Agence de la santé publique du Canada
Symbole du gouvernement du Canada

Liens de la barre de menu commune

Envoyer cette page





La tuberculose : La résistance aux antituberculeux au Canada - 2006

La tuberculose : La résistance aux antituberculeux au Canada - 2006PDF version
37 Pages - 392 KB

Résultats des épreuves de sensibilité déclarés au Système canadien de surveillance des laboratoires de tuberculose

Mission :
Promouvoir et protéger la santé des Canadiens grâce au leadership, aux partenariats, à l'innovation et aux interventions en matière de santé publique.

Table des matières

Figures
  Figure 1. Résistance aux antituberculeux déclarée au Canada par province/territoire - 2006
  Figure 2. Isolats de Mycobacterium tuberculosis déclarés au Canada par province/territoire - 2006
  Figure 3. Profil général de résistance aux antituberculeux déclarée au Canada -2006
  Figure 4. Résistance aux antituberculeux déclarée au Canada par type de médicament - 2006
  Figure 5. Tout type de résistance aux antituberculeux majeurs au Canada, 1998-2006
  Figure 6. Proportion d'isolats résistants, selon le type de médicament, Canada – 1998-2006
  Figure 7.

Profil général de résistance aux antituberculeux déclarée au Canada – 1998-2006

  Figure 8. Profil général de résistance aux antituberculeux déclarée au Canada – taux de résistance – 1998-2006
Tableaux
  Tableau 1. Profil général de la résistance aux antituberculeux déclarée au Canada - 1998-2006
  Tableau 2. Isolats de Mycobacterium tuberculosis déclarés par province/territoire «déclarant» et «d'origine»,  Canada - 2006
  Tableau 3. Isolats multirésistants déclarés par province/territoire, Canada - 2006
  Tableau 4. Résistance aux antituberculeux déclarée selon le sexe et  le groupe d'âge, Canada - 2006
  Tableau 5.

Résultats des épreuves systématiques de sensibilité des isolats de Mycobacterium tuberculosis , Alberta – 1998-2006

  Tableau 6. Résultats des épreuves systématiques de sensibilité des isolats de Mycobacterium tuberculosis, Colombie-Britannique 1998-2006
  Tableau 7. Résultats des épreuves systématiques de sensibilité des isolats de Mycobacterium tuberculosis, Manitoba - 1998-2006
  Tableau 8. Résultats des épreuves systématiques de sensibilité des isolats de Mycobacterium tuberculosis, Nouveau-Brunswick - 1998-2006
  Tableau 9. Résultats des épreuves systématiques de sensibilité des isolats de Mycobacterium tuberculosis, Terre-Neuve-et-Labrador - 1998-2006
  Tableau 10. Résultats des épreuves systématiques de sensibilité des isolats de Mycobacterium tuberculosis, Territoires du Nord-Ouest - 1998-2006
  Tableau 11. Résultats des épreuves systématiques de sensibilité des isolats de Mycobacterium tuberculosis, Nouvelle-Écosse - 1998-2006
  Tableau 12. Résultats des épreuves systématiques de sensibilité des isolats de Mycobacterium tuberculosis, Nunavut - 1998-2006
  Tableau 13. Résultats des épreuves systématiques de sensibilité des isolats de Mycobacterium tuberculosis, Ontario - 1998-2006
  Tableau 14. Résultats des épreuves systématiques de sensibilité des isolats de Mycobacterium tuberculosis, Île-du-Prince-Édouard - 1998-2006
  Tableau 15. Résultats des épreuves systématiques de sensibilité des isolats de Mycobacterium tuberculosis, Québec - 1998-2006
  Tableau 16. Résultats des épreuves systématiques de sensibilité des isolats de Mycobacterium tuberculosis, Saskatchewan - 1998-2006
  Tableau 17. Résultats des épreuves systématiques de sensibilité des isolats de Mycobacterium tuberculosis, Territoire du Yukon - 1998-2006
Annexes
  Annexe 1 -

Laboratoires participant au Système canadien de surveillance des laboratoires de tuberculose (SCSLT).

  Annexe 2 -

Formule de rapport sur la sensibilité des souches du complexe M. tuberculosis aux antimicrobiens.

