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La numérisation
du livre: perspectives
Table
des matières
- Le nouveau
modèle de l'édition
Le
nouveau modèle de l'édition
7.1
Un aperçu
Ne plus pouvoir
lire, que la raison en soit la perte de la vue ou une autre, affecte la
capacité de fonctionner efficacement. Le braille, pour les personnes
aveugles, équivaut à l'imprimé pour les voyants.
Certains fervents de la technologie croient que les ordinateurs et l'information
numérique élimineront la nécessité de recourir
au braille, et que les personnes aveugles n'auront qu'à utiliser
des livres numérisés et des ordinateurs parlants. Cependant,
les livres et les ordinateurs parlants n'offrent pas la même facilité
d'enregistrement et de consultation que le braille ou les textes sous
format imprimé. Le fait de ne pas pouvoir lire est source de difficultés,
comme lorsqu'il s'agit de prendre des notes ou de tenir des dossiers,
mais la capacité de repérer de l'information, de lire des
panneaux ou de travailler est liée à la capacité
de lire de l'information rapidement et de la déchiffrer. Ni les
livres parlants, ni les ordinateurs ne se comparent, en fait de commodité
et de vitesse d'accès, à la capacité de pouvoir lire
et écrire, tant chez les voyants que chez les non-voyants, le braille
ou les textes imprimés.
Jusqu'au
milieu des années soixante-dix, le braille était produit
manuellement, en utilisant la méthode Perkins pour créer
des copies maîtresses, et des appareils de thermoformage pour en
tirer des copies. Même si la méthode Perkins produit du braille
excellent, elle est longue et exige une main-d'oeuvre importante. Les
nouvelles technologies ont amélioré ces procédés.
De nos jours, les éléments technologiques clés d'un
système efficace de production en braille sont les suivants :
- logiciel
de traductique en braille
- matériel
de saisie
- accès
aux fichiers de programmation des éditeurs (préférablement
en langage SGML), et le moyen de les convertir dans un format utilisable,
si besoin est
- embosseuse
électronique qui imprime les fichiers braille numériques
Au cours
de dernières années, la technologie en matière de
production du braille s'est surtout concentrée sur les traducteurs
de braille. Les dernières innovations en fait de logiciels de traductique
en braille les ont rendus plus conviviaux, telles que la capacité
de convertir des fichiers WordPerfect directement en braille, les correcteurs
d'orthographe, et la mise en marché, en 1995, des versions du Windows.
Même avec une connaissance limitée du braille, n'importe
qui peut maintenant convertir de simples documents dans un braille de
bonne qualité.
Le jumelage
des logiciels de traduction (qui convertissent les textes imprimés
en braille) et des logiciels de transcription (qui permettent à
l'utilisateur d'insérer des caractères en braille) a donné
aux producteurs de braille un outil très puissant pour créer
et modifier des fichiers en braille. Les deux programmes de traduction
en braille les plus importants au monde, le Duxbury Braille Translator
et le Megadots, sont maintenant assez raffinés qu'on ne
prévoit y apporter aucune modification dans un avenir rapproché.
Les traducteurs
en braille convertissent les fichiers texte en braille, mais la numérisation
d'un document pour le traduire a toujours exigé beaucoup de travail.
Avec les premiers traducteurs apparus sur le marché, il était
courant de préparer les dossiers manuellement; aujourd'hui, la
technologie offre de meilleurs choix. L'un deceux-ci est le <<balayeur
optique>> qui <<lit>> les pages imprimées et
les convertit dans un format numérique. Cependant, le balayage
d'un document long ou complexe, tel un manuel scolaire, peut prendre jusqu'à
20 heures, et il faut ensuite procéder à une correction
approfondie des erreurs qui se sont glissées pendant le balayage.
Les résultats dépendent en grande partie de la qualité
de l'imprimé du document original. Malgré ces défauts,
le balayage optique est préférable à l'entrée
manuelle des données, même si l'accès aux fichiers
de programmation des éditeurs a réduit la nécessité
d'effectuer des entrées de données et du balayage optique.
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7.2
Les fichiers de programmation des éditeurs
Au cours
de la dernière décennie, de nombreux éditeurs ont
remplacé la composition manuelle par des méthodes d'édition
électronique. Comme le monde de l'édition utilisera de plus
en plus de moyens électroniques, la disponibilité de fichiers
de programmation numérisés augmentera aussi. Ces fichiers
de programmation pour la production du braille éliminent le processus
d'entrée des données, par balayage ou à la main.
Si un éditeur utilise un logiciel compatible avec les systèmes
de braille et de correction des textes en braille, le processus de production
de textes en braille à partir de fichiers de programmation est
simple. Cependant, l'incompatibilité entre les différents
formats des fichiers représente un obstacle de taille, notamment
lorsque les éditeurs utilisent des systèmes d'édition
de marque déposée. Si le format de l'éditeur est
incompatible, il devient parfois nécessaire de procéder
à une conversion poussée du fichier. Si certaines conversions
sont simples et peuvent être accomplies par l'éditeur ou
par un producteur de braille, d'autres sont complexes et peuvent exiger
une programmation informatique. Dans le pire des cas, si la conversion
du fichier est trop complexe, il est plus rapide et moins coûteux
de faire le balayage du livre. Un partenariat entre les éditeurs
et les producteurs de formats spéciaux pour mettre au point des
moyens de production compatibles éliminerait les procédés
inutiles et ardus et permettrait de fournir de l'information en format
imprimé ou de substitution plus rapidement.
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