VertigO - La revue en sciences de l'environnement sur le WEB, Vol 3 No 2, Octobre 2002

LETTRE DU MONDE
Les pays africains et la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques

Par DJA MANAN LUCIEN,
Membre de l’Équipe du Programme Changement Climatique,
Ministère de l’Environnement et du Cadre de Vie, Côte d’Ivoire



Bien que les pays africains ne contribuent que très peu aux émissions globales de gaz à effet de serre, ils ont cependant pris au sérieux la question des changements climatiques car le caractère global de l’enjeu commande un traitement mondial sur la base d’une coopération internationale renforcée.

En effet tous les pays africains dont les émissions augmenteront avec la croissance et le développement économique doivent agir de façon solidaire, aussi bien les nations industrialisées qui émettent les plus grandes quantités de gaz à effet de serre.

Après la ratification de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, bon nombre de pays africains ont mis en place un mécanisme institutionnel pour honorer leur engagement vis à de la dite Convention à travers l’exécution des activités habilitantes.

Il s’avère donc important que les pays africains adoptent également, dans la mesure du possible et avec l’aide des pays plus développés, des chemins de développement à plus faibles niveaux d’émissions de gaz à effet de serre. Le choix de modes de développement plus économes en énergie aura des effets bénéfiques non seulement pour le climat mais aussi pour le développement économique.

De même, une utilisation plus efficace des terres et de l’eau permettrait de réduire les besoins en nouvelles terres et donc généralement de mieux préserver les forêts et leur biodiversité, les sols, ainsi que les espaces nécessaires à la sécurité alimentaire.

La mise en place de ces mesures nécessite un renforcement des capacités institutionnelles, techniques et humaines notamment pour favoriser les transferts de technologies adaptées aux besoins et l’adaptation aux changements climatiques.

Le renforcement des capacités des pays africains est l’un des points clés de la réussite des programmes de développement durable envisagé car il conditionne l’élaboration des

programmes nationaux, de politiques et mesure ainsi que les transferts de technologies.

Pour la mise en œuvre des exigences de la Convention par les pays africains, l’entrée en vigueur du Mécanisme de Développement Propre (MDP) constitue le principal mode d’action entre le Nord et le Sud pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

En effet, les atouts de l’Afrique pour le MDP sont le secteur de l’énergie et le secteur forestier qui se traduisent par une efficacité énergétique faible, aussi bien au niveau de la demande que de la transformation de l’énergie, d’où des marges de manœuvre importantes de réduction des émissions de GES.

L’Afrique dispose d’un potentiel important, car plusieurs régions allient des conditions climatiques favorables (pluviométrie, température, etc), à un état de dégradation végétal avancé (d’où d’importantes marges d’amélioration).

Enfin, les stratégies pour l’application de ces programmes, découleront d’une analyse de l’état des émissions de GES dans chacun des pays africains et des actions nationales en cours visant à la réduction de ces émissions.

Documents complémentaires:

Bulletin africain, Changements Climatiques : Points de Vue africains, n° 14 hors série- octobre 2001.
Programme National de lutte contre le changement climatique 200/2010.
Bulletin africain, n° juin 1998.
Communication Nationale Initiale de la Côte d’Ivoire, février 2001
À consulter:

Synthèses des émissions des gaz à effet de serre en Côte d’Ivoire en 1994

Politiques, programmes et mesures du gouvernement Ivoirien en ce qui concerne les changements climatiques


VertigO vol 3, no 2