  Annexe 3 -

Résultats des épreuves de vérification de la compétence pour le panel d'étude de la sensibilité aux antimicrobiens de M. tuberculosis , 2006.


haut de la page

Introduction

En 1998, la Section de la lutte antituberculeuse (LATB), de l'Agence de santé publique du Canada, en collaboration avec le Réseau technique canadien des laboratoires de tuberculose et les laboratoires (représentant l'ensemble des provinces et des territoires) qui participent au Système canadien de surveillance des laboratoires de tuberculose – SCSLT), a mis sur pied un système national de surveillance en laboratoire afin de suivre les profils de résistance aux antituberculeux au Canada.

Chaque année, les laboratoires transmettent à la LATB les résultats des épreuves de sensibilité aux antituberculeux de chaque patient pour lequel ils ont reçu un échantillon ou un isolat au cours de l'année civile précédente. La LATB collige ensuite ces données en vue de la rédaction de ce rapport annuel.

Méthodologie

Le Comité canadien de lutte antituberculeuse définit un cas de tuberculose confirmé en laboratoire comme un cas pour lequel le complexe Mycobacterium tuberculosis a été mis en évidence en culture, plus particulièrement M. tuberculosis, M. africanum, M. canetti, M. caprae, M. microti, M. pinnipedii ou M. bovis [à l'exclusion de la souche BCG de M. bovis]. Ainsi, pour qu'on puisse établir une concordance entre le rapport sur la sensibilité aux médicaments et le rapport de cas, le SCSLT compile les résultats de tests de sensibilité aux médicaments de Mycobacterium tuberculosis (MTB) et d'autres espèces de bacilles tuberculeux (M. africanum, M. canetti, M. caprae, M. microti, M. pinnipedii ou M. bovis). Il recueille également des données sur les isolats du complexe MTB (CMTB), les laboratoires identifiant les isolats soit au niveau du complexe MTB ou au niveau de l'espèce. Les données sur les isolats de la souche BCG de Mycobacterium bovis sont incluses dans le SCSLT mais sont exclues du présent rapport. M. bovis (BCG) est intrinsèquement résistant au pyrazinamide (PZA), et l'identité de la majorité de ces isolats peut être déduite à partir des antécédents récents de vaccination.

La collecte des données est effectuée au moyen d'un formulaire de déclaration standard rempli manuellement (annexe 2) ou transmis électroniquement. Au nombre des renseignements recueillis figurent le sexe, l'année de naissance, la province ou le territoire d'origine de l'échantillon, la province ou le territoire où les tests ont été effectués et les résultats de l'étude de sensibilité aux médicaments. La LATB, de concert avec les provinces/territoires, s'efforce par tous les moyens d'éliminer les échantillons en double. Pour les besoins de l'analyse, seuls les résultats les plus récents des épreuves de sensibilité pour un patient donné sont inclus.

Le présent rapport fournit des données sur la sensibilité aux médicaments des isolats de bacille tuberculeux testés en 2006, de même que les résultats des tests de contrôle effectués pour la TB‑UR sur toutes les souches de TB‑MR isolées entre 2003 et 2005. La TB‑UR est actuellement définie comme une résistance à au moins la rifampicine et l'isoniazide (TB‑MR) à laquelle s'ajoute une résistance à n'importe laquelle des fluoroquinolones et à au moins un des trois antituberculeux mineurs injectables (capréomycine, kanamycine et amikacine).

Le dossier historique est examiné chaque année et des ajustements sont apportés pour garantir l'élimination des échantillons en double et tenir compte des déclarations tardives et des données nouvelles ou mises à jour. L'information présentée dans le rapport était à jour en date du 1er mars 2007.

Certaines provinces effectuent des épreuves de sensibilité aux médicaments pour d'autres provinces ou territoires. La Colombie‑Britannique teste les isolats de la Colombie‑Britannique et du Yukon; l'Alberta s'occupe des isolats de l'Alberta, des Territoires du Nord‑Ouest et du Nunavut, et la Nouvelle‑Écosse examine les isolats de la Nouvelle‑Écosse et de l'Île‑du‑Prince‑Édouard. Toutes les autres provinces n'analysent que leurs propres isolats.

