Agence de la santé publique du Canada
Symbole du gouvernement du Canada

Liens de la barre de menu commune

Envoyer cette page





L’obésité infantile et le rôle du gouvernement du Canada

Version PDF PDF

Contexte

Au cours des 25 dernières années, nous avons constaté une augmentation alarmante de la proportion d’enfants obèses ou qui font de l’embonpoint. Les taux d’obésité chez les enfants et les jeunes ont presque triplé au cours de cette période. Selon toutes indications, les taux d’embonpoint et d’obésité chez les enfants des Premières nations sont deux à trois fois plus élevés que la moyenne canadienne. C’est un problème qui touche les enfants de partout au pays et provenant de diverses populations.

Comme pour le tabagisme, l’obésité augmente considérablement le risque de certaines maladies chroniques les plus débilitantes et contribue au diabète de type 2, au cancer et aux maladies cardiovasculaires. Elle nuit également à la santé physique et peut nuire à la santé mentale (p. ex., faible estime de soi).

Les coûts économiques sont également importants. Les coûts directs et indirects associés à l’obésité ont été estimés à 4,3 milliards de dollars en 2001.1

Risques pour la santé

L’obésité infantile est particulièrement préoccupante, car avec le temps, un excédent de poids augmente le risque de problèmes de santé chroniques.

L’obésité est l’un des principaux facteurs de risque pour les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux, de même que de diabète de type 2. Les poids malsains, combinés aux facteurs de risque comme l’âge, les antécédents familiaux et d’autres problèmes de santé, comme un taux de cholestérol élevé ou l’hyperglycémie, peuvent augmenter considérablement le risque d’une vaste gamme de maladies chroniques, notamment les suivantes :

  • hypertension;
  • coronaropathie;
  • diabète de type 2;
  • accident vasculaire cérébral;
  • apnée du sommeil et autres problèmes respiratoires;
  • certains cancers, comme le cancer du sein, du côlon et de l’endomètre;
  • problèmes de santé mentale, comme une faible estime de soi et la dépression.

Comprendre les causes

Nous savons que le gain de poids résulte d’un déséquilibre énergétique chronique, mais de nombreux facteurs, notamment la situation économique, l’éducation, l’hérédité, les facteurs sociaux, le cadre architectural, la culture et les médias, contribuent au nombre élevé de personnes qui ont un poids malsain aujourd'hui au Canada.

Le problème est amplifié dans les familles pauvres, qui peuvent avoir de la difficulté à offrir des choix d’aliments sains et des possibilités d’activité physique à leurs enfants. Chez les Premières nations, les causes d’embonpoint et d’obésité sont attribuables à une combinaison complexe de facteurs historiques, économiques et sociaux.

Les environnements économique, physique et social, notamment l'école, la maison et la collectivité, exercent une influence considérable sur le poids d'un enfant. Les enfants peuvent avoir moins d'options que les adultes lorsqu'il s'agit de manger sainement et de faire de l'activité physique, et ce, dans des environnements sur lesquels ils n'ont pratiquement aucun contrôle.  

Des recherches ont révélé que :

  • les mères plus grosses ont tendance à avoir des bébés plus gros, ce qui mène à l’obésité plus tard dans la vie;
  • les enfants sont plus susceptibles d’être obèses ou de souffrir d’embonpoint s’ils ont des parents obèses ou qui souffrent eux-mêmes d’embonpoint;
  • la suralimentation à un jeune âge peut avoir des conséquences sur l’obésité toute la vie. 2

Par conséquent, les tentatives visant à réduire l’obésité chez les adultes peuvent également favoriser des poids sains chez les enfants. Ces efforts doivent porter également sur les environnements où vivent les adultes et les enfants.

Le rôle du gouvernement du Canada

Seul, aucun Canadien, gouvernement ou secteur ne peut trouver de réponses aux taux d’obésité infantile croissants. Tout comme les efforts de lutte contre le tabagisme des dernières décennies, la prévention des poids malsains nécessiteront une initiative concertée à long terme incluant de nombreux secteurs. Les multiples facteurs qui contribuent à l’embonpoint et à l’obésité chez les jeunes ne peuvent pas tous être modifiés sur-le-champ. Bien qu’il y ait énormément à faire, à l’échelon fédéral comme dans l'ensemble des secteurs et des autorités législatives, il existe une base solide qui favorisera la poursuite de nos efforts.

