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virus rabique, virus apparenté à la rage - Fiches techniques santé/sécurité (FTSS)

 

FICHE TECHNIQUE SANTÉ-SÉCURITÉ - MATIÈRES INFECTIEUSES

SECTION 1 - AGENT INFECTIEUX

NOM : virus rabique, virus apparenté à la rage

SYNONYME OU RENVOI : rage, hydrophobie, Lyssavirus

CARACTÉRISTIQUES : Rhabdovirus, genre Lyssavirus, ARNmc, enveloppé de spicules de 10 nm, 70 nm de diamètre et 175 nm de longueur

SECTION II - DANGER POUR LA SANTÉ

PATHOGÉNICITÉ : encéphalomyélite virale aiguë, invariablement mortelle après l'apparition des symptômes; début accompagné d'appréhension, de changements de comportements, de céphalées, de fièvre, d'une sensation de malaise et de modifications sensorielles projetées au point de morsure de l'animal; évolue vers la parésie ou la paralysie; des spasmes musculaires à la déglutition peuvent causer une peur de l'eau; délire et convulsions; durée de 2 à 6 jours; la mort est causée par la paralysie respiratoire

ÉPIDÉMIOLOGIE : la rage est répandue dans le monde entier; peu courante chez l'humain (touche surtout les animaux); consulter le service local de quarantaine pour obtenir une liste des endroits où la rage est absente.

GAMME D'HÔTES : tous les mammifères à des degrés de réceptivité divers; l'humain et les animaux courants, selon la distribution suivante : rage urbaine - chiens et chats; rage sylvatique ou sauvage - carnivores sauvages et chauves-souris, cas sporadiques chez les chiens, les chats et le bétail; aux États-Unis et au Canada - renards et ratons-laveurs surtout, en Europe - renards

DOSE INFECTIEUSE : inconnue

MODE DE TRANSMISSION : introduction du virus contenu dans la salive d'un animal atteint de la rage par suite d'une morsure ou, rarement, d'une égratignure (rarement par une lésion cutanée récente ou par les muqueuses intactes); il a été montré que la propagation par voie aérienne existe dans les cavernes et dans les laboratoires

PÉRIODE D'INCUBATION : habituellement de 2 à 8 semaines; occasionnellement, peut durer aussi peu que 10 jours ou aller jusqu'à plusieurs années; varie selon la gravité de la blessure, la proximité du cerveau par rapport à la blessure, la richesse de l'innervation locale, la quantité de virus introduit, le port de vêtements protecteurs et selon d'autres facteurs

TRANSMISSIBILITÉ : la transmission d'une personne à l'autre est possible (le virus est contenu dans la salive), mais les seuls cas documentés sont survenus à la suite de greffes cornéennes; les chats et les chiens sont infectieux de 3 à 5 jours avant l'apparition des signes cliniques; les chauves-souris éliminent le virus pendant les 2 semaines précédant l'apparition des signes cliniques

SECTION III - DISSÉMINATION

RÉSERVOIR : de nombreux canidés sauvages et domestiques, y compris chiens, renards, coyotes et loups, également mouffettes, ratons-laveurs et autres animaux qui mordent; les chats sont un hôte facultatif; les chauves-souris, les lapins, les tamias rayés les rats et les souris sont rarement infectés

ZOONOSE : oui - transmission directe à l'humain par les animaux touchés

VECTEURS : aucun

SECTION IV - VIABILITÉ

SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : sans objet

SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS : sensible à l'hypochlorite de sodium à 1 %, au glutaraldéhyde à 2 %, à l'éthanol à 70 %, au formaldéhyde

INACTIVATION PAR DES MOYENS PHYSIQUES : inactivité par l'exposition aux U.V., par la chaleur (1 heure à 50 °C) et par les solvants des lipides

SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE : rapidement inactivé par la lumière solaire; ne survit pas pendant de longues périodes à l'extérieur de l'hôte, à moins d'être protégé dans un endroit frais et obscur

SECTION V - ASPECTS MÉDICAUX

SURVEILLANCE : la surveillance des symptômes n'est pas satisfaisante, car à ce stade la maladie est invariablement mortelle. Chaque cas suspect doit être évalué individuellement; examiner l'animal infecté si possible; confirmer par sérologie

PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT : laver à fond à l'eau et au savon et rincer immédiatement toutes les plaies; appliquer ensuite soit de l'alcool à 70 %, soit de l'iode sous forme de teinture ou de solution aqueuse; il faut éviter de suturer les plaies; administrer une prophylaxie post-exposition

IMMUNISATION : vaccination antirabique avant exposition au moyen du vaccin antirabique préparé sur cellules diploïdes humaines (VCDH) pour les sujets à risque élevé (y compris le personnel de laboratoire, les vétérinaires et les autres personnes qui manipulent des animaux)

PROPHYLAXIE : administration d'immunoglobulines antirabiques (RIG), jusqu'à la moitié de la dose peut être infiltrée directement dans la plaie afin de neutraliser le virus présent dans la plaie et, dès que possible après l'exposition, vaccination au moyen du VCDH en vue d'obtenir l'immunité active. Les personnes vaccinées ne doivent pas recevoir de RIG

SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL DE LABORATOIRE

INFECTIONS LIÉES OU ACQUISES AU LABORATOIRE : deux cas documentés d'infections par suite d'une exposition présumée à de fortes concentrations d'aérosols infectieux survenue dans un établissement où l'on produit le vaccin et dans un établissement de recherche

SOURCES ET ÉCHANTILLONS : tous les tissus d'animaux infectés; les plus fortes concentrations se trouvent dans le LCR, les glandes salivaires et la salive

DANGERS PRIMAIRES : inoculation parentérale accidentelle; coupures ou piqûres par du matériel de laboratoire contaminé, par morsure d'animaux infectés et par exposition des muqueuses ou des lésions cutanées à des gouttelettes infectieuses provenant de tissus ou de liquides, aérosols

DANGERS PARTICULIERS : les animaux infectés de façon naturelle ou à des fins expérimentales, de même que les tissus et les excrétions de ces animaux, constituent une source possible d'exposition pour le personnel des laboratoires et des animaleries

SECTION VII - PRÉCAUTIONS RECOMMANDÉES

EXIGENCES DE CONFINEMENT : on recommande les méthodes, le matériel et les installations de confinement du niveau de biosécurité 2 (virus fixe ou atténué) et de niveau de biosécurité 3 (virus des rues ou sauvage) pour tous les travaux faisant appel à du matériel infectieux ou susceptible d'être infectieux (le personnel doit être vacciné); des précautions et des mesures de confinement additionnelles peuvent être indiquées pour les travaux fortement susceptibles de générer des gouttelettes ou des aérosols et pour les travaux faisant appel à de grandes quantités ou à de fortes concentrations de matériel infectieux

VÊTEMENTS PROTECTEURS : blouse de laboratoire; gants et blouse attachant dans le dos et serrée aux poignets pour le travaux portant sur du matériel infectieux

AUTRES PRÉCAUTIONS : port de gants robustes afin d'éviter de se couper avec les instruments ou les fragments osseux; port d'un écran facial afin de se protéger des gouttelettes ou des fragments de tissus infectieux; un masque muni d'un filtre HEPA peut être indiqué dans certains cas

SECTION VIII - RENSEIGNEMENTS RELATIFS À LA MANIPULATION

DÉVERSEMENTS : laisser retomber les aérosols; endosser des vêtements protecteurs, couvrir soigneusement la substance déversée avec des serviettes de papier et appliquer de l'hypochlorite de sodium à 1 %, de la périphérie vers le centre; laisser agir pendant une période suffisante (30 minutes) avant de procéder au nettoyage

ÉLIMINATION : décontaminer la substance avant de l'éliminer; désinfection chimique, stérilisation par la vapeur, incinération

ENTREPOSAGE : en contenants scellés étiquetés de manière appropriée

SECTION IX - RENSEIGNEMENTS DIVERS

Date : janvier 2001

Préparée par : Bureau de la sécurité des laboratoires, ASPC

Bien que les renseignements, opinions et recommandations contenus dans la présente Fiche technique santé-sécurité proviennent de sources que nous jugeons fiables, nous ne nous rendons pas responsables de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures encourues par suite de l'utilisation des renseignements. Comme on découvre fréquemment de nouveaux dangers, il est possible que ces renseignements ne soient pas à jour.

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