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Louis-Hippolyte La Fontaine
(4 octobre 1807 - 26 février 1864)
Louis-Hippolyte La Fontaine est élu pour la première fois à l'Assemblée du
Bas-Canada en 1830. Supporteur de
Papineau, il n'est pas d'accord avec l'appel aux armes lancé par celui-ci et il tente de trouver une solution pacifique aux confrontations qui semblent imminentes. Arrêté puis relâché suite aux rébellions de 1837 et de 1838, il deviendra par la suite un réformiste modéré.
Malgré les clauses qui portaient offense aux Canadiens français, La Fontaine est favorable à l'Union de 1841. Cette Union, selon lui, permettra aux réformistes des deux sections de revendiquer les modifications nécessaires au bon fonctionnement du « parlementarisme » canadien. Appelé à former le gouvernement en 1842, il met de l'avant, avec Robert Baldwin, un courageux plan de réforme. Cette alliance est si solide qu'en 1843, lorsque Baldwin est défait aux élections, La Fontaine lui offre le siège réformiste de Rimouski, comme Baldwin l'avait fait quelques années plus tôt. Ne pouvant travailler avec le nouveau gouverneur Metcalfe, les réformistes du Canada-Est et du Canada-Ouest démissionnent en bloc du gouvernement en novembre 1843.
La Fontaine passera les quatre prochaines années dans l'opposition. Un de ses chevaux de bataille pendant cette période sera l'obtention de la reconnaissance du statut officiel de la langue française, reconnaissance ôtée par l'Acte d'Union de 1841. En 1842, La Fontaine s'exprime en français à la Chambre d'Assemblée, action qui lui vaut d'être fortement rabroué par la députation anglophone. Ce geste de La Fontaine et des députés francophones fait en sorte que le gouverneur Metcalfe doit renouer en 1844 avec une vieille coutume du Bas-Canada en faisant lire une version officielle en français du discours du Trône à l'ouverture de la session parlementaire.
De retour au pouvoir en 1848 avec Robert Baldwin, La Fontaine annonce une nouvelle politique linguistique qui reconnaît cette fois le français comme langue officielle à l'Assemblée, et à cette fin, le gouverneur lord Elgin lit le discours du Trône en français.
Une autre action de La Fontaine est de faire voter la loi sur l'indemnisation des pertes occasionnées par la répression des rébellions de 1837 et 1838. C'est cette loi qui, sanctionnée par le lord Elgin le 25 avril 1849, déclenche chez les commerçants anglophones de Montréal un sentiment de frustration qui se solde par le sac de la résidence de La Fontaine et surtout par l'incendie de l'édifice abritant le Parlement à Montréal. Pendant son bref mandat, La Fontaine réussit à faire amnistier les rebelles de 1837-38, il obtient, avec l'aide des réformistes du Canada-Ouest, le gouvernement responsable, il réforme le système judiciaire du Canada-Est et il ouvre les postes de la fonction publique aux Canadiens français.
Malade depuis plusieurs années, La Fontaine est fatigué de la vie politique. Ainsi, la maladie de son épouse et la démission de Baldwin le mènent à remettre sa démission le 26 septembre 1851.
Sources
Monet, Jacques. -- « La Fontaine, Louis-Hippolyte ». -- Dictionnaire biographique du Canada. -- vol. IX. -- Québec : Presses de l'Université Laval, 1977. -- P. 486-497.
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