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Virus du papillome humain (VPH)

Il existe plus de cent types de virus du papillome humain (VPH) qui peuvent infecter différentes parties du corps. Certains types de VPH sont surtout transmis sexuellement et peuvent causer des verrues anales et génitales. D'autres types de VPH peuvent avoir des conséquences plus graves, comme le cancer du col de l'utérus, du pénis et de l'anus. Un lien a été établi entre le VPH et certains cancers de la tête et du cou.

On estime que 75 % des Canadiens sexuellement actifs contracteront une infection au VPH sexuellement transmissible au cours de leur vie. La plupart des infections au VPH ne provoquent aucun symptôme et disparaissent sans traitement au bout de quelques années. Toutefois, chez certaines personnes, les infections au VPH peuvent persister ce qui est particulièrement dangereux si l'infection persistante est d'un type qui cause le cancer. L'infection persistante à un type de VPH cancérigène est la principale cause du cancer du col utérin.

Prévention

Heureusement, il est possible de prendre des précautions pour réduire le risque de contracter le VPH. Le virus se propage par le contact de la peau. Il est donc possible de réduire la transmission en adoptant des pratiques sexuelles plus sûres, notamment en utilisant systématiquement et correctement le condom et en réduisant le nombre de partenaires sexuels. L'abstinence est également une option pour prévenir l'infection au VPH.

En outre, un vaccin contre le VPH (Gardasil®) est autorisé au Canada pour les filles et les femmes de 9 à 26 ans. Ce vaccin protège contre deux souches du VPH qui causent 70 % de tous les cancers du col utérin et contre deux souches du VPH qui causent 90 % de toutes les verrues génitales et anales.

Le dépistage précoce est essentiel pour repérer les cellules cancéreuses et précancéreuses et il peut grandement améliorer les possibilités de traitement et le taux de survie de la femme chez qui l'on diagnostique un cancer du col utérin ou ses précurseurs. Le vaccin contre le VPH actuellement disponible ne protège pas contre tous les types de VPH cancérigène. Par conséquent, toutes les femmes devraient continuer de se soumettre au dépistage régulier du cancer du col utérin (c.-à-d. le test de Pap), y compris celles qui ont été vaccinées.

L'éducation est un volet clé de toute intervention de santé publique qui nécessite la prise de décisions concernant la santé. L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) contribue à l'éducation sur la santé sexuelle et à la prévention des infections transmissibles sexuellement (ITS), dont le VPH. L'ASPC a mis au point des documents de référence détaillés à l'intention des éducateurs et des professionnels de la santé publique qui comblent leurs besoins d'information sur le VPH. En collaboration avec des intervenants, l'ASPC élabore des documents d'information destinés aux professionnels de la santé et aux jeunes, notamment des lignes directrices sur le diagnostic et le traitement des ITS et un dépliant sur les ITS destiné à sensibiliser les jeunes aux facteurs de risque et aux symptômes des ITS, dont le VPH.

Recommandations relatives à la vaccination

L'organe de réglementation des médicaments, Santé Canada, soumet tous les médicaments, dont les vaccins, à une analyse rigoureuse avant d'en autorise la vente au Canada. L'Agence de la santé publique du Canada soutient deux comités qui font des recommandations sur l'utilisation de vaccins au Canada.

Le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) est un comité national constitué de spécialistes reconnus des domaines suivants : pédiatrie, maladies infectieuses, immunologie, microbiologie médicale, médecine interne et santé publique. Il fait des recommandations au sujet de l'emploi des vaccins déjà vendus au Canada ou dont la vente est nouvellement autorisée. Le CCNI procède à une analyse épidémiologique pour déterminer, au Canada, les groupes les plus à risque de contracter une maladie donnée, évitable par la vaccination et il détermine qui devrait recevoir le vaccin en fonction de ces facteurs de risque.

Le Comité canadien sur l'immunisation (CCI) est un comité constitué d'autorités sanitaires fédérales, provinciales et territoriales. Il a pour mandat de donner des avis et de faire des recommandations sur la mise en œuvre de la Stratégie nationale d'immunisation et la planification du programme d'immunisation, ainsi que d'autres questions ayant une incidence sur l'immunisation.

