Archived by Library and Archives Canada / Archivé par Bibliothèque et archives Canada. 20-10-2004. Faire des bibliothèques des leaders de l'économie locale de l'information Carte du site
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Faire des bibliothèques des leaders de l'économie locale de l'information

Document de Jim Stanley
directeur, Community IT Development, Nova Scotia Technology and Science Secretariat
Présenté à la réunion de la Library Boards Association of Nova Scotia
à Yarmouth (Nouvelle-Écosse)
avril 1998

A. Introduction

Face à une évolution rapide, comment pouvons-nous aider nos collectivités et nos organisations à se transformer de manière à pouvoir relever les défis que constituent la mise en place d'économies locales de l'information et l'adoption de modes de vie plus durables, tout en conservant notre orientation principale et notre vision organisationnelle?

Le défi est de taille pour nous tous, mais il est particulier pour les bibliothèques et pour les autres fournisseurs d'information qui sont non seulement confrontés à la croissance exponentielle de l'information dans le monde mais aussi à la transformation technologique qui introduit de nouveaux outils pour livrer l'information et offrir des services aux collectivités et à leurs habitants.

Le point de vue que je vous présente découle de dix années d'expérience personnelle de la restructuration du processus de développement économique local en Nouvelle-Écosse et, plus récemment, de l'expérience que m'apporte mon rôle au secrétariat des sciences et de la technologie pour ce qui est de doter nos collectivités d'une capacité infotechnologique.

Dans le présent document, je trace les grandes lignes d'un cadre de développement qui, à mon sens, aidera à mieux comprendre le processus de développement communautaire et à jeter les bases de partenariats utiles qui contribueront à faire des bibliothèques des leaders de l'économie locale de l'information.


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B. Facteurs clés influant sur le développement économique local

Il faut tout d'abord comprendre quelques-uns des facteurs clés qui influent sur le développement de l'économie locale. Commençons par les principaux moteurs de l'économie communautaire en Nouvelle-Écosse. Constituent notamment des moteurs du développement local les faits suivants :

  • Créer une base entrepreneuriale solide et une culture d'entreprise vigoureuse dans les collectivités;
  • Reconnaître que les exportations constituent un moteur économique essentiel au niveau local;
  • Reconnaître le rôle important mais secondaire que le secteur du détail et des services locaux joue dans la création de richesses dans la collectivité;
  • Favoriser une culture et un climat propices au renforcement de l'autonomie économique;
  • Entretenir une culture de l'apprentissage; et
  • Renforcer les connaissances, la communication et l'information dans les processus communautaires.

Selon moi, quatre autres grands processus de changement influent sur le développement local de manière fondamentale voire profonde. Ce sont :

1. La répartition entre centres urbains et ruraux : Au cours de 100 dernières années, on a assisté à un transfert soutenu et durable de la « dynamique » économique des centres ruraux aux centres urbains. Cela reste vrai dans les comtés ruraux comme dans le passage de petites collectivités à de grandes villes. Au Canada, la répartition entre population urbaine et rurale est maintenant, approximativement, de 80/20 (comparé à 20/80 il y a un siècle), tandis qu'en Nouvelle-Écosse, cette répartition est plus proche de moitié, moitié. La Nouvelle-Écosse demeure une province encore assez rurale.

Ce facteur est particulièrement important lorsque l'on étudie le rôle que l'infotechnologie peut jouer dans la stabilisation de l'exode rural. Cette technologie est riche de promesses pour les collectivités rurales, mais il ne faut pas oublier que les zones urbaines ont pris une avance considérable en la matière. Il est donc essentiel de sensibiliser davantage les Néo-Écossais des régions rurales aux possibilités offertes par l'économie de l'information, et c'est un rôle clé que les bibliothèques peuvent jouer. Il faut aussi renforcer les compétences des Néo-Écossais et leur confiance dans leur propre aptitude à saisir ces possibilités. Le niveau d'instruction atteint dans les régions rurales par opposition aux régions urbaines est également un facteur déterminant. En vieillissant, la population préfère trouver refuge dans des petites villes ou des collectivités rurales. Cette tendance ouvre des possibilités à ces petites villes et à ces collectivités rurales ainsi qu'aux bibliothèques.

