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L'asthme infantile dans les secteurs desservis par les unités de santé sentinelles

Résultats de l'Enquête sur la santé pulmonaire des jeunes 1995-1996

L'Enquête sur la santé pulmonaire des jeunes est une enquête qui a été réalisée en milieu scolaire auprès d’élèves de 5 à 19 ans inscrits dans une école située sur le territoire de neuf unités/départements de santé au Canada (Île-du-Prince-Édouard, Halifax, Sherbrooke, Guelph, Kingston, Winnipeg, Saskatoon, Edmonton et Kelowna).

Les objectifs consistaient à examiner la prévalence, l’incidence et la gravité de l’asthme chez les enfants, d’évaluer les efforts actuels de prise en charge de l’asthme, et de fournir des renseignements utiles pour la planification et la mise en oeuvre d’activités efficaces de prise en charge et de lutte contre l’asthme au Canada.

Dans un premier temps, un Questionnaire de dépistage (QD) a été rempli par 28 029 élèves ou leurs parents (taux de participation de 71,1 %). Les élèves qui disaient souffrir d’asthme au moment de l’enquête* ont été invités à participer à une enquête téléphonique sur l’asthme (ETA) plus approfondie.

En tout, 2 986 élèves/parents (taux de participation de 91 %) ont participé à l’ETA, qui a porté sur différents sujets comme la gravité de l’asthme, les déclencheurs (facteurs qui provoquent l’apparition de symptômes ou les aggravent), l’exposition à des déclencheurs à la maison et dans l’environnement, les précautions prises pour éviter l’exposition à des déclencheurs, le traitement médicamenteux, l’utilisation des services de santé et l’information sur l’asthme reçue.

* Asthme au moment de l’enquête se dit des élèves qui s’étaient fait dire par un médecin qu’ils étaient asthmatiques et qui avaient satisfait à l’une des trois conditions suivantes au cours des 12 mois précédents : respiration sifflante, crise d’asthme ou prise de médicaments pour l’asthme.


L’asthme est une importante cause de souffrance, d’incapacité et d’hospitalisation chez les enfants au Canada. Des estimations tirées des études précédentes indiquent qu’au pays, plus d’un demi-million d’enfants de 0 à 19 ans souffrent d’asthme et que plus de 60 % de toutes les admissions à l’hôpital attribuables à l’asthme sont faites pour des enfants de ce groupe d’âge.

Des études ont montré que la plupart des hospitalisations et des décès liés à l’asthme peuvent être prévenus; et qu’une prise en charge efficace de l’asthme par le personnel soignant, les patients et leur famille peut contribuer de façon très importante à réduire la souffrance, les hospitalisations et les décès dus à l’asthme.

L’Enquête sur la santé pulmonaire des jeunes visait à recueillir des données pertinentes pour la planification et la mise en oeuvre d’activités de lutte et de prise en charge de l’asthme - qui aideront en définitive à réduire la souffrance et à améliorer la qualité de vie des Canadiens et des Canadiennes asthmatiques.


Résultats de l’enquête

État asthmatique des élèves
Dans l’ensemble, 13 % de tous les élèves (de 5 à 19 ans) interrogés souffraient d'asthme au moment de l’enquête* (figure 1).

Figure 1


Élèves asthmatiques au moment de l’enquête, par unité de santé
Figure 1

Outre les 13 % d'élèves asthmatiques au moment de l’enquête, un peu plus de 3 % étaient non-asthmatiques au moment de l’enquête* (figure 2). Environ 21 % des élèves avaient présenté des symptômes évoquant l'asthme au cours des 12 mois précédents, sans qu'un médecin ne diagnostique qu'ils faisaient de l'asthme.

Figure 2


Situation relative à l'asthme
Figure 2
* Non-asthmatiques au moment de l’enquête : élèves qui se sont fait dire par un médecin qu’ils étaient asthmatiques mais qui ne satisfaisaient à aucune des trois conditions énumérées sous asthme au moment de l’enquête durant les 12 mois précédents.