Tandis que le CCNI évalue les caractéristiques du vaccin et le fardeau de la maladie et qu'il formule des recommandations au sujet des groupes qui pourraient bénéficier de la protection du vaccin, le CCI évalue d'autres facteurs qui pourraient influer sur l'exécution du programme, par exemple :

  • options et stratégies de programmes bénéfiques pour la population;
  • analyse de rentabilité basée sur la population;
  • harmonisation du calendrier de vaccination recommandé avec d'autres campagnes de vaccination recommandées;
  • acceptabilité du vaccin, pour les parents et les personnes admissibles à le recevoir.

Les deux comités ont été chargés de fournir aux autorités sanitaires provinciales/territoriales l'information dont elles ont besoin pour prendre des décisions éclairées sur les programmes de vaccination dans leur administration. Dans le Budget 2006, le gouvernement du Canada a réservé 300 millions de dollars jusqu'en 2010 pour aider les provinces et territoires à établir des programmes de vaccination contre le VPH. Les recommandations formulées par le CCNI et le CCI sur le vaccin contre le VPH aident à garantir que chaque administration utilise ces fonds de la façon la plus efficace de manière à protéger le plus possible leurs citoyens. Veuillez suivre les liens (menu de gauche) pour prendre connaissance des recommandations que le CCNI et le CCI ont formulées au sujet du VPH et pour en savoir plus sur le processus de réglementation des médicaments et des technologies médicales du Canada (sous la direction de Santé Canada).

Surveillance et contrôle

Le VPH n'est pas une maladie à déclaration obligatoire à l'échelle canadienne. Néanmoins, l'ASPC effectue déjà des études sur la prévalence nationale du virus et l'incidence des souches liées au cancer. L'ASPC est aussi en voie de mettre en œuvre un programme de surveillance du VPH au moyen d'approches basées sur un registre et(ou) des sites sentinelles dans l'ensemble du Canada. Ainsi, il sera possible de collecter des données détaillées sur les infections au VPH dans des endroits particuliers du pays et d'extrapoler ensuite ces chiffres pour obtenir un portrait du taux global d'infection au Canada, en particulier chez les groupes à risque.

Par exemple, dans le cadre de l'Année polaire internationale (lien: http://pm.gc.ca/fra/media.asp?id=1840), des chercheurs de l'ASPC ont reçu des fonds pour étudier la prévalence d'infections au VPH de types particuliers et de la dysplasie cervicale (cellules précancéreuses) chez des femmes des Territoires du Nord-Ouest pour guider la planification et la mise en œuvre de programmes de dépistage du cancer plus efficaces dans la région.

L'ASPC tient aussi le Réseau pancanadien de prévention et de contrôle du cancer du col de l'utérus, constitué de représentants des provinces et territoires et d'organes professionnels cliniques, dont les objectifs sont les suivants :

  • voir à réunir les données nécessaires pour évaluer les répercussions de la vaccination contre le VPH sur le dépistage;
  • mettre en œuvre des mécanismes d'élaboration de recommandations pancanadiennes inclusifs concernant le dépistage à l'égard de la vaccination contre le VPH.

En plus des activités de dépistage et de surveillance de l'ASPC, des chercheurs du Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l'ASPC s'emploient aussi à comprendre mieux la prévalence des souches cancérigènes les plus dangereuses du VPH transmissible sexuellement. Les laboratoires des maladies virales transmissibles sexuellement du LNM ont mis au point un test rapide qui peut déterminer laquelle des quelque 40 souches différentes de VPH pourrait avoir infecté un patient. Le test peut aussi détecter des infections par des types de virus à souches multiples. Les recherches se poursuivent sur l'utilisation de ce test pour améliorer le dépistage au moyen du test de Pap traditionnel et identifier tôt les patients qui présentent des infections actives aux souches les plus dangereuses du VPH, avant le stade précancéreux.

Par ailleurs, le LNM collabore avec les autorités sanitaires canadiennes et étrangères pour identifier les types de VPH en circulation. Des fonctionnaires de l'ASPC mettent aussi au point, en collaboration avec le Réseau des laboratoires de santé publique du Canada, un programme national de vérification de la compétence pour le dépistage du VPH au Canada qui aidera les praticiens du secteur de la santé à arrêter le moment où le dépistage du VPH s'impose ainsi que les pratiques exemplaires en la matière.