2. Le passage du secteur primaire au secteur tertiaire : Un changement fondamental s'est opéré dans la création d'emplois dans l'économie, et ce changement révèle une forte tendance à la croissance du secteur tertiaire et à un déclin du secteur primaire. Le secteur tertiaire de la Nouvelle-Écosse est plus développé que la moyenne canadienne (83 p. 100 et 74 p. 100 du PIB, respectivement), alors que notre secteur primaire l'est moins (5 p. 100 et 7 p. 100, respectivement). Dans le temps, l'évolution de l'emploi est assez spectaculaire, comme le montre le tableau suivant :

  1911 1951 1997
Tertiaire 22% 42% 70%
Primaire 55% 30% 8%
Secondaire 23% 28% 22%

Cette croissance du secteur tertiaire se concentre dans les centres urbains, ce qui renforce encore l'écart entre la population rurale et urbaine. De plus en plus, pour être compétitif dans une économie dominée par le secteur tertiaire, il faut être plus fort en lecture et en arithmétique et avoir des connaissances techniques sur les ordinateurs et les télécommunications. Les bibliothèques ont un rôle important à jouer pour ce qui est d'aider les citoyens à acquérir ces capacités.

3. Les nouvelles «  économies de l'information » : Il entre de plus en plus d'information et de connaissances dans les processus commerciaux, communautaires et personnels. Cela est manifeste dans l'explosion virtuelle des nouveaux débouchés dans les logiciels, les industries culturelles, de la biotechnologie, de l'ingénierie et des sociétés d'experts-conseils spécialisées. En Nouvelle-Écosse, par exemple, les revenus de l'industrie des logiciels ont plus que doublé entre 1993 et 1995, et plus de 500 emplois y ont été créés.

La naissance de l'économie de l'information a également obligé les entreprises traditionnelles et les organismes du secteur public à accroître la teneur en savoir de leurs produits, de leurs services et de leurs processus internes. Elle a créé de nouvelles possibilités en matière d'emploi, d'éducation et de partage électronique de l'information. Par exemple, on prévoit que le volume des transactions financières électroniques passera de 250 milliards de dollars US en 1994 à 1,5 billion de dollars US d'ici l'an 2000. Cela montre clairement que les entreprises et le gouvernement entendent offrir information et services par voie électronique.

L'installation de commutateurs numériques et l'amélioration des tarifs des communications interurbaines auxquelles a procédé la Maritime Telephone and Telegraph (MT&T), dans toute la Nouvelle-Écosse, au cours des toutes dernières années, a transformé les télécommunications. Là encore, les bibliothèques publiques de la Nouvelle-Écosse ont joué un rôle de leader communautaire en facilitant la transformation technologique puisque, par exemple, toutes sont dotées maintenant d'un accès à Internet.

4. La mondialisation : L'évolution du « marché mondial » signifie que nos concurrents et nos marchés ne sont pas simplement locaux mais internationaux – ce qui pose un défi immense et offre en même temps des possibilités inouïes aux Canadiens et aux Néo-Écossais en particulier. L'économie du savoir alimente la mondialisation et fournit l'infrastructure de l'information et des connaissances nécessaires pour redéfinir la façon dont nous faisons des affaires. Par exemple, il est 720 fois plus rapide et 275 fois moins cher d'utiliser Internet pour livrer rapidement un document de New York à Tokyo que d'utiliser d'autres modes de télécommunications.

En ce qui concerne la « connectivité » électronique, le Canada se classe en tête des pays du G-7 pour ce qui est du nombre d'ordinateurs familiaux et du taux de pénétration dans les foyers du câble et du téléphone – qui sont autant de facteurs clés de la promotion technologique et de la recherche de clients sur le marché mondial. Cependant, la Nouvelle-Écosse accuse un retard sur la moyenne canadienne pour ce qui est du pourcentage de foyers équipés d'un ordinateur (26,9 p. 100 et 36 p. 100, respectivement) et du pourcentage de raccordements à Internet, qui s'établit à 10,2 p. 100 comparé à 13 p. 100 à l'échelle nationale. Les chiffres relatifs à l'utilisation de l'infotechnologie en milieu de travail dans la région de l'Atlantique montre également un retard par rapport à la moyenne canadienne pour ce qui est de l'utilisation d'ordinateurs personnels, de communications sans fil, de l'intranet et du courrier électronique. Il est encourageant de noter, cependant, que l'utilisation d'Internet est égale à la moyenne nationale et que celle de la formation multimédia ou automatisée lui est supérieure, avec 9 p. 100 et 7 p. 100, respectivement. De plus, la Nouvelle-Écosse se classe devant toutes les autres provinces en pourcentage d'entreprises qui achètent et vendent des produits sur Internet – soit 26 p. 100, l'Ontario arrivant juste derrière avec 25,6 p. 100 de ses entreprises.

