Le jeudi 6 octobre 2005 Homicides2004Le taux d'homicides au Canada a bondi en 2004 après être descendu à son plus bas niveau en 30 ans en 2003. La plus grande partie de l'augmentation de l'an dernier s'est produite dans cinq des plus grandes régions métropolitaines de recensement du pays. Les services de police ont signalé 622 homicides au total l'an dernier, soit 73 de plus qu'en 2003. Ensemble, Winnipeg, Edmonton, Vancouver, Calgary et Montréal représentaient les trois quarts de cet accroissement. Le taux de 2004, à savoir 1,95 homicide pour 100 000 habitants, était supérieur de 12 % à celui de 2003, et de 3 % à la moyenne de la décennie précédente. Le taux d'homicides au Canada a en général diminué depuis qu'il a atteint un sommet de tout juste un peu plus de 3,0 homicides pour 100 000 habitants au milieu des années 1970. Bien que l'homicide soit souvent considéré comme un important phénomène urbain, les taux en dehors des régions métropolitaines de recensement (RMR) sont en général, comme c'était le cas en 2004, aussi élevés ou plus élevés que les taux d'homicides commis dans les limites des RMR. L'an dernier, le taux combiné pour toutes les RMR a été de 1,91 homicide pour 100 000 habitants, comparativement à 2,01 pour toutes les régions à l'extérieur de ces RMR.
L'étude, un examen en profondeur de l'homicide, montre également que le taux d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu a légèrement augmenté pour une deuxième année consécutive. Le nombre d'homicides entre conjoints a fléchi pour la troisième année de suite en 2004, bien que toutes les autres catégories d'homicides dans la famille aient augmenté. Selon les services de police, 18 prostitués et prostituées ont été tués, 11 de ces homicides ayant été directement liés à leur profession. De plus, 81 victimes ont été tuées en conséquence directe de leur implication dans d'autres activités illégales, comme le trafic de stupéfiants et la violence des gangs. Les homicides commis à l'aide d'une arme à feu augmentent légèrementEn 2004, 172 homicides ont été perpétrés à l'aide d'une arme à feu, soit 11 de plus qu'en 2003 et 20 de plus qu'en 2002. Le total de 2004 est toutefois encore légèrement inférieur à la moyenne de la dernière décennie pour les homicides commis à l'aide d'une arme à feu, c'est-à-dire 176. Au cours des 10 dernières années, la proportion d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu est demeurée assez stable, ayant varié de 26 % à 34 %. En 2004, la proportion a été de 28 %. Par comparaison, aux États-Unis, les deux tiers de toutes les victimes d'homicide, soit plus du double de la proportion canadienne, ont été tuées à l'aide d'une arme à feu en 2003. Au cours de la dernière décennie, les taux les plus élevés d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu ont été signalés en Colombie-Britannique et au Québec. Cependant, en 2004, 13 homicides ont été commis au Manitoba à l'aide d'une arme à feu, ce qui lui donne le taux provincial le plus élevé pour cette année. Depuis 2001, les armes de poing ont constamment servi dans les deux tiers environ de tous les homicides pour lesquels une arme à feu a été utilisée au Canada. L'an dernier n'a pas fait exception, puisque 65 % des homicides commis à l'aide d'une arme à feu l'ont été avec une arme de poing. La principale méthode utilisée pour perpétrer un homicide a varié au fil des ans entre les coups de couteau et les coups de feu. Soixante-trois victimes de plus qu'en 2003 ayant été poignardées, cette méthode, qui a servi à commettre le tiers de tous les homicides, est celle qui a été le plus fréquemment utilisée l'an dernier. Dans 22 % des cas, la victime a été battue, et dans 10 %, elle a été étranglée ou a succombé à la suffocation. Les taux d'homicides entre conjoints affichent une troisième baisse consécutiveComme pour les années précédentes, la plupart des homicides ont été commis en 2004 par quelqu'un que la victime connaissait. La moitié des homicides qui ont été résolus ont été perpétrés par une connaissance, le tiers par un membre de la famille et 15 %, par un étranger. Les homicides entre conjoints sont ceux dont les protagonistes avaient contracté un mariage légitime, qui étaient séparés ou divorcés à la suite de ce genre d'union ou qui vivaient en union libre. Le taux national d'homicides entre conjoints est de façon générale à la baisse depuis le milieu des années 1970. Les services de police ont signalé que 74 conjoints et conjointes ont été tués en 2004, alors que 78 l'avaient été l'année précédente, soit la troisième diminution annuelle consécutive. Ces homicides représentent tout de même encore environ un homicide résolu sur six et près de la moitié de tous les homicides dans la famille. En proportion, beaucoup plus de femmes que d'hommes ont été