Scietas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est sceptique, cynique, ironique et documenté!


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 17 n° 6, du 2015-08-01 au 2015-08-26. (En mode été !)


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

C.P. 73580

Succ. Parc octogonal

Montréal H2A 3P9


Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et pensif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.

Sylvie Dupont, lectrice et correctrice d'épreuves.


ISSN : 1701-7696


Soumission de texte: societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en pièce jointe, le sauvegarder sans les notes automatiques.


Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en logiciel libre de façon à en promouvoir l'usage. Ce fut d'abord en Open Office (www.openoffice.org), mais nous utilisons davantage Libre Office (www.documentfoundation.org/) maintenant.


Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus; collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.


« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du n° pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des n° varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains n° peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un n° aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.




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Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct


Lu deux fois plutôt qu'une ! (2015-08-26)

Quelques-uns de nos mots parus sur Facebook du 11 au 21 aout 2015

Quelques commentaires et photos que j'ai partagés sur Facebook entre le 27 juillet et le 7 aout 2015


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis

DI a vu! - ciné, théâtre, expositions et quelques annonces d’évènements (avec index)


THE DIARY OF A TEENAGE GIRL

Maestro

Tangerine

Montréal en histoire (appli)

Anatomie d’un double crime / Marshland (La isla minima)

L’HOMME IRRATIONNEL

LA PROCHAINE FOIS JE VISERAI LE CŒUR



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


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Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct

Par Michel Handfield


Des mots ou des liens que nous plaçons sur Twitter, Facebook, et/ou Linked In et que nous reprenons ici vu la valeur que nous leur trouvons.


Pour la mise en page de messages d'abord mis en ligne sur les réseaux sociaux, des corrections sont parfois nécessaires après coup, car il faut quelquefois tourner les coins ronds pour les besoins des médias sociaux, comme les 140 caractères de « Twitter », mais aussi pour la rapidité du direct lors d'un évènement qui demande déjà toute notre attention! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas changer l'apparence du direct. Souvent, c'est l'orthographe et la ponctuation qui ont été corrigées bien avant la mise en page!


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Lu deux fois plutôt qu'une !


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 6, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


- Mélanie Patten, Les municipalités ne sont pas prêtes pour les changements climatiques, in Le Soleil, 22 aout 2015 :

www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/201508/22/01-4894608-les-municipalites-ne-sont-pas-pretes-pour-les-changements-climatiques.php


- La Presse Canadienne (Ici Radio-Canada), Climat : où en sommes-nous? Les municipalités ne sont pas prêtes pour les changements climatiques, samedi 22 aout 2015 : http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/environnement/2015/08/22/001-municipalite-infrastructure-changement-climatique.shtml


Michel Handfield/Facebook 23 aout 2015 (version corrigée le 2015-08-26)


C'est dur, mais il faut changer de comportement. Et si le modèle à suivre était celui du Plateau? Et, même, il faudrait aller plus loin : taxer l'espace que prennent les véhicules et investir dans les transports actifs et en commun !


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Quelques-uns de nos mots parus sur Facebook du 11 au 21 aout 2015


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 6, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2015-08-21) – avec de légères corrections.


> Au sujet du texte de Lise Payette


2015-08-21


Au sujet du texte de Lise Payette de ce matin dans Le Devoir, Un cirque électoral qui dérape, 21 août 2015, où elle dit :


« Nous avons tellement entendu de ces déclarations enflammées nous jurant qu’enfin nous étions entendus. Et chaque chef y va de nouvelles mesures, comme s’il tenait une baguette magique. C’est alors la danse des millions qu’on lance par la fenêtre alors qu’en fait, c’est plutôt un écran de fumée pour remplir le vide des idées. Pauvres citoyens, menés en bateau encore une fois. Quand tout sera fini, il ne restera que la déception et le regret et quatre autres années à supporter quelqu’un qui va tout décider tout seul. Comme avant. Comme toujours. » (1)


Mon commentaire


J'ai souvent dit, et je l'ai même écrit, que le jour où les citoyens prendront des cartes de membres des partis politiques et iront dans les congrès pour changer les programmes et statuts des partis les choses commenceront à changer (bouger eut été mieux choisi !), car le changement ne peut venir que de l'implication. Si les gens mettaient autant d'efforts et d'argent qu'ils en mettent à suivre et voter pour les téléréalités (souvent associées à un no de tél. payant), ce serait déjà un début.



Note


1. www.ledevoir.com/politique/canada/448083/un-cirque-electoral-qui-derape





> À la plume fontaine !


2015-08-20


23h43, assis dehors pour faire de la correction de texte !

















> Montréal devrait s'agrandir !


2015-08-20


Pour les méchantes langues qui disent qu'on ne sort pas de Montréal, on est allé à Repentigny ce soir. Moi, j'annexerais tout ça à Montréal (Repentigny, Longueuil, Laval, l’ile Perrot....) et j'appellerais ça la Ville de l'archipel de Montréal. (Avec Sylvie dans l'auto de Communauto : www.communauto.com)








J'ai même déjà proposé la province de Montréal dans Societas Criticus et un article en anglais de Wikipédia a cité mon texte en référence! L'article de Wikipédia est:

https://en.m.wikipedia.org/wiki/Proposal_for_the_Province_of_Montreal




Comme ça en a fait jaser quelques-uns, j'ai ajouté « Provoquer le débat, ça fait marcher les neurones! C'est ça qui manque au Québec. Dans la province de Montréal on ferait des débats télés à la place du hockey l'été ! »






Plus tard j'ai expliqué que « C'est sûr que si c'était moi, je proposerais la province de Montréal ou un changement constitutionnel pour enfin reconnaitre les villes dans la constitution, car elles ne le sont pas. D'ailleurs, notre constitution date du temps du cheval, avant même le téléphone (vers 1870), mais personne ne veut en entendre parler. Pas pour rien qu'on est une société bloquée ! »



C'est ce que j'appelle éduquer, car il est temps de discuter autre chose que du hockey, de la météo et des téléréalités. Je savais ce que je faisais hier soir en écrivant cela. Sylvie m'a même dit « t'aimes ça provoquer ! »



Mais, pour amener du changement, développer ce que certains appellent une société parallèle et non pseudo parallèle, il faut d'abord savoir de quoi on parle et cela se fait par la discussion. Mais, pour cela, il faut au moins quelqu'un pour la partir la discussion. Il y en aura toujours un pour dire « j'y avais pensé entre les 4 murs de la chambre de bain ou dans ma douche il y a 40 ans, mais je n’en ai pas parlé à personne. » C'est ça, tu y as pensé, bien c'était à toi de le dire dans ce temps-là. Moi, je le pense, je l'écris et je le signe. Bref, je m'assume. Si je crois qu'il faut du changement, je le dis... Je ne dirai pas après que si rien ne change ce sera parce que je me suis tu !









> Québec -Afrique… une autre preuve !


2015-08-20


Souvent je dis qu'on se « tiers-mondise » avec une économie d'exploitation des ressources plutôt que d'investir dans l'éducation et la création, car si on envoie une tonne de ressources diverse pour 100$ en moyenne, quand on importe une auto à 20.000$ la tonne en échange, on est déficitaire. C'est que la profitabilité se fait sur la création et la transformation. Si c'était sur les ressources, l'Afrique serait riche. Je dis souvent, aussi, qu'avec cette vision on va rejoindre l'Afrique. Un signe de plus : Médecins du monde est aussi dans mon arrondissement. J'ai photographié leur camion au métro du parc (Villeray/St-Michel/Parc-Extension).






