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La question des propriétaires terriens non résidents - Île-du-Prince-Édouard

La question des propriétaires terriens non résidents est la source d'une controverse politique qui durera un siècle à l'Île-du-Prince-Édouard. Elle débute au milieu des années 1760 lorsqu'une équipe d'arpentage divise l'île en 67 lots. Chaque lot a une superficie d'environ 8 000 hectares (20 000 acres). Le 1er juillet 1767, ces lots sont accordés à de loyaux sujets du roi George III par le biais d'une loterie (même le roi y participe).

Les nouveaux propriétaires conviennent de respecter certaines conditions et modalités en échange des titres fonciers. Celles-ci comprennent le versement de redevances (ou d'une rente) à la Couronne et un coin réservé, sur chacun des lots, à une école et à un maître d'école. Plus important encore, les nouveaux propriétaires doivent assurer la colonisation d'au moins un tiers des terres  --  par des protestants seulement  --  dans les 10 années qui suivent. Tout manquement à cette dernière clause peut entraîner la confiscation du lot. En fait, très peu de propriétaires terriens non résidents  --  ou leurs descendants, qui hériteront des terres  --  respecteront ces conditions.

Le fait que les terres appartiennent principalement à des propriétaires non résidents met les colons de l'Île en colère. Beaucoup s'indignent de ne pas pouvoir obtenir les titres des propriétés sur lesquelles ils travaillent et vivent. Ils doivent également verser des redevances, qui représentent bien souvent un fardeau important. Pendant des décennies, on tentera de convaincre la Couronne de confisquer les lots des propriétaires terriens lorsque les conditions et modalités ne sont pas respectées. Toutefois, les descendants des premiers propriétaires, qui sont généralement proches du gouvernement britannique, ne voudront pas remettre les terres, et la Couronne refusera de les y obliger.

En 1853, le gouvernement de l'Île a recours à une nouvelle tactique : il adopte la Land Purchase Act. Cette loi lui permet d'acheter les terres des propriétaires qui veulent bien vendre et de les rétrocéder aux colons à bas prix. Lorsque l'Île est à court d'argent et incapable de poursuivre son programme d'achat, elle demande des fonds à la Couronne. La demande est refusée et la loi devient sans effet.

Le mécontentement atteint son apogée à plusieurs occasions et provoque presque une rébellion dans l'île. Dans les années 1860, la Tenant League (ligue des fermiers à bail) se constitue. La plupart des agriculteurs de l'Île s'y joignent. Les membres de la ligue refusent de verser leurs redevances jusqu'à ce que les propriétaires terriens acceptent de vendre leurs propriétés. Le conflit entre les fermiers à bail et les propriétaires déclenche une série d'incidents qu'on appellera les « émeutes de la Tenant League ».

En 1864, le gouvernement de l'Île voit l'union comme une solution éventuelle au problème des propriétaires terriens. Au cours des discussions qui ont lieu à la Conférence de Charlottetown, les délégués proposent de constituer un fonds qui permettra, si l'Île entre dans la Confédération, de racheter les terres des grands propriétaires. Toutefois, cette suggestion est retirée plusieurs semaines plus tard, à la Conférence de Québec. Par conséquent, l'Île décide de ne pas entrer dans la Confédération. Le gouvernement de l'Île-du-Prince-Édouard refusera, à partir de ce moment, les nouvelles offres des autres provinces. L'Île-du-Prince-Édouard acceptera finalement d'entrer dans la Confédération en 1873, après qu'un projet de construction de chemin de fer aura mené son économie au bord de la faillite. En vertu des conditions de l'union, le Canada accepte de donner à l'Île, entre autres, une somme de 800 000 $ qui servira à racheter le reste des terres des propriétaires terriens non résidents.

Sources

Bolger, Francis.  --  Prince Edward Island and Confederation.  --  [Charlottetown] : St. Dunstan's University Press, 1964.  --  308 p.

Callbeck, Lorne.  --  The cradle of Confederation.  --  Fredericton : University of New Brunswick Press, 1964.  --  256 p.