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La préparation à une pandémie d'influenza : Dialogue sur l'utilisation d'antiviraux à des fins de prévention

Contexte

À la demande des ministres de la Santé, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux collaborent en vue de formuler une recommandation stratégique nationale sur l’utilisation d’antiviraux à des fins prophylactiques (prévention) en cas de pandémie de grippe. Le Conseil du Réseau pancanadien de santé publique dirige les travaux, qui consistent notamment en des séances de dialogue avec des citoyens et des intervenants dans le cadre d’un processus décisionnel à volets multiples. En plus des résultats des séances de dialogue, les membres du Conseil ont aussi étudié d’autres considérations, notamment : des examens distincts concernant les questions juridiques, scientifiques, économiques et éthiques liées à l'utilisation d'antiviraux pour la prévention; la faisabilité technique de la distribution rapide d'antiviraux et les questions de logistique connexes; l'expérience internationale relative à cette question.

Entre novembre 2006 et février 2007, onze séances de dialogue ont eu lieu au Canada : sept séances avec des citoyens, deux avec des intervenants et deux autres avec des personnes qui œuvrent dans des domaines pouvant être visés par l’utilisation d’antiviraux à des fins prophylactiques. Les séances étaient conçues pour favoriser un dialogue éclairé parmi un petit groupe de participants sur une question lourde de valeurs, comme celle-ci, ainsi que sur les avantages et les inconvénients qui doivent être pris en considération au moment d’évaluer les différentes options. Au cours des séances, les participants ont évalué soigneusement les valeurs et les principes qui, selon eux, devraient guider les gouvernements lorsqu’ils décident s’ils doivent utiliser ou non des antiviraux à des fins de prévention en cas de pandémie.

Un guide de discussion pour les participants intitulé Préparationà une pandémie de grippe : dialogue sur l'utilisation des antiviraux pour la prévention a servi à orienter les séances de dialogue.

En plus des résultats des séances, les membres du Conseil du Réseau pancanadien ont étudié d’autres considérations. Les recommandations, fondées sur l’ensemble des considérations, ont été soumises aux sous-ministres de la Santé du Canada. Pour l’instant, ces derniers ont orienté les travaux sur les effets entourant la mise en œuvre et les communications afin de préciser dans quelle mesure les recommandations influeront sur les travaux de recherche, l’actuelle réserve nationale d’antiviraux et les efforts de sensibilisation du public. Les ministres de la Santé étudieront les recommandations plus tard cette année, lorsque les travaux seront terminés.


Rapport définitif d’EKOS sur les résultats des séances de dialogue avec des citoyens et des intervenants

Le rapport présente un résumé détaillé des résultats des séances. Le Conseil du Réseau pancanadien de santé publique a étudié les idées et les points de vue découlant des séances de dialogue, ainsi qu’un certain nombre d’autres apports, afin de formuler des recommandations nationales sur l’utilisation d’antiviraux à des fins de prévention en cas de pandémie de grippe.

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Guide de discussion du participant

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La préparation à une pandémie d'influenza : Dialogue sur l'utilisation d'antiviraux à des fins de prévention

Remerciements

Cette publication a été préparée par Un seul monde inc. pour le conseil du Réseau pancanadien de santé publique.

Un seul monde inc. reconnaît la contribution de nombreux intervenants dans la production de ce guide de discussion, dont :

  • les membres du groupe de travail sur l'utilisation d'antiviraux à des fins prophylactiques;
  • les participants au groupe de discussion, qui se sont rencontrés en septembre pour aider à perfectionner les méthodes de dialogue.

Merci également à l'équipe de rédaction d'Un seul monde inc. : Jacquie Dale, Judith Nolte et Miriam Wyman

Renseignements additionnels

Pour obtenir plus de renseignements sur l'influenza pandémique et la santé publique, veuillez visiter les sites Web suivants :

Table des matières


Madame, Monsieur,

Merci d'avoir accepté de participer au Dialogue des citoyens sur l'utilisation des antiviraux à des fins de prévention : la préparation à une pandémie d'influenza.

L'objectif de ce dialogue est de mieux cerner les valeurs et principes qui, selon les Canadiens et Canadiennes, devraient orienter les gouvernements dans l'élaboration de politiques et la prise de décisions entourant la façon d'utiliser les antiviraux, le choix d’utiliser ou non les antiviraux à des fins de prévention pendant une éventuelle pandémie d'influenza et la sélection des receveurs prioritaires.

haut de la page

La recherche scientifique indique que les antiviraux sont efficaces pour le traitement de personnes atteintes du virus de l'influenza. Sous certaines conditions, ils peuvent également s'avérer efficaces pour la prévention de la maladie. Cependant, à l'heure actuelle, nous n'en savons pas assez sur l'utilisation des antiviraux à des fins préventives pour fournir une orientation claire concernant cette question complexe.

