Agence de santé publique du Canada / Public Health Agency of Canada
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Volume 16, No 1- 1995

 

  Agence de santé publique du Canada


Réimpression de résumés

 

1. Predictors of mortality and institutionalization after hip fracture : the New Haven EPESE cohort

Richard A. Marottoli, Lisa F. Berkman, Linda Leo-Summers, Leo M. Cooney Jr. Am J Public Health 1994;84(11):1807-12 [traduction]

Objectifs. Les fractures de la hanche peuvent avoir des effets dévastateurs sur la vie des personnes âgées. Nous avons déterminé la fréquence des fractures de la hanche et défini les facteurs de référence permettant de prévoir le décès ou le placement en établissement de ces personnes dans les 6 mois suivant la fracture.

Méthodes. Une étude prospective a été effectuée sur une cohorte représentative de 2 812 sujets âgés de 65 ans et plus qui ont été suivis pendant 6 ans. Après avoir relevé les cas de fracture de la hanche, nous avons recensé ceux qui se sont soldés par un décès ou un placement en établissement dans les 6 mois suivant la fracture. Nous avons analysé les données sur les fonctions physiques et mentales, le réseau social de soutien et les caractéristiques démographiques avant la fracture, ainsi que les données recueillies à l'hôpital sur les affections concomitantes, le siège de la fracture et les complications afin d'établir les prédicteurs de décès et de placement en établissement après une fracture de la hanche.

Résultats. Sur 120 sujets souffrant d'une fracture de la hanche, 22 (18 %) sont décédés dans les 6 mois qui ont suivi et 35 (29 %) ont été placés en établissement après 6 mois. Au nombre des prédicteurs de décès dans l'analyse de régression logistique multiple figuraient le siège de la fracture, un nombre élevé de pathologies concomitantes, de nombreuses complications et un mauvais état de santé mentale de base. Ce dernier facteur était le principal prédicteur du placement en établissement.

Conclusions. La fréquence des décès, du placement en établissement et de l'incapacité fonctionnelle après une fracture de la hanche devrait inciter à réévaluer la manière dont ce problème est traité actuellement.

2. The health burden of diabetes for the elderly in four communities
Deborah J. Moritz, Adrian M. Ostfeld, Dan Blazer, David Curb, James O. Taylor, Robert B. Wallace Public Health Rep 1994;109(6):782-90 [traduction]

Bien que le diabète soit un problème de santé assez répandu chez les personnes âgées, les répercussions de cette affection sur leur santé et leur capacité fonctionnelle sont mal connues. L'analyse dont il est ici question vise à mettre en évidence les problèmes de santé associés au diabète dans quatre échantillons de personnes âgées vivant dans la collectivité. L'effectif étudié comptait 13 601 personnes âgées de 65 ans et plus qui avaient participé aux Established Populations for Epidemiologic Studies in the Elderly (EPESE). On a interviewé les répondants de façon approfondie à leur domicile afin de recueillir des informations sur le diabète et d'autres problèmes de santé,l'hygiène de vie, l'utilisation des services de santé et les caractéristiques démographiques des sujets.

Quatorze pour cent des répondants ont déclaré avoir souffert du diabète pendant toute leur vie. La prévalence de cette maladie était plus élevée chez les Noirs que chez les Blancs, surtout chez les femmes. Les personnes souffrant de diabète étaient plus nombreuses à signaler des infarctus du myocarde, des accidents cardio-vasculaires, des problèmes de vision et d'incontinence, des handicaps physiques et des séjours dans des foyers de soins infirmiers que les personnes qui n'en souffraient pas. Toutefois, les diabétiques consommaient en moins grand nombre de l'alcool et du tabac. Au moment de l'entrevue, le poids des diabétiques n'était que légèrement supérieur à celui des non-diabétiques. Par contre, la masse corporelle à l'âge de 50 ans était nettement supérieure chez les diabétiques. Les associations entre le diabète et d'autres affections et habitudes en matière de santé étaient semblables chez les personnes de race blanche et de race noire. Ces résultats indiquent que les pathologies concomitantes sont très élevées chez les personnes âgées diabétiques, ce qui a de multiples conséquences sur leur capacité fonctionnelle et leur survie.

3. Acute care hospital morbidity in the Blood Indian Band
Sherri Kashuba, Gordon Flowerdew, Patrick A. Hessel, L. Duncan Saunders, George Jarvis, Lory Laing, Clarke B. Hazlett, Richard Musto Can J Public Health 1994;85(5):317-21

Nous avons étudié, du 1er avril 1984 au 31 mars 1987, la morbidité chez la Bande indienne des Blood telle qu'elle se manifeste dans le contexte des soins intensifs dispensés à l'hôpital et ce en cherchant à la comparer à la morbidité chez les Albertains en général.

Les rapports entre les taux de sortie d'hôpital et le nombre de jours qu'y séjournaient les patients étaient pour les Indiens Blood de 2,5 et 2,2 fois plus élevés que pour les Albertains. Chez les Indiens Blood, hommes et femmes, la proportion la plus élevée des taux de sorties d'hôpital calculés en fonction de l'âge et par chapitre de l'ICD-9-CM était liée aux troubles endocriniens métaboliques et alimentaires. Par ailleurs, les femmes Blood présentaient des taux proportionnellement plus élevés pour tous les chapitres à l'exception des néoplasmes, tandis que les Blood de sexe masculine attestaient des taux plus élevés pour tous les chapitres excepté dans les cas d'anomalies congénitales et de néoplasmes.

Les hommes Blood témoignaient, proportionnellement, du taux de sorties d'hôpital le plus élevé pour le syndrome de dépendance de l'alcool, la gastrite/duodénite et le diabète sucré tandis que pour les femmes, c'était à la bronchite et (ou) à l'emphysème et aussi au diabète sucré qu'on pouvait l'imputer.

Nos résultats sont compatibles avec ceux que l'on a cités lors d'autres enquêtes sur les Indiens d'Amérique du Nord. La situation d'ensemble de leur santé est plus conforme à celle qu'on a observée dans les pays en développement qu'à celle qu'on s'attendait à trouver au Canada et ne semble pas avoir changé au cours de la période couverte par la présente étude et par celles que nous avons citées.

4. Mortality in relation to smoking: 40 years' observations on male British doctors
Richard Doll, Richard Peto, Keith Wheatley, Richard Gray, Isabelle Sutherland Br Med J 1994;309(6959):901-11 [traduction]

Objectif-Évaluer les risques associés à la consommation prolongée de tabac.