Les épreuves courantes de sensibilité de MTB ou de CMTB aux antituberculeux majeurs sont effectués selon la méthode radiométrique des proportions BACTECMD 460 ou MGITMD 960. Le Nouveau‑Brunswick, la Nouvelle‑Écosse et l'Ontario utilisent MGITMD 960; la Saskatchewan et Terre‑Neuve‑et‑Labrador combinent les deux méthodes. Toutes les autres provinces et tous les autres territoires ont recours à BACTECMD 460. On trouvera au tableau A la liste des antituberculeux majeurs et mineurs et les concentrations critiques en mg/L utilisées par les laboratoires participants.

Dans le passé, le SCSLT a recueilli des résultats sur la sensibilité uniquement à l'égard des antituberculeux majeurs. Plus récemment, des résultats relatifs à la sensibilité aux antituberculeux mineurs ont également été soumis à la LATB par certains territoires ou provinces. À partir du présent rapport, nous présentons un tableau plus complet des résultats des épreuves de sensibilité aux antituberculeux mineurs pour les isolats qui ont été identifiés comme TB‑MR. La streptomycine (SM) a été reclassée en 2005 au Canada parmi les antituberculeux mineurs. Cette reclassification s'est traduite par l'abandon des épreuves courantes de détection de la résistance à la SM dans certains territoires ou provinces. Le nombre d'isolats dont la sensibilité à la SM a été testée a donc diminué en 2006 comparativement aux années précédentes.

Quatre laboratoires effectuent actuellement des épreuves de résistance aux antituberculeux mineurs : le Centre national de référence en mycobactériologie (CNRM), du Laboratoire national de microbiologie (LNM) au Manitoba ainsi que les laboratoires provinciaux en Alberta, en Ontario et au Québec. L'étude de la sensibilité aux antituberculeux mineurs en Alberta fait appel actuellement à la méthode des proportions sur milieu gélosé. Le CNRM, l'Ontario et le Québec ont recours au BACTECMD 460.

Nous présentons ici des données sur diverses combinaisons de profils de résistance. La résistance aux antituberculeux majeurs comprend : a) la monorésistance, qui est la résistance à un des antituberculeux majeurs (isoniazide, rifampicine, éthambutol ou pyrazinamide); b) la polyrésistance (la résistance à 2 antituberculeux majeurs ou plus); et c) la TB‑MR, cas spécial de polyrésistance, définie comme la résistance à au moins l'isoniazide et la rifampicine. En mars 2006, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) aux États-unis ont signalé une nouvelle forme de résistance, la TB ultrarésistante (TB‑UR).

Afin de déterminer l'incidence de la TB‑UR au Canada, les laboratoires ont été invités à soumettre les résultats des épreuves de sensibilité aux antituberculeux mineurs pour toutes les souches de TB‑MR isolées entre 2003 et 2006. Dans le présent rapport, le nombre d'isolats testés au cours de l'année civile qui répondaient à la définition de la TB‑UR est compilé à l'échelle nationale seulement en raison des petits nombres. Tous les cas de TB‑UR sont inclus dans les totaux pour la TB‑MR, puis sont présentés comme sous‑ensemble de la TB-MR.

Les isolats dont la sensibilité aux antituberculeux mineurs a été étudiée n'ont pas été soumis à des tests de sensibilité à tous les médicaments mentionnés dans la définition de l'OMS pour la TB-UR. Certaines hypothèses ont été émises lorsqu'on a examiné les résultats de la sensibilité aux antituberculeux mineurs. La résistance ou la sensibilité à l'une ou l'autre des aminoglycosides (amikacine ou kanamycine) a servi à établir un diagnostic de TB-UR; cette sensibilité était considérée équivalente de sorte qu'une résistance à l'amikacine indiquerait une résistance à la kanamycine et vice versa. Dans le cas de certains antituberculeux mineurs, on ne disposait pas de normes reconnues pour l'étude de la sensibilité aux médicaments ni pour l'interprétation clinique des résultats des tests. Jusqu'à ce que de telles normes soient établies, il faudra user de prudence dans l'interprétation des résultats.

