Le mercredi 2 novembre 2005 Étude : Instabilité des gains familiaux1986 à 1991 et 1996 à 2001Une nouvelle étude révèle que, dans l'ensemble, les gains des familles n'ont pas été plus instables à la fin des années 1990 que ceux de leurs homologues à la fin des années 1980, et cela malgré un certain nombre d'événements économiques qui auraient pu donner lieu à d'autres constatations. Néanmoins, l'étude révèle que les transferts gouvernementaux ont joué un rôle appréciable dans la stabilisation du revenu des familles classées dans le tertile inférieur de la distribution des gains. Selon l'étude, les familles classées dans le tiers inférieur de la distribution des gains ont subi une fluctuation en pourcentage plus grande de leurs gains au cours de périodes de six ans que leurs homologues du tiers supérieur. Cependant, les transferts gouvernementaux, comme l'assurance-emploi et l'assistance sociale, et, à un moindre degré, la progressivité du régime d'impôt ont contribué à éliminer nombre de ces différences. Les auteurs de l'étude ont tenté de déterminer si l'instabilité du revenu d'emploi des familles biparentales s'est accrue au cours de deux périodes de six ans, soit entre 1986 et 1991 et entre 1996 et 2001. Les résultats révèlent que, dans l'ensemble, cela n'était pas le cas, bien que plusieurs événements économiques auraient dû susciter de plus fortes fluctuations. Premièrement, la prévalence de l'emploi temporaire a augmenté pendant cette période, notamment parmi les employés embauchés récemment. Cette situation indique qu'une fraction croissante des nouveaux employés n'avait aucune garantie crédible de continuité d'emploi.
Deuxièmement, les taux d'embauche ont baissé considérablement, ce qui a contribué à rendre plus difficile pour les employés mis à pied de trouver un nouvel emploi. Troisièmement, le salaire réel des employés embauchés récemment a baissé sensiblement, ce qui pourrait éventuellement accroître les pertes de gains des employés qui se retrouvent un emploi à la suite d'un licenciement. Néanmoins, l'instabilité des gains familiaux a peu varié de la fin des années 1980 à la fin des années 1990. De 1986 à 1991, les gains des familles dont le mari avait de 25 à 50 ans ont fluctué, en moyenne, de 14 % par rapport à la moyenne. Dix ans plus tard, leurs homologues ont connu sensiblement le même degré de fluctuations.
Au moins deux facteurs pourraient avoir eu tendance à compenser la pression à la hausse sur l'instabilité des gains familiaux. La proportion de familles biparentales comptant deux soutiens économiques a augmenté de la fin des années 1980 à la fin des années 1990. Cela signifie que pour une portion croissante des familles biparentales, le risque de perte d'emploi est maintenant réparti entre deux soutiens économiques au lieu d'être concentré sur un seul. De plus, le taux de démissions permanentes a baissé considérablement de la fin des années 1980 à la fin des années 1990, contribuant à accroître la stabilité de l'emploi pendant cette période. Toutes choses étant égales par ailleurs, ces deux facteurs devraient avoir eu tendance à diminuer l'instabilité des gains familiaux. L'instabilité des gains familiaux à la fin des années 1990 n'est pas supérieure à celle enregistrée à la fin des années 1980Les familles ont connu sensiblement le même degré d'instabilité des gains à la fin des années 1980 qu'à la fin des années 1990. Ainsi, les familles dont le mari avait de 30 à 34 ans ont vu leur revenu d'emploi fluctuer d'environ 14 % par rapport à la moyenne, tant de 1986 à 1991 que de 1996 à 2001. Pendant ces deux périodes, les familles classées dans les niveaux les plus bas de la distribution des gains ont eu un revenu d'emploi nettement plus instable que leurs homologues du niveau supérieur. Cependant, de 1996 à 2001, le régime de transferts a éliminé la plupart de ces différences. Parmi les familles dont le mari avait de 30 à 34 ans, celles classées dans le tertile inférieur de la distribution des gains entre 1992 et 1995 ont vu leur revenu d'emploi fluctuer de 18 % par rapport à la moyenne au cours de la période de 1996 à 2001. Par ailleurs, les gains de leurs homologues du tertile supérieur ont fluctué en moyenne de 12 %. Après avoir tenu compte de l'ensemble des transferts gouvernementaux, le revenu avant impôts du premier groupe de familles a fluctué de 12 % pendant la période de 1996 à 2001, comparativement à 11 % dans le second groupe. En raison de sa progressivité, le régime d'impôts a réduit encore davantage ces différences. Pour les familles dont le mari avait de 30 à 34 ans et qui sont classées dans le tertile inférieur de la distribution des gains, le revenu après impôts a finalement fluctué de 10 % en moyenne, soit à un taux identique à celui de leurs homologues du tertile supérieur. En augmentant le revenu des familles du tertile inférieur de la distribution des gains, le régime de transferts du Canada a contribué à réduire sensiblement les pertes proportionnelles de revenu que ces familles auraient pu subir à la suite de chocs négatifs sur les gains (comme une perte d'emploi) et, ainsi, à augmenter la sécurité économique d'un segment important de la population.
Écart croissant entre les familles riches et les familles les plus pauvresBien que la stabilité des gains familiaux se soit dans l'ensemble maintenue entre les deux périodes de six ans, l'écart s'est accru entre les familles du tertile inférieur de la distribution des gains et leurs homologues du tiers supérieur. Ainsi, les familles dont les maris avaient de 35 à 39 ans et qui sont classées dans le tiers supérieur de la distribution des gains ont vu leur revenu moyen d'emploi (corrigé en fonction de l'inflation) augmenter de 21 % entre ces deux périodes.
Par ailleurs, leurs homologues du tertile inférieur de la distribution des gains ont subi une baisse de 1 %. Deux facteurs expliquent cet écart croissant entre les deux groupes de familles. Premièrement, entre ces deux périodes, le revenu des maris qui avaient de 35 à 39 ans a augmenté de 20 % dans les familles du tertile supérieur de la distribution des gains, mais il a chuté de 8 % dans celles du tertile inférieur. Deuxièmement, les gains des conjointes ont augmenté de 26 % dans les deux groupes de familles, mais ils représentaient initialement un pourcentage plus grand des gains des familles classées dans le tertile supérieur (30 %) que celles classées dans le tertile inférieur (20 %). Par conséquent, ils ont eu tendance à accroître les gains des familles plus riches davantage que ceux des familles plus pauvres. L'inégalité croissante des gains familiaux, mesurée sur deux périodes de six ans, donne à penser que la distribution des gains familiaux au Canada est l'objet de changements qui sont plus fondamentaux que ceux qui se basent simplement sur des données annuelles. Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 4107. Le document de recherche de la Direction des études analytiques intitulé L'instabilité des gains familiaux et du revenu familial au Canada, 1986 à 1991 et 1996 à 2001, (11F0019MIF2005265, gratuit) est maintenant accessible en ligne. Une version abrégée de cette étude intitulée Sommaire de : L'instabilité des gains familiaux et du revenu familial au Canada, 1986 à 1991 et 1996 à 2001 (11F0019MIF2005266, gratuit) est également disponible. À partir de la page d'accueil, sélectionnez Études, sous Parcourir les périodiques et les séries analytiques, choisissez Gratuits et payants, puis, sous Séries, sélectionnez Direction des études analytiques. D'autres études de la Division de l'analyse des entreprises et du marché du travail peuvent être consultées gratuitement à la page Mise à jour des études analytiques (11-015-XIF) de notre site Web. Pour plus de renseignements, ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec René Morissette au (613) 951-3608, Division de l'analyse des entreprises et du marché du travail. |
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