ils ont fait reculer l'extrême droite raciste (PEGIDA). Bravo ! Mais, ce sera certainement à refaire, car l'extrême droite se sent en mission.








Les étudiant(e)s du cégep du Vieux-Montréal...











Et, une pancarte du Parti vert du Québec (www.pvq.qc.ca) dans le groupe ! Un parti de plus en plus aligné sur les mouvements sociaux et contestataires alors qu'autrefois il visait d'être une coalition regroupant tant des gens de centre, de droite et de gauche, d'abord préoccupés par l'environnement, ce qui me permet ici une petite note historique :


La conservation de l'environnement fut d'abord une idée de droite, mais abandonnée quand la gauche s'y est intéressée à son tour. D'ailleurs, la racine des mots conservateur et conservatisme vient « du latin conservator, ‘protecteur’ » (1) ! À ce sujet, voici des extraits d'un texte du Harper's magazine qui nous en fait une courte histoire, probablement oubliée par les conservateurs d'aujourd'hui, qui semblent préférer une alliance avec l'argent et les groupes religieux et traditionalistes plutôt que le respect de leurs racines :


« In fact, the movement against despoilment of land, air, and water in the United States was started by Theodore Roosevelt and his fellow Republicans, who established the national forests, the great national parks, and other reserves for posterity to enjoy.


(…)


Conservative philosophers had long preached a conservation ethic, grounded in the sense of holding a public trust for those who followed them. (…) Under Nixon, Congress passed the major environmental laws of our generation, bolstered by his signature and by eloquent supporting statements. Besides being deeply impressed (or alarmed) by the massive turnout for Earth Day in 1970, Nixon knew that poll after poll showed Republicans themselves favored saving the natural world from plunder and pollution.


Around this time, Russell Kirk, the grand savant of modern conservatism, wrote that “the issue of environmental quality is one which transcends traditional political boundaries. It is a cause which can attract, and very sincerely, liberals, conservatives, radicals, reactionaries, freaks, and middle-class straights.” » (2)



Notes


1. Dictionnaire Antidote.


2. Ces extraits cités sont tirés de [History] GREEN OLD PARTY from READINGS, a section du Harper's Magazine, May 2014, p. 21. Ils font référence au livre « Unstoppable: The Emerging Left-Right Alliance to Dismantle the Corporate State » de Ralph Nader published by Nation Books. www.publicaffairsbooks.com/book/hardcover/unstoppable/9781568584546




Index



Les meilleures lignes/analyses de Societas Criticus en direct


Par Michel Handfield


Des mots ou des liens que nous plaçons sur Twitter, Facebook, et/ou Linked In et que nous reprenons ici vu la valeur que nous leur trouvons.


Pour la mise en page de messages d'abord mis en ligne sur les réseaux sociaux, des corrections sont parfois nécessaires après coup, car il faut quelquefois tourner les coins ronds pour les besoins des médias sociaux, comme les 140 caractères de « Twitter », mais aussi pour la rapidité du direct lors d'un évènement qui demande déjà toute notre attention! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas changer l'apparence du direct. Souvent, c'est l'orthographe et la ponctuation qui ont été corrigées bien avant la mise en page!



Mis sur Facebook… en mai (2015-06-03)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 4, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Textes (corrigé ici) et photos Michel Handfield


Facebook, 31 mai 2015 : Societas Criticus au tour de l'ile 2015!



Rue Sherbrooke Ouest.











Rapides de Lachine.











Selfie de fin de tour de l'ile 2015.










Facebook, 5 mai 2015 : Prix 2015 de l'Observatoire du cinéma au Québec


J'étais à la remise des prix 2015 de l'Observatoire du cinéma au Québec, où il y avait beaucoup de monde du milieu cinématographique, dont Denys Arcand, un ancien de l'U de M. Cela se passait au Carrefour des arts et des sciences, où était l'ancienne bibliothèque des sciences sociales en mon temps. (Les années 80)


Prix engagement: Rolland Smith, qui était à Cannes


www.mononews.ca/nouvelles/2910/roland-smith-50-ans-de-programmation


Prix recherche : Thomas Waugh


www.concordia.ca/finearts/cinema/faculty.html?fpid=thomas-waugh


Prix création: Monique Fortier


www.onf.ca/explorer-tous-les-cineastes/monique-fortier/


www.erudit.org/culture/cb1068900/cb1134308/34593ac.pdf


Sur l'Observatoire du cinéma au Québec :


http://histart.umontreal.ca/departement/lobservatoire-du-cinema-au-quebec/



Facebook, 22 mai 2015 : Pourquoi la radicalisation?


Pourquoi la radicalisation? Une explication: on pourfend le sexisme non sans raison d'un côté, mais de l'autre on assimile de plus en plus la liberté religieuse a un droit inaliénable plutôt que d'affirmer qu'il s'agit de croyances, non de vérités vérifiables scientifiquement. Et, au nom de la religion, le sexisme que l'on pourfend d'un côté devient plus qu'acceptable, car il fut dicté par Dieu et est défendu depuis des siècles et des siècles par les traditions religieuses. De quoi attirer ceux qui en veulent aux femmes tout en leur assurant une protection de leurs croyances sur la femme. Ce phénomène se retrouve aussi dans une autre institution fortement masculine et millénaire : l'armée ! Ce n'est peut-être pas un hasard.



Facebook, 20 mai 2015. Lu : Premières poursuites pour exercice illégal de la psychothérapie


« Après avoir reçu plus de 850 signalements de partout au Québec, l'Ordre des psychologues vient de déposer les premières poursuites jamais engagées pour exercice illégal de la psychothérapie. » (MARIE-CLAUDE MALBOEUF, Premières poursuites pour exercice illégal de la psychothérapie, in La Presse, 20 mai 2015 : www.lapresse.ca/actualites/sante/201505/20/01-4870947-premieres-poursuites-pour-exercice-illegal-de-la-psychotherapie.php)


Mon mot :


Bravo, parce que souvent c'est du n'importe quoi, comme de remonter aux vies antérieures, à des ondes négatives, et quelques trucs du genre qu'on ne peut prouver et qu'on peut interpréter n'importe comment puisque non fondés scientifiquement !



Quand je dis ménage écolo...


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 4, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2015-04-30 / Facebook original 2015-04-28)


Je dis ménage écolo de mon garage. Beaucoup de métal, comme le banc scie, a été récupéré par les ferrailleurs qui passent sur les rues la nuit précédant les vidanges. Le reste est allé à l'écocentre en vélo !















Dérives religieuses


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 4, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com



Michel Handfield (2015-04-11)


LU :


« Le président américain Barack Obama a appelé à lutter contre les pseudo-thérapies dites de « conversion », visant à inciter les jeunes gais, lesbiennes ou transgenres à revenir sur le droit chemin sexuel. (…) Pour Mme Jarrett, ces thérapies appelées « de réparation » sont moralement et médicalement nuisibles : « tous les éléments scientifiques nous montrent que la thérapie de " conversion ", surtout quand elle est pratiquée sur des jeunes, n'est ni médicalement ni éthiquement adaptée et peut provoquer un mal considérable ». » (1)


Mon commentaire Facebook :


C'est pour éviter ces dérives pseudo scientifiques et religieuses qu'il faut inclure la science dans les Chartes des droits et libertés, car dans le moment la science n'a aucune protection constitutionnelle face à des croyances religieuses qui sont protégées par nos chartes des droits, libertés et irresponsabilités - et je dis bien irresponsabilités puisqu'on n'a pas osé écrire chartes des droits, libertés et responsabilités !



Note



1. Agence France-Presse/WASHINGTON, Obama veut mettre un terme aux « thérapies de conversion » pour les jeunes gais, in lapresse.ca, 09 avril 2015 : www.lapresse.ca/international/etats-unis/201504/09/01-4859481-obama-veut-mettre-un-terme-aux-therapies-de-conversion-pour-les-jeunes-gais.php



Ce n'est pas drôle


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 4, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2015-04-11)


Après avoir lu « Les cadres scolaires vont en rire un coup » qui nous apprend que dans ce colloque de formation on va «laisser sortir le clown» en eux, mais aussi apprendre des choses comme « d’optimiser la gestion de son temps et de sa productivité à l’aide des fonctionnalités de gestion des tâches, du calendrier et des contacts » d'Outlook (1), j'ai donc écrit ceci :


N'eut pas été mieux dans ce colloque un atelier sur le logiciel libre au lieu de Microsoft Outlook? Au moins, si ça incitait nos dirigeants de commissions scolaires à passer aux logiciels libres, ça donnerait des économies substantielles, de quoi justifier les couts de cette rigolade!


Note


1. Marc-André Gagnon, Les cadres scolaires vont en rire un coup. Un colloque de formation payé pour «laisser sortir le clown» en eux, in Le journal de Montréal, Mercredi, 8 avril 2015 : www.journaldemontreal.com/2015/04/08/les-cadres-scolaires--vont-en-rire-un-coup



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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS (révisé le 2014-03-23)


Dans les textes cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, non le mot à mot.


Si, pour ma part, j'écris commentaires ou sociocritique, c'est que par ma formation de sociologue le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques et les questions soulevées. Le film, par exemple, est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. C’est ainsi que, pour de très bons films selon la critique plus traditionnelle, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi. Je peux par contre comprendre leur angle. J’encourage donc le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée juste.


Il faut aussi dire que je choisis les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu. Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur de voir un film qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi. Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.



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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’évènements)


Rodin au MBAM


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Commentaires et photos de Michel Handfield (Direct Facebook du 26 mai, corrigé et mis en ligne le 2015-06-03)


À partir du 30 mai: www.mbam.qc.ca


Pour cette exposition, le musée des beaux-arts de Montréal a développé un site interactif que vous pouvez consulter tout en regardant l'exposition... ou de chez vous: http://mbamrodin.com/.



Je pense donc je suis ! Jimmy Gonzalez, artiste de cirque au MBAM pour la présentation de l'exposition Rodin.

















Voir :

http://montrealcompletementcirque.com/fr/evenement/grazing-the-sky/







Nathalie Bondil, qui a fait une présentation de l'exposition « Métamorphoses. Dans le secret de l'atelier Rodin » et des gens autour de cette exposition, dont des membres de la famille Rodin.


Nathalie a dit que pour elle la sculpture est une vraie passion. Je crois que si Rodin l'avait connu, il n'aurait pas fait « le penseur », mais la penseuse !










Catherine Chevillot, ancienne enseignante de Nathalie Bondil et directrice du Musée Rodin.


www.liberation.fr/culture/2012/01/05/catherine-chevillot-nommee-directrice-du-musee-rodin_786174


https://youtube.com/watch?v=qljpEcjOxvE













À la conférence de presse sur Rodin, une question : son moulage est-il fait en terre, en glaise, en plâtre? Le comique en moi aurait eu le gout de dire « en terre anglaise ou en terre française? » Une partie de moi que je conserve dans ma tête est parfois un petit comique. La question des plâtres, glaise, moulages, est pourtant une question importante en sculpture comme ont répondu Nathalie Bondil et Catherine Chevilot. Lire http://fr.wikipedia.org/wiki/Sculpture



Madame Chevillot a aussi parlé de la question des droits des plâtres servant au moulage.Douze plâtres sont considérés comme les originaux selon la loi. Mais, à l'heure du numérique, où le sculpteur peut dessiner son œuvre sur ordinateur, l'envoyer par courriel à la fonderie qui la moulera, il arrive quoi? Un grand vide juridique a-t-elle répondu à ma question. Et on ne parle pas ici du sculpteur des XXIes siècles et plus qui pourraient reprendre l’œuvre pour la réinterpréter/refaire avec un nouveau moulage travaillé numériquement comme on le fait avec l’échantillonnage musical par exemple. Les descendants de Rodin ne sont plus que biologiques, des ayants droit (le musée Rodin en l'occurrence), mais sont aussi artistiques. Des artistes d'aujourd'hui ou qui ne sont pas encore nés qui le réinterprèteront peut-être un jour à partir de modélisations numériques. Tout un pan des arts et des droits est encore à faire…


Et, dans le musée, on peut entre autres voir…


Nu féminin assis dans une main (maquette). Vers 1900? Plâtre.



















Grand modèle en plâtre du penseur de Rodin (1903) destiné à la fonte en bronze.




















Rodin gore !


Tête de Saint-Jean-Baptiste dans un plat, 1887, Bronze, fonte Alexis Rudier, 1961.














Mahler par Rodin. http://fr.wikipedia.org/wiki/Gustav_Mahler


















Rodin: Ève, grand modèle.




















Une salle où toucher Rodin : la sensation de la matière.



Installation conçue par la SAT (http://sat.qc.ca) pour le public aveugle ou malvoyant avec des reproductions qui peuvent être touchées pour les voir autrement : par la sensation !

















En faisant le tour du monde, on en apprend sur nous-mêmes ! Texte au sujet de « Le tour du monde en 80 jours » au TNM (www.tnm.qc.ca), de « Plaidoyer pour les animaux » (un livre de Matthieu Ricard) et de Durkheim!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 4, Textes ciné et culture/Livres : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (2015-05-23)


« De nos jours un voleur est un homme d'affaires ou en politique, car cette banque n'est ouverte qu'aux gentlemans. » Phileas Fogg (1)


« Le tour du monde en 80 jours » au TNM. Très contemporain, multiculturel et critique en même temps. C'est que deux visions, qui sont aussi nos racines, s'y retrouvent : la Britannique, avec Phileas Fogg, gentleman dont on connait fort peu sauf qu'il a été d'une prévisibilité mathématique jusque là et probablement le plus sédentaire de tous les Hommes, et la Française, avec Passepartout, son nouveau valet. Alors, quand il prend le pari de faire le tour du monde en 80 jours, car c'est mathématiquement faisable dit-il, c'est à la surprise générale de ses amis du Reform-Club de Londres. Mais, un détective s'attardera à le suivre tout au long de son périple, car n'est-il pas suspect qu'un homme aussi enraciné qu'un arbre décide d'un tel périple si peu de temps après ce vol à la «  Bank of England »?


