Avril 2001
Des maladies infectieuses peu courantes au Canada sont parfois présentes dans d'autres pays, voire même à des niveaux épidémiques. Les normes sanitaires et la qualité des soins médicaux dans ces pays ne sont parfois pas les mêmes qu'au Canada. Avant de partir en voyage, vous devriez vous informer des conditions sanitaires et des maladies qui prévalent dans les pays que vous comptez visiter, sur vos propres risques de contracter une maladie et sur le choix des mesures de prévention à prendre.
Pesez vos risques
Vos risques de
contracter une maladie dépendent de plusieurs facteurs,
notamment de votre âge et de votre sexe, de votre état
vaccinal et de santé actuel, de votre itinéraire, de
la durée et du genre de voyage (p. ex., première
classe, tourisme d'aventure), des activités
prévues (p. ex., les contacts avec les animaux, la
proximité de l'eau douce, les contacts sexuels) et de la
situation relative aux maladies à l'échelle
locale.
Consultation d'évaluation des
risques
L'Agence de la santé publique du
Canada vous recommande fortement de consulter une clinique
santé-voyage ou votre médecin dans les 6 à 8
semaines précédant votre départ. Selon
l'évaluation des risques auxquels vous vous exposerez,
le professionnel de la santé pourra déterminer vos
besoins en matière d'immunisation ou de
médicaments préventifs (prophylaxie) et les moyens de
vous prémunir contre les maladies.
Les experts vous conseillent
Le Comité consultatif de la
médecine tropicale et de la médecine des voyages
(CCMTMV) de l'Agence de la santé publique du Canada
a contribué à la préparation et à la
mise à jour des renseignements qui suivent, sous forme de
conseils généraux sur la prévention de
l'hépatite A, à l'intention des Canadiens en
partance pour l'étranger.
L'hépatite A, anciennement connue sous le nom d'hépatite infectieuse, est une infection virale du foie dont la gravité et la durée varient. Le virus de l'hépatite A (VHA) cause, chez les personnes infectées, des symptômes semblables à ceux de la grippe, des douleurs abdominales et une jaunisse (c.-à-d. un jaunissement de la peau et des yeux). Les personnes peuvent être malades ou en convalescence pendant une longue période mais dans la majorité des cas le rétablissement est complet.
L'hépatite A s'attrape indirectement par l'entremise de l'eau ou d'aliments contaminés par des excréments humains. L'eau qui n'est pas traitée adéquatement, ou l'eau polluée, qu'elle soit douce ou salée, peut causer l'infection. Les mollusques, comme les huîtres et les moules, sont souvent vecteurs du virus. Le lait, les viandes froides et d'autres aliments contaminés pendant la préparation peuvent aussi être des sources d'infection.
L'hépatite A est aussi transmise par contact fecal-oral avec une personne infectée, mais ce mode de transmission demeure peu probable si de bonnes mesures d'hygiène personnelles sont en place (p. ex., se laver les mains). Toutefois, la transmission interpersonnelle est particulièrement fréquente entre les enfants et entre partenaires sexuels. Les enfants, qui sont fréquemment asymptomatiques, constituent la principale source d'infection des membres plus âgés de la famille.
L'hépatite A est endémique dans tous les pays en développement et, il y a des flambées sporadiques de par le monde. Les gens qui sont nés et ont grandi dans des pays en développement et les gens qui sont nés dans des pays développés avant 1945 (lorsque l'hépatite A y était encore fréquente) ont généralement été infectés pendant l'enfance par un VHA asymptomatique ou peu virulent; ils sont maintenant probablement immunisés à la maladie. Toutefois, les personnes des pays développés nées après 1945 peuvent être infectées par l'hépatite A, surtout s'ils voyagent dans des régions où le virus est endémique. Bien que les voyageurs se rendant en régions rurales de pays en développement soient davantage à risque, on rapporte de nombreux cas de VHA chez des gens ayant séjourné dans des centres de villégiature ou d'autres établissements d'hébergement touristique de classe standard et «cinq étoiles».