Une société riche ou une société de plus en plus divisée qui produit de l'exclusion? En tous cas, quand j'ai écrit sur l'africanisation du Québec en 2012 (1), je voulais faire une boutade pour faire réfléchir avant qu'il ne soit trop tard. J'espère qu'il ne l'est pas, mais ça prendrait un virage de nos gouvernements et une prise de conscience de la droite qui croit que c'est dans la roche qu'est notre salut. Continuer à couper dans l'éducation et la recherche...


Si vous trouvez qu'on avance vite, c'est qu'on est dans une pente descendante. Le réveil risque d'être dur.


Note


1. Michel Handfield, M.Sc. Sociologie et éditeur de societascriticus.com, 2012-08-16, Québec/Afrique, in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 7, Éditos. Liens :


- http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2221383 (PDF)


- http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2012/SCVol14no7HTML/SCVol14no7html.html (HTML)



> The Guardian : Moscow river catches fire after pipeline bursts :

www.facebook.com/theguardian/videos/10153547702241323/?pnref=story


2015-08-15


Mon commentaire :


Ce que je trouve intéressant dans toute cette peur du transport du pétrole d'un côté, que ce soit par train, pipeline ou bateau, c'est que ça ne se traduit pas de l'autre côté par une revendication de transports en commun et la faillite des concessionnaires automobiles. Non, on ne veut pas que le pétrole soit transporté près de chez nous, mais on veut des autos et des stations-service en même temps! Trouver l'erreur?



> La pluie


2015-08-11


La pluie permet parfois de faire de belles photos, carré St-Louis, Montréal









































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Quelques commentaires et photos que j'ai partagés sur Facebook entre le 27 juillet et le 7 aout 2015, parfois dans le désordre et corrigé !


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 6, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com



Michel Handfield (2015-08-07)


2015-08-07


Comme on en a beaucoup parlé cette semaine, et que la banque de données de l'ISQ sera sauvée, voici le lien vers l'Institut de la Statistique du Québec:


www.stat.gouv.qc.ca


2015-08-02


Yes, des élections! Mon sport préféré.





2015-08-04


Tout à fait d'accord. Signé par un mangeur de piments forts! (Photo: piments de mon jardin)



« Manger pimenté garantirait une plus grande longévité


La consommation très régulière de nourriture pimentée serait «associée» à une plus grande longévité et à un risque moindre de cancers, maladies coronariennes et respiratoires, selon une étude chinoise publiée mardi. »


Source: Agence France-Presse, PARIS (in La Presse): www.lapresse.ca/vivre/sante/201508/04/01-4890377-manger-pimente-garantirait-une-plus-grande-longevite.php








2015-08-04



Harper, en comparaison à Chrétien: l'ennui et un net recul aux années 50 !



En référence à l'article de LAURIE NOREAU, Chrétien ne comprend pas les motivations de déclencher un marathon électoral, in Le Nouvelliste, 03 aout 2015: www.lapresse.ca/le-nouvelliste/actualites/politique-canadienne/201508/03/01-4890166-chretien-ne-comprend-pas-les-motivations-de-declencher-un-marathon-electoral.php



2015-08-02


Au sujet de cette élection fédérale


À un ami qui se questionnait sur cette élection fédérale (Texte revu et corrigé d'une réponse que j'ai mis sur la page Facebook d'un ami!):


Cher ami, c'est normal. Si le Canada demeure à droite, ce n'est pas encourageant. Quant au Bloc, même majoritaire au Québec (1) il ne peut rien changer et (2) ne peut faire de référendum. Puis, s'il y avait un référendum, ça ne veut pas dire que le OUI passerait. Alors, il faut voter à Ottawa en fonction de la politique fédérale. Et, même dans un Québec indépendant, ce ne serait pas parfait non plus. L'union des nationalistes craquera le jour où le Québec sera indépendant d'ailleurs, car le pouvoir sera alors trop centralisé à Québec face aux régions par exemple. Ainsi va la vie... politique: si on n'a pas le Pouvoir on veut la décentralisation et si on a le Pouvoir, on ne veut pas le partager.




2015-08-01



Intelligence !



Lu :


« Nullement. «La découverte d'une vie intelligente (ailleurs que sur Terre) ne signifie pas qu'il existe un autre Jésus», ou que Dieu y ait envoyé son fils, assure le père Funes.


Car «l'incarnation du fils de Dieu est un évènement unique dans l'histoire de l'humanité, de l'univers», explique ce diplômé en théologie et docteur en astronomie. » (1)



Mon commentaire :


Des fois la dissonance cognitive doit être forte! C'est pour ça que je vois bien plus le Christ comme un révolutionnaire humaniste qu'un défenseur de la droite conservatrice.



Note


1. LAURE BRUMONT, ELLA IDE et CASTEL GANDOLFO, Agence France-Presse, Kepler 452b : le Vatican juge improbable une rencontre du troisième type, in La Presse, 31 juillet 2015 : www.lapresse.ca/sciences/astronomie-et-espace/201507/31/01-4889490-kepler-452b-le-vatican-juge-improbable-une-rencontre-du-troisieme-type.php



Sur Windows 10 (2015-07-29 et 2015-08-01)


J'aime bien le nouveau Windows 10, car il a remis le compteur à zéro; c'est-à-dire qu'en effaçant l'ancien Windows 7 ça a effacé les petits bogues accumulés au fil des ans ! Quant à la petite lenteur du début, elle est rapidement disparue. Elle était peut-être due au fait qu'il a fallu qu'il rajuste mes paramètres : gaucher ou gauchiste?




2015-07-31


Des poules


J'ai été voir des poules sur St-Laurent aujourd'hui!














2015-07-30


Mon rosier blanc ! Une rose blanche pour la paix.





Ces 2 roses sont sur le même rosier. Elle sort jaune (droite), puis rosit pour devenir comme celle de gauche.







2015-07-29


Aveux ? !


Lu :


Agence France-Presse/NATIONS UNIES, Tribunal spécial sur le vol MH17 : Moscou met son véto à l'ONU, in La Presse, 29 juillet 2015 : www.lapresse.ca/international/europe/201507/29/01-4889002-tribunal-special-sur-le-vol-mh17-moscou-met-son-veto-a-lonu.php


Mon commentaire


La Russie ne veut pas qu'on trouve qui sont les responsables politiques ! Si ce n'est pas un aveu sans le dire... je me demande bien ce que c'est.




2015-07-27


Un air de déjà vu!


Lu:


PIERRE-ANDRÉ NORMANDIN, Autopartage électrique: car2go craint d'être exclue, in La Presse, 27 juillet 2015 (1)


Mon commentaire :


Les critères semblent taillés sur mesure pour un fournisseur. Ça m'agace après la commission Charbonneau. Surtout, à ce sujet, il faut lire le texte de Vincent Dussault, «Pourquoi je suis en faveur d’un modèle concurrentiel pour l’autopartage en libre service»: http://roulezelectrique.com/pourquoi-je-suis-en-faveur-dun-modele-concurrentiel-pour-lautopartage-en-libre-service/


Note


1. www.lapresse.ca/actualites/montreal/201507/27/01-4888319-autopartage-electrique-car2go-craint-detre-exclue.php





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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS (révisé le 2014-03-23)


Dans les textes cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, non le mot à mot.


Si, pour ma part, j'écris commentaires ou sociocritique, c'est que par ma formation de sociologue le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques et les questions soulevées. Le film, par exemple, est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. C’est ainsi que, pour de très bons films selon la critique plus traditionnelle, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi. Je peux par contre comprendre leur angle. J’encourage donc le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée juste.


Il faut aussi dire que je choisis les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu. Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur de voir un film qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi. Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.