Au niveau théâtral, la mise en scène est créative, car pas facile de reprendre un tour du monde que l'on a vu et revu, tant en série télé qu'en film, sur une scène d'une part et d'y faire tous les continents d'autre part. Mais, ça marche. Un exemple : aux Indes, le mouvement des comédiens nous laisse croire qu'ils sont réellement sur le dos d'un éléphant. On voit aussi que l'on est américain (au sens d'habitants du continent, s'entend) quand ils arrivent à San Francisco, car la musique, c'est la nôtre !


Histoire connue, mais un divertissement qui plait. Cependant, derrière cette apparente comédie, il y a de la profondeur; de quoi réfléchir sur notre temps. D'abord, sur la science et la rationalité, car Phileas Fogg est rationnel. Mathématique, pour lui le hasard n'existe pas. Tout se calcule, avec une marge d'erreur pour les risques du voyage. On peut parler de science appliquée ici. Il ne fait pas une gageüre avec ce voyage, mais une démonstration!


Ce voyage, c'est aussi une confrontation entre ce Britannique à l'esprit obtus et des gens d'autres cultures qu'il prend de haut. Rappelons d'abord que « Le tour du monde en 80 jours » fut écrit en 1872, bien avant le multiculturalisme britannique actuel; à l'époque de l'empire colonial sur lequel le soleil ne se couchait jamais.


Ainsi, aux Indes, pour lui l'éléphant est un outil qui doit être contraint au service de l'Homme, donc le sien, pour assurer son transport dans les plus brefs délais. On est ici dans la pensée mécaniste, qui eut court du XVIIe au XIXe siècle. (2) C'était une approche courante à cette époque. Durkheim en parlera plus tard comme d'une solidarité mécanique :


« Les molécules sociales qui ne seraient cohérentes que de cette seule manière ne pourraient donc se mouvoir avec ensemble que dans la mesure où elles n'ont pas de mouvements propres, comme font les molécules des corps inorganiques. C'est pourquoi nous proposons d'appeler mécanique cette espèce de solidarité. (…) Dans les sociétés où cette solidarité est très développée, l'individu ne s'appartient pas, nous le verrons plus loin; c'est littéralement une chose dont dispose la société. Aussi, dans ces mêmes types sociaux, les droits personnels ne sont-ils pas encore distingués des droits réels. » (3)


On possédait ainsi les colonies, leurs richesses naturelles, les animaux et les colonisés! Ils devaient être aux services des colonisateurs et de la métropole comme une mécanique bien huilée.


Mais, pour l’hindou, l'éléphant est un membre de la famille! Il faut le respecter, donc suivre son rythme. Autre philosophie qui faisait rire à l'époque mécaniciste, mais en faisait tout de même réfléchir certains comme l'écrit Matthieu Ricard dans « Plaidoyer pour les animaux » (Allary Éditions) :


« Certains de ces voyageurs ridiculisèrent ces coutumes, mais d'autres furent impressionnés par un système moral totalement méconnu en Occident. L'existence d'une civilisation si avancée et respectueuse des animaux posait un défi radical aux idées chrétiennes sur la dominance de l'homme. » (4)


Cette philosophie s'immisce maintenant dans la société d'aujourd'hui, où la recherche montre que les animaux sont des êtres à part entière comme nous le sommes nous-mêmes; des êtres qui sentent les choses et ont une intelligence. Fruits de l'évolution eux aussi :


« Le continuum du vivant n'est donc pas organisé selon une hiérarchie qui conduirait à la supériorité absolue de l'espèce humaine. Il reflète simplement les mille voies qu'ont suivies, étape par étape, les innombrables espèces qui peuplent notre planète. Ce continuum reflète la façon dont la sélection naturelle a favorisé l'émergence de la diversité, de la complexité et de l'efficacité chez des formes de vies de mieux en mieux adaptées à leur milieu. » (5)


C'est dire qu'il n'y a pas que l'Homme qui est un être évolué. Maintenant, science et philosophie orientale se rejoignent dans certains courants comme ceux de la défense de l'environnement et des animaux. Alors, comment défendre cela et bien vivre face à une exploitation des bêtes encore inhumaine? En réduisant certaines d'entre elles à des sous-bêtes d'élevages ou matières premières de protéines animales! On leur enlève ainsi toute connotation personnelle dans une chaine d'élevage et de boucherie industrielle. On en revient à un certain rationalisme à la Phileas Fogg pour ne pas être en situation de dissonance cognitive. Tous ne sont pas prêts au végétarisme, moi le premier, mais j'ai tout de même diminué ma consommation de viande à mesure que s'est élevé ma conscience écologique.


Dans son périple aux Indes, ils sauveront aussi une princesse (Tania Kontoyanni) :


« C’était une Indienne d’une beauté célèbre, de race parsie, fille de riches négociants de Bombay. Elle avait reçu dans cette ville une éducation absolument anglaise, et à ses manières, à son instruction, on l’eût crue Européenne. Elle se nommait Aouda. » (6)


Fogg, qui croit représenter le sommet de la civilisation, se fera remettre à sa place plus d'une fois par celle-ci, car elle les accompagnera pour le reste du voyage. C'est ainsi qu'elle lui répondra un de ces quatre que « l'Inde ne rêve pas plus de devenir anglaise qu'un éléphant de devenir le moustique qui le pique! »


Avec l’industrialisation croissante, comme on le verra lorsqu'ils seront à New York, chacun se mêlera dans un « melting pot », mais conservera aussi une part de ses origines. Chacun sera un peu de sa culture, mais prendra aussi d'un grand tout plus large. On en arrive alors à la solidarité organique de Durkheim qui est lié à la montée de l'individualité et de la personnalité. Une solidarité qui permet à des organes différenciés d'aller vers un but commun tout en conservant une part de différenciation contrairement à la solidarité mécanique :


« (…) la précédente implique que les individus se ressemblent, celle-ci suppose qu'ils diffèrent les uns des autres. La première n'est possible que dans la mesure où la personnalité individuelle est absorbée dans la personnalité collective; la seconde n'est possible que si chacun a une sphère d'action qui lui est propre, par conséquent une personnalité. Il faut donc que la conscience collective laisse découverte une partie de la conscience individuelle, pour que s'y établissent ces fonctions spéciales qu'elle ne peut pas règlementer; et plus cette région est étendue, plus est forte la cohésion qui résulte de cette solidarité. En effet, d'une part, chacun dépend d'autant plus étroitement de la société que le travail est plus divisé, et, d'autre part, l'activité de chacun est d'autant plus personnelle qu'elle est plus spécialisée. (…) Ici donc, l'individualité du tout s'accroit en même temps que celle des parties; la société devient plus capable de se mouvoir avec ensemble, en même temps que chacun de ses éléments a plus de mouvements propres. Cette solidarité ressemble à celle que l'on observe chez les animaux supérieurs. Chaque organe, en effet, y a sa physionomie spéciale, son autonomie, et pourtant l'unité de l'organisme est d'autant plus grande que cette individuation des parties est plus marquée. En raison de cette analogie, nous proposons d'appeler organique la solidarité qui est due à la division du travail. » (7)


De ce voyage, Phileas Fogg aura appris que le monde n'est pas réglé comme une horloge comme il le croyait ni qu'il n’est au service de son club de privilégiés. Il y est peut-être soumis, mais suffit que des conditions changent pour que la révolution arrive et que la soumission ne tombe. Son domestique français, Passepartout (Stéphane Breton), le sait, la France ayant connu sa révolution en 1848. Ce n'est pas un hasard qu'à la fin de la pièce il y ait un extrait du Lac de Lamartine, la Seconde République ayant été proclamée par Alphonse de Lamartine lui-même (8). Le clin d'oeil est intéressant :


« Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices!

Suspendez votre cours:

Laissez-nous savourer les rapides délices

Des plus beaux de nos jours! » (9)


L'Histoire, la vraie, avec le temps, nous montrera que c'est la princesse Aouda qui avait raison : l'Empire britannique se morcèlera – l'Inde deviendra même une république - et la Grande-Bretagne ira vers le multiculturalisme, stade suprême de la solidarité organique, chacun pouvant vivre selon sa culture et ses choix personnels. Sauf que, rien n'étant parfait, on découvrira aussi certaines dérives multiculturelles possibles avec le temps, mais c'est là une tout autre histoire. Bref, « Le tour du monde en 80 jours » est une pièce encore contemporaine qui nous permet de comprendre notre temps.


Notes


1. Texte de la pièce que j'ai noté avec une certaine approximation peut-être. Il en va de même de toutes les autres citations de la pièce, car il s'agit d'une adaptation d'Hugo Bélanger d'après l'oeuvre de Jules Verne. Je n'ai donc pas trouvé ces citations dans Verne, Jules (1828-1905), Le tour du monde en 80 jours (roman), La Bibliothèque électronique du Québec (http://beq.ebooksgratuits.com/), Collection À tous les vents, Volume 125 : version 1.0 (EPUB) : http://beq.ebooksgratuits.com/vents/verne.htm.


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Mécanisme_(philosophie)


3. Durkheim, Émile (1893), De la division du travail social : Livre I section IV, Canada : « Les classiques des sciences sociales » (http://classiques.uqac.ca/) développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi, p. 95


4. Ricard, Matthieu, Plaidoyer pour les animaux, Paris: Allary Éditions (www.allary-editions.fr), ESSAI 370 PAGES / ISBN : 978-2-37073-028-2, p. 46


5. Ricard, Matthieu, Ibid., p. 162



6. Verne, Jules (1828-1905), Le tour du monde en 80 jours (roman), La Bibliothèque électronique du Québec (http://beq.ebooksgratuits.com/), Collection À tous les vents, Volume 125 : version 1.0 (EPUB) : http://beq.ebooksgratuits.com/vents/verne.htm, chapitre XIII


7. Durkheim, Émile (1893), Op. Cit., pp 95-6


8. Révolution française de 1848 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Révolution_française_de_1848


9. http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/alphonse_de_lamartine/le_lac.html (Je n'ai pas trouvé trace de ce poème dans Verne, Jules (1828-1905), Op. Cit.)


Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Verne


http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jours


http://fr.wikipedia.org/wiki/Alphonse_de_Lamartine


Annexes


LE TOUR DU MONDE EN 80 JOURS


DU 28 AVRIL AU 23 MAI 2015

SUPPLÉMENTAIRES JEU 28 MAI + VEN 29 MAI À 19H30 + SAM 30 MAI À 15 H

d’après l’œuvre de JULES VERNE

adaptation et mise en scène HUGO BÉLANGER

conseiller dramaturgique PIERRE-YVES LEMIEUX

une création du Théâtre Tout à trac

en collaboration avec le Théâtre du Nouveau Monde


DISTRIBUTION : Carl Béchard, Stéphane Breton, Éloi Cousineau, Patrice D'Aragon, Maude Desrosiers, Benoît Gouin, Tania Kontoyanni, Carl Poliquin


L’AVENTURE EST AU COIN DE LA RUE !


Depuis plus de quinze ans, le metteur en scène Hugo Bélanger et son Théâtre Tout à Trac ont développé un langage théâtral éblouissant d’humour et d’imagination qui leur vaut depuis longtemps déjà une audience internationale, mélangeant avec ludisme les traditions théâtrales d’Orient et d’Occident. Dans un parcours théâtral où l’on croise aussi bien la princesse Turandot que le baron de Münchausen en passant par Alice et son pays des merveilles, il était dans l’ordre des choses qu’Hugo Bélanger rencontre Jules Verne, le prophète du progrès technologique qu’enthousiasmaient les découvertes scientifiques, la vitesse des trains et la puissance des steamers.


Tout commence par deux paris. Le premier: Phileas Fogg, gentleman londonien dont la vie est réglée comme une mécanique, gage la moitié de sa fortune qu’il pourra faire le tour du monde en quatre-vingt jours. Accompagné de son domestique français commodément nommé Passepartout, Fogg supporte d’ahurissantes péripéties et d’incroyables imprévus avec un flegme exagérément anglais, ne jetant qu’un coup d’œil distrait aux contrées qu’il traverse. C’est à Passepartout de se débrouiller avec tous ces pauvres gens qui n’ont pas eu la chance de naître nantis et britanniques. Et le second pari ? Un tour du monde théâtral, s’inspirant des somptueuses traditions scéniques des pays — Inde, Chine, Japon et nous en passons —, où Jules Verne promène son héros. Et pour interpréter les inénarrables Fogg et Passepartout, Benoît Gouin et Stéphane Breton s’en donnent — vraiment ! — à cœur joie.


Reçu le 2014-10-01 : Ricard, Matthieu, Plaidoyer pour les animaux, Paris : Allary Éditions (www.allary-editions.fr), ESSAI 370 PAGES / ISBN : 978-2-37073-028-2. En librairie le 9 octobre 2014


Dans la lignée de Plaidoyer pour l’altruisme, Matthieu Ricard invite à étendre notre bienveillance à l’ensemble des êtres sensibles. Dans l’intérêt des animaux, mais aussi des hommes.