Le conseil du Réseau pancanadien de santé publique, composé de cadres supérieurs qui oeuvrent dans le domaine de la santé publique au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, fera une recommandation aux sous-ministres de la Santé concernant sur la question d’utiliser ou non les antiviraux à des fins de prévention. Avant de faire sa recommandation, le conseil souhaite entendre le point de vue des citoyens. Il considérera votre opinion, les renseignements que lui fournissent actuellement les spécialistes de questions d'ordre scientifique, juridique, économique et éthique et l'avis d'autres intervenants et organismes internationaux.

Le conseil a demandé à Un seul monde inc. de mener, en collaboration avec EKOS, des dialogues avec des citoyens et des intervenants d'un bout à l'autre du pays. Un seul monde inc. a préparé ce guide de discussion afin de vous fournir de l'information qui vous aidera à participer à la discussion. L'information date du début novembre 2006, soit le moment de l'élaboration de ce cahier. Une séance d'information aura également lieu le soir avant le dialogue, pendant laquelle vous aurez l'occasion de poser des questions.Durant le dialogue, nous utiliserons une formule qui permettra à tous les participants d'écouter ce que les autres ont à dire et de trouver des points de convergence.

Dans le cadre de cette démarche, nous vous demanderons de réfléchir aux valeurs, principes et autres considérations qui, selon vous, devraient éclairer les gouvernements dans leurs décisions entourant la possibilité d'utiliser, à des fins de prévention durant une pandémie d'influenza, des antiviraux achetés avec les deniers publics. Dans ce processus, il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses. Nous cherchons simplement à mieux saisir ce que vous pensez en tant que groupe et les raisons pour lesquelles vous pensez ainsi. Nous espérons également que cette démarche nous permettra d'aider les citoyens à mieux comprendre la nature du défi auquel nous faisons face.

Les résultats de ce processus paraîtront sous forme sommaire dans un rapport qui illustrera ce que vous, les participants, aviez à dire. Vous en recevrez un exemplaire lors de sa publication.

Nous vous sommes sincèrement reconnaissants pour votre contribution à ce dialogue et nous espérons que l'expérience s'avérera intéressante et valorisante pour vous. Merci de votre participation.

Dr David Butler-Jones
Administrateur en chef de la
santé publique du Canada
Dr Perry Kendall
Administrateur provincial de la santé Colombie-Britannique

Coprésidents du conseil du Réseau pancanadien de santé publique

Présentation de la question

Les gouvernements du Canada, des provinces et des territoires ont élaboré un Plan canadien de lutte contre la pandémie d'influenza pour le secteur de la santé (le Plan) qui décrit une stratégie de santé publique sur la façon de gérer une pandémie d'influenza (une éclosion mondiale d'influenza touchant une importante proportion de la population). Ce plan national, paru pour la première fois en 2004, était fondé sur l'apport de plus de 200 spécialistes. Il est constamment mis à jour à mesure que les événements et les connaissances évoluent.

Le Plan a deux objectifs principaux :

  • réduire au minimum les taux de maladie grave et de décès;
  • réduire au minimum la perturbation sociale en limitant les effets sociaux les plus importants.

Le Plan est complété par d'autres stratégies d'intervention d'urgence, dont celles mises au point par les différents paliers de gouvernement et établissements de santé individuels et celles qui abordent d'autres enjeux importants tels que le rôle et la contribution du secteur des affaires dans une situation d'urgence en santé publique.

Le Plan est basé sur nos connaissances scientifiques, sur les principes de santé publique et de prestation de soins de santé et sur les implications de toute intervention sur le plan éthique et juridique. Le Canada n'est pas le seul pays engagé dans la planification entourant une éventuelle pandémie. De nombreux autres pays mènent des efforts semblables. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a encouragé tous les pays à mettre au point des plans d'intervention pour se préparer à une pandémie d'influenza.haut de la page

Stratégie canadienne de planification entourant la pandémie

Le Canada prend très au sérieux la préparation à une pandémie d'influenza. En guise de préparation, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont investi dans la planification, la recherche et la surveillance continue.

La section suivante contient des renseignements sur les pandémies d'influenza. Il y aura également des présentations le premier soir, pendant lesquelles vous aurez l'occasion de recevoir les renseignements les plus à jour et de poser des questions à des spécialistes. Nous vous invitons en outre à lire le glossaire à la fin de ce guide de discussion.

