Conférence Best Defence

Notes d’allocution de l'honorable Diane Finley, c.p., député
Ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux

London (Ontario)
Le 3 octobre 2013

Seule la version prononcée fait foi

Bonjour à tous. Merci beaucoup de votre chaleureux accueil. Je suis très heureuse d’être ici aujourd’hui pour ouvrir la séance de cet après-midi à l’occasion de cette conférence jusqu’ici fort intéressante.

Best Defence en est maintenant à sa deuxième année. Son succès est attribuable au travail acharné des représentants de la Société de développement économique de London et de l’Association des industries canadiennes de défense et de sécurité (avec lesquelles j’ai déjà eu le plaisir de travailler dans le cadre de mes nouvelles fonctions de ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux).

Bravo à vous tous!

Je suis ravie de constater que le thème de cette année met l’accent sur l’excellence en matière de systèmes de défense.

J’ai grandi tout près et j’ai appris que l’excellence est une tradition de longue date, ici à London.

C’est d’ailleurs dans cette ville que j’ai obtenu mon MBA, à l’Université Western Ontario.

De plus, en tant que députée de Haldimand-Norfolk, je suis toujours heureuse de souligner l’excellence de cette région en matière de systèmes de véhicules militaires terrestres. Je tiens aussi à mentionner qu’elle est dotée d’une solide base entrepreneuriale, notamment pour le soutien à la défense.

Mais venons-en aux faits.

Et j’entends par là : aux faits concrets.

Trop longtemps, le système d’approvisionnement du gouvernement fédéral a fonctionné au ralenti. Et il était complexe. « Beaucoup moins » ouvert et transparent qu’il aurait dû l’être, il permettait à ceux qui le voulaient de contourner aisément les règles.

La bonne nouvelle est que, alors que je commence mon mandat dans ce ministère, je crois que les choses changent.

D’entrée de jeu, j’aimerais souligner qu’à titre de ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux, je remarque que les propos que tiennent les entrepreneurs et les chefs d’entreprise canadiens s’apparentent à bien des égards à ceux que j’entendais lorsque j’étais chargée du portefeuille d’Emploi et Développement social Canada.

« Diane », me disaient-ils, « indiquez-moi comment vous allez vous y prendre pour m’aider à développer mon entreprise. »

Seulement maintenant, une deuxième question s’ajoute : « Et puis, disent-ils, qu’allez-vous faire pour faciliter mes relations d’affaires avec le gouvernement? »

La bonne nouvelle, c’est qu’à mon avis, la situation s’améliore. Inutile de préciser qu’il est crucial de mobiliser l’industrie rapidement dans le processus. Tout fonctionne bien jusqu’à présent, et nous sommes déterminés à poursuivre sur cette lancée.

Il s’agit là de l’un des principes de l’approvisionnement « éclairé ».

Et il est efficace, je vous l’assure. Mais nous devons le pousser encore plus loin.

En faisant appel à l’expertise canadienne dès le début du processus d’approvisionnement, nous précisons mieux les exigences, nous clarifions les choses et, au final, nous obtenons l’équipement qu’il faut en accumulant moins de retard en cours de route.

Cette démarche va de pair avec les autres aspects importants de l’approvisionnement « éclairé » (notamment l’ouverture, l’équité et la transparence). Et avec le fait que l’attribution des contrats soit fondée sur le mérite.

Il n’y a aucun doute que nous avons réalisé des progrès remarquables en tant que ministère, mais plus simple et amélioré ne veut pas nécessairement dire plus rapide.

Je vous donne un exemple.

Il y a quelques années, nous avons fait mention d’une procédure d’approvisionnement particulière dont la longueur et la complexité frôlaient l’absurde.

En fait, il s’agissait d’un marché pour la Défense nationale, qui souhaitait acheter des œufs pour nourrir ses troupes (ce qui n’est jamais inutile!).

Or, il s’agissait d’un horrible document qui s’étendait sur 26 pages.

Je viens d’apprendre que cette demande de propositions a été adoptée deux ans plus tard et – je vous le donne en mille : elle comporte encore 26 pages.

À mes yeux, c’est inacceptable. Nous avions la possibilité d’améliorer le processus (et de limiter les répercussions à long terme de procédures exagérément complexes, notamment sur les petites entreprises qui veulent et méritent leur part des contrats, mais n’ont tout simplement pas les ressources pour franchir les grandes étapes).