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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’évènements)


THE DIARY OF A TEENAGE GIRL


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Sortie le 28 aout


Bel Powley partage la vedette avec Kristen Wiig et Alexander Skarsgard dans The Diary of a Teenage Girl, un récit initiatique de Marielle Heller, inspiré du roman illustré de Phoebe Gloeckner. Lors de sa présentation au festival Sundance en 2015, le film a reçu d’élogieuses critiques. À l’occasion de la Berlinale de 2015, il a remporté le Grand Prix du jury international dans la section Generation 14 plus.


L’histoire est campée à San Francisco en 1976, à une époque où s’essouffle la contre-culture hippie. Minnie (Powley) est une jeune fille de 15 ans, laissée sans repères par sa mère fêtarde (Wiig) et son beau-père absent (Christopher Meloni).

Seule et en quête d’amour, elle entreprend une liaison secrète avec le copain (Skarsgard) de sa mère, âgé de 35 ans. « Putain! Je viens d’avoir ma première relation sexuelle! », confie-t-elle sur son magnétoscope qui, tout comme ses dessins, lui sert de journal intime. S’ensuit un récit mi-sérieux, mi-comique sur l’épanouissement sexuel d’une jeune fille, raconté sans jugement.


En tant que jeune dessinatrice, Minnie s’inspire des bandes dessinées de l’artiste avant-gardiste Aline Kominsky (qui s’est mariée à Robert Crumb en 1978). Dans le film, les dessins de Minnie (et une expérience hallucinatoire sous l’acide) prennent vie sous forme d’animation.


Les années 70 sont à l’avant-plan grâce aux références faites à Patty Hearst, à The Rocky Horror Picture Show, au quartier effervescent de Castro ainsi qu’aux tapis à poil long, aux moustaches et aux chansons d’artistes tels que Mott the Hoople, les Stooges et T. Rex. La musique originale du film a été composée par le frère de

Marielle, Nate Heller.


Il s’agit du premier long métrage de la scénariste et réalisatrice Marielle Heller qui

a également adapté le roman (et joué le rôle de Minnie) pour la scène en 2010.


The Diary of a Teenage Girl est distribué au Québec par Métropole Films Distribution.


Commentaires de Michel Handfield (2015-08-26)



San Francisco, 1976.


Minnie est une jeune fille de 15 ans qui vit dans un milieu familial trouble : coke, bière, pot... Bref, elle et sa sœur cadette assistent régulièrement à la défonce de leur mère, de son copain et de leurs ami(e)s. D'ailleurs, elle apprendra plus tard que sa mère, bibliothécaire, a perdu son emploi. Ce n'est pas vraiment une surprise pour nous.


Minnie est en quelque sorte plus adulte que sa mère et son copain. Cela a cependant une contrepartie: à 15 ans, elle veut s'assumer pleinement en tant que femme et avoir sa première relation sexuelle. Elle l'aura avec le copain de sa mère, âgé de 35 ans, la boisson l'aidant à ne pas avoir la défense très haute face à cette jeune fille déterminée, car il boit sa première bière de la journée au déjeuner ! Elle deviendra donc la maitresse du copain de sa mère. Quand il voudra arrêter ce jeu malsain, car il en vient à le réaliser, elle menacera de le dénoncer pour le forcer à poursuivre leurs jeux quand elle le voudra. Mais, en même temps, elle sortira aussi de plus en plus de son côté, dans les clubs notamment, ce qui le rend jaloux en même temps. C'est que Minnie n'avait pas juste hâte à sa première relation sexuelle, mais d'avoir du sexe pour le sexe. Elle se dira même « sexperte » et elle aime le dessin érotique. Elle en fait d'ailleurs de très éloquents, dont de la bande dessinée. Mature, elle fait aussi la nuance entre le sexe physique et le sexe plus engagé.


Cette relation avec le copain de sa mère est dérangeante pour le spectateur. Si ce ne l'est pas, il y a peut-être problème, car si ce n'est pas de l'inceste au premier degré, car ce n'est pas son père, il devrait quand même être une figure d'autorité. C'est alors une certaine forme d'abus, car il a profité de sa curiosité sexuelle plutôt que de lui donner les mises en garde d'usage dans les circonstances. Et, surtout, ne pas passer aux gestes !


Manipulation de sa part à elle diraient certains, car elle voulait cette relation : « I want to fuck you » dit-elle. C'est vrai, mais si elle le manipule, n'était-il pas consentant à se laisser manipuler pour le plaisir d'avoir la fille, car il aurait pu mettre tout de suite les limites et parler du problème avec la mère et la fille. D'ailleurs, ça aurait pu s'arrêter au bar et ne jamais aller plus loin, même ne pas commencer. Ça a continué plutôt. Ce n'était par contre pas un prédateur sexuel au sens du terme, car elle était consentante, mais il a bien profité de son désir et n'était pas enclin à l'arrêter.


Encore là, il faut aussi voir que c'était une autre époque : les années 1970. Le consentement à cette époque au Québec était par exemple à 14 ans. Il est passé à 16 ans depuis. (1)


Film dérangeant sur une autre époque - les années 1970 - qui pourrait susciter des discussions intéressantes dans un cours de morale - éthique et culture religieuse au Québec (2) - du second cycle du secondaire, mais aussi en droit, criminologie, sociologie , psychologue et sexologie par exemple à l'université. Bref, ce film, d'un strict niveau éducatif et de discussions, peut rejoindre de multiples publics.


Notes


1. www.educaloi.qc.ca/capsules/lage-du-consentement-sexuel


2. www.education.gouv.qc.ca/programme-ethique-et-culture-religieuse/


Hyperliens


Trailer: https://www.youtube.com/watch?v=M9LNsSjnqBM


Aline Kominsky et Robert Crumb  :


https://en.wikipedia.org/wiki/Aline_Kominsky-Crumb


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Maestro


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de Léa Fazer

À l’affiche à Montréal et à Québec le 28 aout


Montréal, mardi 11 aout 2015 – Filmoption International est heureuse d’annoncer la sortie en salle de Maestro, un film de Léa Fazer mettant en vedette Pio Marmai, Michael Lonsdale et Déborah François. Pour sa performance dans Maestro, Déborah François a été finaliste pour le Magritte de la meilleure actrice 2015.


Cette comédie écrite par Jocelyn Quivrin et Léa Fazer est inspirée de la rencontre entre Eric Rohmer et Quivrin lors du tournage du film Les amours D’Astrée et Céladon. À la suite du décès de Jocelyn Quivrin, Léa Fazer a adapté l’histoire dans le but de lui rendre hommage.


Henri, un jeune acteur qui rêve de jouer dans le prochain FAST & FURIOUS, se retrouve engagé dans le film de Cédric Rovère, monstre sacré du cinéma d’auteur. Les conditions du tournage ne sont pas du tout celles auxquelles il s’attendait…


Mais, le charme de sa partenaire et la bienveillance du maitre vont faire naitre en lui des sentiments jusqu’alors inconnus. Et Rovère, conquis par la jeunesse et la fantaisie d’Henri, vivra ce tournage comme un cadeau de la vie.


Distribué par Filmoption International, le film sortira en salles le 28 aout prochain à Montréal et à Québec.


Commentaires de Michel Handfield (2015-08-26)



« Merci de m'avoir appris à payer sans marchander le prix exorbitant de la beauté » (Henri)



Maestro est inspiré du tournage du film Les amours D’Astrée et Céladon (1) d'Eric Rohmer (2), ici nommé Cédric Rovère, et de sa rencontre avec Quivrin (3), ci-nommé Henri, autour de ce film. Mais, ce dernier étant plus impressionné par le cinéma hollywoodien d'action et grand public que le cinéma d'auteur et verbeux, c'est surtout à cause d'une fille qu'il veut impressionner qu'il va rencontrer le maitre. Il apprendra. On peut parler d'un film à références pour les cinéphiles et sur ce point je n'ai rien à ajouter.


