Le jeudi 26 août 2004 Recettes monétaires agricolesJanvier à juin 2004Les recettes monétaires agricoles de la première moitié de l'année se sont accrues pour la première fois en trois ans en 2004, l'augmentation des recettes des cultures ayant compensé la baisse continue des recettes enregistrées par les éleveurs de bovins. Au total, les agriculteurs ont tiré 17,9 milliards de dollars des recettes des cultures, du bétail et des paiements de programme entre janvier et juin, en hausse de 6,3 % par rapport à 2003. Ce total est supérieur de 8,2 % à la moyenne quinquennale précédente de 1999 à 2003. Les producteurs de cultures ont vu leurs recettes augmenter de 21,7 % pour atteindre 7,4 milliards de dollars, valeur proche du record de 1996. Le total était supérieur de 12,5 % à la moyenne quinquennale précédente. Les producteurs se sont remis des deux sécheresses consécutives dans l'Ouest canadien en 2001 et 2002. Ces sécheresses avaient entraîné une baisse de la production et une réduction sensible des stocks de céréales et d'oléagineux. Une diminution appréciable des recettes bovines a contribué au repli de 5,6 % des recettes du bétail qui ont chuté à 8,2 milliards de dollars durant la première moitié de 2004. Les recettes du bétail ont atteint leur plus bas niveau depuis 1999, et elles sont de 4,2 % en deçà de la moyenne quinquennale précédente. Le recul accusé par les recettes du bétail témoigne des répercussions de la fermeture de la frontière américaine à la suite de la découverte de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Par ailleurs, les paiements de programme ont augmenté de 10,8 % pour parvenir à un sommet de 2,3 milliards de dollars. Les programmes d'aide supplémentaires visant à pallier les effets de l'interdiction liée à l'ESB, jumelés à des retraits records du Compte de stabilisation du revenu net (CSRN), ont plus que compensé la baisse des paiements d'assurance-récolte.
Les recettes monétaires agricoles sont une mesure des recettes brutes des exploitations agricoles. Elles ne tiennent pas compte des dépenses engagées par les agriculteurs. Les recettes monétaires peuvent varier énormément d'une ferme à l'autre en raison de plusieurs facteurs, dont les élevages ou les cultures choisis, les prix et les conditions climatiques. Par ailleurs, les répercussions de la fermeture de la frontière américaine aux bovins et au boeuf canadiens le 20 mai 2003 continueront de se faire sentir dans les statistiques financières agricoles. L'effet de cette situation sur d'autres secteurs de l'économie, comme l'industrie de la transformation de la viande et le transport, n'est pas pris en compte ici. Les recettes monétaires agricoles totales ont augmenté dans toutes les provinces, sauf à l'Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique. Les hausses les plus marquées ont été constatées au Manitoba (9,1 %), en Saskatchewan (8,6 %) et en Alberta (8,5 %). L'Île-du-Prince-Édouard a enregistré la baisse la plus marquée (-9,9 %), principalement attribuable à une nette contraction des recettes tirées de la pomme de terre. Le secteur des cultures se remet des sécheresses des dernières annéesAprès les deux sécheresses consécutives qui ont frappé l'Ouest canadien, la production de céréales et d'oléagineux est revenue à des niveaux plus normaux en 2003. La production de blé (sauf le blé dur), d'orge et de canola a fait un bond d'environ 60 % par rapport à 2002. Les livraisons de la plupart des principales cultures ont nettement augmenté de janvier à juin 2004 par rapport à la même période l'année dernière. Les prix moyens des principaux grains (sauf les oléagineux) ont diminué par rapport à l'année précédente en raison d'une augmentation de l'offre. Les prix des oléagineux au Canada ont été soutenus par la consommation mondiale accrue, ainsi que par le resserrement des approvisionnements et la vigueur des prix du soya aux États-Unis. Les recettes du canola ont atteint 1,2 milliard de dollars, un record pour un premier semestre. Les livraisons ont plus que doublé par rapport au total du premier semestre de 2003, le plus bas en dix ans alors que les prix ont progressé continuellement en 2004. Les recettes du blé (sauf le blé dur) ont monté de 60,1 % pour s'établir à 1,2 milliard de dollars. L'augmentation des mises en marché et des paiements de la CCB ont contribué à cette hausse. Les prix ont été inférieurs à ceux de l'an dernier, la production de la plupart des grands pays exportateurs ayant augmenté. Les recettes des cultures horticoles — qui comprennent les fruits, les légumes et les produits de floriculture, de pépinière et de gazonnière — se sont encore accrues. Ces recettes représentent plus du quart des recettes totales des cultures. Les recettes monétaires ont présenté une hausse modeste pour l'ensemble des cultures horticoles, sauf pour les pommes (-2,8 %) et les autres fruits de verger (-16,1 %). Les recettes des pommes de terre au