Sauter les liens de navigation (touche d'accès : Z)
Bibliothèque nationale du Canada
Page d'accueil BNC EnglishContactez-nousAideRecherche BNCGouvernement du Canada

Couverture du Bulletin  Article précédentSommaireArticle suivant


Juillet / Août
2002
Vol. 34, no 4

Histoires à sensation à la Bibliothèque nationale du Canada

L’exposition Histoires à sensation : la littérature à bon marché à la Bibliothèque nationale du Canada, qui présente de la littérature populaire à sensation des années quarante et cinquante, se poursuit jusqu’en janvier 2003, dans la salle d’exposition A de la Bibliothèque nationale du Canada, au 395, rue Wellington, à Ottawa. L’entrée à l’exposition est libre tous les jours de 9 h à 22 h 30.

Histoires à sensation présente des publications canadiennes du genre « bon marché » parues dans les années quarante et cinquante. Les magazines, les digests (condensés) et les livres de poche exposés sont caractéristiques des histoires policières, d’amour et western colorées des magazines et des couvertures imprimées en anglais et en français. Étant donné que leurs activités littéraires étaient jugées marginales au Canada, la majorité des éditeurs n’ont pas conservé leurs documents imprimés et de production, lesquels ont été détruits pour la plupart lorsque la possession de ce genre de magazines policiers présentés dans cette exposition est devenue illégale. Les publications de langue anglaise de ce genre sont particulièrement rares et celles qui sont présentées à la Bibliothèque proviennent des archives de l’éditeur d’ouvrages à bon marché Al Valentine.

Les collections de littérature à bon marché, qui font partie de la collection grandissante de publications populaires conservées par la Bibliothèque nationale du Canada, permettent aux chercheurs d’étudier en tant que tel le genre de magazines à bon marché (une catégorie qui comprend les bandes dessinées, les romans à bon marché et les digests) ainsi que l’ensemble des médias de masse au Canada. Ces collections uniques étayent également la recherche historique entourant les débats sur l’indécence et l’obscénité au Canada, telle que la campagne de censure qui a mené à la promulgation de la Loi Fulton de 1949, qui interdisait l’impression, la publication, la vente ou la possession de tout magazine, périodique ou livre illustrant en partie ou en totalité des scènes montrant la perpétration de crimes réels ou imaginaires.
La nature extrême et sanglante des histoires et des illustrations qui en faisaient la promotion décrivait un monde encore plus troublant que les aspects menaçants de la réalité dans les années quarante et cinquante, comme la guerre mondiale, le génocide et la peine de mort. En tant que genre, les histoires policières et les histoires d’amour à bon marché sont liées à d’autres types de divertissements de masse qui renseignaient sur les conventions sociales de l’époque, comme les films hollywoodiens, les bandes dessinées, les romans d’amour et les tabloïdes de photojournalisme. Plus précisément, on retrouve les thèmes de la misogynie et du meurtre dans d’autres formes de divertissement ayant un peu plus de prétentions intellectuelles de la période d’après-guerre, dont le cinéma d’Alfred Hitchcock et les comédies musicales de Broadway comme Oklahoma! Cette représentation d’un monde moderne déchaîné, fragile et irrationnel, assailli par les crimes passionnels, la violence de l’Ouest américain, les rencontres avec les extraterrestres et les activités sexuelles illicites, était consommée avidement par la population canadienne pourtant conservatrice et qui se tenait fermement dans les limites de la conduite rationnelle et sanctionnée.

Refrénés par la loi au Canada et rendus démodés en raison de l’arrivée de la télévision, les éléments sensationnels de ce genre sont toutefois reconnaissables de nos jours dans la popularité des journaux et des émissions de télévision en vogue, des romans d’amour de poche, des films d’horreur à petit budget et du divertissement vidéo interactif.

Pour en savoir davantage au sujet de Histoires à sensation ou au sujet de nombreuses autres activités tenues à la Bibliothèque nationale du Canada cet été, veuillez composer le (613) 995-7969 ou le 1-877-896-9481 (sans frais au Canada) ou consulter le site Web de la Bibliothèque à www.nlc-bnc.ca et cliquer sur « Activités culturelles ».