Le lundi 13 septembre 2004 Productivité du travail, rémunération horaire et coût unitaire de main-d'oeuvreDeuxième trimestre de 2004La productivité du travail dans les entreprises canadiennes s'est faiblement accrue entre avril et juin, l'activité économique ayant augmenté sensiblement au même rythme que les heures travaillées. En progressant de 0,1 % au deuxième trimestre, la productivité a prolongé sa faible performance amorcée il y a un an. Après avoir affiché un fort gain de 1,1 % au premier trimestre de 2003, la productivité dans les entreprises canadiennes s'est détériorée, affichant une croissance presque nulle au cours des cinq derniers trimestres. Cependant, le dollar canadien ayant freiné sa remontée depuis le début de 2004, les entreprises canadiennes ont fortement accru leurs exportations au cours du deuxième trimestre en stabilisant leurs coûts unitaires de main-d'oeuvre face à leurs homologues américaines. La productivité, telle que mesurée par la production par heure travaillée, s'améliore lorsque le produit intérieur brut (PIB) s'accroît plus rapidement que les heures travaillées. La croissance de la productivité permet d'augmenter et de maintenir le niveau de vie des habitants du Canada.
Au deuxième trimestre, la croissance du PIB réel s'est accrue de 1,2 %, tandis que les heures travaillées ont augmenté à un rythme presque similaire (+1,1 %). Au sud de la frontière, la croissance de la productivité des entreprises américaines a devancé celle du Canada pour un cinquième trimestre consécutif, même si elle a sensiblement ralenti. D'avril à juin 2004, la productivité n'a augmenté que de 0,4 % aux États-Unis, soit moins de la moitié du taux observé au premier trimestre. Depuis le troisième trimestre de 2003, la productivité aux États-Unis a suivi un parcours en dents de scie. Une hausse plus forte de la production mais aucun gain de productivité au CanadaAu deuxième trimestre de 2004, la croissance de la production réelle (PIB réel) dans les entreprises canadiennes a été plus marquée que dans les entreprises américaines et ce, pour la première fois depuis le premier trimestre de 2003. La croissance de la production des entreprises canadiennes s'est accrue de 1,2 % au deuxième trimestre, soit à un rythme plus rapide que celui de 0,8 % affiché au premier trimestre. Ce rythme plus fort est principalement attribuable à la forte hausse des exportations (+5,0 %). À l'opposé, la croissance de la production dans les entreprises américaines a décéléré pour atteindre 0,8 % au deuxième trimestre, soit un rythme de croissance inférieur à celui de 1,3 % observé au premier trimestre. Cette décélération est attribuable à la fois au ralentissement de la croissance des dépenses des consommateurs américains ainsi qu'à la poussée des importations de biens et de services. En revanche, la croissance des dépenses des entreprises a permis de compenser la majeure partie de ces deux sources de faiblesse. Au Canada, la forte croissance de la production était accompagnée d'un marché du travail plus dynamique. Alors qu'elles ont augmenté de 0,4 % au trimestre précédent, les heures travaillées consacrées à la production dans les entreprises canadiennes ont connu une hausse marquée de 1,1 % au deuxième trimestre. Entre-temps, les heures travaillées dans les entreprises américaines n'ont augmenté que de 0,4 % au deuxième trimestre. Au cours des quatre derniers trimestres, la croissance des heures travaillées aux États-Unis s'est maintenue quasiment au même rythme. En moyenne, les heures travaillées ont augmenté durant cette période de 0,4 % par trimestre. Le meilleur rendement au chapitre de la productivité aux États-Unis tient à la performance très différente des marchés du travail dans les deux pays au cours du deuxième trimestre. En dépit d'une croissance plus robuste du PIB réel au Canada qu'aux États-Unis au deuxième trimestre, la faiblesse du marché du travail au sud de la frontière a permis aux entreprises américaines d'afficher des gains de productivité plus élevés qu'au Canada. La hausse des coûts unitaires de main-d'oeuvre (en dollars américains) se poursuit, mais plus lentementÀ l'instar de la productivité, les États-Unis continuent de détenir sur le Canada un avantage au chapitre des coûts unitaires de main-d'oeuvre au deuxième trimestre, surtout lorsqu'on tient compte du taux de change. Cependant, l'écart annuel en termes de coût unitaire de main-d'oeuvre qui était en faveur des États-Unis depuis le quatrième trimestre de 2002 s'est résorbé considérablement au deuxième trimestre. Les entreprises canadiennes ont ainsi récupéré une partie de la compétitivité perdue vis-à-vis de leurs homologues américaines depuis le premier trimestre de 2003. Cette situation a favorisé la hausse des exportations réelles vers les États-Unis d'avril à juin. D'une année à l'autre, l'augmentation des coûts de main-d'oeuvre par unité de production dans les entreprises canadiennes a décéléré graduellement au