Information contextuelle

Comprendre l'influenza pandémique

Une pandémie d'influenza est une flambée mondiale qui survient lors de l'apparition d'une nouvelle souche du virus de l'influenza capable de se propager facilement d'une personne à l'autre avec des conséquences graves, voire mortelles. En raison du fait que la pandémie est causée par un virus nouveau, personne n'est immunisé contre cette nouvelle souche, et la maladie peut donc frapper à l'échelle mondiale.

L'information ci-dessous constitue un bref aperçu des différents types d'influenza (ou « grippe »), des liens entre ces types et de la façon dont ils se propagent. On présentera des descriptions plus détaillées de ces maladies lors de la soirée d'information.

  • La grippe saisonnière est une infection humaine causée par différentes souches d'influenza qui se propagent d'une personne à l'autre.
    • Les gens contractent ce genre d'infection en inspirant des gouttelettes de salive éjectées dans l'air lorsqu'une personne infectée tousse ou éternue, en serrant la main d'une personne infectée ou en touchant des surfaces contaminées puis en portant les mains aux yeux, au nez ou à la bouche.
    • La grippe saisonnière peut être grave. Chaque année, environ 4 000 personnes meurent de l'influenza et de ses complications au Canada.
    • La grippe saisonnière étant prévisible, nous pouvons préparer des vaccins avant l'arrivée de la maladie.
    • Plusieurs mesures simples peuvent contribuer à promouvoir la santé et à prévenir la propagation de l'influenza (qu'elle soit saisonnière ou pandémique). Voici ce que vous pouvez faire :
      • vous laver les mains souvent et correctement;
      • vous couvrir la bouche lorsque vous toussez ou éternuez;
      • garder les surfaces communes propres;
      • vous faire vacciner chaque année;
      • rester à la maison si vous êtes malade.
  • L'influenza pandémique est une nouvelle souche d'influenza qui apparaît de façon imprévisible et qui peut se propager rapidement dans le monde entier.
    • Elle est portée et propagée par les humains.
    • Les êtres humains ont une immunité minimale ou inexistante contre cette souche.
    • Elle se propage d'une personne à l'autre comme la grippe saisonnière. o En raison du fait que cette souche est nouvelle, une période d'au moins six mois s'écoulera, à partir du moment où la souche est identifiée, avant qu'un vaccin puisse être offert à la plupart des Canadiens.
  • La grippe aviaire est avant tout une maladie touchant les oiseaux ou les animaux. Elle est causée par des souches d'influenza portées et propagées par les oiseaux. Les cas d'infection humaine sont rares, et lorsqu'ils surviennent, l’intensité de la maladie peut varier de faible à grave, selon le cas.
    • Les oiseaux sauvages sont les principaux porteurs des virus de la grippe aviaire.
    • Les oiseaux de basse-cour comme les poules et les dindes contractent le virus d'oiseaux sauvages et peuvent tomber gravement malades.
    • Les humains ne contractent pas facilement les virus de la grippe aviaire.
    • Nous n'avons aucune preuve que la grippe aviaire peut se contracter en mangeant des produits de volaille bien cuits.haut de la page

Quel est le lien entre les trois types d'influenza? Une souche d'influenza pandémique peut apparaître lorsqu'un virus de la grippe aviaire se modifie légèrement ou se combine à une souche de grippe saisonnière (humaine), et que la souche résultante peut se propager facilement d'une personne à l'autre.

Aperçu historique des pandémies

Une pandémie est une flambée à grande échelle qui touche une importante partie de la population, souvent à l'échelle mondiale.

Les gens sont exposés à différentes souches d'influenza au cours de leur vie et, malgré les mutations virales, un cas antérieur de grippe peut offrir une certaine protection contre une infection causée par une souche semblable.

Cependant, dans les pandémies d'influenza (qui tendent à survenir trois ou quatre fois par siècle), la souche d'influenza est complètement nouvelle. Puisque les gens n'ont aucune immunité contre cette nouvelle souche, elle peut se propager rapidement partout dans le monde. Il est impossible de prévoir exactement quand frappera la prochaine pandémie, mais les spécialistes s'entendent pour dire qu'elle est inévitable.

Les pandémies ne datent pas d'hier – la première mentionnée dans la littérature ancienne remonte à 412 av. J.-C. Le siècle dernier a connu trois importantes (et très différentes) pandémies :

  • La grippe espagnole a causé en 1918-1919 une grave pandémie qui a entraîné la mort de 40-50 millions de personnes à l'échelle mondiale. Un nombre étonnant de jeunes personnes en santé sont mortes durant cette pandémie.
  • La grippe asiatique était à l’origine d’une pandémie modérément grave qui a sévi en 1957, entraînant la mort d'un à deux millions de personnes à l'échelle mondiale. Les groupes les plus touchés étaient les jeunes enfants et les personnes âgées.
  • La pandémie de grippe de Hong Kong, la moins grave des trois, a tout de même fait environ un million de morts en 1968. Les groupes les plus touchés étaient les jeunes enfants et les personnes âgées.