Comme on n'étudie pas la résistance de tous les isolats à tous les médicaments, la proportion d'isolats monorésistants correspond au nombre d'isolats résistants au médicament par rapport au nombre total d'isolats dont la sensibilité à ce médicament donné a été testée. Toutes les données à partir de 1998 ont été ajustées à l'aide de cette méthode. Ces proportions pour la période 1998‑2006 sont présentées au tableau 1 et aux tableaux 5 à 17.

Tableau A : Concentrations critiques pour les épreuves de sensibilité aux antituberculeux

Antituberculeux majeurs

Antituberculeux

Concentrations critiques* (mg/L)

Commentaires 

BACTEC 460

MGIT 960†

Isoniazide (INH) 

0,1

0,1

 Lorsque la résistance à l'INH est détectée à la concentration de 0,1, les tests sont répétés avec une concentration de 0,4 mg/L d'INH pour déterminer le niveau de résistance.

Rifampicine (RMP) 

2,0

1,0

 

Éthambutol (EMB) 

2,5

5,0

La Colombie‑Britannique utilise une concentration critique de 2,5 mg/L.

Pyrazinamide (PZA) 

100,0

100,0

La Colombie‑Britannique, la Saskatchewan et le Yukon n'effectuent pas de tests systématiques sur les isolats.

Antituberculeux mineurs

Antituberculeux

Concentrations critiques* (mg/L)

Commentaires 

Streptomycine (SM) 

2,0 

1,0

Il existe également une forte concentration de SM, soit 6,0, dans la méthode BACTEC 460.

 

Concentrations testées‡
(mg/L)

 

 

BACTEC 460†

Proportions sur gélose

 

Amikacine (AM)

1,0

_

 

Kanamycine (KM)

5,0

5,0

 

Capréomycine (CM)

1,25

10,0

 

Éthionamide (ETA)

1,25

5,0

 

Rifabutine (RBT)

0,5

0,5

 

Ofloxacine (OFL)

2,0

2,0

 

*Concentration critique : la concentration la plus faible du médicament qui inhibera 95 % (90 % pour le PZA) des souches sauvages de MTB n'ayant jamais été exposées à des médicaments, sans que soient inhibées les souches de MTB qui ont été isolées chez les patients ne répondant pas au traitement et qui sont considérées comme résistantes.
† On attend que le Clinical and Laboratory Standards Institute (CLSI) approuve ces concentrations.
‡ La plupart des antituberculeux mineurs n'étaient pas utilisés au moment de l'élaboration de la méthode des proportions et de la définition des concentrations critiques. Dans le présent rapport, nous faisons donc état des « concentrations testées » et recommandons la prudence dans l'interprétation des résultats.

Comme il est indiqué au tableau A, le nombre et le type spécifique d'antituberculeux inclus dans les épreuves de sensibilité courantes diffèrent d'une province et d'un territoire à l'autre. Le nombre d'isolats inclus dans les analyses descriptives varie donc en conséquence.

En 2006, 10 laboratoires en tout ont participé à la vérification de la compétence pour les épreuves de sensibilité de M. tuberculosis à l'isoniazide (INH), à la rifampicine (RMP), à l'éthambutol (EMB), au pyrazinamide (PZA) et à la streptomycine (SM) effectuée par le CNRM. Les résultats obtenus par les participants sont présentés à l'annexe 3.haut de la page

Résultats

Sur les 1 389 isolats de 2006 inclus dans l'analyse, 140 (10,1 %) étaient résistants à au moins un des antituberculeux testés : INH, RMP, EMB, PZA ou SM. Une résistance à l'INH a été détectée dans 7,3 % des isolats analysés. Seize isolats (1,2 %) contenaient des souches de TB‑MR. Un isolat (0,1 %) a été caractérisé comme ultrarésistant conformément à la définition actuelle. Quatorze isolats présentaient une résistance à trois ou plus des cinq antituberculeux testés.