Conception-Étude prospective de la relation entre la mortalité et les habitudes de consommation de tabac évaluées en 1951, puis réévaluées à plusieurs reprises, accompagnée d'une recherche des causes de décès sur une période de 40 ans (jusqu'en 1991). Prolongement d'une étude dont le dernier rapport avait été publié après 20 ans de suivi (1951-1971).

Sujets-Il s'agit de 34 439 médecins britanniques de sexe masculin ayant répondu en 1951 à un questionnaire envoyé par la poste. De ce nombre, 10 000 étaient décédés au cours des 20 premières années de l'enquête et 10 000 autres, au cours des 20 dernières années.

Résultats-La surmortalité associée au tabagisme était environ deux fois plus importante au cours de la seconde moitié de l'enquête qu'au cours de la première moitié. Pour la période allant de 1971 à 1991, le rapport de taux de mortalité pour les fumeurs habituels comparés aux sujets n'ayant jamais fumé était environ trois fois plus élevé entre 45 et 64 ans, et deux fois plus élevé entre 64 et 84 ans. La surmortalité était due principalement à des affections pouvant être causées par le tabagisme. Les associations positives avec le tabagisme ont été confirmées par des décès dus aux cancers de la bouche, de l'oesophage, du pharynx, du larynx, du poumon, du pancréas et de la vessie, ainsi que par des décès dus aux maladies pulmonaires obstructives et à d'autres affections respiratoires, aux maladies vasculaires, aux ulcères gastro-duodénaux et (peut-être à cause de facteurs de confusion liés à la personnalité et à la consommation d'alcool) à la cirrhose, au suicide et à l'empoisonnement. L'enquête a confirmé une association négative avec les décès dus à la maladie de Parkinson. Les sujets qui avaient cessé de fumer avant l'âge mûr ont pu ainsi éviter par la suite presque tout le risque excédentaire auquel ils auraient autrement été exposés. Même les sujets qui avaient cessé de fumer à l'âge mûr couraient par la suite des risques beaucoup moins élevés que ceux qui avaient continué de fumer.

Conclusion-D'après les résultats des 20 premières années de cette enquête et des résultats d'autres enquêtes menées à cette époque, on peut dire que les risques de la consommation prolongée de tabac étaient grandement sous-estimés. Selon les données dont nous disposons à l'heure actuelle, il semble qu'environ la moitié des fumeurs habituels mourront des suites du tabagisme.

5. Prevalence of smoking among pregnant women in Nova Scotia from 1988 to 1992
Linda Dodds Can Med Assoc J 1995;152(2):185-90

Objectif : Établir la prévalence du tabagisme chez les femmes enceintes en Nouvelle-Écosse et identifier les femmes qui risquent fort de fumer durant la grossesse.Conception : Étude descriptive démographique.

Contexte : Tous les hôpitaux qui fournissent des services d'obstétrique en Nouvelle-Écosse. Patientes : Les 60 754 femmes habitant en Nouvelle-Écosse qui ont accouché à l'hôpital entre 1988 et 1992; on disposait de données sur le tabagisme au sujet de 57 750 (95,1 %) d'entre elles. Mesures des résultats : Proportion de femmes qui ont fumé au cours de la grossesse et taux de tabagisme chez les mères selon l'âge, l'état civil, la parité, la participation aux cours prénataux et la résidence.

Résultats : Dans l'ensemble, 32,4 % des femmes ont fumé à un moment donné au cours de la grossesse. Le taux a été le plus élevé chez les femmes de moins de 20 ans (47,0 %) et a fléchi à chaque tranche de 5 ans suivante. Au total, les femmes célibataires étaient 2,1 fois plus susceptibles de fumer que les femmes mariées. Les taux de tabagisme étaient les plus élevés chez les femmes à leur troisième grossesse ou plus, peu importe l'âge (les femmes de moins de 20 ans ont été exclues dans ce cas puisque très peu en étaient à leur troisième grossesse). Chez les femmes nullipares, celles qui ont suivi des cours prénataux étaient moins susceptibles que les autres de fumer au cours de la grossesse. Il n'y avait aucun lien entre le fait de demeurer à la ville ou à la campagne et les taux de tabagisme. Les taux de tabagisme ont peu diminué entre 1988 et 1992 et ils ont en fait augmenté chez les femmes de 35 ans ou plus et chez celles qui en étaient à leur troisième grossesse ou plus.

Conclusions : Les taux de tabagisme chez les femmes enceintes de la Nouvelle-Écosse ont peu varié entre 1988 et 1992. Il semble donc que les stratégies antitabac actuelles n'ont pas connu de succès. Comme les cours prénataux sont plus susceptibles d'attirer les non-fumeuses que les fumeuses, d'autres moyens d'éducation et d'abandon du tabagisme s'imposent.

6. Trends in cigarette smoking among US adolescents, 1974 through 1991
David E. Nelson, Gary A. Giovino, Donald R. Shopland, Paul D. Mowery, Sherry L. Mills, Michael P. Eriksen Am J Public Health 1995;85(1):34-40 [traduction]

Objectifs. L'enquête visait à déterminer l'évolution à l'échelle nationale de la prévalence du tabagisme chez les adolescents.

Méthodes. Nous avons fait des analyses de tendance à partir de données à jour sur la prévalence du tabagisme entre 1974 et 1991 chez les adolescents âgés de 12 à 19 ans. Ces données sont tirées des National Household Surveys on Drug Abuse, des High School Seniors Surveys et des National Health Interview Surveys.

Résultats. La prévalence globale du tabagisme a baissé beaucoup plus rapidement de 1974 à 1980 (1,9 % par an chez les jeunes adolescents; chez les adolescents plus âgés, les résultats des enquêtes variaient de 0,2 % à 2,0 % par an) que de 1985 à 1991 (0 % à 0,5 % par an pour l'ensemble des adolescents). Depuis 1980, de façon générale, le tabagisme a diminué un peu plus rapidement chez les adolescentes plus âgées que chez les adolescents. La consommation de tabac a fléchi chez les adolescents de race noire de tous âges dans presque toutes les populations observées et ce, pour chaque période étudiée (étendues des résultats d'enquêtes : 1974-1985 = 1,0 % à 2,9 %; 1985-1991 = 0,7 % à 1,5 % par an). Chez les adolescents de race blanche, on n'a relevé qu'une diminution infime du tabagisme depuis 1985.