Nous tuons chaque année 60 milliards d’animaux terrestres et 1 000 milliards d’animaux marins pour notre consommation. Un massacre inégalé dans l’histoire de l’Humanité qui pose un défi éthique majeur et nuit à nos sociétés : cette surconsommation aggrave la faim dans le monde, provoque des déséquilibres écologiques, est mauvaise pour notre santé.


En plus de l’alimentation, nous instrumentalisons aussi les animaux pour des raisons purement vénales (trafic de la faune sauvage), pour la recherche scientifique ou par simple divertissement (corridas, cirques, zoos).


Et si le temps était venu de les considérer non plus comme des êtres inférieurs, mais comme nos « concitoyens » sur cette terre?


Nous vivons dans un monde interdépendant où le sort de chaque être, quel qu’il soit, est intimement lié à celui des autres. Il ne s’agit pas de s’occuper que des animaux, mais aussi des animaux.


Cet essai lumineux met à la portée de tous les connaissances actuelles sur les animaux, et sur la façon dont nous les traitons. Une invitation à changer nos comportements et nos mentalités.


Tous les droits d’auteur sont reversés à l’association Karuna Shechen (http://karuna-shechen.org/fr/).


L'AUTEUR


Matthieu Ricard est moine bouddhiste depuis quarante ans, après avoir été chercheur en biologie moléculaire dans le laboratoire de François Jacob. Internationalement reconnu, il vit au Népal où il se consacre aux projets humanitaires de l’association Karuna-Schechen. Il est l’auteur de nombreux best-sellers dont Le moine et le philosophe (avec son père Jean-François Revel), L’art de la méditation, Plaidoyer pour le bonheur et Plaidoyer pour l’altruisme.


Commentaire préliminaire de Michel Handfield (2014-10-01)



Je pense avoir un préjugé favorable pour un Plaidoyer pour les animaux, car j'ai comme une relation particulière avec certains d'entre eux! Comme une photo vaut mille mots, voici deux-mille mots… On reviendra plus tard sur ce livre. Merci à Picolo, mon inséparable, et Émile, mon lapin bélier, pour leur coopération! Faut dire que Picolo était plus coopérative!





















JE TE VOIS ME REGARDER / BYE BYE PRINCESSE (DANSE THÉÂTRE)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


http://lachapelle.org/


MYLÈNE MACKAY + VICTORIA DIAMOND

6 > 9 MAI

MERCREDI AU SAMEDI 20H


MONTRÉAL

PREMIÈRE MONDIALE

DANSE THÉÂTRE

FRANÇAIS + ANGLAIS


Deux femmes se questionnent sur l’obsession du regard de l’autre, l’industrie de la beauté, la culture pop, la religion et le système politique. Travail du corps, danse, jeu théâtral, musique et projections vidéos se côtoient dans un univers féminin qui basculera dans des zones inattendues.



Commentaires de Michel Handfield (2015-05-10)


- Si j'étais chef d'entreprise, j'agirais vraiment comme un homme !


- Si tu te sens égale, pourquoi agir comme un homme?



Juste sur ce dialogue, il y aurait long à dire. Combien de femmes politiques, gestionnaires ou chefs d'entreprises voit-on agir comme des hommes une fois en poste? Mais, si elles n'agissaient pas comme des hommes, mais comme des gens qui possèdent le Pouvoir, hommes ou femmes confondus? On prête peut-être des vertus au genre, mais la fonction apporte aussi une vision et des façons de faire. Il peut y avoir des nuances de genre, mais aussi de personnalités! Qui sera le plus humaniste : un homme de gauche ou une femme de droite? Michel Chartrand ou Margaret Thatcher? (1) Combien de femmes se présentent en politique comme Femme et agissent ensuite comme les autres par solidarité ministérielle?



C'est que les modèles sont appris, que ce soit le « leadership » ou la séduction. Les attentes, prédéterminées ! Et, l'on peut passer de l'un à l'autre selon les circonstances ou les convenances. Une féministe peut aussi se révéler une « bitch » envers une autre femme pour passer devant, que ce soit pour une place au restaurant ou une promotion au travail. La chanteuse qui expose son corps pour mieux vendre peut autant se revendiquer du féminisme que la femme bucheronne! Les puristes-intégristes diront que des nuances s'imposent et les intégrantes diront que toutes les femmes sont féministes à leur manière selon leurs cultures. On tombe alors dans les débats sémantiques autour d'une idéologie comme une autre, que ce soit le féminisme ou le nationalisme par exemple. (2) S'il est « trendy » d'être féministe, toutes les femmes le seront et des hommes suivront !


Parlant des hommes, nos deux femmes diront qu'ils se sont inventé des histoires pour imposer leur Pouvoir et leurs jeux de combat : les religions. Parlant de religions, elles ont aussi parlé en tant que femmes. L'une d'elles dira que « la vierge s'est certainement masturbée. Tellement, qu'elle est tombée enceinte ! »


On n'est pas dans le politiquement correct ici. On dit ce que l'on pense et on provoque la réflexion n'en déplaise à quelques conservateurs et puritains, car la masturbation est un fait pour la plupart des jeunes qui découvrent leur corps. Puis, comme elle a eu un enfant sans relations sexuelles, mais par l'esprit de Dieu, on pourrait aussi parler de masturbation intellectuelle, car même Hercule est né d'une relation sexuelle entre Dieu (Zeus) et une mortelle, Alcmène, et non par la pensée ! (3) Jésus, lui, est né sans aucun contact physique dit-on. Il est probablement le seul à qui c'est arrivé. Ça s'appelle la foi et c'est souvent difficilement discutable. Mais, il faut le faire pour toutes les religions, croyances et idéologies, même le féminisme, car c'est ainsi qu'avancent les idées : par débats. Et, elles le font bien.



Ici, les femmes se jugent et se « bitchent »; « bitchent » aussi les façons d'être féministes des autres, car leur féminisme est certainement LE meilleur, plus vrai, que celui de cette « m'as-tu-vu » ou de cette chanteuse populaire qui s'est fait connaitre par ses tenues minimalistes par exemple. Mais, c'est qu'a final on est tous une image. On peut jouer le jeu ou lui faire un doigt d'honneur, mais pas tout le temps. Entre les deux, la marge est assez grande pour se donner une certaine liberté, donner des leçons d'indépendance aux femmes d'ailleurs et faire des reproches à ces machos qui sont d'une autre époque dans une entrevue à la télé, tout en paraissant crédibles et sincères… même pour la femme qui se laisse avoir par le plus macho des hommes quand ça lui plait ! Suffit que le consentement soit libre pour affirmer son indépendance.



Bref, une pièce sur être femme, féministe, et l'influence des modes, des médias et de l'industrie culturelle dans tout ça. Qui est-elle vraiment que cette femme? Celle au-delà de l'image? Car l'image, qui la décide ? Elle ou le magazine du même nom; la télé ou le cinéma; les hommes ou les pairs? En conséquence, pour ne pas tomber dans ce piège de l'image, j'ai choisi de placer un cadre vide ici, car dans cette danse théâtrale tout est dans le dialogue. Il faut d'ailleurs écouter davantage que de voir, car l'image peut être tronquée ou manipulée.


À quand la publication du texte?


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Chartrand


http://fr.wikipedia.org/wiki/Margaret_Thatcher


2. Dans « Histoire d'idées » (Québec: Liber, 2000), Laurent-Michel Vacher examine les idées suivantes d'aujourd'hui :


- Le nationalisme ;

- Le féminisme ;

- Le conservatisme ;

- L'écologisme ;

- Le fascisme ;

- L'anarchisme ;

- Le libéralisme ;

- Le socialisme.


3. Handfield, Michel, Hercule, in Societas Criticus, Vol. 16 no 7, Ciné et culture : www.societascriticus.com :


HTML : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2014/SCVol16no7html.html



PDF : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2404590




(Very) gently crumbling (Danse-théâtre)


GRAND PONEY

JACQUES POULIN-DENIS


MONTRÉAL

PREMIÈRE MONDIALE

DANSE THÉÂTRE

DU 21 AU 25 AVRIL, 20H

Crédit photo : Dominique T. Skoltz.

Vimeo : https://vimeo.com/123804752



Artisan des arts de la scène, Jacques Poulin-Denis est un compositeur, chorégraphe, metteur en scène et interprète qui entreprend depuis 2004 des projets qui brouillent les frontières entre la danse, la musique et le théâtre. Après nous avoir présenté Gently Crumbling en 2011, Jacques Poulin-Denis revient à la charge avec cette toute nouvelle mouture, (Very) Gently Crumbling, en grande première à La Chapelle, du 21 au 25 avril 2015.


(Very) Gently Crumbling est une étude. Un test d’endurance. Puisque la vie n’est au final qu’un certain procédé de détérioration. Un déclin ordinaire, en soi ni triste, ni heureux. Une simple occurrence. Où chaque impact laisse sa marque, son égratignure, sa déchirure. Chaque assaut, son émotion forte qui nous change à jamais. À travers ces traces qui s’accumulent au hasard, lancée avec urgence, une idée récurrente: la résistance. Rester debout. Exister. Nous tanguons, nous plions, nous perdons pied, nous nous déconstruisons, nous touchons le sol, sous l’usure assurée. Nous faisons face.


Des forces nous rongent de l’extérieur et de façon plus menaçante encore, de l’intérieur. Contusion du cœur. Barrage qui cède dans le bas ventre. Craque, craque et craque encore. Et tous, nous nous retrouvons, après la course. Pour prendre un verre. Dans le tas de ce qu’il en reste.


« Jacques Poulin-Denis confirme ses talents complémentaires de chorégraphe, compositeur et interprète d’ambiances et formes bigarrées, accrocheuses, souvent sarcastiques à l’endroit de l’homme et du monde modernes. »

DF Danse, Brigitte Manolo


CHORÉGRAPHIE ET MUSIQUE : JACQUES POULIN-DENIS


INTERPRÉTATION : CAROLINE GRAVEL, CLAUDINE HÉBERT, ANNE-MARIE JOURDENAIS, KATRINE PATRY

ÉCLAIRAGES : ALEXANDRE PILON GUAY

TEXTES : ÉTIENNE LEPAGE

CONSEILS CHORÉGRAPHIQUES : JEAN-FRANÇOIS LÉGARÉ

DÉCORS ET COSTUMES : VERONICA CLASSEN


Théâtre La chapelle

3700, RUE SAINT-DOMINIQUE

BILLETTERIE : 514.843.7738

http://lachapelle.org


NDLR (Michel Handfield/ 2015-05-15)


À la demande de personnes de la production j'ai retiré les photos après coup (même de Facebook), car ce n'était pas apprécié de ne pas prendre des photos accréditées pour illustrer mon texte. Cette fois-ci je remplace mes photos par une photo officielle et un lien Vimeo (https://vimeo.com/123804752), même si ça n'illustre pas nécessairement mon propos, car l'analyse sociale va parfois dans des lieux plus proches de l'interprétation psychanalytique (a) et ethnométhodologique que la photo artistique en question. Par contre, il fut dire que la photographe, c'est son travail et que sa photo est bien meilleure que la mienne. Rendons à César ce qui est à César.


Peut-être que dans les prochains textes je reviendrai à la formule « revue académique » sans photos, avec un lien Vimeo ou You Tube quand il y en existe un. Mais, à l'heure des médias sociaux et du mobile, il y a là toute une réflexion à avoir, car il y a un public accro à ces médias et qui ne vont voir que ce dont leurs pairs parlent et photographient par exemple. La culture se priverait-elle alors d'une certaine relève dans les salles? On a connu cela dans la musique et on sait ce qu'il en résulte aujourd'hui. Mais, en même temps, cela dérange aussi une part du public, d'où, selon la configuration de la salle, je n'utilise parfois pas mon mobile, ce qui donne un texte beaucoup plus court et moins profond, car je n'ai alors pris aucune note. Il y a là tout un débat à tenir pour ce milieu (b), comme des places arrière réservées aux utilisateurs de médias sociaux.


Commentaires de Michel Handfield (2015-04-24 / 2015-05-15)


Une plante verte sur la scène. Serions-nous dans un appartement? Mais, il y a cette chose rose au milieu, genre de coussin avec un tube (que l'on voyait passer derrière la plante sur ma photo que j'ai dû enlever)? Ce sera de là que sortira la première danseuse… Puis, viendront les autres. Le ventre du monde !


Une voix hors champ leur donne des instructions pour les transformer; pour accepter dans le bonheur ce qui arrive et arrivera; pour leur bien-être, quoi ! Mutatis mutandis, changer avec une certaine sérénité, mais toujours sous contrôle de cette voix hors champ qui les invite à plonger en soi.


Mais, est-elle réelle cette voix? Une animatrice nouvel-âge ou une voix de symbiose? Qui l'a programmé et pourquoi? C'est ici qu'a pointé cette question philosophique terre à terre dans mon cerveau : Est-on dans une thérapie de programmation / déprogrammation /ou reprogrammation? Alors, qui veut ainsi les manipuler et pourquoi? Puis, viendra cette réponse un peu plus tard : « Je suis un cerveau dans une cuve. » Et, si c'était Dieu, car elle voit tout et n'en peut plus ! On la sent cependant chanceler et avoir des manques, vieillir et son esprit ramollir ! Dieu vieillirait-elle?


