Histoire & Architecture de l'Édifice de l'Est
- Préserver l'édifice de l'Est
- Bureau de George Étienne Cartier
- Bureau de Sir John A. Macdonald
- Bureau du governeur général
- Salle du Conseil privé
- Bureau du greffier adjoint
Préserver l'édifice de l'Est
La rénovation de l'aile de 1910 de l'édifice de l'Est (la section nord-est, qui fait face au canal Rideau) a pris fin à l'automne 1997. On a reconstruit l'intérieur et restauré la maçonnerie et la toiture.
L'aile de 1910 n'avait jamais été rénovée auparavant. Elle était pratiquement inoccupée et inhabitable avant ces travaux. La maçonnerie, qui avait été endommagée par l'humidité, le gel et le dégel ainsi que les secousses sismiques, était en piteux état.
La plupart des salles de toilettes dataient de 1910. Les installations techniques étaient anciennes. Le câblage électrique avait été installé à une époque où les ordinateurs, les télécopieurs et les photocopieurs appartenaient encore à la science-fiction. Toutes ces installations ont dû être modernisées.
Puisque d'importants travaux de restauration s'imposaient, il fallait absolument enlever le plâtre renforcé de l'aile de 1910.
Les travaux ont été terminés à l'automne 1997.
Bureau de George Étienne Cartier
Explorez le Bureau de George Étienne Cartier tel que restauré dans le style du début de la Confédération. En 1872, George Étienne Cartier était ministre de la Milice et de la Défense.
En 1872, George Étienne Cartier était ministre de la Milice et de la Défense. Avant la confédération, Cartier avait partagé le pouvoir avec Macdonald à titre de co-premier ministre pour l'Est du Canada dans le gouvernement de coalition. Les deux hommes sont devenus de grands amis et des alliés pour promouvoir la cause de la confédération.
Les grandes fenêtres gothiques sont ornées de vitraux polylobés, montrant la grande variété de formes de fenêtres utilisées dans le bâtiment. Six des bureaux ministériels sont de la même taille et comprennent des détails très semblables. Ce type de local très spacieux tranche énormément avec le fait que, à cette époque, les députés d'arrière banc n'avaient droit à aucun bureau.
Les couleurs et le mobilier de ce bureau reflètent les goûts du milieu de la période victorienne. Les riches couleurs peintes sur les moulures du plafond, par exemple, ont été soigneusement choisies pour rappeler exactement les couleurs d'origine. Avec le temps, le caractère de cette pièce fût un peu atténué en fonction des préférences des personnages ayant occupé les lieux l'un à la suite de l'autre et dont les goûts étaient plus simples et modestes.
Lorsque, en 1970, le bureau du premier ministre a été déménagé de l'autre côté de la rue dans l'édifice Langevin, on a remonté l'horloge du temps et redécouvert la richesse des anciens ornements, des riches couleurs, des lourdes tentures, des lampes à gaz et des foyers au charbon.
Bureau de Sir John A. Macdonald
A l'intérieur de l'édifice de l'Est, explorez le bureau historique de Sir John A. Macdonald, premier premier ministre du Canada, tel que restauré dans le style du début de la Confédération.
Cette vaste pièce a été le bureau de Sir John A. Macdonald entre 1866 et 1873 et encore une fois de 1878 à 1883. Elle a été restaurée pour lui donner son apparence à un point tournant de la carrière de Macdonald, soit pendant le scandale du Pacifique qui lui a coûté l'élection de 1873.
Les murs sud et ouest de ce magnifique bureau de coin sont dotés d'immenses fenêtres gothiques avec vitraux. Les grandes moulures du plafond incorporent des dessins de plantes ornementales mises en relief avec des couleurs vives et une vaste porte en chêne vernie encadrée de moulures sculptées. Cette pièce trône au sommet de la hiérarchie des aménagements de bureaux. Il y avait plusieurs autres bureaux de cette taille dans l'édifice de l'Est et tous étaient occupés par des ministres ou des mandarins.
Le mobilier et les accessoires du bureau de Macdonald nous ont montré l'aspect qu'avaient les bureaux des membres de l'exécutif en 1872. Malgré les immenses fenêtres, l'éclairage était bien souvent trop faible. Il fallait donc recourir à de gros lustres à gaz pour travailler tard la nuit, comme Macdonald le faisait fréquemment. Le chauffage central de l'édifice de l'Est ne pouvait maintenir, pendant le long hiver, qu'une température moyenne de 11 °C; chaque bureau était donc muni d'un foyer pour réchauffer un peu la température et la rendre plus tolérable. Un cordon pendant du plafond au-dessus du bureau servait à appeler le greffier.
Plusieurs meubles de la pièce appartenaient à Sir John A. Macdonald ou sont là depuis le début de l'édifice de l'Est. Il faut remarquer tout particulièrement le très beau bureau double face utilisé par Macdonald lorsqu'il occupait les lieux. Le sofa piqué en crin date de la même période et a été utilisé par Pierre Trudeau dans son bureau de l'édifice Langevin. Beaucoup d'autres meubles ont été réunis par l'équipe de restauration pour recréer une ambiance XIXe siècle dans cette pièce, y compris la vieille horloge qui tictaque doucement en arrière-plan et qui doit être remontée tous les jours pour produire ce bruit de fond.