Grâce aux activités et aux partenariats qui existent actuellement, le nouveau gouvernement du Canada jouit d’une forte position dans la promotion d’une alimentation saine, de l’activité physique et des poids sains.

Il joue un rôle important par son leadership et sa coordination à l’échelle du pays, en améliorant la surveillance, en aidant les collectivités à renforcer leurs capacités, en continuant à favoriser le développement et l’échange des connaissances, en informant le public, et par la surveillance et l’évaluation des interventions et des innovations.

Leadership, coordination et élaboration de politiques stratégiques

Par son leadership, et en attirant des joueurs de nombreux secteurs, le gouvernement du Canada joue un rôle d’encadrement dans la santé publique. Il collabore également avec les ministères et avec d’autres intervenants en matière de lois, de règlements et d’outils fiscaux fédéraux, et avec les provinces et les territoires en vue d’évaluer les lacunes et d’appuyer les activités ayant comme but de faire la promotion d’une alimentation saine, de l'activité physique et des poids sains, comme le Guide alimentaire canadien. Il y parvient grâce à des initiatives clés, comme la Stratégie pancanadienne intégrée en matière de modes de vie sains, la mise en place de nouveaux mécanismes et règlements obligatoires sur l’étiquetage nutritionnel, comme le forum fédéral, provincial et territorial sur le sport, l'activité physique et les loisirs et le réseau des conseils de la santé publique.

Développement, échange et diffusion des connaissances

Les connaissances aident le grand public, les professionnels et les décideurs dans la promotion de la santé et d’autres domaines à prendre des décisions éclairées en vue d’améliorer la santé des Canadiennes et des Canadiens. Le gouvernement du Canada joue un rôle clé en créant des capacités de recherche qui permettent l’acquisition de connaissances sur l’obésité infantile, et en facilitant par la suite l’échange et la diffusion de cette information. Il y parvient grâce à des initiatives comme l’Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète des Instituts de recherche en santé du Canada, qui finance les recherches sur l’obésité, et le Portail canadien des pratiques exemplaires, un point d’accès centralisé pour l’échange de preuves de l'efficacité des pratiques exemplaires en matière de prévention des maladies chroniques et de modes de vie sains.

En outre, l’Agence de la santé publique du Canada a mis sur pied six centres nationaux de collaboration pour se concentrer sur l’application des connaissances dans six domaines prioritaires de la santé publique, notamment les déterminants de la santé, la politique publique et la santé des Autochtones.

Activité physique et saine alimentation – contributions fédérales

  • Le Guide alimentaire canadien Nouvelle fenetre révisé fournit aux Canadiennes et aux Canadiens des renseignements utiles sur l’alimentation saine, et une toute première version adaptée aux besoins des Premières nations, des Inuits et des Métis. Le Guide alimentaire insiste en outre sur l’importance d’associer l’activité physique régulière à une saine alimentation
  • Cinq millions de dollars pour le renouvellement de ParticipACTION. Ces fonds financeront une nouvelle version de la campagne nationale de sensibilisation du public visant à inciter les Canadiennes et les Canadiens à maintenir un mode de vie actif.
  • Le crédit d’impôt pour la condition physique des enfants Nouvelle fenetre . Depuis le 1er janvier 2007, les parents peuvent réclamer un crédit d’impôt allant jusqu’à 500 $ en dépenses admissibles pour des programmes de sport et d’activité physique pour chaque enfant de moins de 16 ans, ce qui favorise les aptitudes physiques, notamment le sport, chez les enfants.
  • Investissements par l'entremise de «Un Canada à édifier», un plan d’infrastructure de 33 milliards de dollars annoncé dans le Budget 2007, qui vise à assurer un financement fiable, prévisible et à long terme en vue d’aider les provinces, les territoires et les municipalités à répondre à leurs besoins en matière d’infrastructure. Le plan comprend un financement en vue de soutenir les infrastructures sportives et les projets de transport actif, comme les pistes cyclables et de patin à roues alignées. Les municipalités continuent également à bénéficier du remboursement de toute la TPS qu’elles peuvent appliquer à tout projet d’infrastructure, notamment ceux qui favorisent un mode de vie sain.
  • En partenariat avec les gouvernements des provinces et des territoires, le nouveau gouvernement du Canada, par l’entremise du volet d’accroissement et d’échange des connaissances de son Initiative en matière de modes de vie sains et de prévention des maladies chroniques, prévoit des investissements importants dans des initiatives FPT importantes, dont 875 000 $ dans le Programme de données repères sur l’activité physique et le sport.
  • Soutien aux initiatives annuelles hiverACTIF et étéACTIF, qui incitent les Canadiennes et les Canadiens à participer aux activités communautaires qui favorisent un mode de vie sain au Canada.
  • Les guides d’activité physique du Canada Nouvelle fenetre, notamment les guides destinés aux enfants et aux jeunes en favorisant leur santé grâce à une activité physique régulière.
  • Le lancement d’un nouveau site, www.canadiensensante.gc.ca, qui offre aux Canadiennes et aux Canadiens un guichet unique d’accès à l’information sur des modes de vie sains.