De toute évidence, il y a encore place à l’amélioration.

Mais tout cela étant dit, je crois que nous avons fait beaucoup de chemin, et je veux que vous sachiez que nous ne perdrons pas nos objectifs de vue. 

Entre autres, les sanctions infligées aux gens qui enfreindront les règles seront désormais plus sévères.

Comme vous le savez sans doute, notre gouvernement a mis en place un cadre d’intégrité visant à instaurer de nouvelles mesures strictes visant des entreprises ou des particuliers reconnus coupables d’actes criminels.

Et nous avons l’intention de l’appliquer à de nombreux contrats déjà en cours également.

Ce à quoi je veux en venir ici, c’est qu’en notre qualité de responsable des achats et d’autorité contractante, notre travail consiste à nous assurer que le processus s’améliore pour les gens honnêtes en affaires qui respectent les règles. En revanche, les autres perdront leurs privilèges.

Maintenant, trêve de discours apocalyptiques, entrons dans le vif du sujet d’aujourd’hui, à savoir les acquisitions militaires.

Il va sans dire que notre perspective des approvisionnements a évolué au cours des dernières années en ce qui concerne la défense.

Quand nous effectuons des achats, nous ne nous contentons pas d’acquérir des biens et des services pour demeurer équipés – l’approvisionnement doit également être au service de nos intérêts nationaux.

En effet, l’achat de matériel de défense constitue un atout, et non seulement pour les Forces armées canadiennes.

Il avantagera également les travailleurs canadiens en favorisant la création d’emplois, en engendrant pour les entrepreneurs des occasions d’affaires, en incitant nos milieux de travail à lancer de nouvelles idées.

Et notre économie ne s’en portera que mieux.

La création d’emplois, la croissance économique et la prospérité à long terme : voilà nos priorités en tant que gouvernement.

Pour réaffirmer ces priorités, nous devons aider les entreprises comme les vôtres à se développer, à augmenter leurs ventes et à accroître leurs exportations.

C’est ce que j’appelle la façon canadienne d’accroître la prospérité.

Plus que jamais, nous voulons encourager et accélérer l’innovation au pays. 

Nous voulons aider les laboratoires et les ateliers du Canada à transformer leurs idées en produits remarquables, lesquels se vendront dans le monde entier.

Voilà pourquoi nous avons créé le Programme d’innovation Construire au Canada.

Ce programme permet aux petites et aux moyennes entreprises et à leurs produits à l’étape de la précommercialisation de se faire connaître auprès des ministères fédéraux et des organismes susceptibles de recourir à leurs innovations pour répondre à leurs besoins.

Il ne s’agit pas d’une subvention dépourvue de visée.

Il s’agit plutôt d’un programme qui va au cœur des choses – en répondant à un besoin commercial et en offrant à une entreprise (voire à une jeune entreprise) un premier contrat gouvernemental.

Je suis certaine que beaucoup d’entre vous acquiesceront à ce que je vais dire : les entreprises canadiennes en quête de contrats à l’échelle internationale se font d’abord demander si elles ont déjà conclu des ventes au Canada ou avec leur propre gouvernement.

Nous sommes conscients qu’un contrat avec le gouvernement donne à une entreprise la crédibilité dont elle a besoin pour pénétrer un nouveau marché.

Prenez l’expérience des laboratoires Aeryon, situés près de l’autoroute à Waterloo.

Ces laboratoires ont mis au point un système aérien sans pilote, le Scout Aeryon, micro-véhicule téléguidé qui peut servir à recueillir en temps réel des renseignements du haut des airs.

Le ministère de la Défense nationale a mis cet appareil à l’essai, et celui-ci a récemment été amélioré. Maintenant, le MDN prévoit en commander plusieurs autres.

Tout va de mieux en mieux! Le Scout a également été vendu à l’armée de la Corée du Sud ainsi qu’au Commandement des États-Unis pour les opérations spéciales, et de gros contrats ont été conclus avec plusieurs pays du Moyen-Orient.

Comme notre gouvernement l’a expliqué clairement dans le Plan d’action économique de 2013, le Canada a maintenant une chance unique.

Non seulement a-t-il une occasion de créer des emplois et de stimuler la croissance, mais il peut aussi améliorer sa capacité à protéger sa souveraineté.