premier semestre de 2004 ont diminué de 7,7 % par rapport à la même période l'an dernier. Cette situation s'explique par deux années de production accrue entraînant les prix à la baisse. Les recettes bovines chutent presque du quart en raison de la réduction du commerce du boeufLes recettes provenant des bovins et des veaux ont régressé de 24,5 % pour s'établir à 2,4 milliards de dollars durant la première moitié de 2004, les prix demeurant bas depuis l'interdiction qui frappe les exportations de bovins et de boeuf. Les recettes provenant des exportations internationales de bovins et de veaux vivants sont tombées à zéro, alors qu'elles étaient d'environ 600 millions de dollars durant les premiers six mois de 2003. Depuis la mi-septembre 2003, le boeuf désossé canadien provenant d'animaux de moins de 30 mois est admis aux États-Unis par voie de permis. La frontière demeure toutefois fermée aux bovins et aux veaux vivants. Les mises en marché de bovins d'abattage sont demeurées bien supérieures aux niveaux de l'année dernière, tandis que les prix ont fléchi de 25,2 % à cause de la réduction de la demande internationale de produits du boeuf canadiens survenue à la suite de l'embargo. Le nombre de bovins d'abattage vendus entre janvier et juin 2004 a atteint un niveau record de 1,9 million de têtes. Malgré ces ventes records, le cheptel bovin canadien se situait en date du 1er juillet 2004 à des niveaux inégalés en raison de l'embargo, selon les estimations du bétail au 1er juillet 2004 diffusées dans Le Quotidien du 19 août. Par ailleurs, les éleveurs de porcs ont affiché des recettes monétaires records de 2,0 milliards de dollars durant la première moitié de 2004. Il s'agit d'une hausse de 16,9 %. Les recettes tirées des ventes de porcs destinés à l'abattage au Canada ont bondi de 13,8 %, les prix ayant poursuivi leur remontée par rapport aux bas niveaux observés vers la fin de 2003. Les producteurs ont exporté plus de 4,3 millions de porcs de janvier à juin 2004, en hausse de 36,3 %. Il s'agit de plus du double de la moyenne décennale précédente de 1994 à 2003. En ce qui a trait aux secteurs sous gestion de l'offre, les recettes des produits laitiers et des poulets ont augmenté, tandis que celles provenant des oeufs sont demeurées pratiquement inchangées et que les recettes des dindons et dindes ont chutées 1,7%. Le bétail et les produits d'origine animale assujettis à la gestion de l'offre ont représenté environ 40 % des recettes totales du bétail au premier semestre de 2004. Les recettes du lait et de la crème ont augmenté 1,4% en raison de la hausse des mises en marché (2,7%) alors que le léger recul des mises en marché de poulets a été compensé par l'augmentation des prix. Les paiements de programme atteignent des niveaux recordsLes paiements de programme pour la première moitié de 2004 ont dépassé de 225 millions de dollars ceux de la période correspondante de 2003 et de 62,8 % supérieures à la moyenne quinquennale précédente. Deux facteurs ont contribué à l'accroissement, à savoir les programmes d'aide supplémentaires visant à pallier les effets de l'embargo lié à la crise de l'ESB, et les retraits records du Compte de stabilisation du revenu net (CSRN) alors que les producteurs ont commencé à liquider progressivement leurs comptes. Les retraits sur la partie gouvernementale du CSRN ont culminé au premier semestre de 2004. Les producteurs ont retiré 703 millions de dollars de la partie gouvernementale; plus du double des retraits de l'an dernier et plus du triple de la moyenne quinquennale précédente de 232 millions de dollars. Le nouveau Programme canadien de stabilisation du revenu agricole (PCSRA) remplacera le CSRN. Les règles visant la fermeture des comptes CSRN requièrent que toutes les sommes détenues dans ces comptes soient versées aux producteurs au plus tard le 31 mars 2009 et que ces derniers retirent un montant minimum de 20% chaque année. Les paiements d'assurance-récolte se sont établis à 342 millions de dollars dans les six premiers mois de 2004, soit 780 millions de dollars de moins que les paiements records de la période correspondante de 2003. Les paiements élevés en 2003 étaient surtout attribuables aux deux années consécutives de sécheresse dans l'Ouest canadien en 2001 et 2002. Enfin, les paiements d'aide en cas de catastrophe liée au revenu ont atteint 231 millions de dollars, en hausse de 23,5 % comparativement à 2003. Données stockées dans CANSIM : tableaux 002-0003, 002-0005, 002-0007 à 002-0009, 002-0012 et 003-0025. Définitions, source de données et méthodes : numéros d'enquête, y compris ceux des enquêtes connexes, 3436, 3437, 3439, 3471, 3472, 3473 et 3474. Pour plus de renseignements sur les recettes monétaires agricoles ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes ou la qualité des données, communiquez avec Estelle Perrault au (613) 951-2448 (estelle.perrault@statcan.ca), Division de l'agriculture.
|
|