Conclusions. Depuis 1974, on a constaté des modifications importantes des habitudes de consommation de tabac des adolescents, surtout chez les adolescents de race noire. La baisse moins marquée de la prévalence du tabagisme depuis 1985 peut être le signe du succès de l'intensification des campagnes de publicité et des activités promotionnelles en faveur du tabac visant les adolescents ou des lacunes des programmes anti-tabac.

7. Cigarette smoking by socioeonomic group, sex and age : effects of price, income and health publicity
Joy Townsend, Paul Roderick, Jacqueline Cooper Br Med J 1994;309(6959):923-7 [traduction]

Objectifs-Évaluer l'effet du prix, du revenu des sujets et des campagnes de lutte contre le tabagisme en fonction de l'âge, du sexe et du groupe socio-économique.

Conception-Analyse économétrique de régression multiple des données sur le tabagisme tirées de l'enquête générale sur les ménages britanniques.

Sujets-Échantillon aléatoire de la population britannique adulte interrogée dans le cadre d'enquêtes bisannuelles auprès des ménages de 1972 à 1990.

Principales mesures des résultats-Modifications de la consommation de cigarettes et de la prévalence du tabagisme.

Résultats-L'élasticité de la demande de cigarettes par rapport au prix (pourcentage de variation de la consommation de cigarettes pour une modification de 1 % du prix) était significative à -0,5 (intervalle de confiance à 95 % = -0,8 à -0,1) pour les hommes et à -0,6 pour les femmes (-0,9 à -0,3). Elle était la plus forte dans le groupe socio-économique V (-1,0 pour les hommes et -0,9 pour les femmes) et la plus faible (pas significativement différente de 0) dans les groupes socio-économiques I et II. Le gradient de l'élasticité-prix en fonction du groupe socio-économique était significatif pour les hommes (F = 5,6; P = 0,02) et pour les femmes (F = 6,1; P = 0,02). Le prix influait de manière significative sur la consommation de cigarettes chez les femmes de tous les groupes d'âge et chez les hommes de 25 à 34 ans. La consommation de cigarettes chez les jeunes hommes de 16 à 34 ans augmentait avec le revenu. Chez les femmes des groupes socio-économiques I et II et chez les hommes de tous âges et de tous les groupes socio-économiques, sauf ceux du groupe V, on a constaté une diminution significative du tabagisme avec le temps, qui peut être attribuée aux campagnes de promotion de la santé. Le prix avait un effet significatif sur la prévalence du tabagisme dans le groupe socio-économique V (-0,6 chez les hommes et -0,5 chez les femmes), ainsi que chez toutes les femmes (-0,2).

Conclusions. Les hommes et les femmes des groupes socio-économiques inférieurs réagissent plus au prix des cigarettes et moins aux campagnes de promotion de la santé que ceux et celles des groupes socio-économiques supérieurs. Les femmes de tous âges, y compris les adolescentes, semblent réagir moins aux campagnes de promotion de la santé et plus au prix des cigarettes que les hommes. La réaction à ces campagnes diminue de façon linéaire avec l'âge. Des augmentations réelles du prix des cigarettes pourraient réduire les écarts dans les habitudes de consommation de tabac entre les groupes socio-économiques et aplanir les inégalités face à la santé qui en découlent. Cependant,il faudrait prendre des mesures spécifiques pour accroître les effets sur les familles les plus démunies dont certains membres pourraient continuer de fumer. Une politique d'augmentation constante des taxes sur les cigarettes permettra probablement au gouvernement d'atteindre ses objectifs relatifs au tabagisme et aux maladies qui y sont liées.

8. Melanoma and sunburn
David Whiteman, Adèle Green Cancer Causes Control 1994;5:564-72 [traduction]

Une recherche informatisée a permis de repérer 16 études cas-témoins dans lesquelles l'érythème solaire était spécifiquement étudié en tant que facteur de risque de mélanome cutané malin. Une association significative entre des antécédents d'érythème solaire et un risque accru de mélanome a été mise en évidence à l'aide d'estimations brutes dans toutes les études sauf une. Après avoir évalué la qualité des études, nous avons retenu quatre études de référence. Cependant, seulement deux d'entre elles étaient fondées sur des définitions suffisamment semblables de l'érythème solaire pour que l'on puisse grouper les résultats. En se fondant sur ces données groupées, nous avons calculé que le risque de mélanome pour les sujets qui avaient souffert d'au moins un érythème solaire était de 2,0 (intervalle de confiance [IC] à 95 % = 1,6-2,6), alors que pour la catégorie de sujets où l'érythème solaire était le plus fréquent, ce risque était de 3,7 (IC = 2,5-5,4). L'hypothèse selon laquelle les érythèmes solaires de l'enfance comportent un risque plus élevé de mélanome n'est pas confirmée par l'analyse groupée. Cette recension a révélé une variation considérable des plans et des méthodologies d'une étude à l'autre ainsi que des causes de biais, ce qui nous a empêchés de faire une analyse groupée de tous les résultats disponibles. Il est essentiel d'avoir des données épidémiologiques sûres établissant un lien entre les érythèmes solaires, surtout ceux de l'enfance, et le mélanome. En effet, éviter les érythèmes solaires est l'une des rares mesures de prévention primaire possibles du mélanome.

9. Neurodevelopment of adopted children exposed in utero to cocaine
Irena Nulman, Joanne Rovet, Deborah Altmann, Carole Bradley, Tom Einarson, Gideon Koren Can Med Assoc J 1994;151(11):1591-7

Objectif : Évaluer le développement neurologique d'enfants adoptés exposés à la cocaïne pendant la grossesse. Conception : Étude par observation fondée sur des dossiers de contrôle.

Participants : Vingt-trois enfants de 14 mois à 6 ans et demi, exposés à la cocaïne pendant la grossesse, et leurs mères adoptives, et 23 enfants témoins d'âge correspondant non exposés à la cocaïne et leurs mères, jumelées aux mères adoptives sur les plans du QI et de la situation socio-économique.

Contexte : Le programme Motherisk au Hospital for Sick Children de Toronto, service de consultation sur l'exposition aux produits chimiques au cours de la grossesse.

Principales mesures des résultats : Taille, poids et circonférence du crâne à la naissance et au moment du suivi, et résultats de tests normalisés de développement de la cognition et du langage.