Bureau du gouverneur général
En 1859, le rôle du gouverneur général était très différent de ce qu'il est aujourd'hui. Il était le représentant du gouvernement impérial de Grande-Bretagne et il était activement engagé dans les affaires du pays.
Lorsque l'édifice de l'Est a été conçu en 1859, le rôle du gouverneur général était très différent de ce qu'il est aujourd'hui. Le gouverneur était le représentant du gouvernement impérial de Grande-Bretagne et il était très activement engagé dans les affaires du pays.
Une entrée spéciale dotée d'une porte cochère marque le centre de l'édifice qui fait face à la pelouse. Cette entrée et l'escalier intérieur étaient à l'usage exclusif du gouverneur général et des membres de la famille royale en visite. L'escalier était recouvert d'un riche tapis rouge, symbole de prestige. Le bureau se trouve au-dessus de l'entrée et fait partie d'une série de pièces en enfilade à l'usage du gouverneur général et de son personnel.
Le bureau en lui-même est spacieux, mais il n'est pas aussi grand que ceux conçus pour les ministres de la Couronne. Chacune des pièces de l'édifice de l'Est a été conçue et décorée pour refléter le rang de son occupant. Plus le rang était élevé et plus les sculptures de la porte étaient raffinées. Les grandes moulures de plafond très travaillées et les fenêtres avec vitraux étaient réservées aux bureaux les plus prestigieux.
Salle du Conseil privé
Visitez la salle du Conseil privé tel que restauré dans le style du début de la Confédération. Cette salle a été le lieu de réunion du Cabinet où se prenaient des décisions destinées à modeler le cours de l'histoire du Canada.
Pendant plus d'un siècle, cette salle a été le lieu de réunion du Cabinet où se prenaient des décisions destinées à modeler le cours de l'histoire du Canada. Pendant la majeure partie de cette période, les murs ont été les seuls témoins des débats qui s'y sont déroulés, rien n'ayant été consigné. Si les murs pouvaient parler, comme notre perception de l'histoire aurait pu être modifiée!
Énormément de temps et d'argent ont été consacrés à entretenir ces magnifiques oeuvres d'art dont les détails sont accentués par de riches couleurs. Les boiseries de la salle sont également très luxueuses, plus particulièrement les cadres de portes. Les murs sont revêtus d'un papier peint à motifs royaux subtils en or produits au pochoir. Le lustre à gaz, les rayonnages, les tentures sont tous de la meilleure qualité et les ornements sont d'une beauté de loin supérieure aux autres ornements de l'édifice.
Le nombre de membres du Cabinet ayant augmenté avec le temps, plusieurs changements ont été apportés à la salle, mais, heureusement, la majeure partie de ceux-ci n'ont pas été trop radicaux. Une table ronde plus grande y a été introduite et le lustre à gaz a été remplacé pour améliorer l'éclairage. Les couleurs vives au goût des contemporains de l'époque victorienne ont été recouvertes de peinture blanche et la pièce a été dégagée de tout ce qui l'encombrait. Malgré cela, le caractère historique de la pièce a été conservé pour nous rappeler les origines du Cabinet.
Au cours des années 1920, on a envisagé la possibilité d'agrandir la salle en enlevant le mur ouest, mais le projet ne s'est jamais concrétisé. Lorsque la pièce est devenue vraiment trop exiguë et que le Cabinet a déménagé ses quartiers dans l'édifice du Centre, on en a profité pour redonner à la salle du Conseil privé sa splendeur d'antan. Une recherche minutieuse a été effectuée à l'aide de photographies historiques, d'échantillons de peinture et de documents d'archives pour déterminer les couleurs, les finis et les matériaux d'origine. Bon nombre d'éléments présents dans cette pièce sont là depuis 1866 et peuvent avoir été apportés de Québec lors du déménagement du gouvernement dans la nouvelle capitale. Même si quelques articles perdus ont dû être reproduits, tout a été fait pour recréer aussi fidèlement que possible la salle telle qu'elle était en 1872.
Bureau du greffier adjoint
Adjacent à la salle du Conseil privé, ce bureau, qui a été restauré dans le style du début de la Confédération, était utilisé par le greffier adjoint du Conseil privé.
Adjacent à la salle du Conseil privé, ce bureau était utilisé par le greffier adjoint du Conseil privé. Les bureaux du président et du greffier du Conseil privé étaient également situés dans ce corridor, mais seulement la pièce 233 communiquait avec la salle du Conseil privé.
Le bureau du greffier adjoint est un bon exemple d'une pièce plus austère destinée à des employés de rang inférieur. Les détails des portes, des fenêtres et des moulures sont beaucoup plus simples que ceux des bureaux de ministres. Le manteau de la cheminée est de conception identique aux autres manteaux en marbre de l'édifice, mais le matériau utilisé pour sa construction est de moins grande valeur. La charge de greffier était tout de même assez prestigieuse puisqu'elle était intimement liée au bureau du Conseil privé. Les bureaux du personnel administratif ordinaire gravitant autour des ministres étaient encore plus modestes.
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