Il n'est pas possible de savoir à quel moment la prochaine pandémie frappera, quelle en sera l'intensité et quels groupes seront les plus touchés. Les virus de l'influenza humaine et aviaire ne cessent de circuler, et il est toujours possible qu'un nouveau virus ayant le potentiel de provoquer une pandémie fasse éclosion. Il est toutefois important de reconnaître que la plupart des flambées de grippe aviaire parmi les oiseaux n'entraîneront pas de pandémie.

Effets attendus

En général, les spécialistes sont d'avis qu'un virus pandémique se comportera de la même façon qu'une grippe saisonnière :

  • Les symptômes commenceront à apparaître de 1 à 3 jours après l'exposition au virus.
  • Une personne infectée peut être contagieuse :
    • à partir du jour avant l'apparition des symptômes et pendant 3 à 5 jours après leur apparition;
    • la transmission est plus probable lorsque la personne infectée tousse.
  • Les personnes exposées au virus ne tomberont pas toutes malades.

On s'attend aux effets suivants :

  • la souche pandémique arrivera au Canada moins de trois mois après sa première apparition dans le monde;
  • la pandémie sévira probablement en deux « vagues »;
  • chaque vague pandémique durera probablement de 6 à 8 semaines dans une région donnée;
  • les pointes d'activité pandémique n'auront sans doute pas lieu en même temps d'une région à l'autre;
  • la plus grande partie de la population – plus de 70 % – contractera le virus au cours de la pandémie, mais seulement 35 % de la population tombera malade;
  • au cours de la première vague (avant la production et la distribution du vaccin), jusqu'à 25 % de la population pourrait être suffisamment malade pour manquer au moins une demi-journée de travail ou d'école.

Si la pandémie est « modérément grave » :

  • Jusqu'à 20-25 % des travailleurs seraient absents du travail pendant les deux semaines de la pointe de la vague pandémique, ce qui pourrait nuire à la prestation de services essentiels;
  • Quelque 110 000 ± 30 000 personnes seraient hospitalisées et se rétabliraient;
  • Environ 40 000 ± 20 000 personnes en mourraient (un bon nombre de ces personnes seraient hospitalisées avant leur décès). Cela représente dix fois plus de décès que pendant une saison de grippe normale.

Ces prévisions ne tiennent pas compte de l'impact des vaccins, des antiviraux et d'autres mesures d'intervention. Une pandémie réelle pourrait s'avérer plus ou moins grave.haut de la page

Intervention en cas de pandémie

Le Canada est reconnu à l'échelle mondiale pour ses efforts globaux de planification entourant une éventuelle pandémie. Comme l'indique la pyramide ci-dessous, le Plan est construit sur une fondation de mesures préventives de base que nous pouvons tous prendre, comme se laver les mains et se couvrir la bouche avant de tousser ou d'éternuer. Le niveau suivant comprend la surveillance et la détection précoce, ainsi que d'autres mesures de santé publique. Les vaccins (utilisés à des fins de prévention) et les antiviraux (utilisés à des fins de traitement) figurent près du sommet de cette pyramide. Tout à fait au sommet se trouve la question de l'utilisation à des fins préventives des antiviraux achetés avec les deniers publics. Cette mesure fait encore l'objet de débats; elle est le thème de notre dialogue.

Préparation à une pandémie

Préparation à une pandémie

Les gouvernements se sont assurés d'établir des contrats de production de vaccins. L'objectif de cette mesure est de faire vacciner tous les Canadiens dès que possible. Les vaccins assurent une protection contre une maladie – ils ne constituent pas un traitement. Non seulement la vaccination à grande échelle protège-t-elle les particuliers, mais elle peut également diminuer la propagation de la maladie au sein de la population. Nous aurons suffisamment de vaccin pour chaque personne au Canada, mais un délai d'au moins six mois s'écoulera entre l'identification de la souche pandémique et la production de vaccin en quantité suffisante pour immuniser la plupart des Canadiens. Chaque personne aurait sans doute besoin de deux doses, et la protection offerte par le vaccin pourrait n’être que partielle.

Les antiviraux utilisés à des fins de traitement

L'utilisation de médicaments antiviraux à des fins de traitement sera d'une importance vitale en attendant la production et la mise en circulation d'un vaccin. On a créé une réserve nationale de 55 millions de doses d'antiviraux afin de faire en sorte que chaque personne au Canada ayant besoin d'un traitement durant une pandémie puisse recevoir un tel traitement. Nous savons que les antiviraux constituent un traitement efficace contre la grippe saisonnière : les gens sont malades pendant moins longtemps qu'ils le seraient sans les médicaments et ils subissent moins de complications. Nous nous attendons à ce que les antiviraux aient un effet semblable sur un nouveau virus d'influenza pandémique, bien que nous ne puissions en être certains avant qu'il ne survienne et que nous mettions les médicaments à l'essai.