En bref, tout cela signifie que les grands processus de changement qui influent sur le développement local sont complexes et profonds. Cela signifie aussi qu'il faut adopter une approche plus globale, fondée sur des partenariats multiples, pour relever ces défis. Autrement dit, il faut forger des partenariats pour favoriser l'épanouissement de nouveaux entrepreneurs et l'expansion des entreprises, pour renforcer la capacité humaine et pour consolider nos relations économiques au niveau communautaire. Les bibliothèques doivent élargir leur rôle pour devenir des partenaires à part entière de ces processus de développement économique local.


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C. La réussite du développement économique local

Prenons le temps de voir comment fonctionne le processus de développement économique local et d'examiner le rôle que les entreprises, le gouvernement et la collectivité ont tendance à jouer traditionnellement dans ce processus. Les rôles traditionnels reposent sur un « modèle industriel » dépassé où l'exploitation des ressources et la fabrication étaient les « moteurs de la croissance » économique locale :

  • Entreprises : créer des entreprises, investir et prendre des risques;
  • Gouvernement : soutenir le climat des affaires, construire l'infrastructure et verser des subventions; et
  • Collectivités – offrir une qualité de vie, des services et un cadre propices à la croissance économique.

Le plus souvent, chacun jouait son rôle de son côté, sans entretenir vraiment de rapport avec les autres à cet égard. Des changements fondamentaux s'imposent pour restructurer ce vieux « modèle industriel » de manière à tenir compte de la nécessité de nouveaux partenariats, de nouveaux processus et de nouveaux modèles de coopération et de collaboration dans l'édification de l'économie du savoir dans nos collectivités.

Au cours de la dernière décennie, on est passé en Nouvelle-Écosse à une approche plus globale de la promotion du développement économique et de la mise en place d'un nouveau modèle de partenariat en matière de développement local. Le tableau ci-dessous [en anglais] illustre l'interaction dynamique des trois principaux groupes de partenaires dans ce nouveau modèle de développement économique local.

Ce modèle met les partenaires traditionnels au défi d'abandonner le vieux modèle industriel, qui reposait dans une large mesure sur un avantage concurrentiel intéressé, pour épouser une approche collaborative, autrement dit pour former des partenariats afin de favoriser le développement économique local. Cette nouvelle approche présente les caractéristiques suivantes :

  • elle est communautaire;
  • elle est fondamentalement stratégique;
  • elle vise à la réalisation fructueuse de projets; et
  • elle repose sur le principe du partage du leadership et des responsabilités.

En Nouvelle-Écosse, nous avons mis sur pied un réseau d'organismes de développement régional (ODR), afin d'offrir le soutien à la gestion et le ciment administratif nécessaires à la réussite du nouveau processus de développement économique local. Il a fallu un investissement opérationnel initial de plus de 30 millions de dollars, répartis entre 1994 et l'an 2000, investissement conjoint des gouvernements fédéral et provincial ainsi que des administrations municipales qui travaillent en partenariat pour créer la synergie indispensable au lancement du processus. Nous voyons déjà des preuves de ce que le modèle des partenariats marche. Le défi est complexe sur le plan de la gestion, mais les collectivités qui appliquent ce modèle y gagnent, et il continue d'évoluer!


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D. Lier développement économique local et économie du savoir

Nous savons que, dans l'économie du savoir, de nouveaux secteurs industriels prennent leur essor quand leurs produits et services ont une forte teneur en connaissances, en recherche ou en information. Nous voyons aussi des gains lorsque les secteurs traditionnels adoptent les nouveaux outils que leur offre l'infotechnologie. Le gouvernement fédéral tient beaucoup à contribuer à l'édification d'une économie du savoir, comme le montrent les exemples suivants :

  • Le programme de « connectivité » du gouvernement fédéral;
  • les 205 millions de dollars qu'il est prévu, dans le budget fédéral de 1998-1999, d'investir sur trois ans dans l'édification de l'économie du savoir; et
  • le fait que l'édification de l'économie du savoir vient en tête des priorités d'Industrie Canada.