Quant aux danseuses, représentantes des humains, elles doivent faire avec et poursuivre le processus. Elle les a programmés pour ça. Le faux pas, la chute, la distorsion sont alors proches. Elles vieillissent et souffrent. Pour ELLE ?


Et la voix de dire « Chaque fois que je vois quelqu'un souffrir je me dis souffre à ma place et je suis contente. » Une représentation de Dieu sans le dire, car si Dieu nous a créé à son image, il a toutes nos qualités, mais pourrait aussi avoir tous nos défauts si on y pense bien ! Comme nous, Dieu pourrait être méchant, vieillir et mourir. Mais, Nietzsche n'a-t-il pas écrit :


« Ainsi me dit un jour le diable : « Dieu aussi a son enfer : c'est son amour des hommes. »

Et, dernièrement, je l'ai entendu dire ces mots : « Dieu est mort; c'est sa pitié des hommes qui a tué Dieu. » - Gardez-vous donc de la pitié : c'est elle qui finira par amasser sur l'homme un lourd nuage ! » (1)


Alors, cette voix, ce n'est pas Dieu le père, mais peut-être sa fille qui est maintenant Dieu à la place du père et du fils, trop bons qu'ils étaient ! Si Dieu sait tout, elle a certainement lu Nietzsche et Machiavel elle aussi et s'est bien gardée de trop de bonté. On peut être bon sans se laisser manipuler ! Puis, si on est à son image et, par conséquent, Dieu à la nôtre, les choses doivent changer ici comme au ciel, n'en déplaise aux fondamentalistes. Et, « c'est pas fini » comme le dit la chanson (2), car on n'est plus avec le Dieu originel, mais sa descendance « si Dieu existe » comme le dit une autre chanson populaire... (3)


Si c'est à faire réfléchir que doit servir l'art, cette danse théâtrale joue bien son rôle. Philosophique à souhait.



Notes


a. « Le sociologue, c'est du moins ma conviction, ne prend pas place sans réticences dans les "mouvements sociaux" ou la "lutte des classes". Il le fait comme citoyen, ..., mais la pratique de la sociologie ne lui confère pas le statut de Citoyen, avec majuscule. Somme toute, l'ambition de notre métier est modeste: alors que les hommes font l'histoire, courent vers des objectifs et des fins, par un mouvement de renverse assez singulier, nous essayons de comprendre pourquoi. Alors que les sociétés descendent les rivières du temps qui mènent à un avenir hypothétique, il nous revient de les remonter vers leurs sources. Nous procédons ainsi, pour les sociétés, un peu comme le font les psychanalystes pour les personnes. Nous reconstituons des genèses. Pour commencer. Car le recours aux genèses est aussi révélations des possibles. » (Fernand Dumont, Sociologie et Sociétés, Avril 1979, Vol. XI no. 1, pp. 7-8)


b. Je n'aime pas le terme d'industrie culturelle, car je n'ose pas comparer la culture au pétrole pour parler franc. Je préfère donc parler de milieu culturel ici.



1. Nietzsche, F., 1998 (1883-5), Ainsi parlait Zarathoustra, France: Maxi-poche classiques étrangers, p. 91


2. Emmanuëlle - Et c'est pas fini :

https://www.youtube.com/watch?v=_etFGQXq2N4


3. Celine Dion & Claude Dubois - Si Dieu existe :

https://www.youtube.com/watch?v=or3j5MlJK40



Wolf songs for lambs (Danse)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



WOLF SONGS FOR LAMBS

CLOVEK & THE 420

FRÉDÉRIC TAVERNINI

MONTRÉAL

PREMIÈRE MONDIALE

DANSE

DU 14 AU 18 AVRIL, 20H


Troisième production de la compagnie Clovek & The 420 (Frédéric Tavernini), Wolf songs for Lambs s’inscrit à la suite de Wedged in the red room (2010) et Le Tératome (2013). Cette nouvelle création invitera le spectateur à basculer dans un monde parallèle. Interprète acclamé en Europe comme ici, Frédéric Tavernini est aussi un habile créateur: il manie le mouvement et son environnement immédiat avec précision et doigté.


Wolf songs for Lambs est une oeuvre inspirée du monde imaginaire de l’enfant, défini en psychologie par le paracosme; un monde régi par ses propres normes, avec ses êtres vivants, son langage et son histoire. Wolf songs for Lambs vise à créer une expérience assez forte pour transporter le spectateur hors des champs habituels de la perception et faire de ce paracosme un voyage dans le rêve.


Qu’est-ce qui fait qu’un enfant, en reproduisant une situation observée auprès des adultes, bascule dans un monde aux multiples facettes? Comment fonctionne cet univers imaginé ? Wolf songs for Lambs est une invitation à laisser libre cours à son imagination et à se replonger avec l’insouciance et l’inconscience qui semblent nous accompagner toute notre enfance et qui, parfois, se perdent à l’âge adulte.


CONCEPTION, DIRECTION ET CHORÉGRAPHIE : FRÉDÉRIC TAVERNINI.

CRÉATION ET INTERPRÉTATION : ANNE THÉRIAULT, EMMANUEL SCHWARTZ, FRÉDÉRIC TAVERNINI.

COMPOSITION MUSICALE ET PERFORMANCE : STÉFAN BOUCHER.

TEXTES : EMMANUEL SCHWARTZ, FRÉDÉRIC TAVERNINI

LUMIÈRES : ALEXANDRE PILON-GUAY.

SCÉNOGRAPHIE : ATELIER BARDA.

UNE PRÉSENTATION LA CHAPELLE. UNE PRODUCTION CLOVEK & THE 420.

CRÉÉE EN RÉSIDENCE À LA CHAPELLE ET CIRCUIT EST CENTRE CHORÉGRAPHIQUE.

SOURCE : LA CHAPELLE

www.lachapelle.org


Commentaires de Michel Handfield (2015-04-15)


Faut croire que la danse c'est la vie et la vie une danse !



Par où commencer? La musique ! Elle devrait être sur CD ou en téléchargement, car c'est de l'alterno-électronique pas banale. Ça électrise.


Aussi, le texte du début, sur l'individu pris entre individualité et symbiose avec le monde; capitalisme (exploitation des ressources) et collectivisme, au sens large des espèces vivantes; est un pamphlet pour l'environnement qui doit être écouté avec attention. Il pourrait être publié dans Le Devoir comme message à nos dirigeants et il y aurait pleinement sa place.


(Photo © BRIANNA LOMBARDO)


Est-on dans le rêve ou un monde au-delà, où les animaux y ont leur place non plus sous nous, mais avec nous. Où leur intelligence et sensibilité sont reconnue et respectée. Ainsi, la licorne est « disc-jockey » et les humains dansent, parfois cachés, car si on a une personnalité (individualité) on est aussi partie intégrante d'un tout  ! Mais, réalité du futur ou rêve d'enfant?


Peut-être aussi, rêve d'adulte, car si au début on y parle d'un professeur du primaire qui avait cette voix, dans le discours on y mêle de la politique et de la sociologie d'un plus haut niveau. Et, plus tard, dans cette performance, on parlera même de Lupus, une maladie qui frappe surtout les « femmes en âge de procréer (de 15 à 45 ans) ». (1) Rêve de jeune fille qui intègre ce qui l'entoure, de l'école à la maison; des conversations entendues aux médias… ou rêve d'adulte qui fait un retour sur son enfance, ses espoirs et ses craintes, notamment sur le monde de demain! Ou, comme dans un des poèmes aléatoires de cette performance, un collage des infos qui nous bombardent dès notre plus jeune âge jusqu'au couchant de la vie et qui font qu'on se questionne sur l'avenir de plus en plus jeune. Pourrons-nous continuer à danser ainsi sur le monde sans tenir compte des autres espèces et de nous même comme collectivité?


Bref, comme dans nos vies, on peut trouver du sens et du non-sens, car vivre c'est parfois être sérieux et parfois déconner; parfois pouvoir se reprendre à temps et parfois déraper… Faut croire que la danse c'est la vie et la vie une danse ! Bienvenu dans Wolf songs for lambs, une boucle psychanalytique !


Note



1. www.arthrite.ca/document.doc?id=240




DES ÉTOILES


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de Dyana GAYE


Des étoiles met en vedette Ralph Amoussou (Aide-toi, et le ciel t’aidera); Marème Demba Ly, lauréate du Trophée francophone 2014 de l’interprétation féminine; Souleymane Seye N’Diaye (La pirogue), gagnant du Trophée francophone 2014 du second rôle masculin; Babacar M’Baye Fall; Mata Gabin (Aide-toi, et le ciel t’aidera); ainsi que Sokhna Niang; Andrei Zayats (Rapide et dangeureux 6); et Johana Kabou en plus de la participation de Maya Sansa (Voyez comme ils dansent).


Entre New York, Dakar et Turin, les destins de Sophie, Abdoulaye et Thierno
se se croisent et s’entremêlent. Des premières désillusions aux rencontres décisives, leur voyage les mènera à faire le choix de la liberté.


Dyana Gaye a étudié le cinéma à l’Université Paris 8. En 1999, elle est lauréate de la bourse Louis-Lumière - Villa Médicis Hors les murs pour son premier film, Une femme pour Souleymane, qu’elle réalise l’année suivante. En 2004, elle réalise J’ai deux amours, plan-séquence musical, pour le projet « Paris la métisse ». Son film Deweneti réalisé en 2006 connait une très large diffusion nationale et internationale, reçoit le prix du jury au festival international du court métrage de Clermont-Ferrand en 2007 et fait partie des cinq films nommés aux César 2008 du meilleur court métrage. En 2009, elle réalise Un transport en commun, comédie musicale présentée au festival de Locarno et sélectionnée entre autres aux festivals de Sundance et de Toronto. Ce film est nommé aux César 2011 du meilleur court métrage. En 2013, elle reçoit le prix de la fondation Katrin Cartlidge lors du festival du film de Sarajevo.


Commentaires de Michel Handfield (08/04/2015)


Film humaniste à saveur mondialiste. Attention, pas la mondialisation économique, mais humaine, avec des gens qui circulent dans le monde, que ce soit pour des raisons de travail ou de famille. Si loin, mais si près en même temps, car que ce soit New York, Dakar ou Turin, on ne parle que de quelques heures d'avion ! Puis, New York et Dakar partagent aussi la mer. Comme une bouteille à la mer, on peut d'ailleurs échouer à New York. C'est ainsi qu'Abdoulaye, qui était parti de Dakar pour travailler en Italie (Turin), se retrouve comme travailleur illégal à New York (NY) pour essayer de gagner plus d'argent encore, mais ce n'est pas une situation facile à NY lui dit un autre sans-abri dont le contrat de travail est fini.


Partir, c'est aussi sortir d'un monde au sens symbolique et réel. Dakar, Turin et New York, ce n'est pas la même culture, mais c'est aussi beaucoup plus de rencontres. Abdoulaye avait oublié sa femme une fois à Turin. Quand elle est allée pour le rejoindre, il n'y était déjà plus  ! Elle aura espoir de le voir revenir un temps, mais on lui explique qu'en occident une femme peut vivre sans mari et avoir des amoureux de temps en temps. Pas facile que cette nouvelle mentalité pour elle au début, mais elle y rencontrera aussi quelqu'un. La vie n'est plus la même ailleurs.


Le choc culturel existe aussi quand on revient. Pas nécessairement pour soi, mais pour les autres qui sont confrontés à cette personne qui n'est plus la même. Étrangère face à sa culture d'origine  ! C'est le cas de Mame Amy qui revient avec son fils de 19 ans pour l'enterrement de son ex-mari. Pour elle, Dakar ce sont toujours ces embouteillages, pourtant si peu comparés à ceux de New York. Mais, l'Amérique, c'est aussi le rêve pour une de ses nièces qui voit un beau parti dans son cousin. Comme le dit un des adultes : il n'y a pas grand-chose ici, mais ce n'est pas nécessairement plus facile ailleurs pour les jeunes. Sauf, qu'il faut qu'ils aillent voir par eux-mêmes.


Certains sont comme des étoiles bien ancrées et d'autres des étoiles filantes qui doivent aller voir ailleurs. C'est dans leur nature. Mais, tout comme une étoile seule n'a pas grand sens, le tout prend un sens comme la Voie lactée. Si on bouge, on peut trouver un autre sens à sa vie, mais si on reste là on peut aussi lui donner du sens par une implication dans la communauté par exemple. Bref, un film qui ouvre sur des possibles, mais ce ne sont pas les seuls…



Disparaître ici (Théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



TECTONIK_ + LES ÉCORNIFLEUSES

JOCELYN PELLETIER

+ ÉDITH PATENAUDE

QUÉBEC

PREMIÈRE MONTRÉALAISE

THÈÂTRE MULTIDISCIPLINAIRE

DU 31 MARS AU 4 AVRIL, 20H


Jocelyn Pelletier et Édith Patenaude, des compagnies tectoniK_ et Les écornifleuses, s’attaquent à l’oeuvre de l’auteur américain Bret Easton Ellis (Less Than Zero, American Psycho, Lunar Park, etc.) et nous offrent leur nouvelle création Disparaitre ici. Les interprètes éclateront les codes, seront autofictifs, performatifs, témoins, choeurs, dialogues, cris, reflets, metteurs en scène sur scène. Happés par la frénésie, la fiction, la fatigue, l’angoisse, la vacuité de notre monde, ils disparaîtront ici.


