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Le lundi 26 août 2002 Recettes monétaires agricolesJanvier à juin 2002Bon nombre d'agriculteurs canadiens ont éprouvé des difficultés au premier semestre de 2002, les recettes monétaires provenant des cultures, du bétail et des paiements de programme ayant diminué. Les recettes des cultures ont atteint leur plus faible niveau en sept ans, alors que les recettes tirées du bétail ont reculé après trois années consécutives de hausses pour cette période de l'année. Les données sur les recettes monétaires publiées aujourd'hui tiennent compte des effets des mauvaises conditions climatiques qui ont sévi dans plusieurs régions du Canada en 2001. Les conséquences financières pouvant résulter des températures extrêmes qui ont touché les fermes durant la saison de croissance 2002 ne sont pas prises en compte dans les recettes monétaires publiées ici. Les effets de la production et des mises en marché de l'année de récolte 2002-2003 seront visibles durant la seconde moitié de 2002 et au cours de la première moitié de 2003. Les recettes monétaires de janvier à juin pourraient ne pas représenter les résultats définitifs pour 2002. Le dernier communiqué sur la production des grandes cultures en 2002 a été diffusé le 23 août. Les recettes provenant des cultures ont reculé de 2,7 % au premier semestre par rapport à la même période en 2001 et ont atteint leur niveau le plus bas depuis le premier semestre de 1995. La diminution des livraisons de la plupart des principales céréales et des principaux oléagineux a plus qu'effacé la hausse des prix dans tous les cas. Les recettes provenant des cultures, qui se sont élevées à 6,6 milliards de dollars, sont demeurées de 4,1 % inférieures à la moyenne quinquennale précédente (1997 à 2001). Les recettes qui provenaient de la vente du bétail ont fléchi pour la première fois depuis 1998 pour la période de janvier à juin, les prix des principaux produits s'étant effondrés après avoir atteint un sommet en 2001. Les recettes provenant de la vente du bétail se sont chiffrées à 9,1 milliards de dollars, en baisse de 1,7 % par rapport à la même période en 2001, mais en hausse de 16,3 % par rapport à la moyenne quinquennale précédente.
Les paiements de programme ont diminué pour la première fois depuis 1997, en baisse de 38,8 % pour atteindre 1,1 milliard de dollars au cours des six premiers mois de 2002. Malgré cette réduction importante, les paiements de programme sont restés supérieurs à la moyenne quinquennale précédente de 990 millions de dollars. La plus grande partie de cette baisse est attribuable à la fin des paiements uniques d'aide d'urgence ainsi qu'à la diminution des fonds versés dans le cadre des programmes d'aide en cas de catastrophe liée au revenu et des programmes de stabilisation provinciaux. Les agriculteurs canadiens ont touché 16,9 milliards de dollars au chapitre des produits agricoles et des paiements de programme au premier semestre, en baisse pour la première fois depuis 1999. Il s'agit d'une diminution de 1,1 milliard de dollars par rapport à 2001. Toutefois, ce total, qui est en baisse de 5,9 % par rapport au premier semestre de 2001, n'explique qu'une partie de la situation des agriculteurs. Les recettes monétaires constituent une mesure globale du revenu brut des exploitations agricoles. Elles ne tiennent pas compte des dépenses encourues par les agriculteurs. En outre, les recettes monétaires peuvent varier considérablement d'une exploitation agricole à l'autre en raison de plusieurs facteurs, dont les élevages et les cultures sélectionnés, les prix et les conditions climatiques. Les plus fortes baisses en pourcentage des recettes monétaires ont été observées en Saskatchewan (-12,3 %) et au Manitoba (-10,2 %). Des hausses à ce chapitre ont été relevées au Nouveau-Brunswick (+10,8 %) et à l'Île-du-Prince-Édouard (+3,8 %), notamment en raison de l'augmentation du prix des pommes de terre, ainsi qu'en Colombie-Britannique (+1,2 %). Les recettes provenant des cultures sont à la baisse en raison de la réduction des livraisonsLes stocks agricoles des principales céréales et des principaux oléagineux ont fléchi pour atteindre de faibles niveaux à la fin de 2001, principalement en raison de la sécheresse de l'été 2001. Cette diminution des stocks s'est traduite par une réduction des livraisons au premier semestre de 2002. À la