Au niveau social, on est dans le choc non seulement des générations, mais des cultures! On peut penser non seulement au rapport à la poésie, mais aussi à la façon de l'articuler entre Quivrin et le maitre. Puis, au rapport différent à la culture entre Quivrin et les acteurs qui l'entourent, dédaigneux du cinéma commercial. Ainsi, ce comédien qui lui dit « J'ai refusé un rôle de Spielberg. Un scénario improbable concernant un archéologue...! » L'autre se retient pour ne pas lui rire en pleine face.


Pour le sociologue que je suis, c'est aussi un film sur le travail et les relations interpersonnelles entre acteurs, gens de la production et figurants. La division de classe n'est pas que monétaire ; elle peut aussi être culturelle. Quand Henri (nom que l'on donne à Quivrin dans ce film) donne un exemple mettant en vedette Bruce Willis, ça fait rire les deux filles avec qui il est par exemple, ce qui m'amène à mon dernier point.



On est aussi dans un film romantique (4) avec deux amis en compétition pour gagner le cœur de la belle blonde, nouvelle sur les tournages. Mais, les deux amis en compétition ne sont pas Quivrin et son colocataire, mais Quivrin et sa meilleure amie, comédienne, qui le dépanne quand il a besoin d'argent et qui lui a organisé le rendez-vous avec le maitre pour qu'il obtienne un petit rôle sur ce tournage, car il a besoin de travailler même s'il semble maitre de la combine. Restera à savoir quelle est l'orientation de la belle et si elle penchera vers l'un des deux ou pas.


D'autres relations sont aussi possibles sur un tournage, car c'est la proximité pendant quelque temps. Essayer de les voir peut être un plaisir pour certaines et certains.



Notes


1. Les Amours d'Astrée et de Céladond'Éric Rohmer (2007) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Amours_d'Astrée_et_de_Céladon


2. Eric Rohmer :

http://www.cineclubdecaen.com/realisat/rohmer/rohmer.htm


3. Quivrin

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jocelyn_Quivrin


4. Ici j'ai pensé à « Film de filles » qu'écoute ma conjointe à TVA les jeudis soirs !


Hyperliens avec la collaboration de Luc Chaput


L’Astrée, roman d'Honoré d'Urfé (1607 à 1627) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/L'Astrée


Honoré d'Urfé :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Honoré_d'Urfé



Bande-annonce


Youtube : http://youtu.be/EuOX8R_cvtY


Vimeo : http://vimeo.com/134628967



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Tangerine


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


En v.o. anglaise avec sous-titres français

Long métrage écrit et réalisé par Sean Baker et Chris Bergoch, 88 minutes, 2015, États-Unis

Avec Kitana Kiki Rodriguez, Mya Taylor, James Ransone

Distribution: Video Services Corp.

Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=ALSwWTb88ZU

Site web : http://www.magpictures.com/tangerine/


Montréal, le 6 aout 2015 – Tourné avec un iPhone 5s et un micro-budget, Tangerine est le cinquième long métrage de Sean Baker (Take Out, Prince of Broadway, Starlet), une comédie mettant en vedette un duo d’actrices transgenres. Présenté en première mondiale au festival du film de Sundance en janvier 2015 et récemment en première Montréalaise au Festival international de films Fantasia, le film prend désormais l’affiche en version originale anglaise avec sous-titres français, en exclusivité au Cinéma Excentris dès le 21 aout.


À la veille de Noël, à Los Angeles, Sin-Dee, récemment sortie de prison après une peine de 28 jours, apprend par sa meilleure amie que son souteneur et amant lui a été infidèle. Réagissant vivement, la transsexuelle part sans hésiter à sa poursuite à travers la ville. Dans sa quête, l’exubérante Sin-Dee sera confrontée à des situations rocambolesques et à des marginaux qui composent la sous-culture urbaine. Simultanément, un chauffeur de taxi arménien gère plutôt difficilement son attirance pour les transgenres, conjuguée à une vie familiale accaparante.


Commentaires de Michel Handfield


De quoi oublier Le père Noël est une ordure  ! (1)



Au début, la musique nous rentre dedans, trop forte, puis on s'habitue. C'est qu'on est dans un monde d'exubérance de caractères. Pas dans la richesse matérielle cependant. Dans le monde d'une pipe pour 20$, car il faut dire les choses comme elles sont. Ce film fait dans le cinéma-vérité.


On suit surtout Sin-Dee,qui vient de sortir de prison; sa coloc et meilleure amie et un chauffeur de taxi arménien qui aime ces filles, mais pour leur sucer la queue! Ce sont des transsexuelles, ne l'oublions pas. D'ailleurs, dans la journée il fait monter une fille et est tout surpris qu'elle ait une chatte plutôt qu'une bitte! Il lui dira d'ailleurs qu'elle n'est pas dans le bon quartier.


Comme on est à la veille de Noël, on ira aussi chez lui pour découvrir qu'il est le soutien financier non seulement de sa femme et de sa fille, mais aussi de sa belle-mère. D'un côté, il doit suivre la vie de famille bien rangée, mais, de l'autre, il a ses pulsions cachées, car pas très avouables dans son milieu. Mais, ça se sent. L'éclatement n'est pas loin.


Ceci nous permet de faire un aparté sur ce « job » de chauffeur de taxi. En cette veille de Noël, il y a quelques personnes perdues, malades, défoncées... Les conducteurs d'Uber vont avoir le même problème un jour ou l'autre avec la montée en popularité de leur application et la baisse correspondante des taxis traditionnels: ils vont trouver ça moins drôle d'amener leur belle-mère au « party de famille » dans une voiture neuve qui sent le vomi !


Prostitution, crack, viol et vol (des clients qui ne veulent pas payer par exemple), MTS, sida .... Vie ou survie? Doit-on les criminaliser en plus? Le débat est ouvert depuis longtemps (2), mais il fait encore réagir comme en fait foi la recommandation récente d'Amnesty International de décriminaliser la prostitution. (3)



Et, en même temps, la prostitution est l'illustration la plus basique du capitalisme et de la loi du marché: tu vends quelque chose ou tu crèves. La fable du banquet de Malthus, que la droite extrême (libertarienne et conservatrice) cite pourtant comme étant l'évangile économique, moral et social par excellence le dit en toutes lettres :


« Un homme qui nait dans un monde déjà occupé, s’il ne peut obtenir des moyens d’existence de ses parents auxquels il peut justement les demander, et si la société ne peut utiliser son travail, cet homme n’a pas le moindre droit à la plus petite portion de nourriture, et en réalité il est de trop sur la terre. Au grand banquet de la nature, il n’y a pas de couvert mis pour lui; la nature lui commande de s’en aller, et elle ne tarde pas à mettre cet ordre elle-même à exécution. » (4)


La prostitution, tout illégale qu'elle soit, devient alors un moyen de survie pour répondre à Malthus et faire un pied de nez aux conservateurs d'extrême droite qui parlent de morale et de Dieu et coupent dans le filet de sécurité sociale en même temps ! C'est pourtant oublier que Jésus ne travaillait pas; a dit à Matthieu, un collecteur d'impôts, de lâcher son emploi et de le suivre; qu'il était suivit par des prostituées et qu'il a dit à deux de ses disciples, à l'approche de Pâques :


« Allez au village qui est en face. À l'entrée, vous trouverez un petit âne attaché : personne ne l'a encore monté. Détachez-le et amenez-le. Si l'on vous demande : 'Pourquoi le détachez-vous?' vous répondrez : 'Le Seigneur en a besoin.' » (5)