tuées par leur conjoint. En 2004, le taux d'homicides entre conjoints dont la victime était une femme a été cinq fois plus élevé que le taux correspondant pour les hommes. Les personnes vivant en union libre couraient plus de risques que celles qui ont contracté un mariage légitime. En 2004, le taux des homicides contre des personnes vivant en union libre a été de près de cinq fois supérieur à celui des personnes légalement mariées. Vingt-sept des 62 victimes d'homicides sur des conjoints de sexe féminin ont été tuées par leur mari légitime, 20 par un conjoint de fait et 15 par un mari dont elles étaient séparées ou divorcées. Trois des 12 victimes de sexe masculin ont été tuées par leur épouse légitime, huit par leur conjointe de fait et un par une épouse dont il était séparé ou divorcé. Le nombre d'homicides commis par un partenaire intime a doublé de 2003 à 2004, étant passé de 11 à 22. Ces homicides ont été perpétrés par un amoureux ou une amoureuse, un ancien amoureux ou une ancienne amoureuse, ou un ou une partenaire extra-conjugal. Pour ce qui est des homicides résolus dont la victime était âgée de 15 ans ou plus, la moitié de toutes les femmes ont été tuées par quelqu'un avec qui elles avaient eu une relation intime à un moment ou à un autre, que ce soit dans le cadre du mariage ou de fréquentations. La proportion correspondante pour les hommes était de 8 %. Les victimes de sexe masculin couraient un bien plus grand risque que les femmes d'être tuées par une connaissance ou un étranger. Toutes les catégories d'homicides dans la famille dont quelqu'un d'autre qu'un époux ou une épouse a été l'auteur ont augmenté en 2004. Trente-six enfants ont été tués par leurs parents, 17 parents ont été tués par leur enfant, 11 victimes ont été tuées par un frère ou une soeur et 22 autres par un autre membre de la famille. Les homicides commis par les jeunes diminuentMalgré l'augmentation globale des homicides en 2004, le nombre de jeunes de 12 à 17 ans accusés d'homicide a chuté, étant passé de 57 en 2003 à 40 en 2004. Le taux des jeunes accusés d'homicide en 2004 a été à son deuxième plus bas niveau en plus de 30 ans. Comme par le passé, les jeunes étaient plus susceptibles que les adultes de tuer d'autres jeunes et de jeunes adultes. Les deux tiers des victimes d'homicides résolus perpétrés par des jeunes en 2004 avaient entre 14 et 24 ans, comparativement à 17 % des victimes d'homicide commis par des adultes. La maladie mentale est un facteur dans de nombreux homicidesUn nouveau profil détaillé des relations, des motifs et de l'emplacement de tous les homicides de 2004 révèle que 70 victimes ont été tuées par quelqu'un qui, selon la police, souffrait d'une maladie mentale. La majorité de ces homicides ont été perpétrés contre un membre de la famille. Trente-trois victimes ont été tuées pendant un vol qualifié, dont les deux tiers se sont produits chez la victime. La moitié des victimes tuées chez elles avaient plus de 60 ans. Par ailleurs, plus de la moitié des victimes et près des trois quarts des auteurs présumés avaient consommé de l'alcool ou des drogues au moment de l'homicide. De plus, 20 victimes ont été tuées à la suite d'une dispute dans un bar. Le taux d'homicides est plus élevé dans l'OuestL'augmentation des homicides à l'échelle nationale en 2004 a été attribuable surtout à une hausse de 22 homicides en Alberta, de 18 en Colombie-Britannique et de 12 au Québec. Les taux provinciaux les plus élevés ont été signalés au Manitoba et en Saskatchewan, puis en Alberta et en Colombie-Britannique. Le taux du Québec et celui de l'Ontario étaient inférieurs à la moyenne nationale, tandis que les taux les plus bas étaient ceux de l'Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve-et-Labrador. Le taux du Manitoba, qui s'est établi à 4,27 homicides pour 100 000 habitants, est le deuxième plus élevé que cette province ait enregistré depuis le début de la collecte des données en 1961. Le nombre d'homicides qui y ont été perpétrés ayant été presque le double de celui de l'année précédente, Winnipeg a été, parmi les neuf RMR ayant une population de plus de 500 000 habitants, celle dont le taux (4,89) a été le plus élevé. Parmi toutes les RMR, Regina est celle qui a eu le taux le plus élevé (4,98). Données stockées dans CANSIM : tableaux 253-0001 à 253-0006. Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 3315. Le Juristat «L'homicide au Canada, 2004», vol. 25, no 6 (85-002-XIF, 9 $ / 75 $; 85-002-XPF, 11 $ / 100 $) est maintenant en vente. Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec la Sous-section de l'information et des services à la clientèle au (613) 951-9023 ou composez sans frais le 1 800 387-2231, Centre canadien de la statistique juridique.
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