RÉSUMÉ DU SPECTACLE


Fouiller. Décortiquer. Nous approprier. Sombrer dans l’oeuvre de Bret Easton Ellis. Probablement le plus noir, le plus lucide, le plus pessimiste des auteurs contemporains américains. Son oeuvre est fabriquée de la même matière qui se distille d’un roman à l’autre: les personnages passent et repassent, continuent à étendre l’insignifiance de leur vie à travers les histoires de leur auteur. Les mêmes thèmes reviennent, les mêmes motifs, hypnotiques. Des moteurs incroyablement puissants grondent au coeur de cette oeuvre dangereuse, critique ultime de l’Amérique.


Commentaires de Michel Handfield (2015-04-06)


« Ah les amis, les potes ou les followers

Vous faites erreur, vous avez juste la cote.

Prend garde à toi, si tu t'aimes

Garde à moi si je m'aime

Garde à nous, garde à eux

Garde à vous et puis chacun pour soi

Et c’est comme ça qu'on s'aime, s’aime, s’aime,

Comme ça consomme, somme, somme, somme » (Carmen de Stromae)



Pièce très verbale sur le soi en interaction avec les autres ! Mais, finalement, peut-être pas tant que ça avec les autres, qui ne sont qu'accessoires de plaisirs ou de faire valoir. La boisson, la drogue, pour oublier le vide d’existences somme toute solitaires. Le sexe non plus fusionnel, mais masturbatoire ! Vaut mieux à deux, mais avec une autre personne ça aurait peut être été mieux. Alors, on y rêve et on se fait du bien mutuellement en attendant. Bref, on prend ce qui passe : c'est toujours mieux qu'un kleenex ou un vibrateur.


Avec les droits de la personne, on est face à un autre et un autre comme dans un jeu d'autos tamponneuses, pardon d'humains tamponneurs. On existe si on entre dans l'autre ou on se fait rentrer dedans. Les filles se sentent obligées de sucer ou de se faire éjaculer dans la face parce que d'autres le font, pas parce qu'elles aiment ça ! Mais, elles sont en concurrence entre elles et avec l'image de la porno médiatisée pour avoir un peu d'attention. Sinon, on n'existe plus. On est soi, mais pour être il faut que les autres le sachent !


À l'heure des droits individuels, paradoxalement, il faut de plus en plus être comme les autres pour être. Sexuellement, mais aussi dans le look. Même chez les gars. On est le « jean » ou la casquette que l'on porte; James Deans, le cool ou le sportif par exemple. (1) Cela est vrai, tant à l'école, au travail que dans l'art. À l'heure du travail autonome et de la performance, c'est même poussé au paroxysme. On n'engage plus sur la connaissance ou la compétence, mais sur la façon de se vendre quand ce n'est tout simplement pas sur des mots clics ! MBA ça se vend mieux que M.Sc. ou M.A. par exemple. Il faut pousser au-delà, car on a tout vu. L'artiste qui risque sa vie, ça existe. C'est une « performer ». Mais, aussitôt disparue, elle sera vite oubliée; remplacée par une autre encore plus folle qui osera plus.


C'est comme si, pour être, on devait oublier le sens commun et de la communauté. La société n'est plus un construit social, comme l'écrivait Rousseau (2), mais qu'un lieu de services; le citoyen un client, qui consomme ce que les autres lui proposent, ou un performer, ne serait-ce qu'un instant, sur You Tube ! Le buzz : faire une connerie qui fera le tour du monde ! À l'ère du buzz, ce n'est pas important de revendiquer la fin de « l'exploitation des hydrocarbures » (3) à 14 heures au centre-ville de Montréal et de retourner dans sa banlieue, en auto, à 19 heures. L'important c'était d'y être et d'y croire au moment présent et même d'avoir fait un selfie pour le prouver ! Dans un monde où on n'est plus citoyens, mais clients aux besoins et personnalités multiples, on peut changer de personnalité et de discours comme de casquette et être toujours sincère dans le moment présent. La dissonance n'existe plus, remplacée par des tendances jetables et oubliables à l'heure de Twitter, Facebook et de You tube comme le chante si bien Stromae ! (4)


Notes


1. Parlant de cette génération, ceci renvoie à mon texte « Suggestion constructive aux étudiants », où j'ai écrit :


« Quant à votre revendication contre « l'exploitation des hydrocarbures et le fondamentalisme marchand », faudrait encore que ce soit tangible. Par exemple, par l'interdiction pour tous vos membres d'avoir une voiture autre qu'électrique et de porter une casquette Nike ! Sinon, comment expliquer qu'on est contre « l'exploitation des hydrocarbures et le fondamentalisme marchand »? »


2. Rousseau, Jean-Jacques [1762], Du Contrat Social, In Libro Veritas (epub)


3. Op. Cit. (voir note 1)


4. Je pense ici à la chanson Carmen, sur l'albun Racine Carrée de Stromae : www.youtube.com/watch?v=UKftOH54iNU

http://stromae.net/#!/albums




Richard III (Théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


www.tnm.qc.ca



texte WILLIAM SHAKESPEARE

traduction JEAN MARC DALPÉ

mise en scène BRIGITTE HAENTJENS

une création de Productions Sibyllines

en collaboration avec

Théâtre du Nouveau Monde / Théâtre français du CNA



2 h 25 + entracte = 3 h



La distribution


Sylvio Arriola, Marc Béland, Larissa Corriveau, Sophie Desmarais, Sylvie Drapeau, Francis Ducharme, Maxim Gaudette, Reda Guerinik, Ariel Ifergan, Renaud Lacelle-Bourdon, Louise Laprade, Jean Marchand, Monique Miller, Olivier Morin, Gaétan Nadeau, Étienne Pilon, Hubert Proulx, Sébastien Ricard, Paul Savoie, Emmanuel Schwartz.



La beauté du diable


Voici Richard, duc de Gloucester : physiquement difforme, génialement méchant, profondément séduisant et futur roi d’Angleterre. Un homme capable d’éliminer une à une les huit personnes qui le séparent du trône, non pas tant par soif du pouvoir que pour faire naître autour de lui un monde déréglé, pervers, où tous les liens, ceux de l’âme comme ceux du sang, deviennent illusoires. Un homme qui, le sourire aux lèvres, ne cesse de s’adresser directement à vous pour vous prendre à témoin de ses actes et vous en rendre tacitement complice.


La metteure en scène Brigitte Haentjens, avec sa compagnie Sibyllines, pose un regard résolument contemporain sur la dramaturgie et aborde pour la première fois Shakespeare ; pour ce faire, elle a choisi ce texte étonnamment actuel où l’auteur, à l’aube du monde moderne, en a entrevu les futures terreurs. Elle a demandé à Jean Marc Dalpé, qui a traduit Hamlet au TNM il y a trois ans, de recréer cette langue souveraine qui galope comme un pur-sang, qui claque comme une oriflamme, qui tranche comme un sabre. Pour ce spectacle à grand déploiement — vingt comédiens — Brigitte Haentjens a rassemblé une distribution de haut calibre pour recréer le foisonnement de la cour d’Angleterre. Et pour incarner Richard III : l’incomparable Sébastien Ricard.


Le spectacle sera aussi présenté au Théâtre français du Centre National des Arts à Ottawa du 21 au 25 avril 2015


Commentaires de Michel Handfield


Une pièce qui a du contenu ! Pas nécessairement facile pour les comédiens, car ils sont nombreux sur scène, et pour les spectateurs habitués de zapper la télé ou de se lever entre deux émissions d'une heure, car on parle de 3 heures ici, incluant l'entracte. Quelques personnes n'ont pas semblé revenir après l'entracte d'ailleurs. Mais, on est dans l'Histoire, avec quelques obligations imposées par le genre, ce qui fait qu'on ne peut couper ça à une heure et quart!


On suit Richard, duc de Gloucester. Rien ne le prédisposait à être Roi, car « il a trois frères aînés, Édouard, Edmond et Georges, et trois sœurs aînées, Anne, Élisabeth et Marguerite. » (1) Il avait aussi deux neveux, Édouard V et Richard de Shrewsbury, qu'il fait enfermer à la tour de Londres pour les écarter de son chemin. (2) Diforme et fourbe, il avait cependant le sens du Pouvoir machiavélique ! Ce passage du Prince s'applique au personnage :


« Un prince bien avisé ne doit point accomplir sa promesse lorsque cet accomplissement lui serait nuisible, et que les raisons qui l'ont déterminé à promettre n'existent plus: tel est le précepte à donner. Il ne serait pas bon sans doute, si les hommes étaient tous gens de bien; mais comme ils sont méchants, et qu'assurément ils ne vous tiendraient point leur parole, pourquoi devriez-vous leur tenir la vôtre? Et d'ailleurs, un prince peut-il manquer de raisons légitimes pour colorer l'inexécution de ce qu'il a promis? » (3)


En fait, il va plus loin, il les manipule et les montent les uns contre les autres, grâce à un plan pour semer la discorde avec de fausses prédictions, pour les précipiter dans des conflits qui le serviront :


« (…) moi qui, dans ces ébats efféminés de la paix, n’ai aucun plaisir auquel je puisse passer le temps, à moins que je ne le passe à observer mon ombre au soleil, et à deviser sur ma propre difformité; si je ne puis être amant et contribuer aux plaisirs de ces beaux jours de galanterie, je suis décidé à me montrer un scélérat, et je hais les amusements de ces jours de frivolité. J’ai ourdi des plans, j’ai fait servir de radoteuses prophéties, des songes, des libelles à élever de dangereux soupçons, propres à animer l’un contre l’autre d’une haine mortelle mon frère Clarence et le roi ; et pour peu que le roi Édouard soit aussi franc, aussi fidèle à sa parole, que je suis rusé, fourbe et traître, ce jour doit voir Clarence mis en cage d’après une prédiction qui annonce que G... donnera la mort aux héritiers d’Édouard. » (4)


Intérêt (amour), pouvoir et manipulation semblent d'un naturels pour lui. L'amour n'est qu'une feinte de plus pour atteindre ses buts ! Mais, pour arriver en haut de la pyramide, qu'est-ce que quelques cadavres et péchés de plus? Ce n'est pas cher payé quand c'est aux dépens des autres ! Il peut bien jurer sur la bible, il sait déjà qu'il ne respectera ni père, ni mère, ni frères, ni sœurs, car il ne respecte que son seul intérêt! Et là, on est face à une leçon d'un modernisme étonnant : on peut d'ailleurs penser au Conseil municipal de Laval où se disait cette prière avant chaque séance publique :


« Daignez Seigneur, nous vous en supplions, nous accorder votre grâce et les lumières nécessaires pour la conduite de notre assemblée et la bonne administration de notre Ville. Amen ! » (5)


Quand l'on sait toutes les accusations qui ont pesé ensuite sur le maire Gilles Vaillancourt et des membres de son administration, on a l'impression que ce n'étaient que de vains mots pour faire paravent. Sinon, c'est dire que le Seigneur éclaire de ses lumières la corruption ! Ses voies ont beau être impénétrables comme on dit, on espère bien qu'elles ne vont pas en ce sens ! (6) Même après que la prière fut remplacée par une minute de silence, suite à un jugement de la Commission des droits de la personne (7), « [au] terme de cette minute, plusieurs conseillers et le maire Gilles Vaillancourt ont fait un signe de croix. » (8) C'est dire que Shakespeare , comme Machiavel, a vu juste sur l'Homme et le Politique ! Et, je dis bien l'Homme et non l'homme, ce qui représente l'espèce et inclut la femme. C'est que les reines aussi savent comploter, ce que le grand Shakespeare nous a aussi montré dans quelques autres pièces.


Quant à la reine mère, déchue et au désespoir de voir son benjamin agir ainsi, contre frères, belles-sœurs, neveux, cousins, alliés… elle dira qu'on est bien seule avec la célébrité et le Pouvoir. Comment faire confiance quand tous nous en veulent? Et, elle aura raison quand on entend les « bitcheries » qui se disent entre femmes, mère et épouses de rois ! La vérité du Pouvoir n'est souvent qu'apparences, le tout étant bien davantage le fruit de tractations et de calculs comme dans les téléréalités d'aujourd'hui ! C'est ainsi qu'après avoir fait tuer son frère et ses neveux, il veut épouser sa nièce quelques années plus tard, ce qu'il présente comme une consolation à sa belle-sœur :


« Écoutez: ce qui est fait ne peut se réparer. L’homme commet quelquefois sans réflexion des actions dont ensuite il a le temps de se repentir. Si j’ai ravi le royaume à vos fils, je veux, en réparation, le donner à votre fille ; si j’ai fait périr les fruits de votre sein, je veux, pour ressusciter votre postérité, me donner avec votre fille une postérité formée de votre sang. Le nom d’aïeule n’est guère moins doux que le tendre nom de mère: ce seront également vos enfants; plus éloignés seulement d’un degré, ils tiendront de même de vous: ce sera votre sang; une même douleur les aura mis au monde, en y ajoutant seulement une nuit de souffrances qu’endurera celle pour qui vous avez subi la même peine. » (9)


Tout est toujours dans la façon de présenter les choses! Et, en bon manipulateur, il sait le faire. Comme ces gens qui nous présentent Produits forestiers Résolu comme une victime de Greenpeace pour la perte de contrats parce qu'ils ne répondent pas à une norme à laquelle d'autres fournisseurs répondent pourtant. (10) Mais, face à des leadeurs charismatiques, il y en a toujours qui suivent sans réfléchir. Et, s'ils sont assez nombreux, l'effet du nombre en entraine d'autres et d'autres. On rejoint alors La Boétie et son Discours de la servitude volontaire.