Résultats : Comparativement au groupe témoin, le risque de microcéphalie était 8 fois plus grand chez les enfants exposés à la cocaïne pendant la grossesse (intervalle de confiance [IC] à 95 % = 1,5-42,3); le poids moyen à la naissance était plus bas (p = 0,005) et l'âge de la grossesse aussi (p = 0,002). Au cours du suivi, les enfants exposés à la cocaïne ont rattrapé les enfants témoins sur les plans du poids et de la taille, mais non sur celui de la circonférence du crâne (31 e percentile moyen c. 63 e percentile) (p = 0,001). Même s'il n'y avait pas de différence importante entre les deux groupes sur le plan du QI global, les enfants exposés à la cocaïne ont obtenu des résultats beaucoup moins élevés que ceux du groupe témoin au test de langue de Reynell qui porte sur la compréhension verbale (p = 0.003) et l'expression orale (p = 0,001).

Conclusions : C'est la première étude qui démontre un lien entre l'exposition à la cocaïne pendant la grossesse et des effets neurologiques toxiques mesurables et importants sur le plan clinique, peu importent le foyer postnatal et les variables confusionnelles environnementales. Comme les femmes qui consomment de la cocaïne au cours de la grossesse fument presque toutes et consomment souvent de l'alcool, il est impossible d'attribuer à la cocaïne seulement les effets toxiques mesurés.

10. First-trimester anesthesia exposure and the risk of central nervous system defects : a population-based case-control study
Gregg C. Sylvester, Muin J. Khoury, Xinpei Lu, J. David Erickson Am J Public Health 1994;84(11):1757-60 [traduction]

Objectifs. Même si jusqu'à 2 % des femmes subissent une intervention chirurgicale pendant leur grossesse, les effets tératogènes de l'anesthésie générale n'ont pas été bien étudiés. On a récemment fait état d'une association entre les interventions chirurgicales au cours du premier trimestre de la grossesse et des malformations du système nerveux central du nouveau-né. Cette question a fait l'objet d'une étude cas-témoins basée sur une population.

Méthodes. L'étude a porté sur des bébés ayant des malformations du système nerveux central nés vivants ou mort-nés (cas) entre 1968 et 1980 dont la mère résidait dans la région métropolitaine d'Atlanta (Géorgie). Ces enfants ont été comparés à des bébés normaux appariés par fréquence selon la race, l'hôpital où a eu lieu l'accouchement et la date de naissance (témoins). On s'est servi de l'analyse de régression logistique conditionnelle pour ajuster les résultats en fonction de facteurs de confusion possibles.

Résultats. Sur 694 mères dont les bébés présentaient des malformations du système nerveux central, 12 ont déclaré avoir subi une anesthésie générale au cours du premier trimestre de leur grossesse et 34 des 2 984 mères témoins ont signalé une exposition semblable (rapport de cotes [RC] = 1,7; intervalle de confiance [IC] à 95 % = 0,8-3,3). On a noté une association frappante entre une anesthésie et l'hydrocéphalie combinée à une autre malformation grave (RC = 9,6; IC à 95 % = 3,8-24,6). La relation la plus étroite a été relevée entre l'anesthésie et l'hydrocéphalie accompagnée de malformations

oculaires (RC = 39,6; IC à 95 % = 7,5-209,2).

Conclusions. On a constaté l'existence d'un risque accru d'hydrocéphalie accompagnée d'autres malformations chez les enfants dont la mère déclarait avoir subi une anesthésie générale au cours du premier trimestre de la grossesse. Il faudra effectuer d'autres études des effets tératogènes possibles de l'anesthésie générale.

11. Physical activity and the risk of prostate and testicular cancer: a cohort study of 53,000 Norwegian men
Inger Thune, Eiliv Lund Cancer Causes Control 1994;5:549-56 [traduction]

L'association entre activité physique pendant les loisirs et au travail d'une part, et les risques subséquents de cancer de la prostate et des testicules d'autre part, a fait l'objet d'une étude de cohorte basée sur une population de 53 242 hommes et réalisée en Norvège. L'âge des sujets lors de leur recrutement variait de 19 à 50 ans. Les informations concernant l'activité physique ont été recueillies à l'aide d'un questionnaire et d'un examen physique sommaire. Un total de 220 cancers de la prostate et de 47 cancers des testicules ont été recensés dans le registre des cancers de Norvège au cours d'un suivi moyen de 16,3 ans. L'étude a révélé que le risque relatif (RR) ajusté de cancer de la prostate associé à des niveaux élevés d'activité physique professionnelle et aux niveaux les plus élevés d'activité physique pendant les loisirs était réduit et non significatif. Après combinaison de l'activité physique au travail et pendant les loisirs, nous avons obtenu un risque ajusté réduit de cancer de la prostate chez les hommes qui marchaient au travail et pratiquaient une autre activité physique modérée (RR = 0,61; intervalle de confiance [IC] à 95 % = 0,36-1,01) ou un entraînement physique régulier pendant leurs loisirs (RR = 0,45; IC = 0,20-1,01), comparativement aux hommes sédentaires (test de tendance, p = 0,03). Chez les hommes actifs qui avaient plus de 60 ans au moment du diagnostic, nous avons noté un RR ajusté réduit tout juste significatif, et nous n'avons observé aucune association chez les hommes plus jeunes. Nous n'avons trouvé aucune preuve de l'existence d'une association entre l'activité physique et le cancer des testicules, quel que soit le niveau d'activité physique au travail et pendant les loisirs.

12. Bicyclist and environmental factors associated with fatal bicycle-related trauma in Ontario
Brian H. Rowe, Alison M. Rowe, Gary W. Bota Can Med Assoc J 1995;152(1):45-51

Objectif : Définir les aspects du cyclisme et de l'environnement qui sont liés à des traumatismes mortels subis par des cyclistes en Ontario.

Conception : Étude rétrospective.

Contexte : Ontario.

Participants : On a tiré des renseignements des rapports du coroner provincial sur 212 personnes décédées à la suite de blessures causées par un accident de bicyclette en Ontario entre 1986 et 1991.

Mesures des résultats : Âge et sexe du cycliste, port du casque, date, heure et lieu de l'accident, type d'erreurs commises par le cycliste ou par l'automobiliste et consommation d'alcool par le cycliste ou par l'automobiliste.