Symptômes évoquant l’asthme : se dit des élèves présentant des symptômes semblables à ceux de l’asthme qui ne s’étaient jamais fait dire par un médecin qu’ils étaient asthmatiques mais qui avaient rempli l’une des quatre conditions suivantes au cours des 12 mois précédents : toux sèche la nuit pas attribuable à un rhume ni à une infection pulmonaire, respiration sifflante, respiration sifflante après l’exercice ou le sport ou prise actuelle d’un médicament qui soulageait leurs symptômes.  

Gravité de l'asthme

Dans l’ensemble, 69 % des élèves souffrant d'asthme au moment de l’enquête avaient fait au moins une crise d’asthme au cours des 12 mois précédents; et 4 % avaient eu en moyenne plus d’une crise par semaine. De plus, 17 % déclaraient avoir constamment des symptômes d’asthme (chaque jour ou presque).

La prévalence des troubles du sommeil associés à l’asthme était de 64 %, et 7 % des répondants se sont plaints que leur sommeil avait été perturbé plus d’une fois par semaine en moyenne.

Au cours des 12 mois précédents, 19 % des élèves souffrant d'asthme au moment de l’enquête se sont rendus aux urgen- ces, 4 % ont passé une nuit ou plus à l’hôpital; et 16 % ont manqué plus d’une semaine d’école à cause de leur asthme.

Déclencheurs de l’asthme

Les déclencheurs (facteurs qui provoquent ou aggravent l’asthme) les plus souvent cités sont les suivants : (figure 3)

  • rhumes et infections pulmonaires (86 %)
  • exercice ou sport (75 %)
  • pollen, fleurs, herbe, plantes ou arbres (58 %)
  • fumée de tabac (55 %)
  • poussière (55 %)
  • air froid (53 %)
  • animaux de compagnie (47 %)
  • moisissure (33 %)
  • air extérieur pollué (32 %).

Figure 3


Déclencheurs de l'asthme selon les élèves asthmatiques au moment de l’enquête
Figure 3
Fumée de tabac

Plus de la moitié (55 %) des élèves asthmatiques indiquaient que la fumée de tabac déclenchait ou aggravait leur asthme (figure 3). Néanmoins, 48 % d’entre eux disaient être régulièrement exposés à la fumée de tabac dans l’air ambiant (figure 4), le plus souvent (35 %) dans leur propre maison.

Chez les élèves de 13 à 19 ans qui souffraient d’asthme au moment de l’enquête, 16 % déclaraient fumer chaque jour la cigarette, alors qu’une autre tranche de 8 % ne fumaient qu’à l’occasion (figure 5).

 

Figure 4


Exposition passive régulière à la fumée chez les élèves asthmatiques au moment de l’enquête, par unité de santé
Figure 4

Figure 5


Usage du tabac chez les élèves de 13 à 19 ans asthmatiques au moment de l’enquête, par unité de santé
Figure 5

 

Animaux de compagnie dans la maison

Même si 47 % des élèves asthmatiques indiquaient que leurs symptômes d’asthme étaient déclenchés ou aggravés par l’exposition à des animaux de compagnie, 56 % possédaient un ou plusieurs animaux à la maison. Le plus souvent, il s’agissait de chiens (34 %) et de chats (27 %).

Environnement domestique

En plus d’éviter de s’exposer à la fumée de tabac et de ne posséder aucun animal de compagnie à la maison, seulement quelques élèves asthmatiques et leur famille ont déclaré suivre les recommandations habituelles suivantes afin d’éviter les déclencheurs d’asthme les plus fréquents à l’intérieur de la maison (allergènes) :

  • Matelas de l’élève recouvert d’une housse de plastique ou hermétique

23 %

  • Oreillers de l’élève avec recouvrement en plastique ou hermétique

10 %

  • Draps et taies d’oreillers de l’élève lavés à l’eau chaude une fois par semaine

53 %

  • Pas de moquette dans la chambre de l’élève

29 %

  • Pas de tapis dans la chambre de l’élève

82 %

  • Pas de rideaux dans la chambre de l’élève

52 %

  • Pas de meubles rembourrés ou en matériaux souples dans la chambre de l’élève

86 %

  • Pas de moisissures (c.-à-d. pas d’humidité ambiante) dans les aires habitables de la maison

71 %

  • Climatisation dans la maison

20 %

Visites chez le médecin et médicaments

La majorité (72 %) des élèves asthmatiques au moment de l’enquête avaient consulté un médecin au cours des 12 mois précédents. Environ 90 % de ces élèves avaient pris des médicaments contre l’asthme au cours de l’année précédente.