Parfois, c'est tout le peuple qui suit sans réfléchir, espérant le changement et fermant les yeux pour un rêve; un rêve qui peut se transformer en cauchemar. La fin de cette pièce n'a-t-elle pas eu quelques échos au XXe siècle? J'entends comme une voix venant d'une autre pièce présentée au TNM : le journal d'Anne Frank.


Plusieurs classiques ont encore à nous apprendre, que ce soit au théâtre, au cinéma ou à l'école. Il ne faudrait pas les bouder sous prétexte qu'ils sont poussiéreux, car sous cette couche de poussière ils sont aussi modernes que l'Homme qui sait les lire et leur redonner souffle. Comme les comédiens sur scène qui jouent ici cette nouvelle adaptation d'un classique qui se répète avec d'autres acteurs de la scène politique et économique.


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_III#Jeunesse_.281452-1469.29


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_III


3 Machiavel, Nicolas, 1515, Le Prince et autres textes, (version numérique par Jean-Marie Tremblay), collection: « Les classiques des sciences sociales », PDF, p. 70


4. William Shakespeare, Richard III, Publication: 1593, Acte premier, scène 1, Source : Livres & Ebooks. Je l'ai trouvé sur www.bouquineux.com/index.php?telecharger=1073&Shakespeare-Richard_III


5. Tiré du communiqué du 22 septembre 2006 du Tribunal des Droits de la Personne concernant la cause de Danielle Payette contre la Ville de Laval. Référence : www.tribunaux.qc.ca/TDP/Communiques/2006/CDPDJ_Payette_c_Ville_de_Laval.pdf


6. Dixit « Les voies du Seigneur sont impénétrables »


7. «  L'honorable Michèle Rivet, présidente du Tribunal des droits de la personne, avec l'assistance des assesseurs Me William Hartzog et M. Jean Decoster, a rendu un jugement concluant que la Ville de Laval a contrevenu à la Charte des droits et

libertés de la personne du Québec (ci-après, la « Charte »), en compromettant le droit de Mme Danielle Payette d’être traitée en toute égalité, sans distinction, préférence ou exclusion fondée sur la religion, en débutant les séances publiques du Conseil municipal par la récitation d'une prière religieuse, tel que le prévoit l'article 12 du Règlement numéro L-5480 concernant la régie interne du Conseil municipal de Ville de Laval.  » (Cause de Danielle Payette contre la Ville de Laval, Op. Cit.)


8. Geneviève Fortin, 6 octobre 2006, La fin d'une époque au conseil municipal, in Courrier Laval : www.courrierlaval.com/Actualites/Politique/2006-10-06/article-1153344/La-fin-dune-epoque-au-conseil-municipal/1


9. 4e acte, Scène 4


10. À ce sujet, le Journal de Montréal écrivait il y a quelques heures que « Résolu mise sur le Tennessee et y investit 105 M$ pour y transférer des emplois d’Alma ». ( Charles Lecavalier, Rien à voir avec Greenpeace, in Le Journal de Montréal, samedi, 21 mars 2015 : www.journaldemontreal.com/2015/03/21/rien-a-voir-avec-greenpeace) Toutes ces paroles de politiciens contre les environnementalistes pour ce qui n'est possiblement qu'un « frame-up » monté de toutes pièces pour cacher une autre délocalisation de nos emplois ! Philippe Couillard et Jean Tremblay, le coloré maire de Saguenay, vont-ils s'excuser auprès de Greenpeace (www.greenpeace.org), qui protège probablement davantage nos intérêts qu'eux? J'imagine que non en bons politiciens qu'ils sont !


Hyperliens (avec la coopération de Luc Chaput)


http://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_III_(Shakespeare)

http://en.wikipedia.org/wiki/Richard_III_(play)

http://en.wikipedia.org/wiki/Richard_III_of_England


The Canadian connection to King Richard III's reinterment (The Globe and Mail) :

www.theglobeandmail.com/technology/technology-video/video-the-canadian-connection-to-king-richard-iiis-reinterment/article23568664/#video1id23517075


Richard III reposera bientôt dans son ultime demeure (La Presse) :

www.lapresse.ca/international/europe/201503/22/01-4854489-g-b-richard-iii-reposera-bientot-dans-son-ultime-demeure.php


L'ADN de Richard III révèle une infidélité royale : la science fait trembler la monarchie (L'Obs) : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1285381-l-adn-de-richard-iii-revele-une-infidelite-royale-la-science-fait-trembler-la-monarchie.html



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Les Festivals!


On aime couvrir les festivals, car c'est plonger dans un bain jusqu'à plus soif ou, autre manière de le dire, un ressourcement. Cependant, on en sort avec beaucoup de notes et d'informations qu'il faut traiter par la suite, mais sans le temps suffisant de le faire, car le reste n'arrête pas pour autant, surtout que l'on fait dans l'analyse, parfois longue. Tout dépend du sujet naturellement, mais c'est tout de même assez fréquent. En conséquence, nous mettons toujours ces notes sur la glace pour les faire à temps perdu. Nous allons maintenant essayer de les traiter de façon plus rapide, plus courte, mais avec des hyperliens lorsque possible pour références.


Michel Handfield, éditeur-rédacteur!



Vues d'Afrique 2015


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


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Présentation

Amour en bonus

Kamelo

RWANDA, DU CHAOS AU MIRACLE

Le rêve d’Awa

ALIAA, LA RÉVOLUTIONNAIRE NUE

L'OEIL DU CYCLONE


Présentation (2015-06-02)


Enfin! Après une pause travaux à la maison je suis tout heureux d'avoir retrouvé mon clavier. J'en suis rendu à Vues d'Afrique, un festival de films que j’affectionne. Les films ne sont pas tous du même calibre, mais tous intéressant. Certaines années on nous offrait aussi des téléromans africains montés ensemble pour faire un 90 minutes. J'aimais ça, car ils avaient de quoi à dire à leurs gens. Cette année, je n'en ai malheureusement pas vu.


Leurs téléromans et leur cinéma leur parlent malgré le manque de moyens parfois. Mais, ils osent! On est mal placé pour en rire quand on voit les mauvaises traductions que l'on nous passe parfois à la télé d'ici, nous qui disons être un pays riche! Pour un pays riche, on n'investit finalement que très peu dans notre culture. En ce sens, l'image que le cinéma africain nous renvoie devient très révélatrice de nos priorités et de ce que nous sommes. Un festival à voir au-delà de l'image projetée sur l'écran, mais du sens plus universel de celle-ci et de sa signifiance!


Michel Handfield


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Amour en bonus


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisé par Jacques Trabi - Côte d'Ivoire, 2014 / 88 min / Langue : Français / Long métrage / Fiction


L'amour en bonus raconte l'histoire de deux jeunes filles de condition modeste, qui partent à Yamoussoukro pour leur fête d'anniversaire. Contre toute attente, elles feront face à des situations qui changeront le cours de leur vie. Tout commence quand elles font la connaissance de Willy, fils d'un très riche homme d'affaires et propriétaire de nombreux domaines dans le pays...


En présence du réalisateur et de l'actrice principale Marceleney Prisca.


www.youtube.com/watch?v=0opc6c-YkmY



Commentaires de Michel Handfield


Comédie de mœurs où l'argent est parfois un motif. Mais, avec la proximité l'amour peut naitre même si on ne s'y attend pas.


Willy ne rêvait pas du mariage, mais de l'argent de son père. Alors, quand il rencontre une fille à la fois intelligente (elle étudie en communication) et qui est prête à se faire passer pour sa fiancée le temps d'une fin de semaine, où elle est en voyage pour sa fête, poussée par sa sœur qui y voit un bénéfice pécuniaire possible, il croit que l'affaire sera dans le sac et qu'il pourra retourner à sa vie de célibataire ensuite! Mais, son père, milliardaire, viendra tout chambouler, espérant un mariage rapide dans la fin de semaine pour faire enfin de son fils son hériter! S'ensuit naturellement des oppositions, des déchirements et des qui-propos, car un ami s'en mêle et ils passent pour gai aux yeux de la fille, qui croit que c'est pour ça qu'il a besoin d'elle. Alors, pourquoi ne pas se faire payer?


Comme dans un film hollywoodien, tous les ingrédients y sont, comme la manipulation à gros traits. Mais, l'amour réussira quand même à prendre le dessus après les qui-propos d'usages. Sinon, ce serait un film français!


Naturellement, il y a un manque de moyens. Ainsi, la maison du gars riche est davantage un restaurant ou un motel, car c'est notamment écrit « toilettes » à la porte de la salle de bain. Si les acteurs n'ont pas toujours la maitrise des grandes vedettes américaines, au moins on n'a pas les traductions qui ne suivent pas toujours les lèvres. Puis, on voit d'autres cultures et d'autres paysages. Du cinéma agréable et rafraichissant. Et, qui sait où ils seront dans vingt ans. Il faut penser qu'on trouvait que les Chinois nous vendaient des « gogosses » (babioles, machins) il y a quelques années à peine. Ils sont maintenant l'atelier du monde, mettant nos économies à genoux.


Hyperliens


Comme on y voit la Basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro, Côte d'Ivoire, voici le lien : www.ndpbasilique.org


Côte d'Ivoire: http://fr.wikipedia.org/wiki/Côte_d'Ivoire


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Kamelo (court-métrage)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


KAMELO de Jean-Claude Bourjolly - Haïti, 2015 / 11 min / Langue : Créole / Sous-titres : Français / Court métrage / Fiction


Fin 1970, début 1980. Port-au-Prince, Haïti. Jean-Claude Duvalier, président déclaré à vie de la République, est au pouvoir depuis bientôt 10 ans. La police et l'armée ne font qu'un: les quartiers sont truffés d'espions. Personne n'ose critiquer le gouvernement. Ceux qui le font sont contraints à l'exil. Les moins chanceux sont jetés en prison. Kamelo est un pauvre citoyen qui est pris en train de se plaindre de la mauvaise gestion de l'eau. Il a dû se défendre violemment face à un Tonton Macoute (un espion)…


Commentaires de Michel Handfield


« Et tout ce dégât, ces malheurs, cette ruine enfin, vous viennent, non pas des ennemis, mais bien certes de l’ennemi et de celui-là même que vous avez fait ce qu’il est, pour qui vous allez si courageusement à la guerre et pour la vanité duquel vos personnes y bravent à chaque instant la mort. Ce maitre n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus que vous, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire. D’où tire-t-il les innombrables argus qui vous épient, si ce n’est de vos rangs? Comment a-t-il tant de mains pour vous frapper, s’il ne les emprunte de vous? Les pieds dont il foule vos cités, ne sont-ils pas aussi les vôtres? » (1)


En ce temps-là, à Haïti se plaindre des services de l’État était un crime sévèrement punissable. Et, comme les privilèges vont toujours main dans la main avec les dictatures, il n'était pas difficile pour celle-ci d'avoir des mouchards dans la société civile. Alors, tout ce qui pouvait être entendu pouvait nous faire condamner…


Avec un tel régime, comment s'attendre à de l'amélioration quand l’incompétence est ainsi protégée par la force? Tiens, ça me fait penser à nos régimes dits démocratiques, où l'incompétence est protégée par l'argent et les contacts politiques, car pour soumissionner sur les contrats publics il faut en avoir les moyens, ce qui écarte nombre de petites entreprises créatives toujours au profit des mêmes conglomérats qui ont les moyens de le faire…


Note


1. La Boétie, (1549) 2006, Discours de la servitude volontaire, Les classiques des sciences sociales (http://classiques.uqac.ca/) , p. 17


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RWANDA, DU CHAOS AU MIRACLE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisé par Sonia Rolland - France, 2014 / 52 min / Langue : Français / Sous-titres : Français / Moyen métrage / documentaire


À travers le regard de Sonia Rolland, un documentaire à la première personne sur le pays de naissance de l'actrice : le Rwanda. Ce petit pays d'Afrique centrale, tristement célèbre pour avoir été le territoire d'un des plus importants génocides de l'Histoire est devenu en 20 ans l'un des espoirs du continent africain. Sonia Rolland va interviewer différents acteurs et observateurs de ce "nouveau Rwanda". Un documentaire qui porte un regard neuf sur ce pays qui a réussi une surprenante reconstruction.


En présence de la réalisatrice


Sur France 24 : Sonia Rolland nous fait découvrir le "miracle" rwandais :

www.youtube.com/watch?v=0uLZmupHnng


Commentaires de Michel Handfield


Mai 1994, c'est le génocide rwandais. Plusieurs films sont revenus sur le sujet dans les années qui ont suivi. Mais, maintenant, 20 ans après, qu'en est-il? Voici un bilan de Sonia Rolland.


La première chose à faire fut de réapprendre à vivre ensemble. Pour cela, on a forgé une nouvelle identité rwandaise commune qui remplace les anciennes identités hutue et tutsie. On a fait des tribunaux populaires et de réconciliation dans les villages en plus de réintégrer ceux qui revenaient au pays. Puis, le gouvernement a dû mettre les bouchées doubles pour refaire le pays : investissement accru dans la scolarisation; intégration des femmes en politique (on parle maintenant de 64% de femmes); création d'assurances collectives et nouvelles politiques de santé/salubrité. On a ainsi doublé l'espérance de vie. La réhabilitation ne fut pas une théorie ici, mais une réalité.