Résultats : 32 % seulement des victimes avaient moins de 15 ans. Le ratio hommes-femmes était de 3,5. Plus de 75 % des victimes ont subi une blessure à la tête, mais 8 (4 %) des cyclistes seulement portaient un casque. Dans 91 % des cas, la mort a été causée par une collision entre une bicyclette et un véhicule à moteur. La plupart (65 %) des décès dont on connaît l'heure se sont produits entre 16 h et 8 h. Une erreur du cycliste a été la principale cause de 26 (79 %) des collisions chez les enfants de moins de 10 ans, et la principale cause de collision chez les cyclistes de 10 à 19 ans (43 [55 %]) et chez ceux de 45 ans ou plus (15 [44 %]). L'erreur de l'automobiliste a toutefois été la cause la plus fréquente de collision chez les cyclistes de 20 à 44 ans (42 [63 %]). On a constaté la présence d'alcool dans le sang de 7 % des cyclistes tués, et 30 % des automobilistes qui ont affirmé ne pas avoir vu le cycliste avaient consommé de l'alcool.

Conclusions : Les causes d'accidents mortels chez les cyclistes sont en général évitables. Les facteurs de risque identifiables, outre l'absence du casque, indiquent que des recherches supplémentaires s'imposent si l'on veut déterminer les avantages d'interventions préventives qui visent à réduire le nombre de ces décès. Des stratégies axées sur l'âge semblent justifiées.

13. Comparison of dietary habits, physical activity and body size among Chinese in North America and China
Marion M. Lee, Anna Wu-Williams, Alice S. Whittemore, Shu Zheng, Richard Gallagher, Chong-Ze Teh, Lun Zhou, Xianghui Wang, Kun Chen, Chengde Ling, Deng-Ao Jiao, Dexter Jung, Ralph S. Paffenbarger Jr. Int J Epidemiol 1994;23(5):984-90 [traduction]

Données de base. Nombre de maladies chroniques sont plus fréquentes chez les Chinois vivant en Amérique du Nord que chez ceux qui vivent en Asie. Toutefois, les données comparatives manquent sur les facteurs relatifs au mode de vie et à l'environnement des Chinois résidant en Chine et en Amérique du Nord.

Méthodes. Nous avons examiné les apports en éléments nutritifs et l'activité physique déclarés par les intéressés ainsi que l'indice de masse corporelle de 2 488 Chinois et Chinoises en bonne santé vivant en Amérique du Nord (États-Unis et Canada) et en Chine populaire.

Résultats. En moyenne, les Chinois vivant en Chine consommaient plus de calories (hommes : 2 904 kcal en Chine contre 2 201 kcal en Amérique du Nord; femmes : 2 317 kcal en Chine contre 1 795 kcal en Amérique du Nord) et de glucides, mais moins de gras (hommes : 72,2 g en Chine contre 84,5 g en Amérique du Nord; femmes : 56,6 g en Chine contre 70,8 g en Amérique du Nord) et moins de protéines, de vitamine A, de bêta-carotène et de vitamine C que les Chinois vivant en Amérique du Nord. La consommation de gras de ces derniers représentait 35 % de leur apport énergétique, comparativement à 22 % pour les Chinois vivant en Chine. Par contre, ces derniers tiraient 62 % à 68 % de leurs calories des glucides contre 48 % dans le cas des Chinois vivant en Amérique du Nord. D'après les déclarations des Chinois vivant en Chine, ceux-ci consacraient plus de temps à des activités physiques vigoureuses, au sommeil et à la marche, et passaient moins de temps assis que les Chinois d'Amérique du Nord. Leur poids était moindre que celui des Chinois d'Amérique du Nord, et ils étaient plus minces.

Conclusions. Ces différences d'apport en éléments nutritifs, d'activité physique et de morphologie constatées chez des Chinois vivant sur deux continents différents pourraient expliquer que la fréquence observée des maladies chroniques soit différente dans ces deux populations.

14. Recent cancer trends in the United States
Susan S. Devesa, William J. Blot, B.J. Stone, Barry A. Miller, Robert E. Tarone, Joseph F. Fraumeni Jr. J Natl Cancer Inst 1995;87(3):175-82 [traduction]

Données de base. Le taux d'incidence des cancers est en hausse aux États-Unis, bien que les tendances varient selon le type de cancer.

Objectif. Nous avons relevé les cancers responsables de l'augmentation de l'incidence, quantifié les changements apparus au cours de la période allant du milieu des années 1970 jusqu'au début des années 1990 et comparé les tendances de l'incidence et de la mortalité afin d'en dégager les déterminants de l'évolution temporelle.

Méthodes. Nous avons calculé les taux d'incidence par sexe, par race et par âge, ainsi que le taux d'incidence ajusté selon l'âge pour 28 cancers chez les hommes et 30 cancers chez les femmes, en comparant deux périodes de cinq ans allant de 1987 à 1991 et de 1975 à 1979. Pour ce faire, nous nous sommes servis des données tirées du Surveillance, Epidemiology and End Results (SEER) Program, programme d'enregistrement des cancers qui couvre environ 10 % de la population américaine. Des taux similaires ont été calculés à partir des données nationales sur la mortalité. Les cancers ont été classés en fonction des changements du taux d'incidence au cours des deux périodes susmentionnées.

Résultats. De 1975-1979 à 1987-1991, le taux d'incidence ajusté selon l'âge pour l'ensemble des cancers avait grimpé de 18,6 % chez les hommes et de 12,4 % chez les femmes. Cette hausse était principalement due à l'augmentation de la fréquence du cancer de la prostate chez les hommes et du cancer du sein et du poumon chez les femmes. La majoration des taux de mortalité à l'échelle nationale pour l'ensemble des cancers a été moins prononcée (3 % chez les hommes et 6 % chez les femmes) et est surtout attribuable à une progression continue de la mortalité par cancer du poumon. Par contre, les taux de mortalité pour la plupart des autres cancers étaient stables ou en baisse. Le taux d'incidence global du cancer avait augmenté pour toutes les catégories d'âge, mais les tumeurs responsables de ces augmentations dans les différentes groupes d'âge n'étaient pas les mêmes : chez les enfants, il s'agissait de la leucémie, de cancers du cerveau et du système nerveux; chez les jeunes adultes et les personnes d'âge mûr, du cancer des testicules, de cancers cutanés sans mélanome (surtout la maladie de Kaposi), de lymphomes non hodgkiniens et du mélanome; et chez les personnes âgées, du cancer de la prostate, du sein et du poumon. Par contre, les taux de mortalité pour l'ensemble des cancers avaient baissé tant chez les hommes que chez les femmes de moins de 55 ans et n'avaient progressé que chez les personnes âgées.