L'Alberta, la Colombie‑Britannique, l'Ontario et le Québec ont signalé des souches de TB‑MR. Le Manitoba et la Saskatchewan ont détecté des cas de monorésistance mais aucune souche de TB‑MR. Le Nouveau‑Brunswick, Terre‑Neuve, les Territoires du Nord‑Ouest, la Nouvelle‑Écosse, le Nunavut et le Yukon ont déclaré que tous les isolats testés étaient sensibles à tous les antituberculeux.

Entre 2003 et 2006, la sensibilité aux médicaments de 5 511 isolats a été évaluée. De ce nombre, 71 (1,3 %) ont été classés comme des souches de TB‑MR et deux d'entre elles (2,8 %) étaient ultrarésistantes, une en 2003 et la souche susmentionnée de 2006.

Les données démographiques sur chacun des patients ayant fourni ces isolats sont limitées dans ce système de surveillance en laboratoire. Sur les 1 375 isolats pour lesquels ont disposait de données sur l'âge au moment du test ou sur le sexe, 33 % provenaient de patients âgés de 25 à 44 ans; 56 % de tous les isolats et 59 % des isolats pharmacorésistants avaient été prélevés chez des patients de sexe masculin.

haut de la page

Analyse

Les résultats de l'étude de sensibilité de 1 389 isolats ont été communiqués en 2006. Le pourcentage d'isolats qui présentaient une forme ou une autre de résistance aux médicaments était de 10,1 %, ce qui est inférieur au pourcentage obtenu dans les années précédents. La proportion d'isolats monorésistants est demeurée stable mais l'incidence d'autres formes de polyrésistance a diminué. Une des raisons pouvant expliquer ce phénomène est la reclassification de la SM parmi les antituberculeux mineurs au Canada et l'abandon consécutif des épreuves de résistance à la SM dans certains territoires ou provinces.

La proportion (1,2 %) d'isolats classés parmi les cas de TB‑MR en 2006 se situait dans la même fourchette (0,9‑1,6 %) qu'entre 1998 et 2005.

Soixante‑quinze pour cent des souches de TB isolées au Canada en 2006 provenaient de trois provinces : la Colombie‑Britannique, l'Ontario et le Québec. Ces provinces ont toujours déclaré la majorité des isolats et des cas de TB‑MR durant les neuf années de collecte de données. Depuis la mise sur pied du présent système de surveillance en laboratoire, les provinces de l'Atlantique, les Territoires du Nord‑Ouest, la Saskatchewan et le Yukon n'ont déclaré aucun cas de multirésistance.

Les résultats recueillis jusqu'à maintenant par ce système de surveillance concordent avec les données internationales. Selon le dernier rapport du projet mondial de surveillance de la résistance aux antituberculeux mené par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires (UITMR), la prévalence médiane de la résistance aux antituberculeux dans les pays participants s'élevait à 10,5 % (intervalle de 0,0 à 57,1 %) pour les nouveaux cas et à 22,7 % (intervalle de 0,0 à 82,1 %) pour les cas déjà traités (comparativement à 10,1 % pour l'ensemble du Canada). Le taux médian de multirésistance était de 1,2 % (intervalle de 0,0 à 14,2 %) pour les nouveaux cas et de 7,6 % (intervalle de 0,0 à 58,3 %) pour les cas déjà traités (comparativement à 1,1 % pour l'ensemble du Canada)*1.

La TB‑UR est un problème international de plus en plus préoccupant, 28 pays ayant signalé des cas de TB‑UR en date du 1er mars 2007. Dans le cadre d'une évaluation préliminaire de la fréquence et de la distribution des cas de TB‑UR, les CDC et l'OMS ont compilé des données sur un réseau international de laboratoires de TB. Il a été établi qu'entre 2000 et 2004, 20 % des 17 690 souches isolées de TB étaient multirésistantes et 2 % étaient ultrarésistantes. En outre, des données sur la sensibilité aux médicaments du bacille tuberculeux dans une population ont été recueillies aux États-Unis (1993‑2004), en Latvie (2000‑2002) et en Corée du Sud (2004), où 4 %, 19 % et 15 %, respectivement,  de cas de TB‑MR étaient ultrarésistants.2 Même si l'incidence de la TB‑UR au Canada entre 2003 et 2006 était très faible (un cas en 2003 et un en 2006), toutes les souches de TB‑MR feront dans l'avenir l'objet d'un test de détection de l'ultrarésistance afin qu'on puisse surveiller l'incidence de ce problème.

haut de la page

Limites

Les épreuves de sensibilité aux antituberculeux diffèrent d'une province à l'autre, ce qui limite l'interprétation des données, en particulier du pourcentage d'isolats qui sont résistants, par exemple, à la SM et au PZA.

