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La numérisation
du livre: perspectives
Table
des matières
- Le nouveau
modèle de l'édition
Le
nouveau modèle de l'édition
7.3
Le texte électronique
Le texte
électronique se définit, de manière générale,
comme du texte présenté dans un format numérique.
Pour les lecteurs handicapés visuels, cela signifie une plus grande
souplesse d'accès à l'information. Certains des formats
dans lesquels s'affichent les textes électroniques comprennent
les texteurs courants (p. ex. le WordPerfect), l'ASCII, ou le texte codé
en SGML, qui dérive du format ASCII et qui contient des commandes
qui servent à définir la structure. Le International Committee
on Accessible Document Design a identifié 22 codes de base en SGML
(ICADD 22), lesquels visent à décrire la structure d'un
livre électronique pour les lecteurs handicapés visuels.
Les livres
électroniques peuvent être diffusés soit via l'Internet
ou par modem, ou encore sur un support comme une disquette ou un cédérom.
Un lecteur peut y avoir accès avec un ordinateur doté d'un
matériel adapté de son choix, y compris un lecteur sonore
numérique, un logiciel d'agrandissement du texte, ou un afficheur
actualisateur en braille. L'un des avantages clés du texte électronique
est que les fichiers sont accessibles aux lecteurs quelle que soit la
technologie adaptée utilisée. Ainsi, un seul fichier peut
être lu par différents types de lecteurs, ou de diverses
manières par un même lecteur. Les formats non régis
par des droits d'auteur (fichiers ASCII) sont encore plus accessibles,
car ils peuvent être lus dans n'importe quel environnement informatique.
Les lecteurs
de braille jouissent d'un autre avantage : en plus d'utiliser un afficheur
actualisateur en braille, ils peuvent obtenir le texte traduit et imprimé
en braille selon leurs besoins. Le texte électronique fournit un
accès au braille sans l'encombrement de multiples volumes. À
titre d'exemple, un étudiant équipé d'un ordinateur
portatif et d'un afficheur actualisateur en braille portable peut transporter
un ouvrage entier sur disquettes ou sur cédérom, plutôt
que le seul volume dont il peut avoir besoin. En outre, l'afficheur en
braille permet à l'étudiant de lire en classe sans avoir
à utiliser simultanément des écouteurs pour écouter
une cassette audio ou une voix synthétisée.
De plus en
plus de documents sont disponibles en format électronique aux lecteurs
voyants, notamment des livres sur cédérom. Les cédéroms
sont souvent multimédias et contiennent des extraits visuels et
sonores qui visent à enrichir le texte, mais qui peuvent être
embrouillants pour un lecteur aveugle qui utilise une voix synthétisée
ou un afficheur actualisateur en braille. Le milieu de l'édition
se tourne vers l'édition électronique, ce qui signifie qu'il
y aura un nombre croissant de livres à lire sur ordinateur. Afin
que ceux pour qui la lecture des imprimés pose un problème
puissent profiter de cette nouvelle technologie, il faut que les lecteurs,
les producteurs et les éditeurs fassent équipe pour s'assurer
que ces formats soient accessibles avec de l'équipement adapté
qui s'installe en un tournemain.
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7.4
Le langage SGML (Standard Generalized Markup Language)
Le langage
SGML (ISO 8879) est un langage qui décrit la structure d'un document.
Il est <<généralisé>> parce qu'il n'est
pas une marque déposée; ainsi, aucun logiciel n'est requis
pour lire ou créer des documents en langage SGML. Pour décrire
un document, le SGML utilise des codes, aussi connus sous le nom de commandes,
qui identifient les éléments structuraux, tels que les titres,
les listes et le format des textes. Les éditeurs retirent des avantages
importants du langage SGML :
- De nombreux
formats, comme l'imprimé et le multimédia, peuvent être
créés à partir d'un seul fichier de programmation.
- Les fichiers
de programmation codés en langage SGML peuvent être convertis
en formats d'édition qui n'existent pas encore.
Il existe
plusieurs standards relatifs à la structure des textes et des documents.
Ainsi, les livres, et surtout les manuels scolaires et les livres de référence,
ont pour la plupart une structure hiérarchique, c'est-à-dire
qu'ils comportent un titre, des sections, des chapitres et des paragraphes.
Le lecteur reconnaît ce système organisé de l'information
de façon implicite, tout comme l'auteur qui l'emploie. Si l'auteur
et l'éditeur n'appliquaient pas ces standards, le document final
consisterait en une suite continue de mots, dont le seul format serait
l'espacement entre ces mots. Mais les auteurs et les éditeurs emploient
de façon courante ces standards pour structurer un document, qui
comportera donc des genres ou des niveaux de titres mis en valeur à
l'aide de différentes tailles de lettrage et de commandes de formattage,
ainsi que par la mise en page. L'auteur et l'éditeur doivent prendre
des décisions quant à l'organisation d'un document et à
la manière de transmettre l'information et d'en faciliter l'accès.
Lorsqu'un document est converti en braille, le producteur doit examiner
l'imprimé pour évaluer son format et appliquer les standards
en braille appropriés.
Grâce
à l'accès aux fichiers SGML de l'éditeur, le producteur
de braille reçoit le texte avec sa structure intacte. Il y a peu
de formattage à faire. Les fichiers SGML peuvent être traités
avec un logiciel de traductique en braille : tant le Duxbury
que le Megadots reconnaissent et convertissent les codes SGML.
En appliquant
la technologie actuelle à la production du braille, on élimine
deux procédés fort longs. En effet, l'utilisation des fichiers
électroniques des éditeurs élimine l'entrée
des données, et le langage SGML élimine une grande partie
du formattage complexe. L'application systématique des deux procédés
modifierait considérablement l'accès aux documents publiés
et les rendraient accessibles à quiconque est voyant ou non.
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