Conclusions. L'évolution des taux d'incidence du cancer et des taux de mortalité associés diverge. Pour la plupart des cancers, les taux d'incidence augmentent, alors que, de façon générale, les taux de mortalité sont stables ou diminuent.

Conséquences. Il est possible d'expliquer l'essentiel de l'augmentation récente de l'incidence de cancers par des facteurs connus. D'une part, l'accroissement du nombre de cancers du sein chez les femmes et de cancers de la prostate chez les hommes est surtout due à l'amélioration de la détection des cancers. D'autre part, le tabagisme est le principal facteur responsable de l'augmentation du cancer du poumon chez les femmes; le syndrome d'immunodéficience acquise a également contribué à la hausse des lymphomes non hodgkiniens et de la maladie de Kaposi chez les jeunes hommes et les hommes d'âge mûr; et les habitudes d'exposition au soleil ont eu un effet sur l'épidémiologie des mélanomes. Certaines tendances n'en demeurent pas moins inexpliquées et peuvent être le signe d'une modification de l'exposition à certains cancérogènes, modification qui reste à cerner et à expliquer.

15. Bayesian estimation of disease prevalence and the parameters of diagnostic tests in the absence of a gold standard

Lawrence Joseph, Theresa W. Gyorkos, Louis Coupal Am J Epidemiol 1995;141(3):263-72 [traduction]

Dans les enquêtes de dépistage sur l'ensemble de la population ou dans l'évaluation de nouveaux tests diagnostiques, il est fréquent que les résultats obtenus avec un ou plusieurs tests destinés à diagnostiquer la même affection ne puissent être considérés comme des critères de référence. Par exemple, l'examen des selles et l'analyse sérologique sont des méthodes couramment utilisées dans les enquêtes basées sur une population pour estimer la prévalence des parasitoses et d'autres infections. On sait toutefois que les résultats des examens de selles donnent souvent lieu à une sous-estimation de la prévalence de l'affection, alors que l'analyse sérologique occasionne généralement une surestimation. Grâce à la méthode de Bayes, il est possible de procéder à des inférences simultanées concernant la prévalence de l'affection dans la population et la sensibilité, la spécificité et les valeurs prédictives positive et négative de chaque test diagnostique. Les méthodes exposées ici peuvent être appliquées individuellement à chaque test ou à la combinaison de deux ou plusieurs tests. Les densités marginales postérieures de tous les paramètres sont estimées par la méthode d'échantillonnage de Gibbs. Ces techniques sont appliquées à l'estimation de la prévalence de la strongyloïdiose et à l'évaluation des qualités diagnostiques de l'examen des selles et de l'analyse sérologique, à partir de données provenant d'une enquête portant sur des réfugiés cambodgiens arrivés à Montréal (Canada) au cours d'une période de huit mois.

16. Dietary fat intake and risk of epithelial ovarian cancer
Harvey A. Risch, Meera Jain, Loraine D. Marrett, Geoffrey R. Howe J Natl Cancer Inst 1994;86(18):1409-15 [traduction]

Données de base. Des études ont montré que le gras alimentaire peut être un facteur qui contribue à l'apparition de cancers hormonodépendants, comme le cancer de l'ovaire. Des études passées ont mis en évidence des taux d'oestrogènes circulants significativement plus élevés chez des non-végétariennes que chez des végétariennes. Il existait une corrélation directe entre ce phénomène et la consommation de graisses saturées. On ignore cependant le rôle que jouent ces dernières dans l'apparition des cancers hormonodépendants.

Objectif. Nous voulions savoir si la consommation de graisses saturées fait augmenter le risque de cancer de l'ovaire.

Méthodes. Pour trouver des cas et des témoins, nous avons procédé à un échantillonnage basé sur la population de la zone étudiée sur une période de 3 ans. Cette zone comprenait la région très densément peuplée située à l'extrémité ouest du lac Ontario, au Canada. Nous avons extrait du Registre des cancers de l'Ontario tous les enregistrements concernant des tumeurs épithéliales primitives de l'ovaire, confirmées par des données histologiques comme étant malignes ou à la limite de la malignité,et diagnostiquées pour la première fois entre le mois de novembre 1989 et le mois d'octobre 1992 chez des résidantes de la région âgées de 35 à 79 ans. Nous avons trouvé en tout 631 sujets admissibles, dont 450 (71,3 %) ont répondu à des questions sur la reproduction et le régime alimentaire; 564 témoins choisis de façon aléatoire dans l'ensemble de la population ont également été interviewés. Nous avons calculé la consommation quotidienne moyenne de macronutriments et de micronutriments à partir des données quantitatives sur les habitudes alimentaires. Nous avons eu recours pour l'analyse des données à des méthodes de régression logistique continue inconditionnelle avec corrections pour tenir compte de l'âge du sujet au moment de l'interview, du nombre de grossesses menées à terme, du nombre d'années d'utilisation de contraceptifs oraux et de l'apport énergétique quotidien total.

Résultats. La consommation de graisses saturées était associée à un risque accru de cancer de l'ovaire (rapport de cotes [RC] = 1,20 par tranche d'apport quotidien de 10 g; intervalle de confiance [IC] à 95 % = 1,03-1,40; p unilatéral = 0,0082). Nous n'avons relevé aucun lien avec la consommation de graisses non saturées. La consommation d'oeufs semblait également liée à un risque accru de cette forme de cancer (RC = 1,42 par tranche d'apport quotidien de 100 mg de cholestérol de l'oeuf; IC à 95 % = 1,18-1,72; p bilatéral = 0,0002), mais cette association est peut-être due à une modification des habitudes alimentaires des sujets causée par la maladie avant son diagnostic. La consommation des fibres de légumes (mais non celles de fruits et de céréales) était associée à un risque moindre de cancer de l'ovaire (RC = 0,63 par tranche d'apport quotidien de 10 g; IC à 95 % = 0,49-0,80; p bilatéral = 0,0001). Le lien avec ces trois éléments nutritifs (graisses saturées, cholestérol de l'oeuf et fibres de légumes) demeurait statistiquement significatif lorsque ceux-ci étaient inclus dans le même modèle de régression.

Conclusion. Le régime alimentaire peut contribuer à accroître le risque de cancer de l'ovaire. Conséquences. Si cette association est confirmée par des études futures, les femmes pourraient réduire sensiblement leur risque de cancer de l'ovaire en modifiant leur régime alimentaire : en consommant moins de graisses saturées et en mangeant plus de légumes.