Toutes des choses qui vont à l'encontre de la morale que nous présentent pourtant les gens de droite, souvent les plus pieux même ! Imaginez-les aujourd'hui face à un sans domicile fixe qui prêche la morale; est suivit par des prostituées; dit a un fonctionnaire de l'impôt de quitter son emploi pour le suivre; et à deux de ses amis d'aller au stationnement du Mc-Do et de prendre la voiture grise peau d'âne qui n'est pas barrée ! Et, si l'on vous demande pourquoi vous la prenez, répondez que 'le Maitre en a besoin' ! Inconcevable? C'est pourtant à cela que ressemble la vie de Jésus. C'est qu'il était un révolutionnaire, voir un anarchiste en son temps :


« Le Christ? Un anarchiste. Le seul qui ait réussi. » (6)


C'est cette hypocrisie que Marx dénonçait. Avant de le jeter aux orties pour quelques dizaines de pages sur le communisme, les moralisateurs auraient intérêt à le lire, car il est probablement plus près de Jésus Christ qu'ils ne le sont. En effet, le « Aimer vous les uns les autres » de Jésus n'est pas très loin du « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous » de Karl Marx. Ne sont-ce pas les grands prêtres qui ont monté le peuple contre Jésus et conduit à sa crucifixion? Deux révolutionnaires que les conservateurs de leur temps n'aimaient pas et que les conservateurs d'aujourd'hui travestissent ! Les travestis ne sont pas toujours ceux que l'on croit ! Quant à ceux du film, ils sont probablement plus humains que certains conservateurs qui voient l'exploitation de l'Homme par l'Homme et la création de la richesse, aux dépens mêmes de la survie de la planète (environnement), comme un message de Dieu (il les comble de richesse en signe de son amour dans un certain christianisme réformiste) alors que Jésus n'a-t-il pas dit tout le contraire en parlant de solidarité, de compassion et de charité? N'a-t-il pas dit aussi qu'« il est plus facile pour un chameau de passer par le chas d'une aiguille que pour un riche d'entrer au royaume des cieux. » ? (7) Bref, on le pervertit. (8)



Un film de Noël sans le dire qui fait réfléchir sur nos valeurs.


Notes


1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_père_Noël_est_une_ordure


2. Handfield, Michel, Théâtre : LA DAME AUX CAMÉLIAS, in Societas Criticus, Vol. 8 no. 6, 6 septembre 2006 : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs62004 (pdf)

http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2006/v08n06/SCVol8no6htm.htm (HTML)


3. « Malgré l’opposition de groupes de femmes, de vedettes et même de l’ancien président Jimmy Carter, Amnesty International a adopté mardi une position controversée. Les 400 délégués présents à Dublin pour le Conseil international ont voté en faveur d’une résolution appelant à la mise en place d’« un cadre légal dans lequel tous les éléments du travail du sexe seraient dépénalisés ». » (Sarah R. Champagne, Prostitution : Amnesty adopte une position en faveur de la décriminalisation, in Le Devoir, 12 aout 2015 : www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/447373/prostitution-amnesty-adopte-une-position-en-faveur-de-la-decriminalisation)


4. Malthus, 1803, Essai sur le principe de la population, cité par Bernard, Michel, 1997, L'utopie néolibérale, Québec: l'aut'journal et Chaire d'études socio-économique de l'UQAM, p. 55


5. Évangile de Jésus Christ selon saint Luc : Entrée messianique du Seigneur à Jérusalem (Lc 19, 28-40) : www.aelf.org/office-messe?date=1364079600


6. André Malraux, cité en p. 82 de Baillargeon, Normand, 2008, L’Ordre moins le pouvoir. Histoire et actualité de l’anarchisme, Édition revue & augmentée (format poche), Marseille (France) : Agone, ISBN : 978-2-7489-0097-2, 224 pages, 11 x 18 cm : http://atheles.org/agone/


7. Évangile de Marc, 10,25, Évangile de Matthieu 19,24, Évangile de Luc 18,25. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Il_est_plus_facile_pour_un_chameau… section Commentaire.


8. À ce sujet, il faut aussi lire Luc Ferry, « Sur la religion catholique et l’argent », in Le Figaro, 23 août 2012, qui se retrouve aussi en pages 147-149 de FERRY, Luc, 2014, Chroniques du temps présent II, Le Figaro, 2011-2014, Paris : Plon (www.plon.fr). On se rejoint.


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Montréal en histoire (appli)



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Commentaires et photos de Michel Handfield (2015-08-14)



Le 29 juillet dernier, j'ai assisté au lancement de cette application éducative et touristique sur une part de l'histoire de Montréal : celle du Vieux-Montréal. Cela avait lieu sur la Place d'Armes, où l'on trouve l'édifice Aldred (celui de droite) que je trouve fort intéressant et que j'affectionne particulièrement. J'y ai d'ailleurs travaillé quelques mois dans les années 1980! De bons souvenirs.



Si certaines capsules étaient facilement téléchargeables, celles en réalité augmentée étaient plus lentes. J'ai donc téléchargé le tout sur mon cellulaire à la maison avec l'objectif d'y retourner pour la tester. Je l'ai fait le mardi 4 aout dernier de façon à mieux vous en parler.



Si l'on veut télécharger l'application en entier sur son mobile, mieux vaut avoir de la place où de la mémoire d'appoint (mini carte SD par exemple), car elle fait quelques megs. Sinon, on peut utiliser le wifi qui vient avec l'application, soit MTLH-Fibrenoire-SBK dans le Vieux-Montréal (connexions avec Facebook) pour écouter les capsules au besoin. Mais, comme ce peut être assez long avec les capsules en réalité augmentée, je conseillerais de ne télécharger que celles-ci et d'écouter les autres en wifi pendant le parcours choisi.


La narration (audioguide) est offerte en 4 langues: français, anglais, espagnol et mandarin, ce qui peut rejoindre presque tous les touristes. Fort bien fait, même le Montréalais d'origine y trouvera son compte.



Personnellement, j'ai mieux aimé les petites capsules (comme celle-ci sur l'édifice Aldred) que les topos en réalité augmentée, car plus concise et non seulement audio, mais aussi écrite, ce qui fait qu'on peut tout simplement les lire plutôt que de les écouter. Par contre, les topos en réalité augmentée sont plus encyclopédiques. Malheureusement, on n'a pas la version textuelle, mais que l'animation. Pourtant, une version texte serait intéressante pour les étudiants du secondaire, car cela complèterait bien leurs cours d'histoire, plusieurs jeunes ayant soit un téléphone intelligent ou une tablette à leur disposition. Ce serait aussi une occasion de leur montrer un usage plus éducatif de leurs appareils. Par exemple, j'ai mon Larousse sur le mien (à moins de 10$). Quand on sait le manque de dictionnaires dans les écoles, bien des jeunes pourraient l'avoir sur leurs portables, car ça ne coute pas plus cher que l'achat d'un jeu électronique. Pour revenir à cette application gratuite, il y a une section scolaire sur le site de Montréal en histoire (www.montrealenhistoires.com/scolaire) et c'est une excellente idée.


J'espère que cette application sera bonifiée avec le temps, ajoutant par exemple d'autres points historiques de Montréal (sous forme de modules téléchargeables) comme le centre-ville, le Plateau Mont-Royal, St-Henri, le canal Lachine, le faubourg à mélasse, etc. Car, pourquoi risquer que d'autres secteurs de la ville fassent des applications concurrentes? Au lieu de reprendre l'invention de la roue et de s'éparpiller, mieux vaut enrichir une plate forme déjà existante, je crois. C'est ce que je leur souhaite.