Surveillance

La surveillance est essentielle à la réussite de toute mesure de prévention de l’obésité et de toute méthode de gestion, car elle aide les décideurs à comprendre la santé de la population et à mesurer le progrès dans la réalisation des objectifs des politiques. Les activités de surveillance fournissent en temps voulu des données et des indicateurs actuels sur la santé de la population, la nature et l’étendue des problèmes de santé, et les facteurs auxquels on doit s’attaquer pour améliorer la santé de la population. La surveillance des taux d’obésité infantile et des facteurs contributifs apporte une précieuse information aux fins de la planification et de l’évaluation. Le gouvernement du Canada a mené plusieurs initiatives de surveillance importantes, comme l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, ou y a pris part, en vue d’acquérir une bonne compréhension des modes d’alimentation, de l’activité physique et des taux d’embonpoint ou d’obésité.

En vue de tirer un meilleur profit de la base de données actuelle dans le domaine des aliments et de la nutrition, le gouvernement a collaboré de près avec les provinces et les territoires à diverses activités de surveillance des aliments et de la nutrition, notamment :

  • collecte de données sur les aliments que consomment les Canadiennes et les Canadiens;
  • évaluation des concentrations de contaminants dans certains aliments;
  • élaboration d’outils et de normes méthodologiques et de collecte de données;
  • orientation pour l’interprétation des données de surveillance;
  • analyse et interprétation de données pour appuyer les programmes et les politiques.

En partenariat avec les provinces, les territoires et l’Institut canadien de la recherche sur la condition physique et le mode de vie, le gouvernement du Canada dirige également le programme d’Étude sur l'activité physique des jeunes au Canada (ÉAPJC), la première étude représentative à l’échelle nationale qui mesure l’activité physique chez les jeunes et les enfants.

Renforcement des capacités et programmes communautaires

La promotion de la santé demande la coopération de tous les secteurs et ordres de gouvernement. On doit étudier les facteurs sociaux, économiques, physiques et environnementaux en vue de créer des environnements qui soutiendront les Canadiens dans leurs choix sains. Le gouvernement du Canada finance les projets communautaires qui s’attaquent à ces facteurs dans le cadre de plusieurs programmes.

  • Le Programme de soins de santé maternelle et infantile offre aux familles des Premières nations vivant dans les réserves des visites à domicile pendant la grossesse et la petite enfance.
  • Le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones favorise la santé et le bien-être des enfants grâce à un programme intégré qui comporte des volets sur la promotion de la santé, la nutrition, la participation des parents, la langue et la culture autochtones, le soutien social et l’éducation.
  • L’Initiative sur le diabète chez les Autochtones finance les projets de prévention de l’obésité chez les enfants, notamment l’élaboration de politiques de santé dans les écoles qui insistent sur les collations saines et les colonies de vacances pour enfants qui mettent l'accent sur la prévention de l’obésité par la promotion de modes de vie sains. Le programme prévoit également la prévention du diabète pendant la grossesse, ce qui réduit le risque d’obésité pour les nourrissons plus tard dans la vie.
  • Le Programme canadien de nutrition prénatale vise à favoriser la santé du nourrisson et de sa mère en finançant des activités liées à l’alimentation de la mère, au soutien à l’allaitement naturel, à l’information sur l’allaitement naturel et au counseling touchant la santé et les habitudes de vie.

Le portefeuille de la santé dirige également l’Initiative fédérale en matière de modes de vie sains et de prévention des maladies chroniques, qui se concentre sur toutes les activités de promotion de la santé et de prévention des maladies chroniques. Le volet « mode de vie sain » de cette initiative insiste sur l’activité physique, sur une saine alimentation, et sur leur lien avec les poids sains.