Les médicaments antiviraux prennent trois différentes formes : les pilules, les liquides et sirops et les inhalateurs. La plupart des réserves achetées par le gouvernement (à des fins de traitement) sont des pilules de « Tamiflu ». Les antiviraux sont habituellement prescrits par des médecins et autres professionnels de la santé autorisés à donner des ordonnances.

Les antiviraux sont particulièrement efficaces s'ils sont administrés au début de la maladie (moins de 48 heures après l'apparition des symptômes). Le fait de prendre deux pilules par jour pendant cinq jours peut raccourcir d'environ un jour la durée des symptômes. Le traitement peut également réduire la gravité et les complications de la maladie.

Les antiviraux utilisés à des fins de prévention

Les études ont montré que les antiviraux peuvent également servir à des fins préventives. Cette utilisation des antiviraux est plutôt récente, puisque ce sont habituellement les vaccins annuels contre la grippe que nous utilisons pour protéger d'importants groupes de personnes. Nous savons que les antiviraux peuvent être utiles pour limiter les éclosions de grippe saisonnière dans les maisons de soins infirmiers et d'autres établissements de santé et qu'ils ont été utilisés lors de flambées de grippe aviaire pour protéger les travailleurs chargés de tuer les oiseaux infectés. Nous ne savons pas dans quelle mesure les antiviraux seront utiles pour la prévention d'une pandémie, puisqu'ils n'ont jamais été utilisés à cette fin.haut de la page

Les personnes qui prennent des antiviraux à des fins de prévention doivent prendre une pilule par jour. Cependant, la période pendant laquelle elles doivent prendre des antiviraux varie considérablement. Il peut s'agir d'une semaine si les médicaments sont administrés après l'exposition à une personne malade, ou de huit semaines s'ils sont prescrits pour assurer une protection pendant la première vague d’une pandémie.

La seule utilisation homologuée d'antiviraux à des fins préventives au Canada vise les personnes en santé de plus de 1 ans qui ont été exposées à une personne infectée. Ces personnes prennent du Tamiflu pendant une semaine après l'exposition. Les quelques études que l'on a réalisées sur de plus longues thérapies préventives ont révélé que les antiviraux peuvent prévenir l'influenza chez les personnes en santé s'ils sont administrés chaque jour pendant 4 à 6 semaines lorsque le virus circule dans la collectivité. Cependant, dans ces études, puisque plus de 90 % des gens n'auraient pas contracté la grippe de toute façon, on a administré de nombreuses doses d'antiviraux pour prévenir un nombre réduit de cas. En d'autres termes, sur les 100 personnes qui ont pris des antiviraux, ces derniers ont contribué à prévenir la maladie chez 4 à 7 d'entre elles. Dans une situation de pandémie, le pourcentage de personnes qui tomberont malades sera sans doute plus élevé, et ces nombres pourraient donc varier.

Risques possibles

  • Comme tous les médicaments, les antiviraux peuvent causer des effets secondaires. Parmi les plus courants, on compte la nausée, les vomissements, les douleurs abdominales et les maux de tête. Ces effets ont tendance à survenir plus souvent lorsque les médicaments sont administrés à des fins de traitement (2 pilules/jour) qu'à des fins de prévention (1 pilule/jour). Les réactions plus graves sont rares, mais nous savons qu'elles sont sous-déclarées.
  • Ces médicaments n'ont pas fait l'objet d’essais d’innocuité (utilisation sans risque) chez les enfants de moins de 1 an ou chez les femmes enceintes.
  • Il est possible qu'un virus de l'influenza puisse devenir résistant à ces médicaments, en particulier s'ils ne sont pas utilisés selon les indications. Si le virus acquiert une résistance, les médicaments antiviraux perdront leur efficacité et ne pourront plus servir à des fins de prévention ou de traitement.
  • Les gens devront suivre les indications prescrites, surtout s’ils utilisent ces médicaments pour la prévention. Cela pourrait poser un problème, car on s’attend alors que ces personnes se souviennent de prendre une pilule chaque jour pendant des semaines.