cours des quatre derniers trimestres, lorsque les coûts sont mesurés en dollars canadiens. Au cours du deuxième trimestre de 2004, les coûts unitaires de main-d'oeuvre ont affiché une hausse de seulement 0,7 %, soit une décélération substantielle depuis la hausse de 2,0 % observée au troisième trimestre de 2003. Pour leur part, les entreprises américaines ont vu leurs coûts unitaires de main-d'oeuvre reculer ou stagner au cours des dix derniers trimestres. Au deuxième trimestre de 2004, les coûts unitaires de main-d'oeuvre aux États-Unis n'ont pas varié par rapport au même trimestre de 2003. La dernière hausse annuelle des coûts unitaires de main-d'oeuvre aux États-Unis remonte au dernier trimestre de 2001 (+0,4%). L'appréciation du dollar canadien a eu un fort impact sur les coûts unitaires de main-d'oeuvre au Canada. Mesurés en dollars américains, les coûts unitaires de main-d'oeuvre au Canada ont connu des augmentations de plus de 10 % au cours des trois derniers trimestres de 2003. Cependant, les coûts unitaires de main-d'oeuvre canadiens, exprimés en dollars américains, ont récemment ralenti, puisque le dollar canadien a perdu du terrain lors de sa remontée. La valeur du dollar canadien face à la devise américaine ayant connu la plus faible appréciation au cours des six derniers trimestres, les coûts unitaires de main-d'oeuvre canadiens en dollars américains ont atteint seulement 3,5 % au deuxième trimestre, comparativement à une hausse marquée de 16,0 % lors du premier trimestre de l'année. Les révisions récentes aux États-Unis ont eu un impact sur l'écart de productivité en 2001 et en 2002Les États-Unis ont procédé récemment à des révisions de leurs estimations de productivité du travail. Les données diffusées aujourd'hui incorporent ces révisions des données américaines qui ont touché à la fois le PIB et les heures travaillées. Les estimations du PIB américain ont été révisées jusqu'au premier trimestre de 2001, tandis que les mesures des heures travaillées ont été révisées rétroactivement jusqu'en 1947 afin de refléter les nouvelles estimations des heures des travailleurs non désignés à la production et ceux désignés à la supervision. Aucune révision correspondante aux heures travaillées n'a été faite au Canada. La plus récente révision pour les quatre dernières années du PIB au Canada est accessible dans le Quotidien du 11 juin 2004.
Pour les années récentes, les révisions apportées aux données américaines ont eu pour effet d'augmenter la croissance de la productivité du travail aux États-Unis en 2001 et de la réduire en 2002, le taux de croissance pour 2000 et 2003 n'ayant pas été touché. Pour l'année 2001, la croissance de la productivité aux États-Unis est passée de 2,2 % avant révision à 2,5 % après révision ce qui est supérieur à la croissance de 1,4 % observée au Canada durant la même année. En revanche, la croissance de la productivité américaine en 2002 a été révisée à la baisse, passant de 4,9 % à 4,3 %. Ce taux révisé demeure toutefois supérieur à celui observé au Canada (+2,3 %). Ces révisions ont donc un effet négligeable sur ce qui a été rapporté ces dernières années sur les comparaisons entre les deux pays. L'écart de productivité en faveur des États-Unis persiste. L'écart de la croissance de la productivité qui était favorable aux États-Unis pour la période de 2000 à 2003 est passé de 2,5 points de pourcentage avant révision à 2,4 points de pourcentage après révision. Cependant, il faut prendre note que ces écarts annuels de productivité pour cette période sont fondés sur des données provisoires qui peuvent faire l'objet de révisions. De plus, les révisions n'ont presque pas occasionné de changements sur la période représentant le dernier cycle économique au Canada. Entre 1989 et 2000, l'écart annuel moyen de la croissance de la productivité en faveur des États-Unis est demeuré faible (+0,3 point de pourcentage). Les données du troisième trimestre de 2004 sur la productivité du travail, la rémunération horaire et le coût unitaire de main-d'oeuvre seront diffusées le 10 décembre. Données stockées dans CANSIM : tableaux 383-0008 et 383-0012. Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 5042. Pour obtenir une analyse plus détaillée de la parution d'aujourd'hui sur la productivité, de même que des graphiques et des tableaux additionnels, consultez la Revue trimestrielle des comptes économiques canadiens, vol. 3, no 2 (13-010-XIF, gratuite), qui est accessible en ligne. À la page Nos produits et services, sous Parcourir les publications Internet choisissez Gratuites, puis Comptes nationaux. Pour obtenir des données ou des renseignements généraux, communiquez avec les Services à la clientèle (productivite.mesures@statcan.ca). Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Jean-Pierre Maynard au (613) 951-3654 (maynard@statcan.ca), Division de l'analyse microéconomique. Télécopieur : (613) 951-3292.
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