17. Periodic health examination, 1995 update: 1. Screening for human papillomavirus infection in asymptomatic women
Ken Johnson, avec la Canadian Task Force on the Periodic Health Examination Can Med Assoc J 1995;152(4):483-93

Objectif : Formuler, à l'intention des médecins praticiens, des recommandations sur l'opportunité d'effectuer des tests de dépistage d'infection au virus des papillomes humains (VPH) chez les femmes asymptomatiques. Options : Inspection visuelle, test de Papanicolaou, colposcopie ou cervicographie, utilisation de l'antigène spécifique au group VPH, hybridation de l'ADN, «dot blot», technique de transfert de Southern ou réaction en chaîne de polymérase suivis d'interventions thérapeutiques physiques ou chimiques.

Résultats : Indication d'un lien entre une infection au VPH et le cancer du col, sensibilité et spécificité des techniques de dépistage du VPH, efficacité des traitements de l'infection au VPH et coûts socio-économiques du dépistage.

Preuves : On a effectué dans MEDLINE une recherche d'articles publiés entre janvier 1966 et juin 1993 en utilisant les mots clés «papillomavirus», «cervix neoplasms», «mass screening»,«prospective studies», «prevalence», «sensitivity», «specificity», «human» et «female».

Valeurs : On a accordé une grande valeur aux techniques de dépistage rentables éprouvées qui pourraient entraîner une baisse de la morbidité ou de la mortalité. On a utilisé les méthodes et les valeurs fondées sur les preuves du Groupe d'étude canadien sur l'examen médical périodique.

Avantages, préjudices et coûts : Les avantages possibles consistent à prévenir le cancer du col et à éliminer l'infection au VPH. Les effets préjudiciables possibles comprennent l'imposition d'un fardeau inutile au système de soins de santé et la désignation de personnes autrement en bonne santé comme patients ayant une maladie transmise sexuellement dont le traitement est en général inefficace. Les coûts possibles comprendraient les frais liés aux examens, à l'utilisation accrue de la colposcopie et au traitement.

Recommandations : Il y a de bonnes indications pour exclure le dépistage du VPH (outre le test de Papanicolaou pour le dépistage du cancer du col) chez les femmes asymptomatiques (recommandation de catégorie D). Validation : Le rapport a été examiné par les membres du groupe de travail et par trois critiques de l'extérieur choisis pour représenter divers domaines de compétence.

Commanditaires : Ces lignes directrices ont été élaborées et appuyées par le groupe d'étude, qui est financé par Santé Canada et le Programme national de recherche et de développement en matière de santé. Le principal auteur (K.J.) a été appuyé en partie par le Programme national de recherche et de développement en matière de santé dont il est boursier national (recherche sur le SIDA).

18. Cohort study of silicon carbide production workers
Claire Infante-Rivard, André Dufresne, Ben Armstrong, Paul Bouchard, Gilles Thériault Am J Epidemiol 1994;140(11):1009-15 [traduction]

Le carbure de silicium est produit par une réaction chimique à haute température entre la silice cristalline libre et le coke de pétrole. Ce procédé produit des fibres et des poussières fibrogènes aéroportées, comme le quartz alpha et la cristobalite, qui possèdent aussi un certain pouvoir cancérogène. D'après les auteurs, il s'agit de la première étude de cohorte jamais réalisée dans cette industrie. Elle a été menée auprès de 585 ouvriers ayant travaillé à la production de carbure de silicium au Québec à un moment quelconque entre 1950 et 1980. Le suivi a été effectué jusqu'au 31 décembre 1989, et 167 décès ont été observés. Le ratio standardisé de mortalité (RSM) pour toutes les causes de décès s'établissait à 1,05 (intervalle de confiance [IC] à 95 % = 0,90-1,23); pour les affections non cancéreuses des voies respiratoires, il se chiffrait à 2,03 (IC à 95 % = 1,21-3,22), et pour le cancer du poumon, il était de 1,69 (IC à 95 % = 1,09-2,52). Après correction au moyen d'une analyse de régression de Cox pour tenir compte des habitudes de consommation de tabac, nous avons constaté que le risque de maladie non cancéreuse des voies respiratoires et de cancer du poumon augmentait avec l'exposition à l'ensemble des poussières. Chez les ouvriers les plus exposés, les rapports de taux (RT) s'élevaient à 4,08 (IC à 95 % =1,11-14,96) pour les maladies non cancéreuses des voies respiratoires et à 1,67 (IC à 95 % = 0,57-4,83) pour le cancer du poumon. Les résultats suivaient la tendance prévue, mais la puissance de cette étude était faible parce que l'effectif était de taille réduite et que l'exposition cumulative à l'ensemble des poussières avait été prise comme variable de l'exposition, ce qui peut être un indicateur peu fiable de la présence dans cette industrie d'irritants pour les poumons et d'autres cancérogènes potentiels, surtout des fibres de céramique à carbure de silicium.

19. Occupational risk factors for bladder cancer : results from a case-control study in Montreal, Quebec, Canada
Jack Siemiatycki, Ronald Dewar, Louise Nadon, Michel Gérin Am J Epidemiol 1994;140(12):1061-80 [traduction]

Une étude cas-témoins basée sur une population et portant sur l'association entre certains cancers et l'exposition professionnelle a été réalisée à Montréal, au Québec (Canada). Entre 1979 et 1986, 484 sujets atteints d'un cancer avéré de la vessie et 1 879 témoins qui souffraient d'un cancer siégeant ailleurs ont été interviewés, de même qu'une série de 533 témoins pris dans l'ensemble de la population. Une équipe constituée des chimistes et des hygiénistes a examiné les antécédents professionnels de ces sujets afin d'y trouver des indications d'une exposition à un ou plusieurs produits figurant sur une liste de 294 produits chimiques utilisés dans le lieu de travail. Des informations concernant des facteurs de confusion possibles non liés aux activités professionnelles ont également été recueillies. À partir des résultats des analyses préliminaires et d'une recension de la littérature, 19 métiers, 11 industries et 23 substances ont été retenus pour une analyse multivariée approfondie. Par des analyses de régression logistique, on a estimé le rapport de cotes entre chacune de ces occupations et le cancer de la vessie. On a trouvé de faibles preuves selon lesquelles les substances suivantes pourraient être des facteurs de risque pour le cancer de la vessie : les produits de combustion du gaz naturel, les amines aromatiques, les composés de cadmium, les produits chimiques pour usage photographique, les fibres acryliques, le polyéthylène, l'oxyde de titane et le chlore. Parmi les substances étudiées pour lesquelles nous n'avons mis en évidence aucune preuve d'association avec ce cancer, citons le benzo(a)pyrène, la poussière de cuir et le formaldéhyde. Une association a été observée entre plusieurs métiers et industries et le cancer de la vessie, par exemple les métiers de chauffeur de véhicule automobile et de teinturier dans l'industrie textile.