Le fait d'ajouter aux sujets de planification les antiviraux utilisés à des fins préventives entraînerait d'importants coûts sur le plan des finances et des ressources humaines. Une telle utilisation de nos ressources signifierait que nous n'aurions peut-être plus les moyens de prendre d'autres mesures entourant l'influenza pandémique ou non pandémique. Le conseil du Réseau pancanadien de santé publique examine actuellement les avantages et les désavantages de l'utilisation des antiviraux à des fins de prévention, y compris les implications d'ordre éthique et juridique. Dans le cadre de cette démarche, le conseil souhaite savoir que les citoyens ont à dire concernant les valeurs, principes et autres facteurs qui, selon eux, devraient guider les gouvernements dans leurs processus décisionnels liés à l'utilisation des antiviraux à des fins de prévention pendant une pandémie.

Objectif de la séance de dialogue

Vous faites partie d’un groupe de Canadiens et de Canadiennes choisis au hasard pour prendre part à un dialogue sur les valeurs, principes et autres considérations qui, selon vous, devraient orienter les gouvernements dans l'élaboration de politiques et la prise de décisions entourant la façon d'utiliser les antiviraux, le choix d’utiliser ou non ces médicaments à des fins préventives pendant une pandémie d'influenza et, s’il y a lieu, la sélection des receveurs prioritaires.

Au cours de la première soirée, vous aurez l'occasion d'écouter la présentation d'un spécialiste de l'influenza pandémique et des antiviraux, et de lui poser des questions.

Le lendemain, vous réfléchirez, dans le cadre de trois axes de pensée, aux valeurs et principes sur lesquels les gouvernements devraient se baser à l'heure de prendre des décisions sur le fait d'utiliser ou non les antiviraux à des fins de prévention durant une éventuelle pandémie d'influenza. Ces trois options mettent l'accent sur différents principes et priorités. Vous aurez l'occasion d'en discuter avec les autres participants et de cerner les valeurs, principes et autres facteurs dont vous aimeriez que les gouvernements tiennent compte dans leur processus décisionnel.

À la fin de la journée, il se peut que vous soyez d'avis que l'un des trois axes de pensée reflète mieux que les autres les valeurs et principes qui sous-tendent votre point de vue. Il se peut que vous soyez en accord avec les autres membres du groupe, que vous cerniez un différent ensemble de principes ou que le groupe soit complètement divisé. Peu importe le résultat, nous espérons que vous trouverez la discussion productive et que vous en sortirez avec une meilleure compréhension des facteurs importants pour les décisions entourant l'utilisation possible d'antiviraux à des fins de prévention durant une pandémie d'influenza.haut de la page

Ordre du jour de la séance de dialogue

Soirée de la première journée (18 h 30 - 21 h)

Mot de bienvenue et d'ouverture
Présentation des participants
Questionnaire initial
Présentations : Au sujet des pandémies et de l'utilisation d'antiviraux
Discussion

Deuxième journée (9 h - 16 h 30)

Survol de la démarche
Discussion : Expériences personnelles dans une situation d'urgence publique
Discussion autour de trois axes de pensée :

Comment justifier l'utilisation préventive, durant une pandémie d'influenza, d'antiviraux achetés avec les deniers publics?

Dîner-buffet

Détermination de « points de convergence » (valeurs et points de vue communs qui pourraient orienter les processus décisionnels)
Sélection des receveurs prioritaires d'antiviraux utilisés à des fins préventives :

Étant donné vos points de convergence, qui devrait avoir la priorité à l'heure de recevoir des antiviraux à des fins de prévention?

Considérations finales :

Quels autres facteurs les gouvernements doivent-ils prendre en compte dans leurs décisions concernant l'utilisation à des fins de prévention d'antiviraux achetés avec les deniers publics?

Questionnaire de clôture
Commentaires de clôture – participants
Commentaires de clôture – organisateurs et hôtes

Le dialogue : de quoi s'agit-il?

Débat ou dialogue?*

La discussion à laquelle vous participerez avec vos concitoyens devrait prendre la forme d’un dialogue. Le dialogue est un type de conversation qui encourage l'apprentissage collectif et la compréhension de différents points de vue afin de tenter d'établir des points de convergence permettant d'aller de l'avant. Le dialogue est très différent du débat, comme l'indique le tableau ci-dessous.

Débat Dialogue
Il n'y a qu'une seule bonne réponse (la vôtre) Les autres ont des éléments de la réponse
Vous tentez de montrer que l'autre point de vue est erroné Vous tentez de trouver des points en commun
L'objectif est de gagner L'objectif est de trouver des points de convergence
Vous écoutez pour trouver des failles dans le raisonnement d'autrui Vous écoutez pour comprendre les autres
Vous défendez vos croyances personnelles Vous explorez et mettez à l'épreuve vos croyances personnelles
Vous critiquez le point de vue d'autrui Vous examinez tous les points de vue
Vous défendez votre point de vue contre celui d'autrui Vous reconnaissez que la façon de penser d'autrui peut enrichir la vôtre
Vous cherchez des faiblesses dans la position d'autrui Vous cherchez les points forts et valables de la position des autres
Vous tentez d'obtenir un résultat qui correspond à votre position Vous visez un résultat basé sur des points de convergence