Information publique

Le marketing social est un mécanisme important qui permet de diffuser les messages aux Canadiennes et aux Canadiens en vue de les aider à prendre des décisions éclairées et de favoriser leur santé, tout comme celle de leurs enfants. Le gouvernement du Canada dirige un certain nombre d’activités qui informent le public en matière d’alimentation saine et d’activité physique. Les initiatives clés d’information publique, comme le Bien manger avec le Guide alimentaire canadien, le tout premier guide alimentaire pour les Premières nations, les Inuits et les Métis, les Guides d’activité physique canadiens pour les enfants et les jeunes, les initiatives annuelles de mobilisation communautaire hiverACTIF et étéACTIF, de même qu’une campagne de promotion du Crédit d’impôt pour la condition physique des enfants.

Surveillance et évaluation

Le gouvernement du Canada surveille et évalue les activités en vue de renforcer la conception et l’exécution des programmes, et l’application des politiques pour les Canadiennes et les Canadiens, notamment les activités qui visent à réduire l’obésité infantile. Il joue également un rôle important dans l’analyse des innovations par des mesures comme le partenariat avec l’Organisation panaméricaine de la santé en vue d’établir un Observatoire des politiques relatives aux maladies non transmissibles. L’Observatoire favorisera l’analyse systématique de l’information sur les politiques clés, notamment leur contexte de formulation et les processus de mise en œuvre, tout facteur atténuant et restrictif, de même que les conséquences possibles et actuelles de ces politiques.

Travail auprès des Premières nations et des Inuits

Le gouvernement du Canada reconnaît également que les taux d’embonpoint  et d’obésité sont élevés chez les enfants autochtones, et il a pris des mesures afin de promouvoir des poids santé propres à cette population. Il tient à travailler de manière respectueuse et en collaboration avec les chefs des Premières nations et des Inuits à améliorer la santé des Premières nations et des Inuits. Il a signé des plans de travail conjoint avec les chefs des Premières nations et des Inuits visant à élaborer des approches dans des domaines d’intérêt mutuel, afin d’améliorer la santé des Premières nations et des Inuits. Ces relations ont également été élargies afin d’inclure les autres ordres de gouvernement. Par exemple, un plan de santé tripartite novateur de 10 ans des Premières nations a été signé par la province de la Colombie-Britannique, Santé Canada, et le First Nations Leadership Council de Colombie-Britannique, afin d’aider à combler l’écart quant à l’état de santé entre les Premières nations de la Colombie-Britannique et les autres Britanno-colombiens.

En perspective

Le gouvernement du Canada reconnaît que l’obésité infantile est une question de nature complexe. Le gouvernement fédéral a un rôle important à jouer en offrant un leadership et la coordination, l’amélioration de la surveillance, de l’aide en vue d’élargir la capacité dans les communautés, de continuer à favoriser le perfectionnement des connaissances et les échanges, de renseigner le public et de surveiller et d’évaluer les interventions et les innovations. Il continue également à œuvrer afin de mieux comprendre les facteurs déterminants en matière de santé, qui viendront éclairer les décisions quant aux meilleures interventions et aux meilleurs mécanismes à employer pour s’attaquer à ces facteurs déterminants.

Le gouvernement du Canada est résolu à collaborer avec les divers intervenants à promouvoir une saine alimentation et l’activité physique, ainsi que des poids santé. Afin de réduire les niveaux d’obésité chez les enfants et les jeunes, plus particulièrement chez des populations vulnérables comme les Premières nations et les Inuits, le gouvernement du Canada continuera à tirer parti de l’assise vigoureuse des initiatives en place, afin de mieux comprendre les enjeux des poids malsains chez les enfants et d’aborder cette question.

Pour de plus amples renseignements

Les Canadiennes et les Canadiens peuvent trouver des renseignements sur une saine alimentation et l’activité physique en consultant : www.canadiensensante.gc.ca Nouvelle fenetre.


1 PT Katzmarzyk, et I. Janssen. « The economic costs associated with physical inactivity and obesity in Canada: an update ».  Can J Appl Physiol. 2004 février 29(1):90-115

2 C. Law, C. Power, H. Graham, et D. Merrick. « Obesity and Health Inequalities ». Obesity Reviews. 2007