Au Canada, on a rapporté 558 cas de VHA en 1998 et 397 cas en 1999. Pour l'année 2000, les rapports provisoires indiquent 484 cas de VHA. Les méthodes de rapport à l'échelon provincial ne permettent pas d'établir des statistiques nationales sur le VHA distinguant les cas d'exposition domestique, les cas liés aux voyages et les cas importés de VHA.
Le VHA a une période d'incubation de 3 à 5 semaines. Les symptômes de l'hépatite A sont notamment une fièvre soudaine, un malaise, une perte d'appétit, des nausées et des douleurs abdominales, suivis d'une jaunisse dans les jours qui suivent. La maladie est généralement bénigne et dure de 10 à 30 jours. La guérison peut toutefois prendre des mois dans les cas graves. Il existe de cas où les dommages au foie ont été fatals mais ils sont rares. L'infection rend les adultes et les enfants d'âge scolaire malades mais elle est souvent asymptomatique chez les jeunes enfants et peut être prise pour une grippe ou un malaise général.
Il n'existe pas de traitement particulier à l'hépatite A mais on peut administrer un traitement pour contrer les symptômes. La guérison complète d'une infection au VHA confère aux personnes infectées une immunité à vie.
Au Canada, il existe quatre vaccins homologués pour l'hépatite A. Ces vaccins sont sécuritaires, ils s'équivalent et donnent une protection de longue durée. On les administre tous en deux doses, la seconde dose 6 mois après la première. Il y a également deux vaccins combinés pour l'hépatite A et l'hépatite B (un pour les adultes et un pour les enfants) homologués au Canada; ils sont donnés en trois doses au cours d'une période de 6 mois.
Pour les bébés âgés d'un an ou moins et pour les personnes pour lesquelles le vaccin n'est pas recommandé, il est possible d'utiliser de l'immunoglobuline sérique (IGS). L'IGS fournit une protection de 4 à 6 mois contre l'hépatite A et l'hépatite B.
Votre médecin de famille ou un professionnel de la santé d'une clinique santé-voyage pourra vous recommander l'immunisation appropriée à votre propre situation.
La plupart des voyageurs courent peu de risques de contracter l'hépatite A. Toutefois, on a rapporté des cas de VHA chez des voyageurs qui ont séjourné dans des régions rurales de pays en développement ou dans des établissements touristiques standard où la qualité de l'eau et des aliments laissait à désirer. Le meilleur moyen de prévenir l'infection au VHA est de prendre des précautions relatives à l'eau et aux aliments (voir ci-après : recommandations). En outre, l'hépatite A est une maladie qui peut se prévenir à l'aide de vaccin.
Puisque le virus de l'hépatite A peut être transmis par l'eau et les aliments contaminés, l'Agence de la santé publique du Canada recommande fortement aux voyageurs se rendant dans des pays en développement où l'hépatite A est endémique, de prendre des précautions générales relatives à l'eau et aux aliments afin de minimiser leurs risques d'exposition à la maladie. Les principes élémentaires dont il faut se rappeler sont : faites-le bouillir, faites-le cuire, pelez-le ou laissez-le.
On recommande la protection contre l'hépatite
A par immunisation à l'aide d'un vaccin aux
voyageurs et aux personnes songeant à vivre dans des pays en
développement, tout particulièrement en
régions rurales ou en région où le VHA est
endémique, ou là où les conditions sanitaires
de l'eau et des aliments peuvent laisser à
désirer.
Vous pouvez vous protéger de l'hépatite A en prenant des précautions relatives à l'eau et aux aliments et en portant une attention particulière aux mesures d'hygiène personnelles pendant votre voyage. Rappelez-vous : faites-le bouillir, faites-le cuire, pelez-le ou laissez-le !
Si vous souffrez de nausées, de crampes abdominales ou de jaunisse pendant votre voyage ou à votre retour d'une région où l'hépatite A est endémique, vous devriez consulter un médecin et leur faire connaître vos antécédents de voyage.
Renseignements additionnels