*Adaptation de la version utilisée par les Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques

Les règles de base* suivantes peuvent nous aider à créer un dialogue constructif.haut de la page

Principes et règles de base pour le dialogue

  1. L'objectif du dialogue est de comprendre le point de vue d'autrui et d'apprendre l'un de l'autre (on ne peut pas « gagner » un dialogue).
  2. Tous les participants au dialogue présentent leur propre point de vue; ils ne représentent pas les intérêts d'autrui.
  3. Dans un dialogue, les participants se traitent d’égal à égal : chacun laisse son statut et ses stéréotypes à la porte.
  4. Soyez ouvert et écoutez les autres, surtout lorsque vous n'êtes pas d'accord. Évitez de juger.
  5. Précisez les hypothèses non dites sur lesquelles sont fondées les affirmations des participants (même les vôtres) et mettez-les à l’épreuve.
  6. Écoutez attentivement et respectueusement les opinions des autres : reconnaissez le point de vue d'autrui, surtout lorsque vous n'êtes pas d'accord.
  7. Cherchez les points de convergence.
  8. Exprimez votre désaccord avec les idées et non avec les personnes ou leurs motifs (exprimez votre désaccord sans être désagréable).
  9. Respectez tous les points de vue.

*Adaptation de la version utilisée par les Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques

Glossaire

(Les définitions suivantes sont incluses pour aider les citoyens à comprendre les présentations et le guide de discussion.)

Antiviraux : Médicaments utilisés pour traiter (et dans certains cas pour prévenir) l'influenza. Les antiviraux sont produits sous forme de pilules, de sirops/liquides et d'inhalateurs. Les antiviraux ne sont pas des vaccins.

Deniers publics : Argent venant des contribuables et d'autres sources de revenus pour les gouvernements (p. ex., intérêts, impôt des sociétés).

Éthique : Principes moraux qui gouvernent ou influencent le comportement et qui aident à déterminer comment « agir correctement ».

Grippe : Terme populaire désignant l'influenza, souvent utilisé pour décrire un rhume (voir Influenza).

Grippe aviaire : Maladie d'origine aviaire causée par un virus de l'influenza et pouvant occasionnellement se propager à d'autres animaux et aux humains.

Influenza : Infection respiratoire grave causée par un virus de l'influenza et qui se manifeste habituellement par une fièvre, la toux et d'autres symptômes comme l'irritation de la gorge ou les douleurs musculaires.

Mesures de santé publique : Interventions non médicales (comme la quarantaine ou les lois antitabac) pouvant servir à ralentir ou stopper la propagation de la maladie ou à promouvoir la santé de la population.

Pandémie d'influenza : Flambée mondiale d'influenza touchant une importante partie de la population.haut de la page

Plan canadien de lutte contre la pandémie d'influenza pour le secteur de la santé : Plan national de lutte contre la pandémie élaboré par des représentants des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Il vise les deux objectifs suivants :

  • réduire au minimum les taux de maladie grave et de décès;
  • réduire au minimum la perturbation sociale en limitant les effets sociaux les plus importants.

Prophylaxie : Prévention. Dans le cadre de nos dialogues, la prophylaxie se réfère à l'utilisation de médicaments pour prévenir une maladie (plutôt que pour la guérir).

Quarantaine : Mesure de santé publique consistant à isoler les personnes (ou les animaux) qui ont été exposées à une maladie infectieuse pendant une courte période afin d'aider à prévenir la propagation de l'infection.

Receveurs prioritaires : Personnes ou groupes qui reçoivent quelque chose avant les autres (par exemple, des vaccins ou des antiviraux utilisés à des fins de traitement ou de prévention).

Santé des populations : Services de santé axés sur les populations et visant la promotion de la santé (comment améliorer la santé des collectivités), la protection de la santé (prévention des maladies infectieuses et d'autres risques pour la santé) et la collecte d'information sur la santé (voir Surveillance).

Santé publique : La santé publique est axée sur la santé de la population. Elle comprend toute une gamme d'efforts et d'activités visant à protéger et promouvoir la santé des gens, comme l'immunisation, les programmes d'alimentation saine et d'activité physique, les mesures de lutte contre les infections et la collecte de données à la fois sur la santé et sur les facteurs de risque (voir Surveillance). Les interventions de santé publique peuvent réduire le fardeau qui pèse sur le système de soins de santé.

Secteur de la santé : Agences, organismes et praticiens qui offrent des services de santé à la fois aux particuliers (soins aux patients) et à la population (santé publique).