Pour terminer, un mot sur le markéting de cette application. Quand je l'ai testé dans le Vieux-Montréal, je n'ai pas vu d'annonces de cette appli et les touristes à qui j'ai parlé ne la connaissaient pas. Mais, le 12 aout dernier, j'ai vu cette appli annoncée sur un écran de métrovision à la station De Castelnau du métro de Montréal. Tant mieux si elle se fait voir.


Hyperliens


www.montrealenhistoires.com


https://fr.wikipedia.org/wiki/Édifice_Aldred


www.metrovision.ca


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Anatomie d’un double crime / Marshland (La isla minima)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un thriller d’Alberto Rodriguez


Montréal, le 28 juillet 2015 – AZ Films a le plaisir d’annoncer que le film Marshland (La Isla minima) réalisé par Alberto Rodriguez, prendra l’affiche au Québec le 14 aout prochain après avoir été présenté au Festival Fantasia. Mettant en vedette Raul Arévalo, Javier Gutiérrez et Antonio De La Torre, le film a gagné 10 prix Goya incluant celui du meilleur film. Marshland a également remporté des prix dans 9 catégories au Writers Circle Awards dont meilleur film ainsi que 5 prix au Feroz Awards, 2 prix au José Maria Forqué et le trophée du meilleur film espagnol au Fotogramas de Plata.


Deux flics que tout oppose, dans l'Espagne post franquiste des années 1980, sont envoyés dans une petite ville d'Andalousie pour enquêter sur l'assassinat sauvage de deux adolescentes pendant les fêtes locales. Au cœur des marécages de cette région encore ancrée dans le passé, parfois jusqu'à l'absurde et où règne la loi du silence, ils vont devoir surmonter leurs différences pour démasquer le tueur.


Rodriguez a coréalisé The Pilgrim Factoc, son premier long métrage en 2000, avec Santi Almodeo. Le film a été présenté en première au Festival de film de San Sebastian où il reçut une mention spéciale du jury. Rappelons qu’en 2007, le film d’Alberto Rodriguez, 7 Virgins, reçut six nominations aux Prix Goya soit meilleur film et meilleur réalisateur. En 2013, le réalisateur a été récompensé avec la médaille d’or d’Andalusia.


Marshland (La Isla minima) est distribué par AZ Films et a pris l’affiche au Québec le 14 aout.


Commentaires de Michel Handfield (2015-08-15)


Un bon film policier qui parle plus qu'il n'en dit!


On est dans l'Espagne après Franco, mais on pourrait aussi être dans le Chili de l'après-Pinochet : il y a des restes de dictature et ça se sent! On le voit à la technique d'un des deux policiers d'ailleurs. Parfois efficace, mais pas toujours légale. Sauf que la collaboration n'est pas toujours la meilleure non plus, que ce soit des instances locales, car elles sont encore teintées de cette époque franquiste, ou des militaires qui ont perdu leur place dominante. C'est qu'on ne remplace pas une culture et des habitudes par une élection. Sur papier oui, mais dans la réalité ça subsiste beaucoup plus longtemps. Des années en fait.


Les gens savent, mais ne parlent pas par habitude, car valait mieux se taire sous le régime militaire. Et, c'est sans compter que certains ont leurs combines et qu'il vaut mieux ne rien dire même s'ils savent quelque chose. Il faut donc les faire parler, mais sans brutalité. En leur payant un coup par exemple, car ça peut délier quelques langues et accroitre la confiance avec les enquêteurs sur cette affaire.


Notre flic, qui était auparavant un agent du système franquiste, doit cependant se retenir pour ne pas revenir à la méthode forte, car il savait casser les caractères les plus tenaces pour les faire cracher le morceau autrefois. Démocrate tant qu'on voudra, parfois on se surprend à croire que ce serait utile pour attraper ce meurtrier qui s'en prend à de jeunes filles et qu'on semble protéger dans le village, car personne ne veut parler même si on a l'impression que beaucoup de gens savent de qui il s'agit. Les silences parlent d'ailleurs plus que les mots dans ce film qui nous accroche dès le début. Sur ce point on est dans un bon film policier.


Politiquement, ce film nous parle aussi. Même si on déplace quelques personnes, la culture et les habitudes sont toujours là. C'est du changement cosmétique avant de devenir un vrai changement ancré dans une nouvelle culture, car tout est à faire dans un changement de régime, qu'il soit politique ou organisationnel. (1)


Un régime politique ne se change pas avec une élection. Ce n'est que le début d'un lent processus. Il faut réapprendre ce qu'est la démocratie par exemple. Et, ça ne se fait pas en quelques jours, ni quelques mois, mais sur plusieurs années. Il n'est donc pas surprenant, dans ces conditions, que des régimes démocratiques puissent encore être renversés après deux ou trois mandats dans des pays qui ont vécu une longue dictature. En fait, la culture et les habitudes peuvent demeurer sous-jacentes pendant une ou deux générations avant que le changement ne soit bien ancré.


En temps d'incertitudes et d'insécurité, les réflexes du passé peuvent rapidement revenir à la surface tant pour les Hommes que les institutions ou les organisations, car ils sont plus sécurisants que d'aller vers des avenues inconnues que l'on maitrise moins. C'est vrai du flic qui a pratiqué sous le régime franquiste, mais aussi des institutions dans ce village d'Andalousie situé près du marais du Guadalquivir (2), où l'on est habitués à certains rapports sociaux qui nous sécurisent.


La démocratie naissante est alors un apprentissage exigeant et parfois insécurisant. On peut se dire que « dans le temps de la junte militaire, des choses comme ça n'arrivaient pas » et regretter ce bon vieux temps. Mais, peut-être en arrivait-il des pires, sauf que c'était caché. Alors, pourquoi collaborer avec ces représentants du nouveau régime démocratique? La collaboration avec les militaires n'est d'ailleurs pas simple et le procureur, je crois, leur demande d'être efficace sans faire de vague ni d'importuner les notables! Nos deux policiers, venus de Madrid, marchent donc sur des œufs dans leur enquête.


Pour d'autres, comme le photographe, ces représentants du nouveau régime ne sont peut-être que des agents de l'ancien régime tout simplement recyclé dans de nouvelles fonctions. Ont-ils vraiment changé? Alors, pourquoi leur faire davantage confiance qu'autrefois? Bref, le régime n'a pas encore gagné la confiance du peuple et cela se sent. On a d'abord confiance en qui l'on connait et non aux représentants du système, de l'autorité ou de l'ordre. Ils auront à gagner la confiance des gens. En ce sens, ce film est aussi une fable de la démocratie naissante après des années de dictature franquiste.


Devant l’incertitude, c'est finalement la proximité qui rapporte le plus. Ce n'est pas pour rien que les politiciens qui ont le plus de succès en cette période d'incertitude économique et politique mondiale d'aujourd'hui sont les plus populistes aussi, car ce sont eux qui semblent les moins distants d'avec la masse populaire et de ses préoccupations terre à terre. Ce sont eux qui parlent le langage de la majorité sans grands concepts ni fioritures : droit au but de ce que le bon peuple veut entendre.


Maitriser le langage est une chose; les concepts en sont une autre. Mais, pour changer les choses, il faut aussi comprendre les concepts pour savoir où agir. C'est peut-être pour ça que nos politiciens, de plus en plus populistes, sont d'excellents communicateurs, mais confient de plus en plus la gestion de l'État en sous-traitance au privé sous les noms de PPP (3) reengineering et dématérialisation de l'État depuis la séparation de l'économie du politique! (4) Mais, là, on risque de s'éloigner du film.


