Le jeudi 24 novembre 2005 Enquête sociale générale : la victimisation criminelle2004Le taux de victimisation avec violence au Canada, qui a été calculé à partir de renseignements fournis par les Canadiens eux-mêmes, n'était pas plus élevé en 2004 qu'il y a cinq ans, selon une nouvelle enquête visant à examiner l'étendue et la nature de la victimisation criminelle. Les données de l'Enquête sociale générale (ESG) menée en 2004 n'ont révélé aucun changement important des taux d'infractions avec violence déclarées par les victimes, soit l'agression sexuelle, le vol qualifié ou les voies de fait. Toutefois, les taux de vols de biens personnels ont augmenté de 24 %, ceux de vols de biens du ménage, de 42 % et ceux de vandalisme, de 17 %. Le seul type d'infraction qui a affiché une forte baisse était l'introduction par effraction, dont les taux ont chuté d'environ un cinquième. Dans le cadre de l'enquête de 2004, on a interrogé environ 24 000 personnes sur leurs expériences de la victimisation criminelle. Tous les répondants qui ont déclaré avoir été victimes de l'une de huit infractions au cours des 12 mois précédents devaient fournir plus de détails. Ces détails comprenaient l'endroit de l'incident, si l'incident avait été signalé à la police ainsi que la gravité des blessures, l'utilisation ou la présence d'une arme et les pertes financières. Les jeunes personnes de 15 à 24 ans, les célibataires, les personnes qui participaient souvent à des activités en soirée et celles qui habitaient dans une région urbaine étaient les plus susceptibles de déclarer avoir été victimes d'une infraction avec violence.
De façon générale, les personnes habitant à l'ouest de la frontière du Manitoba et de l'Ontario étaient aussi plus à risque de victimisation, mais il y avait certaines exceptions. En ce qui concerne les répondants qui ont affirmé être gais ou lesbiennes, dont la proportion s'élevait à 1 %, le taux autodéclaré de victimisation avec violence était environ 2,5 fois plus élevé que le taux pour les hétérosexuels. Dans environ 4 % de tous les incidents de victimisation autodéclarés, les victimes croyaient que le crime était motivé par la haine, un pourcentage qui est demeuré inchangé par rapport à 1999. Les crimes avec violence étaient plus susceptibles que d'autres crimes d'être motivés par la haine. Les données de l'ESG ont révélé qu'en 2004, la victime croyait que l'incident était motivé par la haine dans 8 % des crimes avec violence, comparativement à 2 % des crimes contre le ménage. Le motif le plus courant était la race ou l'origine ethnique de la victime, qui était en jeu dans les deux tiers des crimes de haine. Environ le quart de ces crimes étaient jugés être motivés par le sexe de la victime, suivi de la religion et de l'orientation sexuelle. Ces résultats sont semblables à ceux de 1999. Les taux de crimes avec violence sont les plus élevés en Alberta et en Nouvelle-ÉcosseEn général, les habitants des provinces de l'Ouest ont déclaré des taux plus élevés de victimisation. Toutefois, le taux affiché par la Nouvelle-Écosse, soit 157 incidents pour 1 000 habitants, s'est classé parmi les plus élevés pour ce qui est de la victimisation avec violence, et il se rapprochait du taux de 160 enregistré par l'Alberta. Halifax a semblé contribuer au taux élevé de victimisation avec violence observé en Nouvelle-Écosse. C'était la région métropolitaine de recensement où l'on a observé le taux le plus élevé d'incidents de violence pour 1 000 habitants. Les habitants du Québec ont affiché les taux les plus faibles de victimisation avec violence. Le taux de la province était généralement la moitié de celui des provinces de l'Ouest et de la Nouvelle-Écosse. Les taux de crimes contre les ménages sont plus élevés dans l'Ouest canadienEn ce qui concerne la victimisation des ménages, qui comprend l'introduction par effraction, les vols de véhicules à moteur, les vols de biens du ménage et le vandalisme, les taux les plus élevés ont tous été observés dans l'Ouest, en particulier en Saskatchewan et au Manitoba. Ces deux provinces ont également connu les plus fortes hausses d'infractions contre le ménage depuis 1999. Terre-Neuve-et-Labrador avait le taux de victimisation des ménages le plus faible, suivie du Québec. Pour ce qui est du vol de biens personnels, l'Ontario avait un taux de 103 pour 1 000 habitants. Ce taux était supérieur aux taux des provinces se situant à l'est, mais semblable à ceux qui ont été déclarés par les provinces de l'Ouest. Les habitants du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador étaient les moins susceptibles de déclarer avoir été victimes d'un vol de biens personnels. Les crimes avec violence demeurent stables, mais plus de victimes subissent des blessuresEn dépit de la stabilité relative des taux autodéclarés de victimisation avec violence de 1999 à 2004, une plus forte proportion d'incidents ont causé des blessures aux victimes en 2004. Les victimes ont été blessées dans le quart des crimes avec violence en 2004, en hausse par rapport à 18 % en 1999. Toutefois, cet accroissement était probablement attribuable à des types de blessures moins graves, comme des coupures et des contusions mineures, car la proportion de victimes qui ont dû recevoir des soins médicaux n'a pas changé. Pour certaines victimes, l'incident a eu un impact sur leur vie, un grand nombre d'entre elles ayant eu de la difficulté à vaquer à leurs activités quotidiennes, comme se rendre au travail ou à l'école. C'était