Les médicaments contre l’asthme les plus souvent pris étaient :

(i)  b2-agonistes en inhalation à courte durée d’action, qui soulagent les symptômes en dilatant les voies aériennes (p. ex., Ventolin®, Bricanyl®);

(ii) corticostéroïdes en inhalation, qui préviennent l’apparition de symptômes en réduisant l’inflam- mation des voies aériennes, le gonflement et le mucus (p. ex., Beclovent®, Pulmicort®).

Information des patients

L’éducation et l’information des patients et de leur famille constituent un volet très important de la prise en charge des patients asthmatiques. Elles permettent au patient d’acquérir des renseignements et des techniques utiles pour contrôler son asthme efficacement et ainsi réduire ses symptômes et améliorer sa qualité de vie.

Les trois catégories de professionnels les plus souvent citées par les patients et leur famille comme sources d’information sur l’asthme étaient les suivantes :

  • médecins de famille (74 %)
  • médecins spécialistes (52 %)
  • pharmaciens (42 %).

Les conseils donnés lors d’une consultation médicale, les brochures ou prospectus et les livres ou dépliants constituaient les principaux modes de communication de l’information. Selon les résultats de l’enquête, l’information fournie aux élèves asthmatiques ou à leurs parents portait sur les sujets suivants :

  • Comment utiliser un inhalateur
  • Démonstration de la bonne façon d’utiliser un inhalateur
  • Comment utiliser les médicaments
  • Quoi éviter pour ne pas provoquer ou aggraver l’asthme (déclencheurs)
  • Quoi faire lorsqu’on a une crise d’asthme
  • Quand se rendre à la salle d’urgence de l’hôpital
  • Comment mener une vie normale avec l’asthme
  • Comment se servir d’un débitmètre

Toutefois, seul un faible pourcentage (7 %) des élèves souffrant d'asthme au moment de l’enquête ont reçu un «plan individuel de gestion de l’asthme» (plan écrit indiquant au patient quelle dose de médicament prendre selon la gravité des symptômes et quand consulter un professionnel de la santé).

Remarques

Bien que ces données recueillies dans neuf unités de santé ne soient pas nécessairement généralisables à l’ensemble de la population canadienne de ce groupe d’âge (en raison du caractère «volontaire» de la participation des unités de santé et du fait que seulement huit provinces sont représentées), elles fournissent une mine de renseignements sur les divers aspects de l’asthme qui pourront être utilisés pour la planification, la mise en oeuvre et l’évaluation de programmes et d’activités efficaces de lutte contre l’asthme, dans les neuf unités de santé et ailleurs.

Sont présentés dans ce rapport les résultats descriptifs de l’enquête, qui ne constituent qu’une première étape dans l’analyse de l’ensemble des données de l’enquête. Ces dernières seront analysées davantage afin qu’on puisse avoir un aperçu des façons d’améliorer la prévention et la lutte contre l’asthme au Canada.

Remerciements

Nous tenons à remercier les nombreuses personnes qui ont contribué au succès de cette enquête : les étudiants et étudiantes, les parents, et le personnel des écoles qui ont donné de leur temps et ont fourni des renseignements; les coordonnateurs et les coordonnatrices, le personnel des unités de santé participantes, ainsi que nos collègues de Santé Canada (LLCM) et de Statistique Canada.

This document is available in English under the title “Childhood Asthma in Sentinel Health Units – Findings of the Student Lung Health Survey 1995-1996”.

Le présent résumé des résultats de l'Enquête sur la santé pulmonaire des jeunes 1995-1996 au sujet de l'asthme infantile dans les secteurs desservis par les unités de santé sentinelles a été préparé par la Division des maladies respiratoires du Bureau des maladies cardio-respiratoires et du diabète, Laboratoire de lutte contre la maladie, Direction générale de la protection de la santé, Santé Canada. Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la Division comme suit : téléphone (613) 941-8630; télécopieur (613) 954-8286; courrier électronique bcrdd@hc-sc.gc.ca.