Un bon film policier qui parle plus qu'il n'en dit! A voir.


Notes


1. En terme de management on peut penser au reengineering : le vrai, beaucoup plus long à implanter et beaucoup plus exigeant aussi, par rapport à celui qui ne fait qu'utiliser le terme pour faire ce qui fut toujours fait, comme de la rationalisation par exemple. Pour ceux que cela intéresse, trois livres, pas des nouveautés, mais les vrais changements sont plus profonds que les modes qui font que le « bestseller » de la section affaire est réduit à 3,95$ 6 mois après sa sortie et oublié en dedans de 12 mois, comme si on pouvait transformer le management, la politique ou l'économie tous les 6 mois en conservant les mêmes personnes en poste! De l'illusion! Ces trois livres que je recommande, s'ils se trouvent toujours, sont :


- Champy, James et Hammer, Michael, 1993, Reengineering the corporation, New-York: Harper Business.


- Champy, James et Hammer, Michael,1995, Reengineering management, USA: Harper business


- Shapiro, Eileen C., 1996, Fad surfing in the boardroom, Canada/U.S.: Addison-Wesley Publishing Co.


2. https://en.wikipedia.org/wiki/Marshland_(film)


3. Partenariat Public-Privé.


4. D'ailleurs, qui parle encore de l'économie politique aujourd'hui? Ce concept est disparu avec le libre marché économique, le politique étant de moins en moins interventionniste en ces domaines. Les dictatures de droites, comme celle de Franco, disparaissent donc, n'ayant plus de raison d'être, l'économique ayant pris le pas sur le politique depuis. On est dans une grande dictature du marché pour ceux qui ne le savent pas encore.


Bande-annonce :


http://azfilms.ca/video/2015/marshland/fr/index.html


Synopsis en anglais :


Spain’s deep-south, 1980. In a small village frozen in time – close to the labyrinth of the marshlands and rice paddies – a serial killer has taken residence and caused the disappearance of several adolescents that no one seems to have missed. But, when two young sisters disappear during the annual festivities, their mother forces an investigation that brings two homicide detectives from Madrid to try and solve the mystery.


Juan and Pedro both have extensive experience in homicides yet are very different in methods and style. They will soon face obstacles for which they were not prepared. A strike by local laborers jeopardizes the rice crop and distracts the detectives who are soon under pressure to solve the case quickly. To their surprise, on-going enquiries uncover another source of wealth for the village: illegal drug traffic.


The detectives are then ensnared in a web of intrigue fed by the apathy and introverted nature of the locals. Nothing is what it seems in this isolated and opaque region and the investigation encounters unexpected difficulties. Both men realize they must put aside their professional differences if they are to stop the person responsible for the disappearance of the sisters before more young girls go missing.


Hyperliens :


https://fr.wikipedia.org/wiki/Andalousie


https://fr.wikipedia.org/wiki/Marais_du_Guadalquivir


https://fr.wikipedia.org/wiki/Francisco_Franco



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L’HOMME IRRATIONNEL (Irrational Man) de WOODY ALLEN


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


METTANT EN VEDETTE JOAQUIN PHOENIX ET EMMA STONE


À L’AFFICHE LE 7 AOUT


Montréal, le 3 aout 2015 – Métropole Films est heureuse d’annoncer la sortie de L’HOMME IRRATIONNEL (Irrational Man) de Woody Allen. Présenté en première mondiale au Festival de Cannes en mai dernier, L’HOMME IRRATIONNEL prendra l’affiche au Québec le 7 aout prochain.

Professeur de philosophie, Abe Lucas est un homme dévasté sur le plan affectif, qui a perdu toute joie de vivre. Il a le sentiment que quoi qu’il ait entrepris - militantisme politique ou enseignement - n’a servi à rien. Peu de temps après son arrivée dans l’université d’une petite ville, Abe entame deux liaisons. D’abord, avec Rita Richards, collègue en manque de compagnie qui compte sur lui pour lui faire oublier son mariage désastreux. Ensuite, avec Jill Pollard, sa meilleure étudiante, qui devient aussi sa meilleure amie. Si Jill est amoureuse de son petit copain Roy, elle trouve irrésistible le tempérament torturé et fantasque d’Abe, comme son passé exotique. Et tandis que les troubles psychologiques de ce dernier s’intensifient, Jill est de plus en plus fascinée par lui. Mais quand elle commence à lui témoigner ses sentiments, il la rejette. C’est alors que le hasard le plus total bouscule le destin de nos personnages dès lors qu’Abe et Jill surprennent la conversation d’un étranger et s’y intéressent tout particulièrement. Après avoir pris une décision cruciale, Abe est de nouveau à même de jouir pleinement de la vie. Mais ce choix déclenche une série d’évènements qui le marqueront, lui, Jill et Rita à tout jamais.

Cinéaste multi récompensé et prolifique réalisateur, Woody Allen signe avec L’HOMME IRRATIONNEL un nouveau thriller amoureux et philosophique. C’est, cette fois, Joaquin Phoenix qui campe le rôle de Abe Lucas, professeur de philosophie désillusionné, qui partage une grande complicité avec son étudiante Jill Pollard interprétée par Emma Stone. C’est une deuxième collaboration d’affilée pour Woody Allen et Emma Stone après MAGIE AU CLAIR DE LUNE (Magic in the Moonlight).

L’HOMME IRRATIONNEL prendra l’affiche au Québec, en version originale anglaise, en version doublée en français et en version originale anglaise sous-titrée en français le 7 aout prochain.


Commentaires de Michel Handfield (2015-08-07)



Au début, Abe Lucas, bois tout en conduisant. Il est en route vers l'université d'une petite ville pour occuper un nouveau poste.


Professeur de philosophie, il fait dans la critique, mais, désabusé et ennuyé par la vie, il ne le fait pas toujours pour le bon motif. Il boit et est parfois en dissonance cognitive. Si, pour lui, la philo est de la masturbation intellectuelle, pourquoi accepter de l'enseigner? Si certains peuvent en faire de la masturbation intellectuelle, toute la philo est loin d'en être! Quand on lit Le contrat social de Rousseau, certaines leçons peuvent encore en être tirées, ne serait-ce que pour l'élection qui vient:


Le peuple Anglais pense être libre, il se trompe fort; il ne l'est que durant l'élection des membres du parlement: sitôt qu'ils sont élus, il est esclave, il n'est rien. Dans les courts moments de sa liberté, l'usage qu'il en fait mérite bien qu'il la perde.” (1)


Si l'on élit nos représentants, une fois élus, ils deviennent nos gouvernants, comme un monarque! Il y a là de quoi discuter en cette période électorale canadienne et préélectorale états-unienne. Mais, au moins, on peut en disposer en période d'élections, ce qu'on ne peut faire que dans des guerres et révolutions, bien souvent dans la douleur et le sang, dans d'autres régimes politiques. Ainsi, si la démocratie n'est pas le meilleur des systèmes politiques, elle est loin d'en être le pire.


Naturellement, selon les standards de l'efficacité, de la rationalité et de la concision que sont les rapports financiers et encore plus Twitter de nos jours avec ses 140 caractères, il y a beaucoup de verbiage dans la philosophie! De quoi torturer ou former l'esprit dépendant du point de vue où l'on se place. Mais, pour ce prof, adepte de la concision et de l'image-choc, comme de jouer à la roulette russe devant ses élèves, car c'est une leçon de vie plus forte que la lecture d'un “textbook”pour lui, la philo a perdu tout son lustre et il veut transmettre sa déception à ses étudiants sous couvert de “critique de la philosophie et de la vie”. Par, contre, tout bon esprit critique doit se garder de jeter le bébé avec l'eau du bain comme le dit l'adage populaire. Ce n'est pas vraiment son cas, car il est radical.