N'en demeure pas moins que le Rwanda a encore des défis à relever, car ses frontières ne sont pas toutes sures et certains des opposants d'hier, qui ne voient pas nécessairement d'un bon œil tous ces changements, se cachent dans les pays voisins. Si c'est un pays qui va mieux, selon ce documentaire, il est toujours à surveiller, car trop d'assurance pourrait contribuer à baisser la garde et c'est peut-être ce que certains attendent pour revenir y mettre le trouble. Un optimisme prudent est donc nécessaire malgré le bilan fort élogieux de ce film.


Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Rwanda



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Le rêve d’Awa


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


LE RÊVE D'AWA de Yancouba Dieme & Zéna Zeidan - Sénégal, 2014 / 5 min / Sans dialogue / Court métrage / Fiction


C'est l'histoire d'une jeune fille qui s'est battue pour devenir une femme épanouie et heureuse. Sa jeunesse ainsi que sa vie familiale et professionnelle nous montrent que, malgré les obstacles, cette femme a su réaliser ses rêves.


Commentaires de Michel Handfield


Pour changer les choses, il faut d'abord y rêver. Et, quoi de mieux qu'une bande dessinée pour montrer aux filles qu'il y a des possibles que leurs mères et grand-mères n'avaient pas?


L'intégral : https://vimeo.com/112925912


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ALIAA, LA RÉVOLUTIONNAIRE NUE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Réalisé par Pierre Toury - France, 2013 / 52 min / Langue : Français / Sous-titres : Français / Moyen métrage / documentaire


Menacée de mort en Égypte par les fous de dieu, chassée par les révolutionnaires de la place Tahrir du Caire, contestée par certaines féministes égyptiennes, lâchées par ses propres amis, Aliaa Magda Elmahdy, 20 ans, n'avait pas le choix. Elle devait fuir l'Égypte. Son crime? Avoir posé nue sur son blogue pour dénoncer l'hypocrisie ambiante autour du corps de la femme dans le monde arabe.


www.dailymotion.com/video/xycm7s_aliaa-la-revolutionnaire-nue_tv


Commentaires de Michel Handfield


Pour combattre une règle injuste, il faut la défier! Cette simple phrase dit tout.


Aliaa Magda Elmahdy vient d'une famille conservatrice du Caire, où il est interdit de se promener main dans la main sur la voie publique. Mais, elle et son copain, plus libéraux, adeptes de l'internet et des réseaux sociaux, donc sachant ce qui se passe en occident, ont défié ce monde. S'être pris par l’épaule les a conduits au poste de police et aurait pu tourner en procès. Alors, Aliaa a décidé de contester en se mettant à nu sur l'internet. Son corps lui appartient!


Dans un pays (Égypte) où la religion est inscrite dans constitution, on peut démettre un gouvernement, mais il est beaucoup plus difficile de changer des mentalités.


En voyant ce film, je me demandais si l'Égypte était signataire de la Charte des droits de l'Homme de 1948. Si l'Égypte a fait partie des quarante-trois pays qui ont voté pour cette Déclaration universelle des droits de l'Homme le 7 décembre 1948 (1), ils ont aussi adopté la Déclaration des droits de l'homme en islam (2), qui va à l'encontre de la première sur plusieurs points (3), au Caire le 5 aout 1990 :


« Cette adaptation s'est notamment traduite par une forte imprégnation religieuse et certaines modifications de la Déclaration universelle des droits de l'homme; en particulier, par la limitation de la liberté de choisir sa religion et d'en changer et par l'inégalité des droits entre l'homme et la femme. 57 États musulmans dont l'Arabie saoudite, l'Égypte, l'Indonésie et le Pakistan, l'ont ratifiée. » (4)


Ainsi, la femme est reléguée à la place qui lui est accordée par la religion. (5) C'est dans ce contexte qu'il faut voir le premier geste d'Aliaa et les autres qui ont suivi, car elle est devenue une Femeen contre une religion qui s'oppose aux femmes plus modernes – certains diront occidentalisée – qui revendiquent non seulement le contrôle de leur corps, mais d'elles-mêmes, que ce soit par le droit à l'éducation, au travail ou a la contraception. Bref, ce qui fait peur à certains hommes qui se réfugient dans les valeurs traditionnelles des religions pour conserver une mainmise sur les femmes, que ce soit leurs sœurs, leur mère ou leur femme comme on le voit dans plusieurs films sur le sujet. Serait-ce aussi ce qui explique que des jeunes musulmans occidentaux soient attirés par les appels de l'État islamique? Un rejet des valeurs d'égalité homme/femme qu'ils percevraient comme un recul?


Si on le voit chez les musulmans fondamentalistes, on le voit aussi chez les chrétiens les plus conservateurs. Même l'Église catholique, qui a pourtant déjà fait un virage assez marqué à gauche (théologie de la libération), est quelque peu revenu sur ses pas sous Jean-Paul II à ce sujet (6) et n'a pas beaucoup changé sur la question des femmes et du féminisme dans son histoire. Difficile de dialoguer et de faire évoluer une position que l'on dit divine. (7) Comme le remarque Nawal El Saadawi (8) dans ce film : on peut toujours discuter avec une dictature militaire, mais pas avec une dictature religieuse parce qu'ils parlent au nom de Dieu. Quant à Aliaa, elle est passée en occident et manifeste toujours contre cet Islam qu'elle juge antifemme.


Pour nous, ici, ce film soulève la question des différences culturelles qui peuvent s'opposer sur un même territoire, vu le multiculturalisme canadien à la Trudeau :


« Dans sa déclaration de 1971, monsieur Trudeau parlait du Chinois qui peut être ici aussi chinois que chez lui, pourvu qu'il fasse allégeance au Canada. » (9)


Est-ce dire que tout se vaut et que les conflits d'ailleurs peuvent être importés et reproduit ici avec une telle approche, car on ne juge pas ni ne hiérarchisons les cultures et croyances? D'ailleurs, les croyances sont protégées par nos chartes des droits et libertés, mais on a oublié le troisième terme, qui devrait être la responsabilité. On n'a pas davantage inclus de protection pour la science. Il est peut-être trop tôt pour le dire, mais avec la montée des croyances et leur préséance sur la science, comme on l'a vu dans un récent jugement sur les médecines traditionnelles (10), on peut craindre un retour à l'obscurantisme et aux conflits de croyances. On est mal placé pour demander à des pays comme l'Égypte de s'ouvrir et à sortir d'une conception religieuse de l'État et du droit avec une telle position chez nous. Est-il si surprenant alors que des jeunes canadiens, au nom de croyances religieuses islamistes plus radicales (11), veulent aller se battre ailleurs pour les défendre? (12) Pas tant que ça finalement.


Des gens comme Aliaa, qui veulent faire changer ces conceptions religieuses dans leur pays d'origine, car elles étouffent la liberté, l'égalité et, finalement, le droit au savoir qui nous fut légué par les lumières, ne peuvent pas vraiment compter sur le Canada, car nous avons un double discours à ce sujet, où nous disons défendre des valeurs d'ouvertures, mais étouffons la science en parlant de droits religieux où nous devrions parler de liberté de croyance avec toutes les précautions qu'il faut pour empêcher leur prédominance sur le savoir universel et scientifique d'une part et les droits individuels d'autre part, car au nom des croyances on impose souvent des comportements et des façons de penser aux enfants qui les marqueront toute leur vie. C'est pour cela que l'école devrait dispenser un enseignement humaniste, scientifique et universel, sans tenir compte des croyances individuelles et des délires sectaires des parents, que ce soit l'horoscope ou la religion, pour que tous aient une égalité des chances à l'avenir. Ce qu'ils font à la maison où au lieu du culte, ça les regarde, soit, mais l'école doit avoir un programme universel hors de toutes ces tendances et influences particulières pour le bien de tous. Mais, c'est là un autre débat.


En conclusion, pour en revenir au film, on peut se poser la question suivante : Aliaa aide-t-elle à ouvrir un débat ou fait-elle une obstruction qui nuit à celui-ci? Car, d'être si souvent dénudé et de parfois bruler le coran comme elle le fait, est-ce que ça braque davantage les musulmans, même les modérés, contre elle que ça ne permet un débat sur une séparation possible et souhaitable entre la religion et l'État; la foi et la laïcité? Cette action aurait-elle alors l'effet contraire à celui recherché en fermant tout dialogue. Ne serait-elle pas mieux d'écrire davantage avec des arguments rationnels que de se cantonner dans ce genre d'actions?


Notes


1. http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codeEve=490


2. http://islamhouse.com/fr/articles/223244/


3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Déclaration_des_droits_de_l'homme_en_islam


4. Ibid.


5. http://en.wikipedia.org/wiki/Women_in_Islam


6. www.croire.com/Definitions/Mots-de-la-foi/Theologie/Qu-est-ce-que-la-theologie-de-la-liberation


http://fr.wikipedia.org/wiki/Théologie_de_la_libération


7. Curieusement, ce sont toujours des récits faits par des hommes qui nous ont révélé les volontés de Dieu, jamais par des femmes.


8. http://en.wikipedia.org/wiki/Nawal_El_Saadawi


9. Entrevue avec Julien Harvey, in RND, 02 1988, Les immigrants menacent-ils l'avenir du Québec francophone, p. 20


10. Ce jugement est particulier, car Makayla, 11 ans, a opté pour des soins ancestraux après avoir cessé une chimiothérapie dont les médecins croyaient pourtant qu'elle pouvait la sauver… à cause d'« une vision de Jésus. Ses parents sont des pasteurs évangéliques chrétiens » nous apprend Hélène Buzzetti dans Le Devoir. D'ailleurs, « (…) un juge a tranché cet automne que les droits autochtones reconnus incluaient le droit des parents de préférer la médecine ancestrale. » (Ibid.) Cela, même aux dépens de la vie de l'enfant, sur le seul fait d'une vision ou d'une croyance.


Ce jugement est important, car il confirme la préséance des croyances et des droits ancestraux, reconnus par notre Charte canadienne des droits et libertés, sur la science dont elle ne dit mot :


« Cela aurait pu arriver à n’importe quel autre groupe minoritaire qui exerce ses pratiques traditionnelles. Pour nous, cela a réaffirmé qu’en tant que Premières Nations, nous avons le droit de pratiquer nos traditions. Qu’elles soient médicinales ou autres. » (Ibid)


Voilà ce qu'en dit Bryan Laforme, chef de la première nation New Credit, la communauté autochtone dont provenait Makayla Sault. Ça en dit beaucoup je trouve.


Références


Hélène Buzzetti, Refus de traitement. L’entourage de Makayla ne regrette rien, in Le Devoir, 22 janvier 2015 : www.ledevoir.com/politique/canada/429617/refus-de-traitement-l-entourage-de-makayla-ne-regrette-rien


J'ai trouvé les informations sur Bryan Laforme dans Stéphane Parent, 21 novembre 2014, De grands remèdes de la médecine autochtone demeurent secrets, in Radio Canada International : www.rcinet.ca/fr/2014/11/21/grands-remedes-de-la-medecine-autochtone-de-moins-en-mois-secrets/


11. Fondée ou non selon certains Imans, là n'est finalement pas la question, car il s'agit de croyances! Et, la croyance vraie n'existe pas par définition. On la suppose vraie sans aucune preuve.


12. La Presse en a tiré un portrait dans son édition de samedi : Gabrielle Duchaine et Vincent Larouche, La nébuleuse québécoise du djihadisme, in La Presse, 30 mai 2015, pp. A 2-3

Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Aliaa_Magda_Elmahdy


http://femen.org/fr


http://fr.wikipedia.org/wiki/Femen


www.lemondedesreligions.fr/dossiers/islam-radical/



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L'OEIL DU CYCLONE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisé par Sékou Traoré Burkina Faso/France, 2015 / 90 min / Langue : Français / Long métrage / Fiction


Dans un pays d’Afrique en proie à la guerre civile, une jeune avocate est commise d’office à la défense d’un rebelle accusé de crimes de guerre. À travers la partie d’échecs qui s’engage entre l’avocate idéaliste et l’ex-enfant soldat, vont s’affronter deux visages de l’Afrique d’aujourd’hui. Et la cellule de la prison va devenir l’œil du cyclone d’un printemps africain qui emportera le pouvoir en place.


https://vimeo.com/114489351


www.facebook.com/Oeil.du.Cyclone.film


L'OEIL DU CYCLONE 7 FOIS PRIMÉ AU FESPACO


Belle moisson de prix pour L'OEIL DU CYCLONE de Sékou Traoré. Le jury du FESPACO 2015 lui a décerné l'Étalon de Bronze et le Prix Oumarou Ganda du Meilleur Premier long-métrage. Maimouna Ndiaye a été nommée Meilleure Actrice et Fargass Assandé Meilleur Acteur. Enfin le film emporte le prix CEDEAO du meilleur film, le prix Sembène Ousmane remis par Ecobank, et le Prix spécial de l'UEMOA. (Source : www.lesfilmsdavalon.fr, 08/03/2015)


Commentaires de Michel Handfield


Vouloir, ce serait Pouvoir.


Excellent film sur la justice et l'importance d'un avocat pour défendre le droit quand ça compte. Ce sera finalement une avocate, car personne d'autre ne voulait prendre cette cause qui touche à la rébellion, car on a arrêté un chef rebelle, du nom de guerre d'Hitler Mussolini, qui est condamné d'avance.


Ce sera le procureur qui insistera pour qu'elle prenne la cause, car, quelle que soit la cause, elle est défendable. C'est le principe de la justice lui dira-t-il.


Elle hésite, mais quand elle découvrira qu'il fut enlevé à 8 ans, après que les rebelles eurent tué ses parents, elle plongera pour le défendre. Un ex-enfant-soldat, ça change tout.