20. Radiographic abnormalities and the risk of lung cancer among workers exposed to silica dust in Ontario
Murray M. Finkelstein Can Med Assoc J 1995;152(1):37-43

Objectif : Déterminer si des travailleurs de l'Ontario exposés à la poussière de silice et dont les radiographies sont anormales risquent davantage d'être atteints d'un cancer du poumon.

Conception : Études de cohorte et de cas témoins portant sur les taux de mortalité attribuables au cancer du poumon et les taux d'incidence du cancer; les données ont été tirées de l'Ontario Silicosis Surveillance Registry. Le suivi a été assuré par consultation des registres ontariens de la mortalité et du cancer.

Contexte : Ontario.

Participants : Au total, 523 travailleurs dont les radiographies étaient anormales et 1 568 sujets témoins dont les radiographies étaient normales et qui avaient été exposés à la poussière de silice. Les critères de jumelage ont été l'année de naissance et l'obligation pour le sujet témoin de produire une radiographie normale soit plus tard, soit au cours de la même année où l'on a décelé l'anomalie radiographique chez le sujet atteint de silicose.

Mesures des résultats : Ratios standardisés de mortalité (RSM), ratios standardisés d'incidence (RSI) et risques relatifs de cancer du poumon.

Résultats : Dans l'analyse de la cohorte, où les taux pour la population de l'Ontario ont servi de référence, le RSM toutes causes s'est établi à 0,96 chez les travailleurs dont les radiographies étaient anormales et à 0,51 chez les sujets témoins. Les RSI correspondants dans le cas du cancer du poumon s'établissaient à 2,49 et 0,87 (p < 0,001). L'analyse des cas témoins a révélé que les travailleurs atteints de silicose étaient plus susceptibles d'avoir fumé que les sujets témoins, mais cette différence n'a expliqué probablement qu'une faible partie de l'écart au niveau de l'incidence du cancer du poumon. Le risque relatif de cancer du poumon était élevé chez les travailleurs atteints de silicose des industries de la fonderie, de l'exploitation minière et des minéraux non métalliques, mais le nombre de sujets était trop limité pour permettre de déceler un écart important. Chez les mineurs, l'exposition aux produits de filiation du radon n'a pas affecté le risque de cancer du poumon attribuable aux anomalies radiographiques.

Conclusions : Les anomalies radiographiques qui indiquent une exposition à la poussière de silice sont des indicateurs de risque accru de cancer du poumon. Les médecins voudront peut-être prévenir du risque accru un patient qui présente des anomalies radiographiques liées à la silice et s'il fume, lui conseiller de cesser.

21. Net economic costs of dementia in Canada
Truls Østbye, Evelyn Crosse Can Med Assoc J 1994;151(10):1457-64

Objectif : Estimer les coûts économiques nets de la démence au Canada en 1991 en comparant les coûts liés aux patients âgés atteints de démence à ceux liés aux personnes âgées qui n'en sont pas atteintes.

Conception : Étude des coûts de la maladie.

Sources de données : La plupart des données analysées au cours de cette étude proviennent de l'Étude canadienne sur la santé et le vieillissement (ECSV), au cours de laquelle 10 263 Canadiens de 65 ans et plus ont été choisis au hasard, ont été interrogés et ont subi au besoin des examens cliniques. On a utilisé aux fins de cette analyse des données sur les patients atteints de démence et sur les sujets sans déficience de la cognition (sujet témoins). Les données sur les activités quotidiennes provenaient d'une étude distincte coiffée par l'ECSV, au cours de laquelle on a interviewé les principaux soignants des sujets de l'étude de prévalence.

Contexte : Contextes communautaires et institutionnels au Canada, à l'exclusion des territoires. Patients : Tous les patients atteints de démence, âgés de 65 ans et plus, selon l'ECSV. On a tenu compte aussi des patients de moins de 65 ans atteints de démence.

Mesures des résultats : Coûts des services rémunérés et non rémunérés dans la communauté, des soins dans les établissements de soins de longue duré, des médicaments, de l'hospitalisation, du diagnostic et de la recherche.

Résultats : Le coût annuel net total de la démence a été estimé à plus de 3,9 milliards de dollars. Les coûts liés aux patients âgés dans la communauté ont été estimés à 1,25 milliard de dollars (615 millions de dollars pour les services rémunérés, 636 millions de dollars pour les services non rémunérés), tandis que les coûts liés aux patients dans des établissements de soins de longue durée ont été établis à 2,18 milliards de dollars. Les coûts ont été d'environ 74 millions de dollars pour les médicaments et les services d'hospitalisation et de diagnostic, de 10 millions de dollars pour la recherche; les coûts liés aux patients de moins de 65 ans ont été d'environ 389 millions de dollars.

Conclusion : Le coût économique net annuel de la démence au Canada s'établir à au moins 3,9 milliards de dollars. L'élément le plus important du coût total est celui des soins donnés dans des établissements de soins de longue durée et de l'aide aux activités quotidiennes fournie par les professionnels, des membres de la famille et des amis dans la communauté. Le fardeau économique de la démence est important non seulement pour les patients, les membres de leur famille et leurs amis, mais aussi pour la société.


Merci beaucoup aux personnes qui ont fait l'examen par les pairs pour nous en 1994!

Sharon Buehler  
François Nault
Antoine Chapdelaine  
F Gerry R Fowkes
Abby Hoffman  
Shirley Huchcroft
Susan Mackenzie
  Anthony B Miller
Christopher J Patterson  
Donald Paty
Jeff Redding  
Hilary Robinson
Rosann Seviour  
Donald T Wigle
Gerry Hill  
Nancy Kreiger
Howard Morrison  
Charles Mustard
Andrew Pipe  
Byron Rogers
Kathryn Wilkins  
T Kue Young

 

 

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Dernière mise à jour : 2002-10-29 début