L'expérience de la vie ne s’acquiert pas dans les « textbooks”, d"accord. Mais, il s'y fait quand même une transmission de savoirs qui permet de classer, juger et jauger des faits et des situations, car un “texbook » c'est aussi une somme de connaissances et d'informations accumulées sur la vie. Une sorte de guide. Ici je pense a John Saul (2). Parlant philo, c'est normal.


Mais, ce prof, qui parle de faire la bonne chose et d'assumer ses actes, sera le premier à ne pas les assumer quand une autre personne sera arrêtée a sa place…


Sa critique par l'exemple perd alors tout son sens et lui sa crédibilité, au moins aux yeux d'une de ses étudiantes qui était de plus en plus près – et amoureuse - de lui. C'est que la ligne entre relation professionnelle, d'amitié et d'amour est parfois mince et le risque de passer de l'une a l'autre, entre profs et étudiant(e)s, est toujours là, car quand la relation est plus que bonne, il peut se créer des attirances involontaires. L'humain est-il toujours en contrôle ou l'attirance est-elle parfois plus forte que la volonté? (3) C'est une question à la fois philosophique et scientifique.


Un film sur la face cachée des gens et leur conception du bien et du mal, ce qui pose des questions philosophiques, sociales, et juridiques sur nos actions et ce qui les motive. Bref, un film sur notre sens de la justice et de l'injustice et notre désir de punir et de corriger l'injustice. Mais, passer à l'acte est-il vraiment juste? Ou, est-ce commettre une autre injustice?


Notes


1. Rousseau, Jean-Jacques, [1762] 2002, Du Contrat Social, Les classiques des sciences sociales (pdf), p. 56


2. Ici j'ai particulièrement aux livres suivants de John Ralston Saul:


- 1992, Voltaire's Bastards, Toronto: Penguin book.


- 1994, 1995, The Doubter's companion, Toronto: Penguin book.


- 1994, Le citoyen dans un cul-de-sac?, Québec: Musée de la civilisation/Éditions Fides


- 1995, The unconscious civilization, Canada: CBC/SRC - Anansi


- 2001 (2002), On equilibrium, Canada: Penguin book


3. Voir “La chimie de l'amour”: www.podcastscience.fm/dossiers/2013/04/05/la-chimie-de-lamour/


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LA PROCHAINE FOIS JE VISERAI LE CŒUR


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


AZ Films est fier d’annoncer la sortie en salle du film de Cédric Anger La prochaine fois je viserai le cœur mettant en vedette Guillaume Canet nommé dans la catégorie du meilleur acteur au César et au Prix Lumière 2015 ainsi qu'Ana Girardot et Jean-Yves Berteloot.


Pendant plusieurs mois, entre 1978 et 1979, les habitants de l’Oise se retrouvent plongés dans l’angoisse et la terreur : un maniaque sévit, prenant pour cibles des jeunes femmes. Après avoir tenté d’en renverser plusieurs au volant de sa voiture, il finit par blesser et tuer des autostoppeuses choisies au hasard. L’homme est partout et nulle part, échappant aux pièges des enquêteurs et aux barrages. Il en réchappe d’autant plus facilement qu’il est en réalité un jeune et timide gendarme qui mène une vie banale et sans histoires au sein de sa brigade. Gendarme modèle, il est chargé d’enquêter sur ses propres crimes jusqu’à ce que les cartes de son périple meurtrier lui échappent.


C’est la première collaboration entre Cédric Anger et l’acteur Guillaume Canet. Celui-ci explique que « Cédric s’était immergé totalement dans cette histoire et avait nourri le scénario de détails très importants, il s’était beaucoup renseigné sur l’affaire. C’est une expérience de lecture très rare et je n’ai pas hésité une seconde ».


D’après l’ouvrage Un assassin au-dessus de tout soupçon d’Yvan Stefanovitch et basé sur l’histoire réelle du gendarme Alain Lamare, La prochaine fois je viserai le cœur, est scénarisé et réalisé par Cédric Anger. En 2002, Anger réalise Novela son premier court métrage et écrit Deux pour Werner Schroeter. Son premier film, Le Tueur (2008), lui vaut d’être distingué par Variety parmi les dix cinéastes européens à suivre.


Distribué par AZFilms, La prochaine fois je viserai le cœur prend l’affiche au cinéma Beaubien (Montréal), au cinéma Le Tapis Rouge (Trois-Rivières) et au cinéma le Clap (Québec) le 31 juillet prochain.


Commentaires de Michel Handfield (2015-08-01)


Région Nord-Pas-De-Calais, hiver 1978.


On est plongé dans l’affaire du tueur de l'Oise. Un gendarme, Alain Lamare (1), plutôt renfermé et à son affaire, collabore à une enquête concernant des homicides gratuits et prend même du gallon, vu son comportement qui parait exemplaire. Cependant, le tueur que l’on cherche, c’est lui.


Un renfermé. Mais, si ce ne sont pas tous les renfermés qui sont des criminels, peut-être vaut-il mieux être renfermé si l'on en est un. Comme l'on sait assez rapidement de qui il s'agit, reste à savoir comment ils vont le coincer. Ce ne sera pas facile, car il connait le tabac (2), étant de la gendarmerie. On est alors dans le suspense et la crainte pour toutes les filles qu'il croisera. Un thriller psychologique jusqu'à la fin, car la question n'est plus de savoir qui, mais quand il recommencera et pourquoi?


Moi, je me suis d'ailleurs plu à chercher le détail explicatif et l'erreur qui le fera prendre. On voit alors toute sa haine de l'humain - et de ceux qui semblent avoir une certaine légèreté de l'être; de la joie de vivre et confiance dans les autres - et sa recherche de l'expiation; pour lui et l'espèce humaine ! D'ailleurs, quand il sent ce malaise monter, il a besoin de tuer. Mais, il n'aurait probablement pas tué une bête, car il respecte davantage la nature que l'Homme. Puis, il se torture aussi.


Cela lui vient-il de son passé militaire ou de croyances, car je pensais parfois à des membres de l'Opus Dei qui se mortifient par exemple? (3) J'aurais aimé savoir. Une suite serait donc bienvenue. Sur l'après : les compléments d'enquête, et le diagnostic, car il n'a pas été condamné, mais interné :


« Après une bataille d'experts psychiatriques, Alain Lamare est déclaré irresponsable de ses actes1, atteint d'une maladie mentale rare : l'héboïdophrénie1 , une forme de schizophrénie. Il ne sera jamais jugé1,2 et une ordonnance de non-lieu est rendue en 1983.


« Lamare est à ce jour toujours en établissement psychiatrique. » (4)


Un film particulièrement intéressant pour les étudiants en techniques policières, criminologie, psychologie, psychiatrie sociologie et en droit.


Notes


1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Alain_Lamare


2. Connaitre le tabac : expression française qui veut dire savoir comment ça fonctionne; qu'on peut difficilement lui en montrer.


3. http://opusdei.fr/fr-fr/article/lopus-dei-et-la-mortification-corporelle/


4. https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Alain_Lamare#Irresponsable


Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Héboïdophrénie


Hyperliens


https://fr.wikipedia.org/wiki/Nord-Pas-de-Calais


https://fr.wikipedia.org/wiki/Oise_(département)


http://murderpedia.org/male.L/l/lamare-alain.htm


www.lemonde.fr/culture/video/2014/11/12/lecteurs-studio-guillaume-canet-lit-une-lettre-d-alain-lamare-gendarme-et-assassin_4521306_3246.html


https://fr.wikipedia.org/wiki/Opus_Dei



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