La Nova Scotia Information Economy Initiative qui a été annoncée dernièrement (29 mai 1998) témoigne également de la ferme volonté du gouvernement provincial de faire entrer la Nouvelle-Écosse dans l'économie du savoir, tout comme son intention de diriger cette Initiative dotée de 62 millions de dollars.

Voyons quels sont les secteurs qui prennent de l'expansion et ceux qui n'en prennent pas. Voyons qui trouve un emploi et qui n'en trouve pas. D'après un rapport publié tout dernièrement (26 mai 1998) par NovaKnowledge sous le titre « Knowledge Economy Report Card », les professions qui enregistrent la plus forte croissance en Nouvelle-Écosse (projections de 1996 à 2000) sont les opérateurs de l'industrie du gaz et de l'industrie chimique de transformation; les assembleurs et les contrôleurs du secteur de l'électronique; et les ingénieurs informaticiens.

Professions enregistrant la plus forte croissance en Nouvelle-Écosse
% de croissance entre 1996 et 2002
  % de croissance Croissance de l'emploi
Opérateurs de l'ind. du gaz et de la transfo. chimique 100,0 200
Assembleurs et testeurs en électronique 58,8 300
Ingénieurs informaticiens 44,0 110
Analystes, systèmes informatiques 41,3 570
Programmeurs 39,9 590
Ingénieurs industriels et de fabrication 37,0 100
Opérateurs de transformateurs de matières plastiques 37,0 100
Montage et finition de produits du plastique 37,0 100
Services commerciaux en gestion 26,2 160
Électrotechniciens 25,4 150
Techniciens en graphisme 25,0 100
Spécialistes technico-commerciaux, ventes en gros 24,8 390
Autres gestionnaires des services commerciaux 24,4 100
Infotechnologie et traitement des données 21,0 130
Ingénieurs électriciens 20,8 150
Source: DRHC – SPPC

Les professions qui enregistrent le déclin le plus rapide sont les professions liées à l'exploitation de mines de fond; de mineurs; d'installateur et de réparateur de lignes de télécommunications, et de poseur de lignes et de câbles de télécommunications.

Professions enregistrant le déclin le plus rapide en Nouvelle-Écosse
% de croissance entre 1996 et 2002
  % de croissance Croissance de l'emploi
Exploitation de mines de fond -40.0 -220
Mineurs -31.0 -90
Installation et réparation (télécommunications) -22.2 -220
Pose de lignes et de câbles de télécommunications -21.6 -80
Téléphonistes -15.4 -60
Débardeurs -14.3 -100
Dactylographes et opérateurs de traitement de texte -11.1 -100
Postiers et autres commis des postes -10.9 -150
Commis aux dossiers et au classement -9.7 -70
Réceptionnistes et standardistes -9.1 -250
Travailleurs des usines à poisson -8.7 -200
Hauts fonctionnaires -8.5 -50
Secrétaires médicales -8.0 -100
Équipage de pont, transport par voie navigable -7.4 -70
Infirmières -6.2 -500
Source: DRHC - SPPC

Le NovaKnowledge Report Card examine également la population néo-écossaise employée par niveau d'instruction, et cela donne des résultats surprenants :

  • 35 600 emplois nets ont été créés pour des travailleurs ayant un niveau d'instruction postsecondaire.
  • 32 500 emplois nets ont été supprimés pour des travailleurs n'ayant pas un niveau d'instruction postsecondaire.

Tableau : Population employée en Nouvelle-Écosse par niveau d'instruction, 1991-1996 [en anglais]

Le rapport d'Industrie Canada intitulé « Un canada.branché : Pour un Canada branché et une société apprenante dans l'économie du savoir », du 5 mars 1998, corrobore le fait que les travailleurs moins qualifiés auront de plus en plus de mal à trouver du travail dans l'économie du savoir. Voici, ci-dessous, deux graphiques [en anglais] qui illustrent l'importance du passage à l'économie du savoir.