fin de juin, les stocks à la ferme étaient de 28,5 % inférieurs à la moyenne quinquennale précédente pour cette période. Les producteurs de canola ont accusé le recul le plus marqué de leurs recettes. Elles ont atteint 639 millions de dollars au cours du premier semestre de 2002, en baisse de 30,5 % par rapport à la même période en 2001. Bien que les prix aient augmenté de plus de 25 %, les mises en marché ont chuté de 45,4 %. Le ralentissement des livraisons est principalement attribuable à la diminution des exportations vers la Chine. Après avoir acheté de grandes quantités de canola durant la première partie de 2001, plutôt que durant les périodes normales de l'été et de l'automne, les achats effectués par la Chine sont retournés à un niveau plus habituel au premier semestre de 2002. La deuxième baisse en importance a touché le blé (sauf le blé dur), où une diminution des paiements de la Commission canadienne du blé (CCB) ainsi qu'un recul des livraisons ont annulé une hausse des prix de 18,6 %. Les dates des paiements finals de la CCB, soit janvier 2001 pour la campagne agricole précédente et décembre 2001 pour la dernière campagne agricole, expliquent le recul des paiements de la CCB au premier semestre. Une légère remontée des prix au cours des derniers mois de 2001 a poussé les agriculteurs à vendre la majeure partie de leur récolte à l'automne. Par conséquent, le faible niveau des stocks a donné lieu à une diminution des livraisons au cours des six premiers mois de 2002. Les recettes se sont chiffrées à 954 millions de dollars, en baisse de 18,5 % par rapport au niveau atteint durant la même période en 2001. Les recettes provenant de la vente de l'orge ont fléchi d'un tiers pour se chiffrer à 253 millions de dollars, tandis que celles tirées du blé dur ont reculé de 20,0 % pour atteindre à 296 millions de dollars. Comme dans le cas du blé (sauf le blé dur), les dates des paiements finals de la CCB conjuguées à la faiblesse des stocks à la fin de 2001 ont contribué à ces reculs. Les faibles niveaux des stocks ont mené à une diminution des livraisons au premier semestre de 2002. Même si les prix du soya ont crû de 6,6 %, le recul des livraisons de 37,5 % a entraîné un repli des recettes. Celles-ci se sont chiffrées à 197 millions de dollars, en baisse de 33,2 % par rapport au premier semestre de 2001. La réduction des livraisons s'explique en grande partie par une forte diminution de la production résultant de la sécheresse en 2001. La baisse des recettes pour la plupart des principales céréales et des principaux oléagineux a été partiellement atténuée par un niveau supérieur de réalisation des recettes différées. En prévision de la diminution des rendements financiers au début de 2002, les agriculteurs ont différé une plus grande partie de leurs recettes provenant des cultures en 2001. Par conséquent, les réalisations ont crû de 35,9 % pour atteindre 761 millions de dollars au premier semestre de 2002, ce qui représente la valeur la plus élevée en trois ans pour cette période. La hausse des prix a entraîné une augmentation de 35,9 % des recettes provenant de la vente de pommes de terre. Après deux années consécutives de repli, elles ont atteint un sommet de 464 millions de dollars. Cette hausse des prix est attribuable à la diminution importante de la production de pommes de terre en 2001, qui a exercé une forte pression à la hausse sur les prix des producteurs. Les recettes tirées du bétail accusent un recul en raison de la chute des prixLes recettes provenant de la vente de bovins et de veaux ont régressé pour atteindre 3,8 milliards de dollars de janvier à juin, après avoir affiché cinq années consécutives d'augmentation pour cette période. Il s'agit d'un recul de 1,2 % par rapport au premier semestre de 2001, une légère hausse des mises en marché totales n'ayant pu contrebalancer la baisse des prix. Cette réduction des recettes provenant de la vente de bovins et de veaux est principalement attribuable à une baisse de 4,7 % des recettes provenant des bovins d'abattage, les prix et les mises en marché ayant tous deux diminué. Cependant, les recettes relatives aux exportations de bovins sur le marché international ont continué de progresser, le nombre de bovins vendus à l'exportation s'étant accru de 21,1 %. Le temps sec dans certaines régions des Prairies pourrait avoir incité les agriculteurs à accroître le