Sa confiance sera dure à gagner, mais nécessaire pour le défendre. Et, pour lui, il est face à une faible femme, lui, un chef rebelle. Méchant choc de culture. Mais, elle y arrivera et commencera même à comprendre les liens qui sont tissés entre les rebelles et le pouvoir pour l'argent, car les uns et les autres sont liés dans les mêmes trafics, soit de diamants. Ceci la fera même comprendre d'où elle vient. Ce film devient donc une intrigue à la fois juridique, politique, sociale et familiale.


Et, je ne sais trop pourquoi, mais ces liens entre politique et exploitation des ressources naturelles ça me fait penser à quelque chose. Il mériterait certainement de passer en salle au Québec, car il nous parle. N'ai-je pas d'ailleurs déjà écrit un texte qui s'intitule « Québec/Afrique » ? (1) Ce serait le genre de film que j'enverrais aux Oscars pour ma part, car c'est plus qu'un duel et une relation entre une avocate et un rebelle : c'est l'ABC d'un système, car tous les systèmes, des meilleurs aux pires, démocratiques ou mafieux, ont été créés par les Hommes. Après, on tente toujours de nous faire croire qu'on n'y peut rien, car c'est le système, mais c'est faux. Vouloir changer les choses, ce serait pouvoir le faire.


Postscriptum


En filigrane de ce film, il y a toute la question des enfants-soldats laissés à eux-mêmes et qui constituent un danger s'ils ne sont pas déprogrammés au même titre que l'on doit déprogrammer les gens qui ont longtemps fait partie de sectes religieuses par exemple.



Note


1. Michel Handfield, Québec/Afrique, in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 7, Éditos:


PDF: http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2221383


HTML: http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2012/SCVol14no7HTML/SCVol14no7html.html


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Documents à ne pas taire! (Notre section documentaire)


Les grandes soifs


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Les grandes soifs est un documentaire portant sur quatre jeunes – Kevin, 20 ans; Marie-France, 15 ans; Jeanne, 17 ans; Francesca, 20 ans - qui cherchent à donner un sens à leur vie. Réalisé par Delphine Piperni.


www.youtube.com/watch?v=FyrJ01p8vEA



Commentaires de Michel Handfield (2015-06-01)


Par un hasard où j'ai été à la Cinémathèque, je suis arrivé dans une avant-première de film le 30 avril dernier avant que n'y débute Vues d'Afrique. J'en ai profité pour voir de l'imprévu, le genre de chose que j'aime. Puis, pris par une première de théâtre, le tour du monde au TNM, Vues d'Afrique et les travaux à la maison (ceux qui me suivent sur Facebook le savent), je n'ai presque pas écrit depuis sauf sur Facebook. Faut bien s'y remettre.


Un film sur la recherche de sens : sens de la vie, sens de l'après aussi pour certains. Car, pourquoi on est ici : Pour produire? Pour changer le monde? Un passage obligé avant un autre monde? En fait, il est possible de rêver et de croire, car nul ne sait vraiment la réponse. Les religions nous en donnent, mais elles divergent aussi fortement les unes des autres, car ce sont toujours des messages révélés aux Hommes. Une voix leur a parlé : un ange ou Dieu. Des gens dérangés ou des mystiques? Mais, si, dans la solitude, la méditation et la prière, ce n'était finalement qu'un phénomène normal? C'est tout à fait possible, car…


« Il n’y a pas que les fous qui se parlent à eux-mêmes. Nous entendons tous une voix intérieure, notamment lorsque nous lisons attentivement un texte. Lucile Rapin, chercheuse postdoctorante au Département de linguistique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), participe à un projet de recherche qui vise à faire un portrait complet de ce phénomène pour mieux le contrôler. » (1)


D'aller en Arizona pour subir un rite de passage comme Jeanne le fera à l'invitation d'une tante ou dans un camp catholique (la rouge) pour Marie-France, ce sera une expérience totalement concluante s'ils y croient. S'ils n'y croient pas, ce sera une expérience de vie, mais ils trouveront probablement un sens à lui donner ailleurs, comme de s'engager dans un mouvement social ou étudiant par exemple. C'est que la foi, tous ne l'ont pas et ce n'est pas une réponse pour tous. Et, la foi, ça peut être aussi différent que de croire en Dieu ou un prophète qu'en la terre, aux arbres, aux anciens ou à la réincarnation. Des croyances païennes pour certains, mais ancestrales pour d'autres, comme la forêt chez les Atikamekw :



- Comment on dit « la forêt » en Atikamekw?

- « Notcimik »

- Oui, c'est nos racines!

- C'est par la forêt qu'on peut se retrouver. (2)



Ou le corbeau chez les Athapascan Tutchone du Yukon! (3) Chacun ses mythes fondateurs ou sa croyance. Et, pourquoi pas? Le problème n'est pas de croire, mais de perdre de vue que c'est une croyance parmi d'autres, non une vérité vérifiable. Il y a longtemps que l'on devrait avoir cessé le « croit ou meurt ». Malheureusement, tel n'est pas toujours le cas, car si la foi est d'abord personnelle, on veut porter le message de vérité dans l'espace public, voir l'imposer parfois.


« Mais, la question n'en est que plus pressante : qu'y a-t-il malgré tout dans les religions qui permet ces déviations intégristes auxquelles aucune n'a échappé dans l'histoire? Deux éléments fondamentaux: le rapport a l'absolu, qui pousse toujours peu ou prou à l'intolérance; la fonction de liaison (religio = relier), qui forge les communautarismes propices aux tensions conflictuelles. C'est lorsque la religion cesse d'être une affaire privée, lorsqu'elle quitte l'intimité pour envahir l'espace public qu'elle devient funeste. » (4)


Sauf que si l'on croit avoir la vérité, n'est-il pas normal de vouloir l'afficher, la partager ou l'imposer? De là, des dérives possibles. Ce n'est pas le cas avec ces jeunes, mais ce pourrait l'être.


En fait, le plus sensible m'est apparu Kevin, avec son collectif « les enfants de chienne », qui n'est pas religieux, mystiques ou spirituels, mais artistiques et contestataires, car il faut questionner les vérités dogmatiques qui sont très différentes des vérités scientifiques.


Ce film est donc intéressant sur cette quête pour combler un sens du vide, mais il ne faut jamais oublier que, poussé à l'extrême, ce sens de la vérité conduit parfois au non-sens des guerres religieuses. On ne le voit que trop dans le monde même si on prend toujours la précaution de dire que ce n'est pas à cause de la religion, mais des dérives des Hommes. Ces dérives se font cependant au nom de croyances dont on a oublié que ce ne sont que des croyances!


Un film intéressant sur la quête de sens, à présenter aux jeunes et à discuter en classe avec eux, car croire est une chose, mais croire aveuglément en est une autre qui peut conduire à de l'aveuglement volontaire et à de la manipulation consentie. Il faut au moins les en prévenir pour qu'ils restent les pieds sur terre malgré leurs croyances et les promesses qu'on peut leur faire.


Notes


1. Roxane Léouzon, Gros plan sur notre voix intérieure, in Métro/Montréal, 24/07/2014: http://journalmetro.com/plus/sante/529412/gros-plan-sur-notre-voix-interieure/


Mélanie Loisel, À la découverte de la petite voix intérieure, in Le Devoir, 28 juillet 2014: www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/414491/d-ou-vient-notre-parole-interieure


2. Tiré de la bande-annonce du film.


3. Legros, Dominique, 2003, L’histoire du corbeau et Monsieur McGinty, France : nrf Gallimard/L’aube des peuples


4. FERRY, Luc, 2014, Fantasme : c'est d'abord aux religieux de faire le ménage!, in Chroniques du temps présent II, Le Figaro, 2011-2014, Paris: Plon (www.plon.fr) p. 96


Hyperliens


Camp la rouge : www.camplarouge.qc.ca


Les enfants de chienne/collectif d'artistes : http://lesenfantsdechienne.com/artclub.html



« Le profil Amina », un documentaire de Sophie Deraspe



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


À l’affiche au Québec dès le 10 avril


Sélectionné au Festival international du documentaire HOT DOCS de Toronto


Long métrage documentaire réalisé par Sophie Deraspe, 85 minutes, 2015, Québec, Canada


Avec la participation de Sandra Bagaria et Ali Abunimah, Fady Atallah, Andy Carvin, Nathalie Claude, Benjamin J Doherty, Liz Henry, Irem Köker, Thomas J. MacMaster, Elsa Miquel, Rami Nakhla, Leila Nahas, Danny Ramadan, Danny O’Brien, et Elizabeth Tsurkov.


Montage : Geoffrey Boulangé, Sophie Deraspe

Images : Sophie Deraspe

Musique originale : Sam Shalabi

Effets visuels : Élise Simard

Son : Frédéric Cloutier

Productrices : Isabelle Couture, Nathalie Cloutier (ONF)

Producteurs exécutifs : Hugo Latulippe, Michel St-Cyr, Guy Villeneuve, Colette Loumède (ONF)

Producteur associé : Jean-Philippe Massicotte

Une production esperamos ; coproduction avec l’Office national du film du Canada

Distribution au Canada : Les Films du 3 mars

Distribution à l’international : Office national du film du Canada


Bande-annonce (version française) : www.vimeo.com/f3m/leprofilamina

Site officiel : www.leprofilamina.com

Facebook : https://www.facebook.com/theaminaprofile.leprofilamina



Montréal, le 17 mars 2015 – Les Films du 3 mars et la maison de production esperamos, en coproduction avec l’Office national du film du Canada (ONF), sont fiers d’annoncer que Le profil Amina de Sophie Deraspe sera présenté dans la section « Canadian Spectrum » au Festival international du documentaire HOT DOCS de Toronto qui se tiendra du 23 avril au 3 mai. Pour l’occasion, la cinéaste Sophie Deraspe et la protagoniste principale du film Sandra Bagaria seront sur place lors des projections.


Après une première mondiale au prestigieux Festival du film de Sundance, et une première Canadienne aux Rendez-vous du cinéma québécois, Le profil Amina poursuit sa tournée de festivals internationaux.


Il prend l’affiche au Québec dès le 10 avril au Cinéma Excentris et au Cinéma du Parc (Montréal), au Cinéma Cartier (Québec) et dès le 17 avril à la Maison du Cinéma (Sherbrooke). Il sera également présenté en avril à Trois-Rivières, Rouyn-Noranda et Rimouski. D’autres projections en région seront annoncées prochainement.


Synopsis


Amina Arraf, jolie révolutionnaire Américano-Syrienne, entame une relation érotique en ligne avec Sandra Bagaria, jeune professionnelle montréalaise, avant d'initier un blogue au nom provocateur de « Gay Girl in Damascus » (Une fille gaie à Damas). Alors que la révolution syrienne se met en place, le succès du blogue est fulgurant. Mais c’est le kidnapping d’Amina qui déclenche une mobilisation internationale pour la faire libérer.


Tel un polar impliquant les services secrets et les grands médias du monde, le film nous conduit de San Francisco à Istanbul, de Washington à Tel-Aviv, en passant par Beyrouth, à la rencontre des personnes qui ont joué un rôle clé dans cette histoire technologiquement unique à notre époque, celle des relations et de l’information virtuelles.


Le Profil Amina raconte une histoire d’amour à laquelle se superpose une enquête internationale, puis un dérapage médiatique et sociologique sans précédent.


À propos de la cinéaste Sophie Deraspe


Directrice photo et réalisatrice, Sophie Deraspe a fait plusieurs incursions dans le documentaire avant de réaliser un premier long-métrage de fiction, Rechercher Victor Pellerin (2006), suivi en 2009 d’un second, Les signes vitaux, tous deux primés dans plusieurs festivals internationaux. Dans la foulée de son documentaire Le profil Amina, Sophie présente son troisième long-métrage de fiction, Les loups.


Commentaires de Michel Handfield (08/04/2015)


Sensuel dès les premières images.


Amina Arraf, Américano-Syrienne, ne fait pas que remettre en cause le manque de démocratie syrienne, mais une forme de morale étouffante : elle provoque le désir et affiche ouvertement son homosexualité. C'est vraiment pousser les limites et une Montréalaise s'y intéresse, la suit et en tombe amoureuse. Elle ne fera pas que la suivre, mais en fera même la promotion quand Amina mettra en ligne son blogue « Gay Girl in Damascus » (Une fille gaie à Damas).


Puis, une journaliste cherchant des histoires personnelles a relayé le blogue d'Amina, ce qui lui donnait une véracité tout en accroissant sa popularité. On est alors entré dans le principe de la saucisse Hygrade: plus elle était vue (des hits), plus elle était vraie et plus elle devenait réelle, plus elle était vue. Personne ne soupçonnait que c'était une identité factice et on lui donnait alors encore plus de crédibilité au point que lorsqu'elle fut arrêtée, une campagne mondiale s'est organisée pour sa libération. C'est là qu'on a découvert qu'elle n'existait dans aucun registre.


Une fabrication ! Mais, de qui et pourquoi ? On part alors dans une nouvelle enquête. Anonymous pense que ça vient du Mossad. D'autres pistes s'offrent aussi, puis, coup de théâtre : ça vient d'un simple individu, Tom MacMaster, qui a créé ce site et s'est fait prendre au jeu vu la popularité de sa création. Amina, c'est lui  ! Je ne vends pas de punch, car on trouve tout cela sur Internet, mais c'est fascinant de suivre toute cette enquête sur l'affaire Amina jusqu'à Tom.




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