Il est évident que tous les partenaires à l'échelle communautaire ont un défi de taille à relever, qui est de contribuer à former une main-d'œuvre qualifiée et des citoyens capables de gérer le passage du processus de développement local aux avantages de l'économie du savoir. À ma connaissance, il faut réunir six éléments essentiels pour réussir cette transition :

1. Promouvoir l'éducation – promouvoir et créer au sein de la collectivité des cultures d'acquisition continue du savoir;

2. Renforcer la formation à l'infotechnologie – processus d'acquisition, dans les collectivités, de compétences et de connaissances spécialisées sur les technologies de l'information évoluées;

3. Renforcer l'infrastructure locale de l'économie du savoir – ce qui signifie forger de nouveaux partenariats auxquels participeront les écoles, les bibliothèques et les universités pour faire en sorte que les Néo-Écossais aient davantage et plus équitablement accès à la « boîte à outils » de l'infotechnologie. Cet accès équitable n'existe pas pour l'instant, comme l'atteste le tableau ci-dessous.

%  de foyers par région en 1997
ayant une capacité infotechnologique
  Ordinateurs Modems Internet
Comté d'Halifax 34,8 22,6 14,5
Annapolis 28,1 16,4 8.4
Nord de la N.-É. 21,7 13,3 8,5
Sud-Ouest de la N.-É. 20,7 11,0 5,7
Cap-Breton 17,3 11,6 7,2
Nouvelle-Écosse 26,9 16,8 10,2
Canada 36,0 21,5 13,0

4. Fournir un accès public à Internet – le Comité de la Nouvelle-Écosse pour l'accès communautaire a pour vision que tous les Néo-Écossais, où qu'ils se trouvent géographiquement et, quel que soit leur niveau de revenu, auront accès, dans leur collectivité, à des services d'information électroniques axés sur la collectivité et offerts à un prix abordable;

5. Planifier pour progresser – plans et processus communautaires destinés à renforcer cette économie du savoir et son infrastructure; et

6. Créer des liens communautaires – liens avec le processus de développement communautaire local, y compris des initiatives communes.

Les bibliothèques sont des partenaires essentiels de par le rôle qu'elles peuvent jouer dans le renforcement de l'économie de l 'information locale et de celui de la capacité socio-économique des collectivités d'améliorer leur qualité de vie.

Il ressort du sondage réalisé dernièrement auprès de la population de la Nouvelle-Écosse sur le rôle des bibliothèques que celles-ci sont très appréciées (77 p. 100 des personnes interrogées estiment qu'elles jouent un rôle essentiel dans la vie communautaire) et les répondants (échantillon de l'enquête : 1 200 personnes) considèrent manifestement que les bibliothèques sont des endroits où l'on apprend et où l'on s'instruit à tout âge, ainsi que des centres de découverte pour les jeunes enfants.

Les bibliothèques ont toujours été des lieux d'apprentissage communautaires, et elles doivent continuer de jouer ce rôle en donnant un accès électronique à l'information dans l'ère du numérique. Les bibliothèques doivent jouer des rôles multiples dans l'économie locale en tant que :

  • Organisateurs et fournisseurs d'information – endroit important pour « apprivoiser Internet » et où fournir le filet de sécurité qui protégera les défavorisés de l'information – l'égalité face à l'information et un accès universel sont les objectifs;
  • Centres d'alphabétisation et d'apprentissage – les bibliothèques offrent des ressources et des outils éducatifs pour les nouveaux immigrants, pour les réfugiées et pour celles et ceux qui ne peuvent pas avoir accès à des services scolaires ou à des programmes reposant sur des tutoriels;
  • Vecteurs de renseignements commerciaux – les bibliothèques peuvent aiguiller lorsqu'il existe des centres d'affaires, et elles peuvent fournir des services et des renseignements aux entreprises dans des localités plus rurales ou éloignées;
  • Vecteurs de l'information communautaire – les bibliothèques jouent un rôle essentiel pour ce qui est de donner plus facilement accès à l'information communautaire et à l'information des consommateurs en matière de santé, afin de permettre aux particuliers de prendre davantage de responsabilités par rapport aux soins de santé qui les concernent;
  • Innovatrices dans l'utilisation de l'infotechnologie – en participant au Programme d'accès communautaire (PAC), les bibliothèques aident des collectivités rurales isolées à accéder à des possibilités mondiales, par le biais d'Internet et du World Wide Web, et contribuent à apaiser les craintes que suscitent l'ère de la « cybertechnologie »;
  • Formatrices – les bibliothécaires sont des professionnels formés pour aider les gens à localiser des sources d'information et à en analyser le contenu – ils ont donc un rôle évident à jouer pour ce qui est d'apprendre au public à se familiariser avec le réseau, à utiliser des méthodes de recherche efficaces et à évaluer l'utilité et la qualité de l'information obtenue; et
  • Partenaires et leaders de la société et de l'économie de l'information locales – des leaders dans la planification, l'exécution de projet et l'évaluation des résultats de projet - leur pertinence, leur réussite et leur efficacité pour ce qui est de renforcer la base économique.