Autrement dit, mes amis, il souhaite s’assurer que nous avons les capacités industrielles d’approvisionner nos troupes ici, chez nous.

Et, bien franchement, il s’agit d’être indépendants de la base et des capacités industrielles d’autres pays.

Comme la ministre Ambrose l’a déjà elle-même déclaré : « Comment pouvons-nous acheter à l’étranger, si nous ignorons en fait ce dont nous disposons, notamment ici au Canada ».

Et pour que les choses soient claires, je suis d’accord avec elle.

L’utilisation de propositions de valeur permettrait, entre autres, de progresser à cet égard quand nous faisons nos acquisitions militaires.

Gráce aux propositions de valeur, nous aurions la possibilité de faire savoir aux soumissionnaires éventuels les résultats économiques précis que nous voulons atteindre par l’intermédiaire d’un marché donné.

Entre autres, nous pourrions demander aux soumissionnaires de s’engager à effectuer des améliorations dans l’industrie canadienne, à y investir ou à y apporter une contribution notamment par le transfert de technologie, la propriété intellectuelle, la création d’emplois, l’expansion des exportations ou l’accès aux chaînes d’approvisionnement.

Ce genre d’engagement sera encadré par une série de capacités industrielles clés, essentiellement fondées sur les besoins des Forces armées canadiennes, la possibilité d’accéder à des marchés internationaux et la possibilité d’augmenter les investissements dans la recherche et le développement au Canada.

En termes simples, nous allons suivre de plus près ce que nous devons faire pour stimuler la croissance des entreprises et l’innovation au Canada en nous efforçant de soutenir le secteur de la défense au Canada et de favoriser son essor.

Comme vous le savez, cela découle en grande partie des recommandations présentées dans le rapport intitulé Le Canada d’abord, publié plus tôt cette année par le conseiller Tom Jenkins.

J’ai déjà eu le plaisir de rencontrer Tom, et je peux vous  assurer que le Canada a de la chance de pouvoir compter sur sa collaboration afin d’approfondir la notion d’optimisation des approvisionnements militaires.

Dans son rapport, il démontre clairement que notre pays a tout intérêt à se constituer une base industrielle solide dans le domaine de la défense ici, chez nous, capable de soutenir la concurrence des meilleurs au monde.

Le rapport nous lance un défi en faisant ressortir les réalisations d’autres pays industrialisés.

Ne serait-il pas temps d’emboîter le pas?

Voilà pourquoi nous allons adopter des propositions de valeur et en pondérer et en évaluer l’importance pour le Canada du point de vue de la création d’emplois, de l’innovation et du potentiel d’exportation.

Nous savons tous qu’il y a un lien entre les dépenses militaires et la croissance de l’emploi.

C’est ce qu’a fait ressortir une récente étude de KPMG. Elle a établi que pour chaque milliard de dollars en dépenses militaires, 18 000 emplois environ sont créés ou préservés et que ces dépenses génèrent 710 millions de dollars de PIB.

Multipliez ces chiffres et projetez-les sur plusieurs années, et vous obtiendrez des possibilités de croissance impressionnantes.

C’est ce qui est en jeu maintenant, ici chez nous.

En résumé, notre gouvernement a clairement fait savoir aux Canadiens dans son Plan d’action économique de 2013 qu’il a l’intention de continuer à répondre à leurs préoccupations et à celles de leur famille : les emplois, la croissance et la prospérité à long terme.

Cela englobe beaucoup de choses dans mon ministère.

Je ne perds pas de vue le fait que même si nous réalisons des progrès, nous aurons toujours plus de pain sur la planche.

Je sais que beaucoup d’entre vous ont donné de leur temps et mis à profit leur talent pour nous aider à progresser, particulièrement sur la question de l’optimisation de nos approvisionnements militaires.

Je vous remercie (en vous assurant que je suis à l’écoute) et je vous assure que nous sommes sur la bonne voie, que nous avons été à l’écoute et que nous parvenons à atteindre notre objectif.

Nous nous efforçons de trouver de meilleures façons de servir la population canadienne et d’optimiser nos investissements en matière d’approvisionnement et cela, à chaque étape du processus.

Voilà des perspectives réjouissantes pour l’ensemble du Canada.

Merci