le cas dans plus du tiers des vols qualifiés déclarés par les victimes, comparativement à environ un quart des agressions sexuelles et un peu plus du cinquième des voies de fait déclarées par les victimes. Les jeunes et les célibataires sont plus à risque d'être victimisésLa victimisation avec violence était la plus élevée chez les jeunes personnes de 15 à 24 ans, et le risque s'atténuait constamment au fur et à mesure que l'âge augmentait. Dans ce groupe d'âge, les taux étaient 1,5 fois plus élevés que les taux pour les personnes de 25 à 34 ans, et de 19 fois supérieurs aux taux pour les personnes de 65 ans et plus. Les célibataires, qui ont tendance à être plus jeunes en moyenne, étaient 1,5 fois plus susceptibles que les personnes vivant en union libre d'être victimes d'un crime avec violence, et presque quatre fois plus susceptibles que les personnes mariées. Les personnes qui participaient souvent à des activités en soirée affichaient un taux de 174 incidents pour 1 000 habitants. Ce taux était de quatre fois supérieur au taux pour les personnes qui participaient à peu d'activités en soirée. Même si, dans l'ensemble, les taux de victimisation avec violence ne différaient pas entre les hommes et les femmes, les hommes étaient plus à risque d'être victimes de voies de fait, alors que les femmes risquaient davantage d'être victimes d'agression sexuelle. Les taux de victimisation étaient aussi plus élevés dans divers sous-groupes. Par exemple, les répondants qui se sont dits autochtones étaient trois fois plus susceptibles que les répondants non autochtones de déclarer avoir été victimes d'une infraction avec violence. Ces résultats étaient valables même après la prise en compte d'autres facteurs, comme l'âge, le sexe et le revenu. Pour ce qui est des infractions contre les biens du ménage, le risque était le plus élevé chez les résidents qui occupaient leur logement depuis peu de temps, les locataires et les ménages à revenu élevé. En ce qui concerne la victimisation des ménages, les taux étaient les plus élevés parmi ceux qui habitaient dans leur résidence depuis moins d'un an. Les taux chutaient à mesure qu'augmentait la durée de résidence. Les taux de victimisation des ménages augmentaient également avec le revenu du ménage. Lorsque le revenu du ménage atteignait 60 000 dollars ou plus, le taux de victimisation autodéclaré était de 300 incidents pour 1 000 ménages. Ce taux était de 88 % supérieur au taux pour les ménages touchant un revenu de moins de 15 000 dollars. Les victimes signalent moins d'incidents à la policeL'enquête a aussi révélé que moins de victimes d'infractions criminelles signalent les incidents à la police. En 1999, 37 % de tous les incidents avaient été signalés à la police, et en 2004, ce pourcentage avait chuté pour atteindre 34 %. Cette baisse était attribuable à un repli de la déclaration des crimes contre les biens, comme l'introduction par effraction, le vol de véhicules à moteur ou de leurs pièces et le vol de biens personnels. La déclaration à la police est demeurée relativement stable dans le cas de la victimisation avec violence, des vols de biens du ménage et du vandalisme. Comme on l'avait constaté pour les années précédentes, l'infraction la moins susceptible d'être signalée était l'agression sexuelle. Seulement 8 % des agressions sexuelles ont été signalées à la police, comparativement à 54 % des introductions par effraction, 49 % des vols de véhicules à moteur ou de leurs pièces, 39 % des voies de fait et 46 % des vols qualifiés. Par ailleurs, les victimes d'agression sexuelle étaient près de deux fois plus susceptibles que les victimes de voies de fait de solliciter l'aide de services sociaux et de centres de soutien, comme les services de conseillers, les centres d'intervention en cas de crise et les services d'écoute téléphonique. De façon générale, la décision de communiquer avec la police dépendait de la gravité de l'incident. En effet, l'une des raisons principales donnée par les victimes pour ne pas signaler un incident était qu'il n'était pas assez grave. Certains facteurs, comme les blessures, la présence ou l'utilisation d'une arme et la nécessité d'interrompre certaines activités, comme son travail, accroissaient la probabilité de signaler une infraction avec violence. Dans le cas de la victimisation des ménages et des vols de biens personnels, les taux de déclaration étaient les plus élevés lorsque l'incident avait entraîné d'importantes pertes financières. Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 4504. Le Juristat : La victimisation criminelle au Canada, 2004 vol. 25, no 7 (85-002-XIF, 9 $ / 75 $; 85-002-XPF, 11 $ / 100 $) est maintenant en vente. Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec la Sous-section de l'information et des services à la clientèle au (613) 951-9023 ou composez sans frais le 1 800 387-2231, Centre canadien de la statistique juridique. Télécopieur : (613) 951-6615. Il est également possible d'obtenir sur CD-ROM le fichier de microdonnées à grande diffusion intitulé Enquête sociale générale, cycle 18 : Victimisation, 2004 (12M0018XCB, 2 140 $) ainsi que le guide de l'utilisateur du fichier de microdonnées à grande diffusion (12M0018GPF, 75 $) qui porte le même titre. Pour commander ces produits, communiquez avec la Diffusion et les services à la clientèle au (613) 951-5979 (sasd-dssea@statcan.ca), Division de la statistique sociale et autochtone.
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