Surveillance : Fonction de collecte de renseignements du système de santé publique. La surveillance consiste à recueillir des données afin de décrire la santé d'une population et de cerner des tendances concernant les maladies, les éclosions et les risques pour la santé. Ces renseignements sont ensuite utilisés pour évaluer les interventions lors de l'éclosion de maladies.

Travailleur de la santé : Personne qui travaille dans un milieu où l'on fournit des services de santé. Urgence de santé publique : Menace imminente et grave pour la santé du public, souvent due à une maladie dangereuse ou à un risque pour la santé. Cela peut comprendre les catastrophes naturelles comme un tsunami, l'éclosion généralisée d'une maladie infectieuse ou un incident terroriste d'envergure.

Vaccin : Préparation contenant une forme affaiblie ou morte d'un agent infectieux administrée pour stimuler la production d'anticorps et produire une immunité. Les vaccins sont administrés pour prévenir la maladie. Ils ne causent pas eux-mêmes la maladie.

Virus : Particule microscopique pouvant infecter les cellules d'un organisme biologique et causer une maladie infectieuse. Les rhumes et les grippes sont causés par des virus. Les virus ne réagissent pas aux antibiotiques.


Foire aux questions

Q : Pourquoi avez-vous consulté les citoyens et les intervenants au sujet de l'utilisation d'antiviraux à des fins de prévention?

R : Ces dialogues s'inscrivent dans une démarche visant à élaborer une recommandation pancanadienne de politique concernant l'utilisation éventuelle d'antiviraux à des fins de prévention durant une pandémie d'influenza. La démarche tiendra compte de l'information recueillie au cours de ces séances, de renseignements fournis par des spécialistes des domaines scientifiques, juridiques, éthiques et économiques, et de conseils fournis par d'autres groupes et organismes internationaux.

Q : Quels gouvernements ont participé à cette démarche de consultation?

R : Le gouvernement fédéral, par l'entremise de l'Agence de la santé publique du Canada, ont travaillé en partenariat avec les provinces et les territoires en vue de faire participer les citoyens et les intervenants à un dialogue sur l'utilisation éventuelle d'antiviraux à des fins de prévention durant une pandémie d'influenza.

Q : Qu'est-ce qu'un dialogue?

R : Le dialogue est une démarche de recherche conçue pour susciter une discussion éclairée en petits groupes (20 à 25 personnes) de participants sélectionnés au hasard. Le dialogue portera sur une question de valeurs et sur les sacrifices que l'on devra considérer dans l'examen des options.

Q : Pourquoi a-t-on choisi la méthode du dialogue?

R : On a retenu la méthode du dialogue non seulement parce qu'elle comprend une séance d'information à l'intention des participants, mais aussi parce qu'elle a permis aux gouvernements d'obtenir des données qualitatives sur les priorités, principes et valeurs que les Canadiens estiment importants pour la prise de telles décisions.

Q : Où ces dialogues ont-ils eu lieu?

R : Les dialogues ont eu lieu à Halifax, Toronto, Winnipeg, Vancouver,  Edmonton, Ottawa, Iqaluit et Montréal.

Q : Comment a-t-on sélectionné les participants aux dialogues?

R : On a chargé une société de recherche de choisir les participants au moyen d'une méthode de sélection téléphonique aléatoire de façon à ce que les groupes soient représentatifs des deux sexes et des différents groupes d'âge, niveaux de scolarité, niveaux socio-économiques et groupes ethnoculturels.

Q : Les Autochtones ont-ils participé aux dialogues?

R : Oui, des Autochtones ont participé aux dialogues afin que la démarche globale d'examen et de réflexion tienne compte de leur point de vue.

Q : Quelle est la différence entre les vaccins et les antiviraux?

R : Les vaccins constituent le principal moyen de prévenir la maladie et les décès dus à l'influenza. Ils stimulent la production d'anticorps contre les composantes virales présentes dans le vaccin et induisent ainsi une immunité contre le virus.

Les antiviraux sont des médicaments utilisés pour la prévention et le traitement précoce de l'influenza. S'ils sont administrés peu après le début de la maladie (moins de 48 heures), ils peuvent réduire la gravité des symptômes, écourter la durée de la maladie et réduire les complications graves du virus. Les antiviraux fonctionnent en réduisant la capacité du virus de se reproduire, mais ne confèrent pas d'immunité contre le virus.


Liens

Pour obtenir plus d'information sur l'influenza pandémique, veuillez visiter le site suivant :

Information personne-ressource

Pour obtenir plus de renseignements sur les séances de dialogue, veuillez communiquer avec :

Natasha Manji
Conseillère principale en communications,
Participation du public
Agence de la santé publique du Canada
Courriel : natasha_manji@phac-aspc.gc.ca
Tél. : 613-957-4257