Comme je l'indiquais plus tôt, il faut forger de nouveaux partenariats pour renforcer l'infrastructure de l'économie du savoir au niveau local. Quel intérêt présentent les partenariats? Les partenariats permettent de réunir des moyens par ailleurs limités et de créer une synergie. Examinons quelques exemples de partenariats en Nouvelle-Écosse :

Élargir l'accès communautaire – Les écoles et les bibliothèques s'associent dans des localités telles que River John, petit village niché au bord du détroit de Northumberland, connu pour ses plages et ses couchers de soleil – isolé mais à présent, plus de 25 p. 100 de la collectivité s'est inscrite pour utiliser le site du PAC, c'est-à-dire toutes les facettes d'Internet, pour balayer des images, faire du travail de conception, créer en HTML, etc. River John, qui a son propre site Web communautaire, réalise actuellement un projet de numérisation de l'histoire des voiliers néo-écossais du XIXe siècle. Ce n'est là qu'un exemple parmi tant d'autres, car il y en a beaucoup d'autres dans le réseau du PAC de la Nouvelle-Écosse.

Développement du réseau des sites du PAC – Ce projet vise la région de l'Île du Cap-Breton de la Nouvelle-Écosse – on y crée actuellement un réseau des sites du PAC appelé SENCEN afin de partager idées, soutien et formation dans toute la région rurale du Cap-Breton.

Points d'accès aux renseignements et aux services électroniques du gouvernement – les bibliothèques offrent un circuit de distribution important pour les documents du gouvernement, et la prestation de « services publics en ligne » représente un défi tant sur le plan de la coopération que de la capacité de prestation de services.

Collaborations avec des partenaires multiples – le Western Region Health Information Project, projet novateur, associe des bibliothèques, des collèges et des réseaux communautaires afin qu'ils fournissent ensemble aux citoyens de précieuses sources d'information en matière de santé.

En bref, on a enregistré des progrès phénoménaux à une époque où les bibliothèques sont très limitées dans leurs moyens. Ce qu'elles ont accompli est donc louable, et il faut les appuyer en soutenant davantage encore le processus des partenariats.

Pour finir, j'aimerais revenir aux éléments fondamentaux du leadership et lancer un défi aux bibliothèques. J'aimerais, en effet, leur demander de montrer l'exemple et d'aider à édifier des économies du savoir locales. Permettez-moi aussi ce commentaire à propos de la notion de leadership, et il est, à mon sens, essentiel : on prend le leadership, il ne nous est pas accordé. J'encourage donc les bibliothèques de la Nouvelle-Écosse à prendre un leadership mérité, qui leur revient de droit, dans le processus de développement de l'économie de l'information locale.

Comment est-ce que je vois le rôle futur des bibliothèques? Je les vois assumer un rôle important pour ce qui est de soutenir les initiatives régionales à l'économie de l'information régionale, par exemple, les six groupes de travail régionaux du PAC et l'initiative pour la jeunesse, et de fournir un appui continu aux initiatives locales, à la formation au développement d'applications, pour aider les projets de développement communautaire rural réalisés dans le cadre du PAC et du Programme des collectivités rurales ingénieuses.

Je peux également imaginer l'avenir et voir les 75 bibliothèques de la Nouvelle-Écosse dotées de sites d'accès du PAC d 'ici l'an 2000… et, même s'il est impossible de tous les installer d'ici là, je vois un avenir où, ensemble, nous construirons sur les fondations déjà en place de la nouvelle économie de l'information. Je suis convaincu que nous y parviendrons en Nouvelle-Écosse. Tout ce dont nous avons besoin, c'est de la volonté collective de le faire!

..mise à jour: 2003.09.08 avis importants..
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