Il serait souhaitable de disposer de plus d'information épidémiologique sur les cas de TB pour lesquels des isolats ont été soumis afin de pouvoir examiner de façon plus critique les profils de résistance aux médicaments au Canada. Cette information est toutefois difficile à recueillir car les isolats expédiés aux laboratoires sont souvent accompagnés uniquement de données sur le sexe et l'année de naissance des cas. En outre, on ne peut établir, à partir des données, de distinction entre la résistance primaire et la résistance secondaire/acquise. Le rapport annuel La tuberculose au Canada renferme d'autres données épidémiologiques sur les cas de TB pharmacorésistante.

Conclusions

Comme la résistance aux antituberculeux et l'émergence de souches de TB‑UR suscitent de plus en plus d'inquiétude dans le monde, le présent système de surveillance en laboratoires joue un rôle crucial en fournissant rapidement les données nécessaires pour surveiller les tendances de la résistance aux antituberculeux au Canada. Les données de surveillance recueillies jusqu'à présent indiquent que la prévalence de la résistance aux antituberculeux au pays s'apparente à celle observée en moyenne dans le reste du monde.

haut de la page

Références

  1. The WHO/IUATLD Global Project on Anti-TB Drug Resistance and Surveillance. Anti-TB Drug Resistance Surveillance History, Coverage, Issues, Future. Joint Working Group meeting: HIV and drug resistance surveillance and testing. France, 16 October 2005.

  2. Centers for Disease Control and Prevention. Emergence of Mycobacterium tuberculosis with extensive resistance to second-line drugs - worldwide, 2000-2004. MMWR. 2006;55:301-305

* À la différence de l'UITMR qui fournit des données sur la prévalence de la résistance aux antituberculeux chez les cas nouveaux et les cas déjà traités, la LATB ne fait état que de la prévalence générale, les isolats nouveaux et déjà traités n'étant pas séparés.


La tuberculose : La résistance aux antituberculeux au Canada, 2006
Résultats des épreuves de sensibilité déclarés au Système canadien de surveillance des laboratoires de tuberculose

(392 KB) en format PDF PDF


haut de la page

Pour communiquer avec nous

Pour obtenir plus amples renseignements, des exemplaires du présent rapport ou d'autres rapports, veuillez communiquer avec :

Lutte antituberculeuse
Division des infections acquises dans la collectivité
Centre de prévention et de contrôle des maladies infectieuses
Agence de la santé publique du Canada
Immeuble Santé Canada
100, promenade Eglantine
I.A. 0603B, Pré Tunney
Ottawa (Ont.) K1A 0K9

Adresse postale interne : 0603B
Téléphone : (613) 941-0238
Télécopieur : (613) 946-3902
EMAIL: TB_1@ phac-aspc.gc.ca

Le texte, les illustrations et les tableaux qui suivent ont été préparés par :

Edward Ellis, MD, MPH, FRCPC
Chef
Lutte antituberculeuse

Melissa Phypers, MSc
Épidémiologiste principale
Lutte antituberculeuse

Derek Scholten, MSc
Épidémiologiste
Lutte antituberculeuse

Victor Gallant, MA
Gestionnaire de la base de données sur la tuberculose
Lutte antituberculeuse

© Sa Majesté la Reine du Chef du Canada, 2007

No de cat. HP37-4/2006
ISBN 978-0-662-49834-6

Cat. HP37-4/2006F-PDF
ISBN 978-0-662-45075-7

Cette publication est également accessible sur demande sous d'autres formes.

Remerciements
La Section de la lutte antituberculeuse aimerait remercier les membres du Réseau technique canadien des laboratoires de tuberculose et leurs équipes de leur contribution et de leur participation au Système canadien de surveillance des laboratoires de tuberculose (SCSLT).