nombre de bovins livrés chez nos voisins du sud pour l'alimentation, l'engraissement et l'abattage. Un taux de change favorable, une croissance générale de la demande américaine pour le boeuf et de bons prix en 2001 ont également contribué à la vente de bovins à l'exportation. Au premier semestre, les recettes provenant des ventes de porcs ont reculé de 7,5 % pour se chiffrer à 1,8 milliard de dollars en raison de la chute des prix, lesquels ont atteint des niveaux inférieurs à la moyenne quinquennale précédente. La majeure partie de cette baisse est attribuable à une diminution des recettes provenant des porcs d'abattage, la chute des prix ayant plus qu'annulé la croissance des mises en marché. L'assouplissement des prix était attribuable à une offre abondante de porcs sur le marché nord-américain jumelée à la crainte des effets de la sécheresse qui a sévi en 2002 sur les coûts de production puisque les prix pour les grains de provende continuaient d'augmenter. Toutefois, on observe une progression au chapitre des ventes internationales de porcs, le nombre de bêtes vendus ayant crû de 16,9 %. Dans les secteurs assujettis à la gestion de l'offre, les recettes se sont accrues au premier semestre de 2002. Les revenus totaux provenant de la vente de lait et de crème ont augmenté légèrement pour se chiffrer à 2,1 milliards de dollars, en raison d'une hausse des prix. Les recettes provenant de la vente de volaille se sont accrues de 1,0 % pour se chiffrer à 859 millions de dollars, grâce à la progression des mises en marché de poulets et à la hausse des prix des dindes. Les paiements de programme fléchissent pour la première fois en cinq ansLes agriculteurs ont touché 1,1 milliard de dollars en paiements de programme au cours du premier semestre. Malgré cette forte baisse par rapport au niveau quasi-record enregistré en 2001, les paiements de programme sont restés supérieurs à la moyenne quinquennale précédente. Les paiements de programme ont enregistré une croissance exceptionnelle en 2001, principalement en raison de l'appui fédéral et provincial supplémentaire offert dans le cadre de programmes uniques d'aide d'urgence conçus pour faire face aux difficultés éprouvées par le secteur agricole. La majorité de ces programmes devaient se terminer à la fin de 2001. Les paiements de programme ont diminué de quelque 500 millions de dollars en 2002, cette aide supplémentaire n'étant plus offerte. Les effets des montants accordés dans le cadre des programmes d'aide agricole fédéraux et provinciaux annoncés au cours des deux derniers mois commenceront à se faire sentir au deuxième semestre de 2002. Les paiements d'assurance-récolte ont bondi de 62,2 % pour se chiffrer à 399 millions de dollars au premier semestre, soit le niveau le plus élevé observé depuis 1993 et plus du triple de la moyenne quinquennale précédente. Cette hausse s'explique par de mauvaises conditions de croissance et par une augmentation des superficies cultivées assurées. Les paiements relatifs aux programmes d'aide en cas de catastrophe liée au revenu ont fléchi pour se chiffrer à 175 millions de dollars au cours des six premiers mois de 2002. Il s'agit d'une baisse de 54,7 % par rapport à la même période en 2001. Cette diminution est largement attribuable aux montants importants versés dans le cadre du programme d'Aide en cas de catastrophe liée au revenu agricole (ACRA) au premier trimestre de 2001. Après avoir atteint des niveaux quasi-records pour la période allant de janvier à juin 2001, les paiements bruts versés dans le cadre des programmes de stabilisation provinciaux ont chuté de 46,5 % pour atteindre 208 millions de dollars au premier semestre. Il s'agit du plus faible niveau observé depuis 1997 et d'une baisse de 25,6 % par rapport à la moyenne quinquennale précédente. Les agriculteurs ont retiré 230 millions de dollars de la partie gouvernementale du Compte de stabilisation du revenu net (CSRN) au cours des six premiers mois de 2002, en hausse de 16,8 % par rapport à la même période en 2001. Données stockées dans CANSIM: tableau 002-0002. Le numéro de janvier à juin 2002 de Recettes monétaires agricoles, vol. 63, no 2 (21-001-XIB, 15 $ / 48 $) est maintenant en vente. Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Marco Morin au (613) 951-2074 (marco.morin@statcan.ca), Division de l'agriculture.
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